[Rémi]

754 pédale
102 baron
547 : fumet

[ZagZag]

Freddy appuya brusquement sur la pédale du frein. Une voiture noire venait de s'arrêter devant lui. Merde, pensa-t-il, les hommes du baron Mc Sandwich. Il tourna brusquement le guidon de son scooter et s'engouffra à toute berzingue dans une rue adjacente. Il savait que la voiture ne pouvait pas le suivre ici, mais des hommes à pieds n'auraient aucun mal à le rattraper.
Ses petits pieds peinaient à atteindre les pédales de l'engin et sa tête se balançait constamment d'avant en arrière. Oui, Freddy était une saucisse.
Le bolide traversait les petits étales de fruits et légumes de la ruelle marchande et des nuées de sac plastiques s'envolaient à sa suite. Les hommes du milliardaire ne devaient absolument pas le rattraper. Qui sait ce qu'ils lui feraient ? Il finirait à coup sûr entre deux tranches de pain qui l'étoufferaient de leur poitrine débordant de mie, avant d'être engloutit par la Grande Bouche. C'est ce qu'on racontait en ville, en tout cas.
Freddy remonta son blouson sur ses épaules et ignora les bruits de course qu'il entendait derrière lui, pour se concentrer sur son but : atteindre une rue plus grande pour être plus libre des ses mouvements.
Le sourire qui s'était dessiné sur sa bouche se figea lorsqu'il vit ce qui l'attendait au bout de la ruelle. Deux grands dadais à la tronche de patate et au fumet enivrant de graisse l'attendaient. Il était fait.

Le petit Jean planta amèrement sa fourchette sous le regard noir de sa mère. C'en était fini des aventures de Freddy la saucisse.

[Rémi]

_ Écoute, gamin. On va pas te faire le coup du bon et du mauvais flic, je crois que tu l'as assez vu à la télé. Nous, on est tous les deux des bons flics.

Tout en parlant, le plus costaud des deux se frotte le ventre avec ses mains énormes. Moi, je suis pas encore remis des odeurs de leur cage à rats, et le fumet d'une salle de dégrisement, je peux vous assurer que ça vous reste dans le pif, pire que le goût du Vermouth, c'est peu dire. Je le regarde donc faire le coq, ce paon de basse-cours mal dégrossi, et je ne peux rien faire d'autre qu'imaginer le petit râblé qui se tient derrière mon dos.

_ Tu crois peut-être que des meurtres on n'en voit jamais par ici ? Hein ? Mais tu te trompes. Hein que tu te trompes ?

Je préfère ne pas répondre, quelque chose me dit que ce mec là discute pour lui tout seul. Une espèce de représentation. Il enchaîne.

_ On a déjà coincé pas mal de mec ici. Et des plus coriaces que toi, petit puceau ! Des belles saloperies, des barons de la drogue de Roubaix, des chefs de gang qui avaient du sang plein les mains.

Encore une fois, je ne vois pas ce que je fous là, et qu'est-ce qu'il veut que je lui dise, ce flic imbu de lui-même ?

_ Tu dis rien, hein ? Petite pédale va ! Mais tu vas parler !

J'ai à peine le temps de voir son geste du menton qu'une déflagration me parcourt le crâne. La brute derrière moi vient de m'asséner un coup juste au-dessus de la nuque.

_ Vous êtes des malades ! que je crie. J'étais là-bas par hasard !

Encore un coup, près de mon oreille droite. Ça sonne et sa résonne, le goût métallique du sang me remplit la bouche.

_ Vous pouvez pas me cogner ! Je porterai plainte.
_ À qui ? rigole le paon.

Encore un mouvement du menton et cette fois je sens une chevalière qui s'abat au milieu de ma tête.

_ On dira que tu t'es bastonné dans le bistrot, t'inquiète pas pour nous.

Ma vue se trouble déjà, derrière un voile qui descend sur mes yeux, je vois la main du flic qui m'attrape la mâchoire. Le poing de son autre bras s'élève.

Nuit. Rideau.

[Loïc]

Bon, je me suis laissé déconcentrer, du coup ça a pris une plombe.


« Un baron de blanche. »

Le barman hoche la tête et attrape un verre. La bière arrive bientôt entre mes mains, accompagnée d’un bol de cacahouètes. Je remercie mon bienfaiteur et avale goulument une gorgée, avant de me retourner sur mon tabouret pour regarder les lieux.

C’est un bar à l’ancienne, comme il n’y en a plus beaucoup dans les environs. Ça et là, des habituées boivent encore une mirabelle en se remémorant le temps où on servait encore de l’Amos. Je suis là pour une toute autre raison.

Le patron passe de nouveau, et je sens le fumet d’une choucroute maison remonter du plat. Mon ventre grogne, mais je peux pas la payer. Il me reste tout juste de quoi boire quelques pintes, histoire de pas perdre les pédales. Et encore : je sais même pas si ça suffira.

« Pourquoi t’es parti ? »

Trois grosses larmes viennent s’écraser à côté du verre pour accompagner mon gémissement. Putain, un vrai gamin. Sauf que comme je suis pas un gamin, je peux boire ; alors je m’abime dans la bière, histoire de pas penser à autre chose.

[ZagZag]

@ Rémi : Si je m'attendais à ça
Chouette description de la violence de l'interrogatoire, on est bien dedans.

@ Loïc : Le texte est pas foufou, l'ambiance du lieu est là, mais j'ai pas été hyper emballé. Le parallèle avec le côté gosse du narrateur est quand même bien trouvé.

[Rémi]

Zag ! Excellente cette fin, trop marrant, merci pour la rigolade !

Loïc, c'est tout de suite plus mélancolique... L'histoire n'est pas extraordinaire, mais l'écriture est sympa.


Bon, je file, c'était bien sympa de se dérouiller la plume en votre compagnie
Merci pour cette chouette soirée, et à bientôt

[Loïc]

Joliment raconté Zag, mais tu restes dans ta zone de confort je trouve u_u
Rémi rien à redire, c'est bien fait.

[ZagZag]

Joliment raconté Zag, mais tu restes dans ta zone de confort je trouve u_u

Oh, pas totalement, c'est pas raconté à la première personne

[Arsene]

Bonjour à tous,
Je viens de m'inscrire et j'aimerai participer au jeu du dico de ce soir!
Ca se fait directement via le forum si j'ai bien compris, non? A 21h30 heure francaise?
Merci et à tout à l'heure,

Arsene

[ZagZag]

Il faudrait quand meme tu te présente par ici d'abord
Mais sinon, tu es le bienvenu parmi nous evidemment

[Miromensil]

Bienvenue Arsene, c'est beau de débuter sur le forum sur le dicofloor

Et sinon j'en suis pour ce soir, et j'ai un dico

[Nocte]

144.

[Miromensil]

baka u_u

[Rémi]

Wééé ! Motivation

[Aléa]

144.

Et quand on aura fait toutes les pages 144, 414 et 411 114 441 141 des dicos on fera comment ? '-'

Al pour une tite tipar !