Le Monde de L'Écriture – Forum d'entraide littéraire

28 mars 2024 à 10:07:22
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Le Monde de L'Écriture » Coin écriture » Poésie (Modérateur: Claudius) » Perséphone

Auteur Sujet: Perséphone  (Lu 885 fois)

Hors ligne Tigrani

  • Calliopéen
  • Messages: 454
Perséphone
« le: 09 septembre 2021 à 13:41:46 »


Je me demande parfois si Perséphone
est revenue
de son silence de neige ;

si dans la maison vide elle a mis l'eau à bouillir
et préparé le thé pour des convives absents.

Le printemps sage comme un vieux chien
se couche-t-il à ses pieds ? D'une beauté
intacte, malgré les miroirs retournés

se tient-elle à la fenêtre, cherchant du regard
la jeune fille d'autrefois
passant près des violettes ?

Le vent souffle et souffle
sur la maison de Perséphone, les fleurs
lui répondent en inclinant la tête.






Hors ligne Exil

  • Aède
  • Messages: 219
Re : Perséphone
« Réponse #1 le: 11 septembre 2021 à 19:09:06 »
Très joli poème.
Il faut avoir retenu le mythe pour le comprendre, je l'ai donc relu... me suis (encore) dit que les grecs avaient vraiment tout inventer, ai relu ton poème, l'ai encore plus apprécié. Je crois saisir qu'un silence de neige est le comble pour une reine des enfers... il y a sûrement beaucoup de subtilité qui m'échappent encore mais c'est ma faute !

Merci pour le partage, Oriane.
Les mots qui vont surgir savent de nous des choses que nous ignorons d'eux.

R. Char

Hors ligne Basic

  • Modo
  • Palimpseste Astral
  • Messages: 2 645
Re : Perséphone
« Réponse #2 le: 11 septembre 2021 à 19:14:08 »
Beau texte.
 je garde cette phrase : Le printemps sage comme un vieux chien
se couche-t-il à ses pieds ?

Un jour quand tu auras le dos tourné, je te la piquerai.
B
Tout a déjà été raconté, alors recommençons.

Page perso ( sommaire des textes sur le forum) : https://monde-ecriture.com/forum/index.php?topic=42205.0

blog d'écriture : https://terredegorve.blogspot.com/

Hors ligne HELLIAN

  • Prophète
  • Messages: 943
Re : Perséphone
« Réponse #3 le: 13 septembre 2021 à 13:20:06 »
 Très beau poème aux relents mythologiques avec quelques pétales de nostalgie. On accompagne cette revenante sur la pointe des pieds dans son domicile où  rien n'a bougé depuis la dernière saison. Un vrai plaisir.
cent fois sur le métier...

Hors ligne RomainD

  • Troubadour
  • Messages: 289
Re : Re : Perséphone
« Réponse #4 le: 16 septembre 2021 à 22:03:30 »
Beau texte.
 je garde cette phrase : Le printemps sage comme un vieux chien
se couche-t-il à ses pieds ?

Un jour quand tu auras le dos tourné, je te la piquerai.
B

J'en ferai de même ahahaha

Hors ligne Kerdrel

  • Troubadour
  • Messages: 363
Re : Perséphone
« Réponse #5 le: 21 septembre 2021 à 16:25:03 »
la "fille" n'est plus cloitrée chez elle
mais hante les trottoirs des champs Élysées
munie de son passe

un poème que j'ai aimé lire
cordialement

 :mafio:


«Quand on dépasse les bornes, il n’y a plus de limites». A. Jarry

Hors ligne Tigrani

  • Calliopéen
  • Messages: 454
Re : Perséphone
« Réponse #6 le: 12 octobre 2021 à 14:39:31 »
Merci à tous et à toutes ! :)

Hors ligne Dg4

  • Plumelette
  • Messages: 17
Re : Perséphone
« Réponse #7 le: 14 octobre 2021 à 08:59:53 »
J'ai beaucoup aimé ce poème d'enfer, d'autant plus que j'aime beaucoup la myhtologie grecque.
Il en a de la chance Hadès !
Cordialement
 ;D

Eveil

  • Invité
Re : Perséphone
« Réponse #8 le: 28 octobre 2021 à 20:25:46 »
J'aime beaucoup, la grâce de ballerine de tes mots, la nostalgie, l'absence, le doute et la suspension générale de l'ensemble. J'aime beaucoup aussi l'effacement de tous les marqueurs mythologiques hormis le prénom, ce qui contemporanéise (je préfère l'écrire que le dire celui-là) la figure de Perséphone, comme si on lisait le portrait d'une femme d'aujourd'hui, perdue à sa fenêtre telle une muse de Hopper ou la femme de Krøyer, à laquelle j'ai pensé avec ce chien couché à ses pieds :



Je l'ai lu comme ça en tous cas, en portrait moderne, prosaïque, simple dans le lexique et les images évoquées, aux antipodes de la grandiloquence mythologique. J'aime particulièrement :

Citer
si dans la maison vide elle a mis l'eau à bouillir
et préparé le thé pour des convives absents.

qui illustre pour moi tellement bien, déjà le "silence de neige" parce que j'imagine Perséphone en paysanne dans un chalet de montagne alors qu'il neige fort dehors, mais surtout cette place, ce droit de cité que certains font à la banalité en poésie ou en peinture. Il s'y trouve quelque chose qui me tient suspendu. J'éprouve un semblant de vertige, presque, devant cette matière réaliste et intime, beaucoup plus que si c'étaient les Enfers tout entiers. Peut-être parce que ce grossissement sur le détail anodin, "merveilleusement ordinaire", porte en lui quelque chose qui le dépasse, symbolise parfois mieux qu'un temple fastueux nos questions sans réponses, celles qui menacent de nous faire sombrer dans nos propres abimes. A mon avis, ce sont là nos véritables prisons. Le ressassement devant ce qui échappe.

Pirotte ajouterait ceci :

"Ce que je cherchais, ce n’était pas la poésie mais la réalité de ces années-là, et si la poésie surgissait quelquefois, elle témoignerait moins de la pratique d’un art que de la suite des jours. J’écoutais le merle chanter, les camions grogner, la tuyauterie glousser comme une fille vulgaire, et ces échos d’une vie perdue devenaient des poèmes sans gloire, des vers de caramel. Donc, ce livre ne contient que les traces estompées d’un quotidien triste, ou merveilleusement ordinaire, les reliefs d’une existence banale, bancale, inquiète, exaltée, prisonnière."
« Modifié: 28 octobre 2021 à 20:37:57 par Eveil »

 


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