Rimbaud coule dans mes veines comme un soleil rieur. Tandis que je descendais le sentier qui mène à la mer, un sentiment aux accents de douceur poêtique m'envahit. Une chaleur vivace envahit mon corps et monta des pieds à la tête. Le sol ne fuyait plus sous mes pas. Je ne fuyais plus moi-même non plus. Je rejoignais Katy. Son visage de femme à la beauté immuable comme celle qu'inspire l'amour me revenait sans cesse à la mémoire. Mon esprit enchanteur et joyeux s'illuminait de la présence des arbres, des fleurs qui jalonnaient le sentier. Dame Nature était là, présente, bien vivante. Mon corps endolori par le travail des machines allait se reposer dans les bras acceuillant de la madone de ces contrées. La marque stipulait que cette union progresserait, allait devenir immense comme un océan, fort comme les montagnes. Rien n'arrêterait l'envie de devenir un, un en deux, rien n'arréterait le désir d'être. Le passé falsifié grondait encore comme un tonnerre, j'en entendais les voix, j'en constatais amer la présence insidieuse. La vision de la mer me fit oublier mes doutes et je m'abandonnais à la croisée des chemins à la douce sensation de l'eau sur mon corps.