[ClaireC]

Coucou à tous !
Je vous propose encore un petit texte aujourd'hui, cette fois je vous emmène en voyage, préparez votre valise... direction : Boston !

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Dans une de mes précédentes vies, j'ai participé à une école d'été au sein du prestigieux MIT (Massachusetts Institute of Technology) aux Etats-Unis. J'étais logée dans une petite chambre d'hôtel à une quinzaine de minutes à pieds, et j'avais une petite colocataire. C'est cette rencontre pétillante que je voudrais partager avec vous.

Enya était beaucoup plus jeune que moi, taïwanaise, étudiante dans une grande université américaine de la côte ouest. Je ne sais pas très bien pourquoi elle avait débarqué dans cette école d'été, elle n'était même pas là pour toute sa durée. Etait-ce pour avoir un aperçu d'un domaine de mathématique au niveau recherche ?

Les cours étaient intenses, chacun venait d'un horizon différent, nous prenions des notes, et il y avait des bagels aux pauses. Nous avions quelques après-midi libres. J'étais noyée dans le magma scientifique, et mes nombreuses expériences semblent me permettre de conclure que c'est un ressenti normal pour la plupart des auditeurs de ces cours dont le rythme n'est adapté qu'à celui qui les écrit et qui les a travaillés, compris et digérés. Hélas, sur le moment on se sent toujours désarçonné et un peu perdu, et on a le réflexe de s'isoler de peur d'être mis à découvert.

Enya était pleine d'énergie, c'est elle qui m'a appris le mot "picky" qui la traduisait à ravir. Nous marchions ensemble et j'essayais de lui donner les grandes lignes du domaine du cours, mon domaine de recherche chéri et préféré. J'avais par chance un peu plus de recul qu'elle sur le sujet avec les années, et j'étais ravie et très fière de pouvoir lui dégrossir les grandes questions qui se posaient alors (heureusement qu'il n'était pas question d'entrer dans plus de détails entre nous !).

C'était comme une petite soeur, et c'est bizarre le rôle d'aînée posée que j'avais auprès d'elle. Je trouve merveilleux les facettes de notre personnalité qui se révèlent selon la compagnie dont nous jouissons. Un jour que nous rentrions à l'hôtel, elle a tenu à faire un détour, et à ce que je l'accompagne. Je l'ai fait de bonne grâce, j'adore quitter les sentiers battus (même si là, mon cerveau était en ébullition et j'avais plus besoin de me poser pour réfléchir et reprendre les cours du matin que d'autre chose...).

Nous sommes tombées devant un club de canoë. Son sang n'a fait qu'un tour, et en un clin d'oeil nous voilà toutes les deux pagayant joyeusement sur la Rivière Charles en plein Boston ! Ma montre n'a pas survécu aux éclaboussures, et je suis rentrée fourbue quand elle sautillait encore partout, mais je garde une place particulière dans ma mémoire pour ce souvenir improbable. Nous avons bu aussi du thé aux perles, boisson de chez elle, dans un petit magasin du quartier chinois de Boston, où elle m'a bien fait sentir la tension entre son pays et la Chine, que j'ignorais.

Enya appelait en vidéo sa famille tous les soirs sans aucune exception, ils faisaient leur prière tous ensemble. Elle était consciente des réalités de la vie, et savait que son avenir était de se marier à un étudiant brillant pour rester aux Etats-Unis ensuite. Mais elle voulait essayer d'étudier autant que possible par elle-même, pour voler le plus possible de ses propres ailes avant de rejoindre ce destin programmé. J'ai appris à estimer cette raison froide enfermée dans un petit corps pétillant, cet esprit libre et foufou prêt à s'enfermer dans des chaînes pour une grande partie de la vie.

Notre contact n'a pu se poursuivre au delà de cette école pour la simple raison qu'Enya n'envisageait pas possible une correspondance par email où elle pourrait parler librement. En vertu du contrôle exercé par les autorités de son pays, elle avait appris à être prudente. Néanmoins, je pense de temps en temps à elle et j'espère qu'elle est toujours là, vive et brillante, quelque part sur un autre continent.

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[Mic Ester]

Hello Claire
C’est sûr que vivre aux US avec une taiwanaise comme coloc ça devait être dépaysant, en plus l’ambiance universitaire américaine  !!
Joli texte rafraichissant
A+
Mic

[Cendres]

Merci pour ton texte qui nous présente ta rencontre avec Enya.

Tu avais l'air de bien l'aimer et de la voire un peu fragile.

Comme dis Mic Ester, tu es allé aux Etats unis, pour découvrir la culture Taiwanaise

[ClaireC]

Merci à tous les deux, et oui, ça fait du bien d'être dépaysé parfois
Il y a tellement de caractères différents, de langues, de visions du monde, que j'aime aussi leur faire une petite place dans mes écrits.

[Béatrice M]

Bonjour Claire. Merci pour nous faire découvrir ton expérience d'une autre culture et cette belle amitié qui s'est nouée, dépaysant et du pep, fort bien conté.

[ClaireC]

Oh, merci Béatrice pour ton gentil mot !

[Joachès]

Boston le point de départ de la Révolution américaine, avec la "Boston tea party", une ville méconnue par rapport à la sempiternelle New-York.

Un texte agréable à lire comme toujours avec toi Claire C, et nous rappelle la situation compliquée de Taïwan, ancienne Formose.

[ClaireC]

Merci Joachès pour ton compliment, et pour ce partage !
Je ne savais pas que Taïwan s'appelait Formose avant, et j'ai découvert avec toi la "Boston tea party", j'adore apprendre à vos côtés, merci !

[Joachès]

Toujours ravi d'apprendre aux autres un petits trucs en Histoire .

[Félix]

J'ai trouvé ton texte très intéressant, capable de soulever des informations assez lourdes et autres émotions de manière très légère et facile à lire.

[ClaireC]

Oh merci Félix pour ton commentaire, je suis ravie de réussir à faire ce que tu m'écris !

[Basic]

Bonjour,

un commentaire sur ton texte dans le cadre de l'entraide et du travail du texte.

Désolé, vous n'êtes pas autorisé à afficher le contenu du spoiler.

B

[ClaireC]

Je te remercie Basic pour l'intérêt que tu as porté à mon texte. C'est vrai qu'il y a quelques phrases un peu longues, tu as raison, je m'en suis rendue compte en le postant, et à l'occasion je les reprendrai.
Pour les différents temps du récit, cela ne me dérange pas comme ça mais je vais y réfléchir.
Le "je", c'est juste parce que je raconte humblement mes souvenirs.
Tout n'est pas explicite dans mon texte, et c'est aussi un choix.

[Basic]

re bonjour,

pour les différentes propositions que je t'ai faites, on est juste là pour en discuter. Tout dépend de ce que tu souhaites pour ton texte. Est-il posté pour être travaillé en temps objet d'écriture, ou c'est une sorte de partage sans chercher plus loin ?

B

[jonathan]

re bonjour,

pour les différentes propositions que je t'ai faites, on est juste là pour en discuter. Tout dépend de ce que tu souhaites pour ton texte. Est-il posté pour être travaillé en temps objet d'écriture, ou c'est une sorte de partage sans chercher plus loin ?
B

Je m'étais permis d'évoquer ce problème ici, avec mes mots, certes  mais ça se confirme, hélas, trop souvent :
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