[Moonight]

Mes yeux ne sont pas les miroirs de mon âme

Version modifiée n°2 (définitive) :

Sous les nues limpides du jour levant,
Je rayonne encore des ombres de la nuit.
Vos faisceaux les plus puissants
Ne perceront jamais ce qui demeure enfoui.

Quand la mort m'aura emporté,
Le coeur invisible des nébuleuses,
Scellera à jamais mon identité.
Les astres muets comme Bételgeuse,
Brûleront tout ce que j'ai sacré.
Mystères, secrets primaires
Réduits en débris stellaires
Perdus dans l'éternité.

J'ai construit une terre,
Plantée de délices,
Et de fruits factices.
Amoureux de mon univers,
Vous y avez semé votre confiance
Que j'ai cultivée avec prudence,
Sous le soleil de mes travers.

Moi, un frère ou un assassin ?
Lien et désir de sang ?
Suis-je votre père ou un truand ?
Amour paternel pour l'argent ?

N'ayez crainte,
Ces doutes ne prendront jamais vie
Dans ce petit monde que j'ai conquis.
Engourdi dans la mélasse,
Nourri de mes tendresses,
Insouciant il se prélasse,
Dans mes sournoises caresses.

Allez-y, plongez la main jusqu’à mon cœur,
Vous n’y rencontrerez que du brouillard.
Je suis le poison qui dilue vos soupçons,
Vérité étouffée dans un noeud d'illusions.

Visage fardé,
Yeux en acier,
Mon regard bitumé,
Où lumière se casse.

Mon âme est figée dans la glace
Sous un manteau capiteux,
Comme un alcool pernicieux
Aux arômes indéchiffrables.

Vous dansez aux sons de ma fable.

[Rémi]

Salut Mout

Personne n'est encore passé ici ! Pas de chance, il faut bien qu'il y ait un auteur-mout qui soit le dernier à être commenté.

Détails :

Mon identité échappera à la suspicion de vos veilleuses.

je ne comprends pas "veilleuses" ici
J'aime bien cette première strophe, malgré ce dernier vers.

L’osmose humaine meurt là où l’affection veut s’asseoir,

idem ici, avec "osmose humaine" et l'affection qui veut s'asseoir ; je capte pas

Allez-y, plongez la main jusqu’à mon cœur,
Vous n’y rencontrerez que du brouillard.

je préfère lorsque tes vers sont plus courts, ces deux-là sont bien chouettes.

La vérité est hermétisée sous le poids de vos illusions.

j'aime vraiment pas "hermétisée"


Sinon tu as des rimes qui sont criticables par les puristes (Terre/air ; histoire / s’asseoir), moi ça ne m'a pas gêné. Certains des vers sont très longs et j'ai eu du mal parfois à trouver la musicalité.

Ce qui est appréciable, c'est le sens que tu as intégré dans le poème, presque une histoire. Par contre, je trouve que certains mots sont trop techniques, on perd en images et en sonorité.

A+
Rémi

[Moonight]

Merci pour ton commentaire car il me tardait d'en lire enfin.

  je ne comprends pas "veilleuses" ici
J'aime bien cette première strophe, malgré ce dernier vers.
   

Je pensais utiliser cette "image" pour représenter la méfiance des autres et le fait qu'ils surveillent aux alentours pour éviter les dangers, les pièges... Peut-être que la métaphore n'est pas évidente. 

  idem ici, avec "osmose humaine" et l'affection qui veut s'asseoir ; je capte pas
 

J'hésitais à conserver ce vers parce que franchement, il est trop alambiqué. Je voulais en fait dire que le fait d'avoir de l'affection pour quelqu'un peut entraîner le phénomène inverse, ou, tout du moins, ne nous garantit pas la sincérité, ne nous préserve pas de la trahison (donc l'harmonie ou osmose entre les humains peut disparaître facilement même si les humains sont liés affectivement).

  j'aime vraiment pas "hermétisée"
 

Ah bon ? Je trouvais que ce terme pourrait avoir un effet intéressant mais, tout compte fait, il est probablement un peu lourd et ne porte pas le sens qu'il faudrait à ce vers. 

Je suis assez d'accord pour la longueur.
Pour ce qui est des mots techniques, je souhaitais éviter la simplicité parce que j'aime écrire des poèmes recherchés.

Je retravaillerai le poème en prenant compte ton avis. 

[Ashka]

Hello Mout 

Sous les nues limpides du jour levant,
Je rayonne encore des ombres de la nuit.
Vos faisceaux les plus puissants
Ne perceront jamais ce qui demeure enfoui.
Mes arcanes préservés,
Mourront dans l'obscure éternité.
Mon identité tortueuse,
S'éclipsera dans les nébuleuses.

Ce n'est pas ce que je raffole comme style de poésie, j'aime les choses plus âpres, mais je dois reconnaître une certaine élégance et j'aime assez l'ambiance de cette strophe de début qui nous plonge dans le mystère.

L'amour vous affaiblit,
Ma réalité se nourrit de l'ignorance.
La confiance vous abêtit,

Ici je trouve ces vers plus laborieux, moins harmonieux.

Je peux être votre bien-aimé frère et un violeur,
Je peux être votre héros de père et un délateur,
Je suis l’ami qui vous enveloppe de leurres.

Ici, on retrouve le thème de ton poème.

Allez-y, plongez la main jusqu’à mon cœur,
Vous n’y rencontrerez que du brouillard.

ça j'aime bien

Je triomphe quand je dilue vos soupçons,

triomphe, je ne sais pas, j'aurai vu quelque chose de plus insidieux.

Vérité intriquée dans un noeud d'illusions.

Vérité intriquée, j'ai du mal avec les sonorités, je trouve ça dur "intriquée"

Moi, visage spécieux et blafard,
Moi, l'inconnu maître du fard,
Je resplendis dans mon étoffe opaque,
Où s'épanouit mon âme indéchiffrable.

indéchiffrable... j'aurai vu ça plus comme cachée plutôt qu'indéchiffrable, mais ce n'est que moi

J'ai anéanti vos menaces d'attaques,
Car je vous ai bercés au son de ma fable.

"menaces d'attaques", j'ai un peu de mal avec ça, ici, je trouve que ça ne colle pas avec le ton général moins précis dans l'intention, plus insidieux, mais ce n'est que moi . (peut-être quelque chose plus comme "velléités", à trouver...)

Bon, pour le thème de la transparence, pour moi, bof bof...

Voilà pour moi,

Bonne continuation 

[Gros Lo]

le cœur invisible des nébuleuses,

j'aimais bien, dommage qu'on ne le retrouve pas dans la version modifiée.

Sous les nues limpides du jour levant,
Je rayonne encore des ombres de la nuit.
Vos faisceaux les plus puissants
Ne perceront jamais ce qui demeure enfoui.

je n'accroche vraiment pas au rythme ! il suffirait d'un petit pied de plus au deuxième vers pour en ébaucher un, en symétrie avec l'alexandrin du vers 4. Mais c'est aussi une histoire de structure de phrase, et quand je récite ma voix baisse, monocorde, à chaque second vers, invariablement...

Mes arcanes préservés,
Mourront dans l'obscure éternité.
Mon identité tortueuse,
S'éclipsera dans les nébuleuses.

le parallélisme de construction dessert toute tentative d'instauration d'un rythme ? Pareil pour la suite...

Allez-y, plongez la main jusqu’à mon cœur,
Vous n’y rencontrerez que du brouillard.

je préfère ce passage ! j'y trouve une certaine rupture de construction et des sons différents, une image intéressante (:

Moi, visage spécieux et blafard,
Moi, l'inconnu maître du fard,

trop de dépendance à la rime selon moi

D'une manière générale, je n'ai pas accroché à ton poème ! je trouve qu'il y a beaucoup à faire encore en termes de rythme et d'originalité. C'est difficile à mon sens de faire de la poésie sans images fortes et désorientantes, sans présenter une vision personnelle de la langue.

[Moonight]

Merci Ashka pour ton commentaire.

L'amour vous affaiblit,
Ma réalité se nourrit de l'ignorance.
La confiance vous abêtit,

Tu as probablement raison sur ce passage.

Moi, visage spécieux et blafard,
Moi, l'inconnu maître du fard,
Je resplendis dans mon étoffe opaque,
Où s'épanouit mon âme indéchiffrable.

J'aime pourtant bien le mot indéchiffrable que je pense quand même garder, mais si jamais je trouve autre chose..., je verrai. 

Vérité intriquée dans un noeud d'illusions.

Même remarque que ci-dessus.

Je triomphe quand je dilue vos soupçons,

J'ai anéanti vos menaces d'attaques,
Car je vous ai bercés au son de ma fable.

Tu as raison pour ces deux passages, et je pense avoir compris ce que tu cherches dans l'idée de vers plus insidieux.

Quant au thème de la transparence, je pense que j'ai tout simplement dressé l'anti-portrait de cette dernière. Un personnage mystérieux, qui cache des secrets, qui trompe son entourage... Voilà une personnalité qui ne le laisse pas sonder. Tout le contraire de la transparence. Je pensais que prendre le thème à l'envers pouvait amener à la piste que j'ai ici exploitée.

[Moonight]

le cœur invisible des nébuleuses,

Ah, qu'elles me causent du souci, ces nébuleuses !  Honnêtement, j'ai tenté de garder cette expression qui me plaisait également, mais j'ai fini par l'abandonner. Peut-être que je la reprendrai si je dois modifier cette partie du poème.

Sous les nues limpides du jour levant,
Je rayonne encore des ombres de la nuit.
Vos faisceaux les plus puissants
Ne perceront jamais ce qui demeure enfoui.

Il me semble que les vers 2 et 4 sont tous les deux des alexandrins, ou alors je ne sais plus compter. Quoi qu'il en soit, je néglige quelquefois ce genre de détail, et je vais essayer de me pencher dessus.

Et comme tu l'as remarqué, j'ai essayé d'instaurer un rythme, un peu bancal ?

Tu as vu juste pour la dépendance à la rime Celle que tu as citée est assez flagrante, mais bon, je ne trouve pas que cela gâte le poème.

Merci Lo pour ta critique qui m'aidera à améliorer mon poème. S'il n'est pas parvenu à évoquer des images frappantes, alors cela signifie que je dois retravailler un peu dessus.

[Gros Lo]

Oh je te prie de m'excuser t'as raison c'était bien un alexandrin

Je rayonne encore des ombres de la nuit.

ceci étant dit, avoir à prononcer "encoreu" me semble un problème... je trouve pas ça naturel du tout. Ici "encore" et "toujours" auraient à peu près le même sens mais ça me semblerait (c'est un exemple) plus agréable à lire ainsi : "Je rayonne toujours des ombres de la nuit". Bon le sens glisse un petit peu c'est vrai (disons qu'on peut l'entendre pareil et on peut l'entendre différemment)

Tu as vu juste pour la dépendance à la rime Celle que tu as citée est assez flagrante, mais bon, je ne trouve pas que cela gâte le poème.

celles-ci m'embêtent aussi :

L'amour vous affaiblit,
Ma réalité se nourrit de l'ignorance.
La confiance vous abêtit,
Ma réalité prospère dans l'insouciance.

[ance] est une rime très usuelle et du coup je trouve ça maladroit de mettre l'accent dessus, à moins de justement jongler un peu et d'utiliser une rime en [ance] absolument différente de la terminaison à laquelle on est habituée (tous les noms communs en -ance/-ence), avec des mots comme transe/pense/défense, je sais pas. C'est comme faire rimer des mots en -tion, pour moi : /

Merci d'avoir bien pris mes objections ça peut si facilement être perçu trop froidement, à l'écrit.
A plus tard

[Moonight]

Je ne suis donc pas fou (ou folle, gardons l'anonymat complet  ) ! C'était bien un alexandrin. Bref, passons.

Je n'ai rien contre les critiques plus ou moins négatives, et j'essaie de les exploiter au mieux. Je laisse de côté mon éventuelle susceptibilité, puisque, comme tu l'as dit, une critique écrite n'a pas le même effet que si elle était orale. Au moins, tu es sincère, et je ne peux demander mieux.

Je rayonne encore des ombres de la nuit.

Je me suis creusé la tête, et je n'ai pas pu trouver un remplaçant pour encore. Cela reste un détail, heureusement, mais ta remarque n'en est pas moins pertinente.

L'amour vous affaiblit,
Ma réalité se nourrit de l'ignorance.
La confiance vous abêtit,
Ma réalité prospère dans l'insouciance.

De toute façon, j'ai complètement modifié ce passage, parce qu'il m'agaçait. 

[Miromensil]

j’ai lu la « Version modifiée n°2 »

Mmmh j’ai bien aimé le rythme ! Au niveau du sens j’ai dû lire trop vite — désolé, je ne suis pas dans de bonnes conditions —  mais je n’ai pas compris à qui s’adressait le « tu » ou le « vous », ni qui est le « je »… désolée Et je crois que j'ai pas trop compris de quoi ça parlait, entre le vin et le jour levant, j'étais un peu perdu...

[Aléa]

bonsoir

Mystères, secrets primaires
Réduits en débris stellaires

je trouve l'allitération un peu poussive...

Allez-y, plongez la main jusqu’à mon cœur,

j'aime bien ça

Visage fardé,
Yeux en acier,
Mon regard bitumé,
Où lumière se casse.

je trouve ce quatrain impactant, mais je regrette ce bitumé, qui appuit beaucoup trop sur la rime en é qui est hyper commune, ca enlève un peu à la force, regard bitume ca l'aurait fait (mais ca c'est mon problème, j'aime pas les rimes quand on se force à les placer)




J'aime bien la conclusion aussi



Y'a des choses que j'aime dans ton poème, qui ne se reposent pas que sur un rythme et passe par différents passages, c'est sympa, après je sens trop les fils de la rime parfois, ca ne coule pas assez naturellement et du coup ca manque de souffle et de fougue pour m'emporter complètement (et je crois que bien maitriser la rime, c'est faire oublier qu'elle est là ), donc voilà je suis un peu partagé
Je n'ai pas lu les version précédentes, mais en tout cas j'ai apprécié celle-ci


Au plaisir !

[Moonight]

j’ai lu la « Version modifiée n°2 »

Mmmh j’ai bien aimé le rythme ! Au niveau du sens j’ai dû lire trop vite — désolé, je ne suis pas dans de bonnes conditions —  mais je n’ai pas compris à qui s’adressait le « tu » ou le « vous », ni qui est le « je »… désolée Et je crois que j'ai pas trop compris de quoi ça parlait, entre le vin et le jour levant, j'étais un peu perdu...

En fait, je préfère laisser planer l'ombre sur l'identité de ces pronoms, pour que le lecteur imagine qui pourrait bien s'adresser à qui.

Les images du vin et du jour levant sont métaphoriques. Tu devrais peut-être relire pour mieux les comprendre, vu que tu n'étais pas dans ton meilleur état d'après tes mots.

[Moonight]

bonsoir

Mystères, secrets primaires
Réduits en débris stellaires

je trouve l'allitération un peu poussive...

Allez-y, plongez la main jusqu’à mon cœur,

j'aime bien ça

Visage fardé,
Yeux en acier,
Mon regard bitumé,
Où lumière se casse.

je trouve ce quatrain impactant, mais je regrette ce bitumé, qui appuit beaucoup trop sur la rime en é qui est hyper commune, ca enlève un peu à la force, regard bitume ca l'aurait fait (mais ca c'est mon problème, j'aime pas les rimes quand on se force à les placer)




J'aime bien la conclusion aussi



Y'a des choses que j'aime dans ton poème, qui ne se reposent pas que sur un rythme et passe par différents passages, c'est sympa, après je sens trop les fils de la rime parfois, ca ne coule pas assez naturellement et du coup ca manque de souffle et de fougue pour m'emporter complètement (et je crois que bien maitriser la rime, c'est faire oublier qu'elle est là ), donc voilà je suis un peu partagé
Je n'ai pas lu les version précédentes, mais en tout cas j'ai apprécié celle-ci


Au plaisir !

Merci pour tes remarques. 

Le "problème" avec les rimes a déjà été relevé et j'admets que j'ai forcé avec certaines rimes. Même après plusieurs essais, je peine à éviter cela. Il faudrait alors des vers libres sans contrainte de rimes, mais cette idée-là me paraît trop simple.

[Ashka]

Je trouve cette nouvelle version meilleure 

[LeMargoulin]

Bonjour mouheux.se,

Pour ma part, j'ai pas mal aimé ce poème. De belles images, un rythme plutôt fluide en général.
Cela dit, sur ces deux vers :

Les astres muets comme Bételgeuse,
Brûleront tout ce que j'ai sacré.

je verrais plutôt un enjambement, sans la virgule donc, ou bien alors une virgule supplémentaire après "muets", mais j'ai tendance à vouloir trop ponctuer parfois.

Bonne chance !