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Le Monde de L'Écriture » Coin écriture » Textes courts (Modérateur: Claudius) » Noel 2022 chez la famille Savates

Auteur Sujet: Noel 2022 chez la famille Savates  (Lu 572 fois)

Hors ligne Choumi

  • Calliopéen
  • Messages: 593
Noel 2022 chez la famille Savates
« le: 03 décembre 2022 à 15:11:13 »
Bonjour
Beaucoup doutent de la magie de Noël. Voici une petite histoire de Noël qui se passera peut être chez vous. Bien entendu tous les commentaires serons pris au sérieux et les modifications proposées seront réglées rapidement
Michel 




Noël chez la famille Savates Version 2

Dans le jeu des 7 familles:
Alexis Robert Savates: Le père.
Edwige Amélie Savates, née Claquette: La Mère.
Sandale et Randjo Savates: Leurs enfants, absents pour cause d'éloignements professionnels.
Toute ressemblance avec une famille, dite normale, ne serait que pure Etc...Etc….

En ce 24 décembre tout est calme au 4 allée des Tongs. Le soleil disparaît lentement derrière le rideau de peupliers, le feu crépite dans la cheminée de pierres, le carillon sonne 18 h, Edwige et Alexis Savates se préparent à passer la Noël sous le grand sapin tout enrubanné. Edwige, a été fabriquée en Chine, Alexis, lui, dans un entrepôt sordide à Taïwan. Ils se sont connus au centre commercial du coin, se sont perdus de vue, pour se retrouver un beau soir, côte à côte, au pied de l'escalier du couple Berthelot. Un couple comme il y en a beaucoup, les Berthelot.. Un couple qui a mis ses savates sous le sapin même s'ils ne croient  plus au Père Noël depuis des lustres, mais à qui la féerie de cette nuit, pas toute à fait comme les autres, fait remonter  leurs rêves de gosses.                           
Et ils ont raison, car à y regarder de plus près, sous les branches protectrices de l'épicéa, toutes irisées par les guirlandes électriques qui scintillent, la Magie de Noël se pose doucement sur Edwige et Alexis.

  — Joyeux Noël ma Chérie ? Se risque Alexis.
  — Joyeux Noël à toi aussi, lui répond Edwige.
  — Tu me sembles un peu fripé sur le dessus, ironise-t-il.
  — Tu es méchant sur ce coup là !
  — Mais non ! T'fâches pas, c’est de l’humour. J'vieillis aussi. Quoi que, j’ai toujours le tissu bien tendu moi, surtout au réveil !
  — Oui mais ça ne dure pas. Et puis tu as les talons usés mon pauvre chéri.
  — Les talons usés, les talons usés, t'en a de drôle toi ! T'as vu où il m’emmène le gros ? A l'atelier, au jardin, j'ai même été dans la neige dépanner un camion.
  — C'est vrai, y a pas photo ! C'est plus calme avec ma patronne.
  — Oui bé, l'ancien Picador Andalou est entrain de s'en occuper grave de ta patronne en ce moment.
                                                                       ~
 En ce début de soirée, la rue principale toute baignée de pleine lune, est déserte. Seul Mr le curé, suivi de prés par son ombre,  presse le pas jusqu'à l'église afin de préparer la messe de la nativité. Au 4 allée des Tongs le calme est revenu. Enfin, pour l'instant.

  — Dis c'est quoi pour toi l'amour,  demande Edwige à Alexis.
  — De quoi ?
  — Fais pas l'idiot ! C'est quoi pour toi l'amour ?
  — Bé c'est ... J'sais pas moi! C'est...Notre différence. Oui c'est ça! Notre différence. Malgré le temps passé, tu as gardé ta parure de vair sur ta toile rose alors que moi je suis devenu un vieux chausson en velours côtelé tout écrasé.
  — Grand idiot va! tu as toujours du charme et j'aime te retrouver le soir au pied de l'escalier.
  — C'est bien ce que je dis.
  — À nos gosses, tu y penses à nos gosses ? Elle est belle notre fille !
  — Ah ! Ça c'est vrai. Elle me semble fragile comme une bulle de champagne et pourtant à côté d'elle je me sens tout petit. Elle sent la noisette, la violette, c'est ce qu'il y a de plus beau, une fille, pour un père. Quand je l'ai vu arpenter le tapis rouge à Cannes, j'ai versé une larme. Elle n'a pas eu à forcer son talent pour éclipser les sandalettes et autres ballerines de marque,.
  — Et notre fils ?
  — Ah ! lui c'est pas pareil. C'est du costaud. Quand il écrase une crotte de chien sur le trottoir, il n'en dépasse pas beaucoup de chaque coté de la semelle. Depuis qu'il a rejoint un club de parachutistes il se donne à fond et le voir perdre pied d'un avion me fait froid dans le dos. Un jour je lui passerait le témoin. La relique de son trisaïeul, un pauvre godillot qui a perdu sa jeunesse dans une tranchée à Verdun et dont on a retrouvé qu’un clou.
                                           ~
 L'activité dans la chambrée du haut a repris de plus belle. Il est vingt heures, la grand-messe est fixée à onze. Tout est calme dans le village. Les rues sont recouvertes de neige, derrière les volets clos chacun passe le temps comme il peut en attente de l'office. D'aucuns révisent leurs cantiques, d'autres bricolent une guirlande qui refuse de s'allumer. Les Berthelot, eux, ont décidé de jouer en duo, si je puis dire. Le scrabble, les mots croisés et autres mots fléchés sont pour plus tard, quand l'age venu, les raideurs se seront déplacées et transformées en arthrose. Faut bien que jeunesse se passe et vieillesse s'affirme.

  — ils pètent la forme, ne peut s’empêcher de commenter un peu jaloux, Alexis .
  —  Ils ont à peine 4O ans, ils ont profite, regardes nous avant.
  — Regardes nous avant ! Regardes nous avant ! Ça veut dire quoi ça ? Regardes nous avant !
  —  T’énerves pas c’est de l’humour. J'ai bien le droit, moi aussi, d'en avoir un peu pour t’asticoter.
  —  Oui bé, venant de toi j’apprécie pas trop la plaisanterie sur ce sujet là, moi.
  —  On ne va pas se chamailler, un soir comme aujourd'hui.
  — Non, non ! Mais modération s’il te plaît, modération.
                                                                            ~
  Au 18 allée des Tongs, Madame est partie pour l'office pendant que lui, le gars Berthelot prépare le dîner. Le vent s'est levé, la lune joue à cache-cache avec les nuages, dans l'église l'agitation gagne jusqu'à la sacristie. Après la messe, le vin chaud, offert par la commune, réchauffera les âmes, adoucira les gosiers enflammés par les chants liturgiques, déliera les langues et balaiera les mauvaises paroles qui ont ponctuées les conneries tout au long de l'année qui se termine.
 Mais seuls les Berthelot recevront Mr le Curé à la table du réveillon. Ce sont des amis d'enfance.
Au pied du grand sapin, l'homme à la barbe blanche se fait attendre. Un léger retard, rien de grave, il n'est pas homme à louper les rendez-vous et ce soir il a du pain sur la planche. Pour l'occasion la Mère Noël l'a chaudement habillé et lui a posé dans le traineau un thermos accompagné d'un jambon-beurre. En l'épousant, elle savait que la nuit de Noël serait chez eux une grande solitude, mais pas à ce point. Personne n'a jamais pensé à l'inviter, la Mère Noël.

  — Tu te souviens du cousin Marcel ? Lui murmure tendrement Edwige.
  — Le vosgien ?
  — Il paraît que sa languette est toute molle ces derniers temps.
  — Le pauvre !
  — Et ma copine, Eugénie Bottillon.
  — Celle qui s'est fait opérer d'un léger gonflement au dessus de l’œillet gauche?
  — Oui ! Elle s'est éprise du poissonnier, et avec l'humidité ses  semelles se décollent.
  —  Tu rigoles, mais c’est pas marrant de vieillir.
  —  N’exagères rien, j’ai vu Raoul Chaussure hier au marché. il m’a affirmé qu’à 60 ans passés, il jouait toujours du lacet.
  —  Dis voir ? je penses a quelques chose
  —  Moi aussi.
  — Ce serait bien si Papa Noël nous amenait des petits chaussons bleus et roses.
  —  Ah oui.
  —  Tu sais il y a des jours ou j’aimerai être un humain, te prendre dans mes bras, t’embrasser.
  —  T'es bête !
  — Bonne nuit ma chérie.
  — Bonne nuit Alexis. Si tu entends arriver le traîneau tu me réveilles.

 La porte s'est ouverte laissant entrer quelques flocons derrière Edwige et Monsieur le Curé. Les Berthelot et lui prennent place autour de la table. Sous le sapin tout n'est plus que silence et attente.

 Ô Douce nuit ! Ô sainte nuit ! C'est Noël …..........                                   
[spoiler]Noël chez la famille Savates Version 1

Dans le jeu des 7 familles:
Alexis Robert Savates: Le père.
Edwige Amélie Savates, née Claquette: La Mère.
Sandale et Randjo Savates: Leurs enfants, absents pour cause d'éloignements professionnels.
Toute ressemblance avec une famille, dite normale, ne serait que pure Etc...Etc….

En ce 24 décembre tout est calme au 4 allée des Tongs. Le soleil disparaît lentement derrière le rideau de peupliers, le feu crépite dans la cheminée de pierres, le carillon sonne 18 h, Edwige et Alexis Savates se préparent à passer la Noël sous le grand sapin tout enrubanné. Edwige, a été fabriquée en Chine, Alexis à Taïwan. Ils se sont connus au centre commercial du coin, se sont perdus de vue, pour se retrouver un beau soir, côte à côte, au pied de l'escalier du couple Berthelot. Ah ! Le couple Berthelot, un couple comme il y en a beaucoup. Un couple qui a mis ses savates sous le sapin même s'il ne croit  plus au Père Noël depuis des lustres, mais à qui la féerie de cette nuit, pas toute à fait comme les autres, fait remonter  leurs rêves de gosses en surface.                           
Et ils ont raison, car à y regarder de plus près, sous les branches protectrices de l'épicéa tout irisé par les guirlandes électriques qui scintillent, la Magie de Noël se pose doucement sur Edwige et Alexis.

  — Joyeux Noël ma Chérie ? Se risque Alexis.
  — Joyeux Noël à toi aussi, lui répond Edwige.
  — T'as le tissu un peu fripé sur le dessus, ironise-t-il.
  — Tu es méchant sur ce coup là !
  — Mais non ! T'fâches pas, c’est de l’humour. J'vieillis aussi. Quoi que, j’ai toujours l'cuir bien tendu, moi, au réveil !
  — Oui mais ça ne dure pas. Et puis tu as les talons usés, mon pauvre chéri.
  — Les talons usés, les talons usés, t'en a de drôle toi ! T'as vu où il m’emmène le gros ? A l'atelier, au jardin, j'ai même été dans la neige dépanner un camion.
  — C'est vrai, y a pas photo ! C'est plus calme avec ma patronne.
  — Oui bé, l'ancien Picador Andalou est entrain de s'en occuper grave de ta patronne en ce moment.
                                                                       ~
 En ce début de soirée, la rue principale toute baignée de pleine lune, est déserte. Seul Mr le curé, suivi de prés par son ombre  presse le pas jusqu'à l'église afin de préparer la messe de la nativité. Au 4 allée des Tongs le calme est revenu. Enfin, pour l'instant.

  — Dis c'est quoi pour toi l'amour, lui demande Edwige.
  — De quoi ?
  — Fais pas l'idiot ! C'est quoi pour toi l'amour ?
  — Bé c'est de regarder dans la même direction en gardant son petit bonnet rose et son petit bonnet bleu.
  — Et à nos gosses, tu y penses à nos gosses ? Elle est belle notre fille !
  — Ah ! Ça c'est vrai. Elle me semble fragile comme une bulle de champagne et pourtant à côté d'elle je me sens tout petit. Elle sent la noisette, la violette, c'est ce qu'il y a de plus beau, une fille, pour un père. Quand je l'ai vu arpenter le tapis rouge à Cannes, j'ai versé une larme. Elle n'a pas eu à forcer son talent pour éclipser les sandalettes et autres ballerines de marque,.
  — Et notre fils ?
  — Ah ! lui c'est pas pareil. C'est du costaud. Quand il écrase une crotte de chien sur le trottoir, il n'en dépasse pas beaucoup de chaque coté de la semelle. Depuis qu'il a rejoint un club de parachutistes il se donne à fond et le voir perdre pied d'un avion me fait froid dans le dos. Un jour je lui passerait le témoin. La relique de son trisaïeul, un pauvre godillot qui a perdu sa jeunesse dans une tranchée à Verdun et dont on a retrouvé qu’un clou.
                                           ~
L'activité dans la chambrée du haut a repris de plus belle. Il est vingt heures, la grand-messe est fixée à onze. Tout est calme dans le village. Les rues sont recouvertes de neige, derrière les volets clos chacun passe le temps comme il peut en attente de l'office. D'aucuns révisent leurs cantiques, d'autres bricolent une guirlande qui refuse de s'allumer. Les Berthelot, eux, ont décidé de jouer en duo, si je puis dire. Le scrabble, les mots croisés et autres mots fléchés sont pour plus tard, quand l'age venu, les raideurs se seront déplacées et transformées en arthrose. Faut bien que jeunesse se passe et vieillesse s'affirme.

  — ils pètent la forme, ne peut s’empêcher de commenter un peu jaloux, Alexis .
  —  Ils ont à peine 4O ans, ils ont profite, regardes nous avant.
  — Regardes nous avant ! Regardes nous avant ! Ça veut dire quoi ça ? Regardes nous avant !
  —  T’énerves pas c’est de l’humour. J'ai bien le droit, moi aussi, d'en avoir un peu pour t’asticoter.
  —  Oui bé, venant de toi j’apprécie pas trop la plaisanterie sur ce sujet là, moi.
  —  On ne va pas se chamailler, un soir comme aujourd'hui.
  — Non, non ! Mais modération s’il te plaît, modération.
                                                                            ~
  Au 18 allée des Tongs, Madame est partie pour l'office pendant que lui, le gars Berthelot prépare le dîner. Le vent s'est levé, la lune joue à cache-cache avec les nuages, dans l'église l'agitation gagne jusqu'à la sacristie. Après la messe, le vin chaud, offert par la commune, réchauffera les âmes, adoucira les gosiers enflammés par les chants liturgiques, déliera les langues et balaiera les mauvaises paroles qui ont ponctuées les conneries tout au long de l'année qui se termine.
Seule les Berthelot inviteront Mr le Curé au dîner du réveillon. Ce sont des amis d'enfance.
Au pied du grand sapin, l'homme à la barbe blanche se fait attendre. Un léger retard, rien de grave, il n'est pas homme à louper les rendez-vous et ce soir il ne chômera pas. Pour l'occasion la Mère Noël l'a chaudement habillé et lui a posé une thermos dans le traineau.

  — Tu te souviens du cousin Marcel ? Lui murmure tendrement Edwige.
  — Le vosgien ?
  — Il paraît que sa languette est toute molle ces derniers temps.
  — Le pauvre !
  — Et ma copine, Eugénie Bottillon.
  — Celle qui s'est fait opérer d'un léger gonflement au dessus de l’œillet gauche?
  — Oui ! Elle s'est éprise du poissonnier, et avec l'humidité ses  semelles se décollent.
  —  Tu rigoles, mais c’est pas marrant de vieillir.
  —  N’exagères rien, j’ai vu Raoul Chaussure hier au marché. il m’a affirmé qu’à 60 ans passés, il jouait toujours du lacet.
  —  Dis voir ? je penses a quelques chose
  —  Moi aussi.
  — Ce serait bien si Papa Noël nous amenait des petits chaussons bleus et roses.
  —  Ah oui.
  —  Tu sais il y a des jours ou j’aimerai être un humain, te prendre dans mes bras, t’embrasser.
  —  T'es bête !
  — Bonne nuit ma chérie.
 — Bonne nuit Alexis. Si tu entends arriver le traîneau tu me réveilles.

 La porte s'est ouverte laissant entrer quelques flocons derrière Monsieur le Curé. Les Berthelot et lui prennent place autour de la table. Sous le sapin tout n'est plus que silence et attente.

 Ô Douce nuit ! Ô sainte nuit ! C'est Noël …..........
                                     
Noël chez la famille Savates Version 1

Dans le jeu des 7 familles:
Alexis Robert Savates: Le père.
Edwige Amélie Savates, née Claquette: La Mère.
Sandale et Randjo Savates: Leurs enfants, absents pour cause d'éloignements professionnels.
Toute ressemblance avec une famille, dite normale, ne serait que pure Etc...Etc….

En ce 24 décembre tout est calme au 4 allée des Tongs. Le soleil disparaît lentement derrière le rideau de peupliers, le feu crépite dans la cheminée de pierres, le carillon sonne 18 h, Edwige et Alexis Savates se préparent à passer la Noël sous le grand sapin tout enrubanné. Edwige, a été fabriquée en Chine, Alexis à Taïwan. Ils se sont connus au centre commercial du coin, se sont perdus de vue, pour se retrouver un beau soir, côte à côte, au pied de l'escalier du couple Berthelot. Ah ! Le couple Berthelot, un couple comme il y en a beaucoup. Un couple qui a mis ses savates sous le sapin même s'il ne croit  plus au Père Noël depuis des lustres, mais à qui la féerie de cette nuit, pas toute à fait comme les autres, fait remonter  leurs rêves de gosses en surface.                           
Et ils ont raison, car à y regarder de plus près, sous les branches protectrices de l'épicéa tout irisé par les guirlandes électriques qui scintillent, la Magie de Noël se pose doucement sur Edwige et Alexis.

  — Joyeux Noël ma Chérie ? Se risque Alexis.
  — Joyeux Noël à toi aussi, lui répond Edwige.
  — T'as le tissu un peu fripé sur le dessus, ironise-t-il.
  — Tu es méchant sur ce coup là !
  — Mais non ! T'fâches pas, c’est de l’humour. J'vieillis aussi. Quoi que, j’ai toujours l'cuir bien tendu, moi, au réveil !
  — Oui mais ça ne dure pas. Et puis tu as les talons usés, mon pauvre chéri.
  — Les talons usés, les talons usés, t'en a de drôle toi ! T'as vu où il m’emmène le gros ? A l'atelier, au jardin, j'ai même été dans la neige dépanner un camion.
  — C'est vrai, y a pas photo ! C'est plus calme avec ma patronne.
  — Oui bé, l'ancien Picador Andalou est entrain de s'en occuper grave de ta patronne en ce moment.
                                                                       ~
 En ce début de soirée, la rue principale toute baignée de pleine lune, est déserte. Seul Mr le curé, suivi de prés par son ombre  presse le pas jusqu'à l'église afin de préparer la messe de la nativité. Au 4 allée des Tongs le calme est revenu. Enfin, pour l'instant.

  — Dis c'est quoi pour toi l'amour, lui demande Edwige.
  — De quoi ?
  — Fais pas l'idiot ! C'est quoi pour toi l'amour ?
  — Bé c'est de regarder dans la même direction en gardant son petit bonnet rose et son petit bonnet bleu.
  — Et à nos gosses, tu y penses à nos gosses ? Elle est belle notre fille !
  — Ah ! Ça c'est vrai. Elle me semble fragile comme une bulle de champagne et pourtant à côté d'elle je me sens tout petit. Elle sent la noisette, la violette, c'est ce qu'il y a de plus beau, une fille, pour un père. Quand je l'ai vu arpenter le tapis rouge à Cannes, j'ai versé une larme. Elle n'a pas eu à forcer son talent pour éclipser les sandalettes et autres ballerines de marque,.
  — Et notre fils ?
  — Ah ! lui c'est pas pareil. C'est du costaud. Quand il écrase une crotte de chien sur le trottoir, il n'en dépasse pas beaucoup de chaque coté de la semelle. Depuis qu'il a rejoint un club de parachutistes il se donne à fond et le voir perdre pied d'un avion me fait froid dans le dos. Un jour je lui passerait le témoin. La relique de son trisaïeul, un pauvre godillot qui a perdu sa jeunesse dans une tranchée à Verdun et dont on a retrouvé qu’un clou.
                                           ~
L'activité dans la chambrée du haut a repris de plus belle. Il est vingt heures, la grand-messe est fixée à onze. Tout est calme dans le village. Les rues sont recouvertes de neige, derrière les volets clos chacun passe le temps comme il peut en attente de l'office. D'aucuns révisent leurs cantiques, d'autres bricolent une guirlande qui refuse de s'allumer. Les Berthelot, eux, ont décidé de jouer en duo, si je puis dire. Le scrabble, les mots croisés et autres mots fléchés sont pour plus tard, quand l'age venu, les raideurs se seront déplacées et transformées en arthrose. Faut bien que jeunesse se passe et vieillesse s'affirme.

  — ils pètent la forme, ne peut s’empêcher de commenter un peu jaloux, Alexis .
  —  Ils ont à peine 4O ans, ils ont profite, regardes nous avant.
  — Regardes nous avant ! Regardes nous avant ! Ça veut dire quoi ça ? Regardes nous avant !
  —  T’énerves pas c’est de l’humour. J'ai bien le droit, moi aussi, d'en avoir un peu pour t’asticoter.
  —  Oui bé, venant de toi j’apprécie pas trop la plaisanterie sur ce sujet là, moi.
  —  On ne va pas se chamailler, un soir comme aujourd'hui.
  — Non, non ! Mais modération s’il te plaît, modération.
                                                                            ~
  Au 18 allée des Tongs, Madame est partie pour l'office pendant que lui, le gars Berthelot prépare le dîner. Le vent s'est levé, la lune joue à cache-cache avec les nuages, dans l'église l'agitation gagne jusqu'à la sacristie. Après la messe, le vin chaud, offert par la commune, réchauffera les âmes, adoucira les gosiers enflammés par les chants liturgiques, déliera les langues et balaiera les mauvaises paroles qui ont ponctuées les conneries tout au long de l'année qui se termine.
Seule les Berthelot inviteront Mr le Curé au dîner du réveillon. Ce sont des amis d'enfance.
Au pied du grand sapin, l'homme à la barbe blanche se fait attendre. Un léger retard, rien de grave, il n'est pas homme à louper les rendez-vous et ce soir il ne chômera pas. Pour l'occasion la Mère Noël l'a chaudement habillé et lui a posé une thermos dans le traineau.

  — Tu te souviens du cousin Marcel ? Lui murmure tendrement Edwige.
  — Le vosgien ?
  — Il paraît que sa languette est toute molle ces derniers temps.
  — Le pauvre !
  — Et ma copine, Eugénie Bottillon.
  — Celle qui s'est fait opérer d'un léger gonflement au dessus de l’œillet gauche?
  — Oui ! Elle s'est éprise du poissonnier, et avec l'humidité ses  semelles se décollent.
  —  Tu rigoles, mais c’est pas marrant de vieillir.
  —  N’exagères rien, j’ai vu Raoul Chaussure hier au marché. il m’a affirmé qu’à 60 ans passés, il jouait toujours du lacet.
  —  Dis voir ? je penses a quelques chose
  —  Moi aussi.
  — Ce serait bien si Papa Noël nous amenait des petits chaussons bleus et roses.
  —  Ah oui.
  —  Tu sais il y a des jours ou j’aimerai être un humain, te prendre dans mes bras, t’embrasser.
  —  T'es bête !
  — Bonne nuit ma chérie.
 — Bonne nuit Alexis. Si tu entends arriver le traîneau tu me réveilles.

 La porte s'est ouverte laissant entrer quelques flocons derrière Monsieur le Curé. Les Berthelot et lui prennent place autour de la table. Sous le sapin tout n'est plus que silence et attente.

 Ô Douce nuit ! Ô sainte nuit ! C'est Noël …..........
                                     
« Modifié: 21 décembre 2022 à 13:33:24 par Choumi »

Hors ligne Charivari

  • Aède
  • Messages: 159
    • site web créations
Re : Noel chez la famille Savates
« Réponse #1 le: 04 décembre 2022 à 12:38:05 »
Salut.

Alors c'est très original, cette paire de savates, le style coule tout seul, beaucoup d'humour, des fulgurances, de la tendresse, à ce niveau c'est très réussi.

Je vais quand même glisser deux légères critiques: d'abord, je trouve que le curé n'apporte pas grand chose à l'histoire. Ensuite,  je les trouve presque trop humaines, ces savattes. Par exemple, "regarder dans la même direction", il y avait peut-être un autre truc plus adapté à leur statut de chaussures (il y a d'autres trouvailles dans le texte qui vont dans ce sens). Je regrette peut-être que le texte ne dissocie pas assez les grôles de leurs possesseurs humains... Ne se mette pas à disserter sur la problématique spécifique du statut de chaussure. Par exemple, il y avait peut-être un coup à jouer sur le dualisme des chaussures, est-ce que ce sont deux individus jumeaux et antagonistes, ou alors est-ce que la paire constitue un seul individu, mais légèrement bipolaire, avec s partie drotie et sa partie gauche ? Bref... Aller jusqu'au bout du délire aurait peut-être rendu le texte encore plus déjanté et délirant. Mais vraiment, j'insiste, en l'état il est déjà sympa comme tout ce texte de Noël.  Bonne continuation
« Modifié: 04 décembre 2022 à 12:40:22 par Charivari »

Hors ligne Robert-Henri D

  • Calame Supersonique
  • Messages: 1 874
  • ... Et Pelleteur de Nuages
Re : Noel chez la famille Savates
« Réponse #2 le: 04 décembre 2022 à 15:38:37 »
Comme quoi plus que jamais : " les deux font la paire ! "

Désolé, vous n'êtes pas autorisé à afficher le contenu du spoiler.
Dans chaque vieux, il y a un jeune qui se demande ce qui s'est passé.

(Terry Pratchett)

Hors ligne Cendres

  • Comète Versifiante
  • Messages: 4 096
Re : Noel chez la famille Savates
« Réponse #3 le: 04 décembre 2022 à 15:53:16 »
Merci pour ton texte.

Tu te moques des fêtes de noël. Au début je ne savais pas si les personnages avaient le nom de chaussure ou si ils en étaient.

Hors ligne Choumi

  • Calliopéen
  • Messages: 593
Re : Noel chez la famille Savates
« Réponse #4 le: 05 décembre 2022 à 10:24:57 »
Bonjour et merci pour vos commentaire pertinents
Charivari
Bien vu, à force de les faire parler je me suis pris les pieds dans le tapis et leur ai donné des postures humaines. Rectifié dans la version 2. La présence du Curé est là pour rappeler que Noël n'est pas qu'une fête commerciale.   
Robert-Henri D
Tu as raison les deux font la paire et non pas se font la paire.
Je vais essayer de corriger les fautes d'orthographe. C'est pas gagné  :-[
Cendres
J'ai rectifié un peu le début pour plus de compréhension. J'espère y avoir réussi.
Dans mon esprit je ne me moque pas de Noël puisque j’essaie de mettre la magie de cette nuit en avant. 
Encore merci à tous
Amicalement
Michel

Hors ligne UmanaFragilita

  • Tabellion
  • Messages: 31
Re : Noel chez la famille Savates
« Réponse #5 le: 05 décembre 2022 à 11:55:02 »
Bonjour,

Un texte très sympathique, mais il y a quand même quelques allusions un peu lestes pour un conte pour enfants, non ?  ;D

Ça se lit bien. Attention aux virgules qui ne se justifient pas toujours. Je ne pinaillerai pas sur l'orthographe, car je ne suis pas exemplaire non plus.

Juste deux commentaires sur la forme :

Citer
Un couple qui a mis ses savates sous le sapin même s'ils ne croient  plus au Père Noël depuis des lustres, mais à qui la féerie de cette nuit, pas toute à fait comme les autres, fait remonter  leurs rêves de gosses en surface.
Le "en surface" à la fin est de trop. La phrase peut s'en passer et ça l'allégerait.

Citer
— Dis c'est quoi pour toi l'amour, lui demande Edwige.
A qui s'adresse-t-elle ? Son seul interlocuteur était jusqu'à présent Alexis, mais il est question trois lignes plus bas d'un "chausson en velours côtelé", alors que j'ai cru lire plus haut qu'Alexis était fait de cuir et était une chaussure d'extérieur. Y  a-t-il une troisième paire sous ce sapin ? Il faudrait préciser l'interlocuteur, même s'il ne change pas, et justifier le changement de matière, de cuir à velours.

Sinon, c'est choupi.

Au plaisir.
« Il fait toujours nuit, sinon on n’aurait pas besoin de lumière » (Thelonius Monk)

Hors ligne Choumi

  • Calliopéen
  • Messages: 593
Re : Noel chez la famille Savates
« Réponse #6 le: 05 décembre 2022 à 15:39:10 »
Bonjour
Merci UmanaFragilita pour ton passage
J'ai enlevé 'un conte pour enfant' dans la présentation et modifié le texte en conséquence
Amicalement
Michel.


Hors ligne Mic Ester

  • Troubadour
  • Messages: 257
Re : Noel chez la famille Savates
« Réponse #7 le: 05 décembre 2022 à 18:23:24 »
Salut Choumi,
Un régal ce petit conte, un peu grivois aussi mais bon les Charentaises peuvent avoir une vie amoureuse et le soir de Noël, tout le monde peut rêver.
Quand je parle des Charentaises, je parle des pantoufles …  :) ;) :s
J’aime bien la fin quand ils parlent de leurs enfants, bien trouvé ça !
Sur la forme, rien à dire, rien qui gêne à la lecture en tous cas.
Mic

Hors ligne Choumi

  • Calliopéen
  • Messages: 593
Re : Re : Noel chez la famille Savates
« Réponse #8 le: 06 décembre 2022 à 16:54:28 »
Salut Choumi,
Un régal ce petit conte, un peu grivois aussi mais bon les Charentaises peuvent avoir une vie amoureuse et le soir de Noël, tout le monde peut rêver.
Quand je parle des Charentaises, je parle des pantoufles …  :) ;) :s
Mic
Bonjour Mic
Oui un peu de grivoiseries sans tomber dans l’excès.
Merci pour ton commentaire
Amicalement
Michel

 


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