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28 avril 2024 à 06:01:01
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Auteur Sujet: perdre son ame...  (Lu 2083 fois)

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perdre son ame...
« le: 27 mars 2009 à 19:45:01 »
                                Perdre son âme.
           
             MUDESEN, un hameau reculé de l’empire, peuplé d’une centaine d’âmes torturées par
de récents faits étranges…

La poussière du chemin s’élevait au rythme des fiers destriers impériaux. C’est en milieu de cette matinée estivale que les cinq cavaliers atteignirent le petit village de bucherons.
 Une quarantaine de maisons en bois entouraient la structure principale, une immense scierie dont les cheminées en action lui donnaient un air de grande fabrique à nuages grisâtres. Le soleil semblait avoir abandonné depuis longtemps cet endroit bordé par les gigantesques arbres pluri centenaires de la Grande forêt.
Les cinq soldats stoppèrent leurs montures et mirent pied à terre. Leur présence ayant été à peine remarquée par deux hommes, bien trop occupés à porter d’imposantes poutres pour venir à leur devant. Le village semblait étonnement calme ; A part le son du travail provenant de l’intérieur de la scierie, aucun autre bruit ni jeu d’enfant n’alimentait l’environnement sonore.
Le capitaine impérial fit quelques pas en tournât sur lui-même pour scruter les différentes maisons.
-Ola Mudesen ! Vous avez requis l’aide de l’empereur, nous voilà… Il y a-t-il quelqu’un qui daigne éclairer la raison de notre présence ? Lança-t-il à l’envolée.
L’homme avait une quarantaine d’années, de larges épaules et un visage marqué par sa mâchoire carrée. Les deux hommes avaient disparu dans la scierie et c’est un grincement de vieille porte qui attira l’attention du soldat. De l’extérieur on ne pouvait distinguait que la pénombre de la bâtisse délabrée.
-Approchez… Entrez… Leur adressa la voix hôte des lieux.
Les cinq soldats impériaux disparurent dans l’obscurité. Une odeur d’urine et de sueur embaumait les lieux, leur faisant lever des hauts le cœur. Tous les volets étaient fermés et seul le toit proche de la rupture laissait entrer un peu de la lumière du jour. Un vieil homme très émacié et vêtu de haillons les accueillit, assis sur son lit crasseux, il les invita à s’approcher d’un geste de sa main déformée par le poids des années.
-Capitaine ALIENDUR, de l’armée impériale, et voici mes hommes. Annonça fièrement le gradé. Nous avons été diligencés ici par le comte lui-même, pour résoudre un soit disant problème de malédiction…
Le vieil homme acquiesça de la tête pour seule réponse. Un des soldats resté en retrait se rua à l’extérieur les larmes aux yeux pour soulager son estomac trop éprouvé par l’air épais des lieux.
Le capitaine reprit :
-Peut être pourriez vous m’en dire plus sur cette affaire monsieur ; le jeune homme qui est venu requérir l’aide du comte n’a pas su nous en dire plus et seule l’angoisse visible dans ses yeux a motivé notre venue.
Le vieil homme assis en tailleur fit un nouveau signe de sa tête dégarnie puis leur adressa un grand sourire édenté avant de prendre la parole :
-La forêt est hantée. Une sorcière y a élu domicile. Tous les hommes qui croisent sa route disparaissent à jamais. Dix des hommes du village ne sont pas revenu de la coupe du bois ces dernières semaines.
-Et vous l’avait vous aperçue pour dire qu’il s’agit d’une sorcière ? demanda le sergent resté en retrait.
L’homme se pencha en avant, un fin filet de lumière venant éclairer son visage et découvrir ses yeux blanc comme la neige.
-Non jeune homme je n’ai rien aperçu depuis mes six ans. Mais je l’ai entendu, elle parle aux hommes et les invite à la suivre. Aucun ne résiste à son appel, jamais…
-Et vous ? Pourquoi vous a-t-elle laissé partir ? Le capitaine fronçait ses épais sourcils devant ce récit qu’il trouvait bien étrange.
-Je ne sais pourquoi elle m’a laissé partir, mais ce que je sais c’est que sa voix n’a pas eu d’impact sur moi… Je vous conduirai à elle… Si vous ne craignez pas de perdre votre âme… Le vieil homme leur fit à nouveau l’étalage de ses gencives désarmées.
-Bien, vous nous guiderez cette après midi, et ne vous en faites pas pour nos âmes monsieur … ?
- Appelez-moi Nel.
-Bien Nel, ou pouvons nous nous reposer un peu ? A l’air frais, si  possible. Les soldats s’échangèrent des sourires complices.

Les cinq hommes en armes étaient réunis et prés à suivre leur guide vers ce lieu « maudit ».
Ils laissèrent leurs chevaux aux soins d’un des habitants qui avait proposé sa grange pour les abriter.
Ainsi sans leur équipement et à pieds ils seraient plus à l’aise pour évoluer dans la végétation sylvestre. Deux des soldats avait préparé leur arbalète avec attention, le troisième, lui, tenait sa lance devant lui alors que le sergent et Aliendur avait encore leurs lames au fourreau. Les six hommes se mirent en marche et s’enfoncèrent rapidement dans la pénombre forestière. 
Ils  marchèrent une grosse demi-heure, écoutant les instructions du vieil homme qui semblait connaitre les lieux à la perfection, et qui présentait une dextérité exceptionnelle, ne laissant transparaitre son handicape qu’aux personne averties. Soudain le vieux Nel se figea, ses bras pendant le long de son corps fatigué, et d’une voix tremblotante trahissant une angoisse profonde :
-Nous y sommes… 
Aliendur dépassa le vieil homme pour découvrir l’endroit ; les arbres s’espaçaient peu à peu pour faire place à un petit lac à l’eau étonnement claire. L’endroit était calme et reposant, ne donnant aucun indice quand à une présence maléfique en ce lieu. Le capitaine posa un genou à terre au bord de l’eau et y plongea sa main :
-Je ne vois ici qu’un bon coin de pêcheur… il n’y a rien qui indique la moindre présence d’une sorcière. Où est son repère Nel ? Dis moi où je suis sensé la trouver bon sang !
Une fine bise se leva faisant danser les feuilles des arbres et de fines vaguelettes se dessinèrent sur le rivage. La forêt s’était tue.
-Elle arrive… Nel tomba à genoux, son corps pris d’un tremblement incontrôlable.
Les soldats se regroupèrent aux côtés de leur capitaine, leurs armes prêtes à être utiliser contre le démon.
 La bise s’intensifia, l’eau s’anima doucement et un petit rond sombre apparu sur la surface.
Le cercle semblait croitre légèrement, rendant les hommes encore plus tendu face à ce drôle de phénomène.
-Elle arrive… Sauvez vous et sauvez votre âme… Hurla le vieil homme, le visage caché derrière ses mains.
La surface se perça délicatement et une femme sembla éclore avec grâce au milieu de l’étendue d’eau. Les hommes restèrent éblouis et baissèrent lentement leurs armes devant cette apparition. Une jeune femme se tenait à présent devant eux, dans une posture digne des plus belles déesses antiques. Son visage était d’une beauté parfaite, ses grands yeux brillants d’un noir ténébreux dégageaient un regard semblant vous inviter à des jeux des plus charnels. Ses longs cheveux châtains mouillés, semblaient s’onduler naturellement avec une finesse exquise. Sa bouche pulpeuse et d’un rouge ardent était légèrement entrouverte laissant deviner de belles dents d’un blanc des plus purs. Elle restait immobile, semblant offrir son corps aux formes sculpturales à celui qui aurait le courage de l’étreindre. Seul un fin voile de soie translucide habillait cette œuvre de la nature, la recouvrant des épaules aux chevilles. Sa peau, légèrement halée, donnait l’impression d’être d’une douceur divine,  et obsédait le moindre esprit par l’envie de découvrir son goût de miel. Ses épaules à la courbe enchanteresse attisaient l’envie de se laisser mourir à trop embrasser ce corps de femme. Sa poitrine, à la fois généreuse et ferme, laissait se dessiner à travers le voile de soie, deux fines aréoles délicieusement durcies et ses hanches finement dessinées semblaient inciter à des danses des plus luxurieuses.
Sans jamais esquisser le moindre mouvement des lèvres, et d’une voix des plus érotiques :
- Suivez-moi braves soldats… Je m’offre à vous toute entière et sans réserve… Rejoignez ma demeure qui sera la votre et le théâtre de nos ébats eternels…
 Elle se tourna en une chorégraphie céleste et rejoignit le fond du lac avec la même douceur qui l’avait vu en émerger. Les soldats se mirent à la suivre avec des démarches d’automates, les yeux grands ouverts et la bouche béate. Ils marchèrent droit devant eux, s’enfonçant progressivement dans l’eau glaciale et furent bientôt entrainés vers le fond par le poids de leurs armures.
Nel était toujours à genoux, immobile, sa respiration haletante. Il sentit des larmes couler le long de ses joues creusées par les rides. Malgré tout, il ne pouvait nier qu’il se trouvait rassuré qu’elle ne l’ait pas emporté dans son sillage. Soudain son cœur se mit à battre encore plus fort… Ce n’était pas terminé… il sentait sa présence ; elle se tenait à nouveau devant lui. Elle s’approcha dans une démarche élégante et légère et vint s’agenouiller face au vieux villageois. Il sentit son souffle frais et parfumé effleurer son visage.
-Ainsi, vieil homme, tu ne peux me voir… Voilà pourquoi le charme ne t’a pas emporté… Tu as failli m’échapper…
Nel tremblait de tout son corps et la peur  faisait chevroter sa voix :
-Ayez pitié du vieil homme que je suis, je ne représente pas une menace pour vous…
-Il est trop tard et surtout je n’ai pas le choix, je dois t’emporter… Sa voix était d’une douceur envoûtante.
Nel savait que si cinq soldats impériaux n’avaient pu lui résister, lui, ses soixante quinze années et sa cécité, n’auraient aucune chance face à cette jeune femme sortie des eaux. Il se risqua d’un air des plus résignés :
-Il est ainsi, tu vas m’emporter, mais puis-je au moins te demander pourquoi tout cela ?
La jeune femme sembla marquer une pause, puis reprit sur un ton étonnamment empli d’émotion :
-Qu’il soit ainsi vieil homme, je vais te livrer mon histoire… Non pas parce que tu me le demandes, mais parce que cela fait si longtemps que je ne l’ai pas partagé avec quelqu’un qu’il me semble que je commence à l’oublier… Où plutôt à l’accepter…
Je m’appelle LAUCILE, née il y a maintenant environ deux cent ans  de parents vivant du travail de la terre. L’été de mes seize ans, mon père a été touché par la fièvre. Il est resté des jours allongé à voir ses forces le quitter progressivement. Personne n’a su quel mal le possédait et ma mère pleurait chaque jour en attendant ce qui apparaissait comme inévitable… C’est alors que quelqu’un m’a parlé d’un mage capable de guérir tous les maux du vieux monde, GRAALT le magicien vert*.
Sa voix était empreinte d’une forte émotion, le fait d’évoquer l’enfant qu’elle avait été avait fait naitre des larmes dans ses yeux.  Nel  restait immobile, ses tremblements s’étaient calmés et il ressentait un drôle de sentiment : Il ne percevait plus la présence de la « sorcière » mais celle d’une jeune fille fragile de seize ans, bouleversée et perdue. Elle continua ainsi :
-Je suis allé voir cet homme et l’ai imploré de sauver mon père. Il m’a à peine écoutée ne dégageant aucune émotion et a réclamé en échange de ses services quelque chose à laquelle je ne m’étais pas attendu : ma beauté. Je devais le rejoindre, vivre à ses cotés pour toujours en échange de la guérison de mon père. Je l’ai supplié mais sa décision était irréfutable et j’ai du m’y résoudre, par amour pour mon père et pour sécher les larmes de ma mère. Mon père guérit, j’ai fuit la ferme sans rien dire à mes parents qui n’auraient pas compris ni accepté mon choix. J’ai pleuré durant trois jours sans pouvoir m’arrêter et finalement j’ai rejoins GRAALT qui savourait la capture de ma vierge existence.
Au fil des années ma tristesse grandissait, et le souvenir de mes parents hantait chacune de mes pensées alors que parallèlement la méchanceté de GRAALT et sa jalousie grandissait incommensurablement au point qu’il ne se retenait plus de me frappait sans raison. L’hiver de mes vingt ans, au levé du jour je me suis enfuit et j’ai couru à perdre haleine en direction de la ferme. J’ai tenté de me dissimuler en traversant la forêt, avançant sans relâche, mes pieds nus s’enfonçant dans la neige fraiche mais le cœur empli de l’espoir de revoir mes parents. La fatigue et le froid ont été plus forts que moi et je me suis effondrée ici sur le bord de ce lac. Quand je suis revenu à moi GRAALT se tenait debout devant moi, il était dans une rage folle et je me rappelle encore de son regard injecté de sang. Sa sentence a été terrible…
La voix de Laucile s’érailla comme celle d’un enfant qui cherche à étouffer un sanglot.
-Ne pleur pas mon enfant, il t’a jeté un sort ? Nel se surpris en réalisant son ton rassurant.
-Il m’a maudit ! La jeune fille avait disparue, sa voix semblant s’emporter dans une colère longtemps ruminée. Il m’a maudit et m’a condamnée à reposer au fond du lac. Je ne trouverai  jamais le repos éternel et suis destinée à me réveiller tous les cents ans  pour emporter des âmes et pouvoir me rendormir à nouveau. Il a fait de ma beauté une malédiction, si quelqu’un éprouve le moindre désir charnel devant mon apparition  il se voit envouter par ses idées de luxures et se condamne à la mort en me suivant dans le lac, m’offrant son âme pour soulager ma peine.
La jeune fille avait disparu et la femme qui avait emporté les soldats derrière elle était réapparue. Nel ressentit ce changement d’attitude et fut de nouveau submergé par ses tremblements de peur.
Le vieil homme sentit qu’elle saisit sa main dans un geste plein de délicatesse. Elle la plaça sur la naissance des ses seins et la fit doucement descendre avec une tendresse indescriptible.  Nel  perçut la douceur et la finesse de son grain de peau, ses formes sculpturales et généreuses se dessinèrent dans son esprit et il ne put empêcher l’inévitable, un désir incontrôlable grandissait en lui.
-C’est ainsi, prend ma main et suis moi dans ma demeure qui sera ta tombe…
Les deux corps se levèrent main dans la main et s’enfoncèrent doucement dans les eaux sombres avant d’y disparaitre définitivement, enfin seulement pour un des deux, l’autre en ressortirait bientôt pour cueillir de nouvelles âmes et apaiser sa souffrance.   


*La magie tire sa force des différents éléments composants le monde. Ainsi un magicien se voit souvent qualifié d’une couleur en fonction des éléments auquel il est affilié. Voir « le Grand livre de la magie » de moi-même.


Les cinq silhouettes montées avançaient tant bien que mal malgré la tempête qui donnait au décor une allure d’apocalypse. Leurs capotes de toile claquaient sous le vent et la pluie glaciale leur fouettait le visage, rendant leur progression sur la vieille route des plus pénibles. Celui qui se tenait à l’avant du groupe esquissa un geste de la main, comme pour les rassurer :
-Encore un peu de courage, nous sommes arrivés ! Il dut forcer sa voix pour la rendre perceptible au milieu de la cacophonie provoquée par la pluie qui tombait alentour. Les cinq cavaliers chevauchèrent encore une bonne heure, courbant l’échine sous les caprices du temps, avant d’atteindre le village tant attendu. Le spectacle qui s’offrait à leurs yeux ne réchauffa pas leurs cœurs autant qui l’auraient espéré. Une succession de petites bâtisses de bois en ruine, rongées par le temps et l’humidité, que la végétation s’était réappropriées depuis que leurs habitants avaient disparus.
JORGENVEN abaissa sa capuche d’un geste énergique, laissant apparaitre son visage marqué par la fatigue :
-C’est ça MUDESEN ?! Et bien dis moi, cette fois tu t’es pas moqué de nous SEVKOS ! Au moins pour une fois on ne sera pas regardés de travers par l’habitant…
Jorgenven était un jeune homme de vingt cinq ans, aux épaules étroites et à la fine silhouette qu’il compensait par une arrogance plus que généreuse. Avant de former le groupe avec Sevkos, il vivait de ses charmes et de son visage d’ange, réussissant toujours à partager la couche d’une comtesse ou d’une baronne, voir pendant les périodes les plus difficiles, d’une simple femme de la noblesse provinciale. C’était un homme rusé et joueur, truquant les parties de dés ou de cartes pour remplir sa bourse et se servant de son agilité naturelle pour vider les coffres les mieux gardés. Sevkos quand à lui s’était imposé naturellement à la tête du petit groupe. C’était un homme d’une trentaine d’années à la carrure ordinaire. Son visage aux traits harmonieux et ses yeux d’un bleu très clair étaient le reflet de son esprit calme et réfléchit. Il avait pendant de longues années enseigné l’art du maniement de la rapière, à bon nombre de  nobles malhabiles en quête de reconnaissance personnelle. Scrutant les maisons en ruine avec attention, ses mains jointes sur le pommeau de sa selle, il s’adressa avec son calme caractéristique à ses compagnons :
-Nous allons nous mettre à couvert dans l’ancienne scierie, le toit semble encore capable de nous fournir un abri correct. Jorgensen, tu te charge d’allumer un feu. SAM, prépare nous quelque chose à manger. GALTROK et KARL, occupez vous des chevaux.
Les cinq hommes stoppèrent leurs montures devant l’ancien bâtiment et, pressé de se soustraire au déluge pluvial, Karl dans un geste désordonné coinça sa botte dans l’étrier, chutant dans la boue généreusement épaisse. Karl était originaire du nord de l’empire, un homme de grande taille, très fin à la limite de la maigreur avec d’immenses mains aux doigts interminables. Son visage était très creusé pour quelqu’un d’une trentaine d’années et son grand nez qui avait souffert de nombreuses fins de soirées trop houblonnées venait flirter avec sa lèvre supérieure. C’était un fin tireur à l’arquebuse, qui avait servi dans l’armée impériale en tant que garde frontalier. C’était un bon vivant dont le franc parlé était apprécié mais qui avait quelques problèmes d’appréciation pour ce qui était des quantités d’alcool ingérées.
Galtrok rentra les montures en les tenant par leurs brides, déposa les selles au sol et couvrit le dos de chacune des bêtes avec des couvertures de laine épaisse. C’était de loin le plus impressionnant des cinq compagnons, culminant à plus de deux mètres, il exhibait avec une démarche lourde une carrure très large toujours dissimulée sous sa capote terreuse.
Sam était un semi-homme au trait joviaux et au ventre rebondit qui n’avait vraiment rien d’un aventurier mais qui possédait des qualités indiscutablement appréciables au sein d’un groupe. Il avait pour propriétés, en outre d’être un bon camarade toujours décidé à pousser la chansonnette, de gérer les vivres avec méticulosité, de savoir rapiécer les vêtements, de connaitre les fruits et autre champignons comestibles ainsi que de distiller la meilleur des eaux de vie. Il ne leur avait jamais raconté ce qu’il avait fait avant de les rencontrer mais avait assuré qu’il saurait s’occuper de l’intendance comme personne.
Une heure plus tard, le feu était allumé et la nuit commençait à tomber sur le décor extérieur.
Karl s’était enroulé, nu dans une couverture, pour faire sécher ses vêtements et se réchauffait le corps avec une bouteille du cru de Sam. Celui-ci chantonnait un petit air en hommage aux fêtes du solstice tout en caressant le poitrail de son poney. Jorgenven maniait une tige de fer, accroupit devant le feu, il activait les braise, le regard perdu dans leur rouge ardent. Galtrok s’était mis à l’écart, adossé contre un mur et toujours emmitouflé dans sa capote qui dissimulait entièrement son large visage. Seule la lueur de sa pipe venait à temps régulier rompre d’une lueur rougeâtre son allure fantomale. Ses hommes étaient éreintés  et Sevkos espérait que la nuit qui s’annonçait allait être réparatrice. Il se tenait sur le seuil de la scierie, ses yeux cernés observant la forêt alentour revêtir ses habits nocturnes.
Une épaisse odeur de saucisses grillées envahissait le vieux bâtiment. Les hommes se regroupèrent autour du feu et de Sam qui s’affairait à préparer le repas. Sevkos prit la parole :
-La journée a été difficile mais le temps devrait s’arranger un peu d’ici le levé du jour. Essayons de dormir un peu et de reprendre des forces cette nuit, demain nous aurons besoin d’être en forme pour…
Jorgenven l’interrompit, la fatigue accentuant son arrogance habituelle :
-Je ne vois pas pourquoi on chasserait cette sorcière quand même alors que le coin est désert. On est tous d’accord que le but de notre activité est de combattre ce genre de créature mais uniquement dans le sens où on peut en retirer quelque chose, non ? Que ce soit de l’or, la célébrité ou encore des femmes reconnaissantes des héros que nous sommes… Mais ici il n’y a plus âme qui vive pour nous offrir  la moindre gratitude, alors je dis que  l’on devrait passer notre route et aller chercher la fortune et la gloire là ou des gens, vivants cette fois, pourraient nous la donner. Il interrogea du regard ses compagnons semblant chercher du soutien.
Sevkos saisit une des saucisses qui commençaient à être bien grillées.
-Je suis d’accord avec toi, nous chassons les démons à travers le pays, depuis presque six mois  maintenant, avec l’objectif de toujours en tirer quelque chose mais maintenant que nous sommes ici, nous n’allons pas repartir. J’ai réfléchit et je vous propose de tuer cette soit disant sorcière, nous apporterons sa tète ou comte de Mulenden qui saura, je pense, nous en être reconnaissant. Restera à nous, de compter notre exploit dans une auberge ou deux et les oreilles que nous trouverons en chemin feront le reste en propageant notre renommée. Maintenant c’est à vous de prendre la décision. Leur chef semblait sûr de son fait et se mit à déguster son repas d’un air détaché, comme si peu lui importait leur réponse.
Karl fut le premier à réagir, les effets de l’alcool commençant à se faire sentir, il avait baissé la couverture à ses hanches et laissait apparaitre sa maigre poitrine malgré le froid et l’humidité ambiante :
-Moi j’te suis, sans toi je sais pas où je serais alors je te dois bien ça… En plus jusqu’à aujourd’hui rien ne t’a jamais donné tort. Compte sur moi. Il reposa la bouteille maintenant vide et pour conclure son intervention et sa soirée par la même occasion, il appuya sa tête contre la cloison de bois et ferma ses yeux qu’il sentait fatigués autant que lui. Jorgenven leva les yeux au plafond d’un air exaspéré :
-Super, on a eu l’avis du poivrot, toi Galtrok t’en pense quoi ? T’es d’accord avec moi au moins ?
Galtrok releva la tète jetant son regard dans le feu dansant, et de sa voix grave qu’on aurait dit sortie d’outre tombe :
-Suis d’accord avec Sevkos, peu m’importe l’argent ou les femmes à moi et tu le sais bien. Je suis pour un peu d’action…
Sam l’interrompit de son ton toujours aussi enjoué :
-Mettez vous d’accord les gars, en tout cas sachez que l’on a assez de vivres peu importe la décision que vous prendrez. Mon avis n’ayant que peu d’importance  en vu de mon rôle qui se restreint à resté au camp pendant vos séances de chasse, je ne me prononcerai donc pas. Voulez vous que je sorte une autre bouteille pour ce soir ? Le petit homme figea un sourire  cherchant à détendre l’atmosphère.
-Ca va on reste mais franchement j’espère pour vous qu’on sera récompensés plus tard, sinon…
-Sinon quoi ? Galtrok força son timbre de voix et fit un pas en avant cherchant faire taire l’arrogance de son partenaire au moins pour ce soir.
Sevkos préféra intervenir avant que la fatigue n’entraine une dispute inutile. De son air toujours aussi détaché il s’adressa à ses hommes :
-Allez les gars, mangez avant que les saucisses ne soient plus que des morceaux de charbons, la nuit va être courte, nous partirons déloger cette sorcière dés le levé du jour.

La nuit fut courte mais reposante à part pour Karl qui se réveilla avec un mal de téte terrible, il avait l’impression que ses cheveux étaient passés à l’intérieur de son crâne.
Les hommes s’étaient allégés de toute charge inutile et pénétrèrent dans la forêt simplement munis de leurs armes. Sam lui comme à l’accoutumée resterait au camp pour s’occuper des bêtes et veiller sur le matériel et les vivres. Leur progression fut lente et fastidieuse, ils avançaient à travers les ronces et branchages en silence, à l’affut du moindre bruit suspect. Galtrok fermait la marche couvrant ses amis aves son imposante arbalète. Au bout de deux heures de marche difficile et ralentie par la végétation ils atteignirent une petite zone dégagée, une petite clairière au milieu de laquelle une petite étendue d’eau leur renvoyait les reflets du soleil qui avait fait son retour.
-Cà doit être ici, soyez prudent et ouvrez l’œil ! Sevkos tenait devant lui sa rapière, il éprouvait un léger mal-étre devant ce lieu chargé d’énergie magique.
-Ya rien ici. Tu es sûr de l’endroit ? Jorgenven avança jusqu’au bord de l’eau, scrutant la surface.
Karl tenait son arquebuse sur son épaule et semblait avoir du mal à se remettre de ses excès de la veille. Il vacillait sur place, son visage était encore plus pâle qu’à l’habitude :
-Vais vomir les gars, suis pas très bien. C’est cette marche, ça m’a tué…
Au même moment la nature changea, les branches des arbres se mirent à danser, la surface du petit lac se mit à frétiller, l’herbe sembla touchée d’une nouvelle vigueur et devint d’un vert étincelant.
Sevkos sentait l’ambiance se charger de magie, il s’adressa à ses partenaires t’un ton calme ne voulant pas trahir son angoisse croissante :
-Elle arrive, tenez vous sur vos gardes.
Les quatre hommes étaient en position, prêts à faire face à la démone, leurs corps chargés d’adrénaline.
Une voix douce et sensuelle résonna inondant ce lieu d’une aura voluptueuse :
-Aucun danger ne vous menace ici braves soldats, seule la jouissance emplit ce lieu…
Au même moment une silhouette perça la surface de l’eau et en émergea dans une démarche presque immatérielle. Les hommes restèrent immobiles comme paralysés par ce spectacle enchanteur. Une magnifique jeune femme venait de leur apparaitre dans une tenue légère qui dévoilait son corps sculptural à leurs yeux envoutés.
- Suivez-moi braves soldats… Je m’offre à vous toute entière… Rejoignez ma demeure qui sera la vôtre et le théâtre de nos ébats éternels…
Aussitôt Sevkos, Jorgenven et Karl lâchèrent leurs armes sur le sol. Ils ne ressentaient plus la moindre crainte leurs cœurs s’emplit de chaleur et de désir, les attirant vers celle qui les invitait à entrer dans le lac. Ils avançaient, ave cune démarche de pantin possédé. La jeune femme leur montrait la voie, leur tournant le dos, de l’eau jusqu’à sa fine taille elle retournait doucement rejoindre le fond du lac les entrainant à sa suite.

Une flèche déchira l’air sifflant aux oreilles de Sevkos et Karl et  atteignit l’enchanteresse en plein dans son épaule droite la faisant pousser un cri strident qui résonna dans le lointain. La jeune femme disparut aussitôt, plongeant dans le lac qui sembla s’assombrir sous le coup de sa colère.
Les trois hommes qui la suivaient tombèrent à genoux s’enfonçant dans l’eau jusqu’à la poitrine. Le charme était rompu et ils reprenaient doucement leurs esprits, réalisant ce à quoi ils venaient d’échapper.

Sam se tenait devant la porte de l’ancienne scierie, assis sur les marches il épluchait des pommes de terre pour leur prochain repas. Il sursauta quand un cri glacial brisa le silence ambiant. Les chevaux se mirent à hennir et à se cabrer montrant leur affolement. Le semi homme se dressa et scruta la forêt :
-J’espère que tout va bien pour eux…

Les aventuriers avaient retrouvé l’abri de la forêt cherchant à s’éloigner du lieu maudit. Ils se réunirent autour de Galtrok, prenant place sur un arbre déraciné. Sevkos fut le premier à prendre la parole :
-Merci mon ami, tu nous as sauvé la vie sur ce coup. Cette sorcière est bien plus puissante que je l’avais imaginé, sans toi on aurait sombré au fond de ce lac.
-Mais dis-nous comment ça se fait que son charme n’a pas opéré sur toi ? Demanda Jorgenven qui était en train de retirer ses bottes pour en vider l’eau qui lui glaçait les orteils.
Galtrok abaissa sa capuche laissant apparaitre sa large tète d’homme-bête et tout en commençant à bourrer sa pipe :
-Vous savez les gars, les femmes de votre race ne m’ont jamais spécialement plu… Alors en ce qui concerne cette sorcière, elle ne m’a pas fait plus d’effet que quand je vois Karl faire sa toilette.
Jorgenven et Sevkos éclatèrent de rire et Karl qui était en train de boire une petite fiole de spiritueux manqua de s’étouffer. Apres avoir repris son souffle et les larmes aux yeux :
-Ben ça m’arrange si j’te plais pas,  parce que figure toi que ta grosse tète de bovin ne m’attise pas non plus…
Sevkos l’interrompit, il avait retrouvé son sérieux :
-Ca veut dire que son charme est basé sur sa capacité à charmer et à provoquer l’envie chez celui qui la regarde… Le charme n’a pas d’effet sur toi tout simplement parce que tu ne peux pas être attiré par une femme comme elle. Des que tu l’as blessé elle s’est enfuie ce qui veut dire qu’elle a bien une forme matérielle et que ce n’est pas juste une apparition.
Jorgenven était en train de renifler l’intérieur de ses chaussures :
-Du cuir de Carpolak, à cinq cent pièces la paire et elles sont foutues maintenant, elles sentent déjà le fenek. Mis à part ce qu’on sait déjà tu a rien à ajouter Sevkos ? Super idée de venir ici on a faillit tous y rester…
-Si, j’ai quelque chose à rajouter, qui dit forme matérielle dit qu’on peut la capturer, enfin que Galtrok le peut. Et une fois capturée, là tu auras ta gloire Jorgen, et nous aurons de l’or, de l’or à plus savoir qu’en faire. Le comte de Mulenden paiera une fortune pour qu’on la lui livre et pour qu’il puisse la châtier, c’est sûr, politiquement il en serait plus que grandi ; il montrerait aux gens qu’il est capable de les protéger et même des créatures maléfiques centenaires. C’est sur ça qu’on doit jouer, si vous êtes avec moi ?
Les trois hommes se scrutèrent du regard, esquissant des sourires conquis.
Jorgenven fixa Sevkos dans les yeux :
-Je crois qu’on en est, chef !
Karl et Galtrok acquiescèrent d’un signe de la tète.
-Bien alors regagnons le camp, je vous expliquerez mon plan là-bas. Lâcha Sevkos qui se redressa aussitôt se mettant en marche vers l’ancienne scierie.

Sam accourut vers ces compagnons quand il les aperçut quitter l’orée de la forêt.
-Vous avez l’air épuisés, donnez moi vos armes, je m’en charge. Vous avez faim ? Ca s’est bien passé ? Vous me raconterez tout ça après, venez vous asseoir ! Le petit homme les invita à s’installer prés du feu d’un geste de la main. Tout le monde installé, Sam s’affaira autour d’eux pour leur servir de son ragout préparé avec soin. La fin fumet qui s’en dégageait aurait pu donner faim à l’homme le plus repu de l’empire et les quatre aventuriers ne se firent pas prier pour en reprendre plusieurs fois.
Une fois le repas dégusté dans le plus grand calme, le cuisinier se risqua :
-Alors comment ça s’est passé ?
Jorgenven qui était en train de tenter de faire sécher ses bottes en les disposants sur des tiges de bois prés du feu, prit son plus bel air ironique pour lui répondre :
-Ca c’est bien passé, on a juste failli mourir noyé au fond d’un lac à l’eau congelé. A part ça mes bottes sont foutues, donc je dirais que le bilan de la journée est plutôt positif, non ? Il adressa à Sevkos un sourire en coin accompagné d’un clin d’œil malicieux, montrant qu’il était fier de sa répartie.
-Disons plutôt que nos plans ont changés, et ont va avoir besoin de toi sur ce coup Sam. Sevkos fixait le petit homme attendant sa réaction car il savait que lui annonçait qu’il devrait prendre part à l’action risquait de le déstabiliser. Il eu raison, le semi-homme fit un pas en retrait, son visage avait perdu sa couleur rose habituelle trahissant une angoisse naissante.
-Mais… euh… Tu sais bien que moi et ce genre de truc, comment dire ça me branche pas trop et… Sam gardait ses mains le long de son corps, ne savant pas quelle attitude pour être plus convaincant et tenter de faire abandonner cette idée qui ne le réjouissait guère. Je risque de tout faire capoter, tu le sais bien et pourtant ce n’est pas l’envie qui me manque, il vaut mieux que je reste ici pour surveiller, oui, c’est ça ! Je vais rester ici et m’occuper des bêtes, c’est mieux ! Pas vrai les gars ?
Jorgenven étouffa un rire ne voulant pas définitivement fâcher son compagnon récalcitrant.
-Je serai avec toi t’en fais pas. Tenta de rassurer Galtrok tout en retirant sa capote de toile grise avant de s’allonger dans un coin pour se reposer un peu. Celui-ci était réellement impressionnant, du haut de ses deux mètres vingt il imposait le respect. Son imposante téte aux traits bovins surmontait de larges épaules et un buste deux fois plus épais que ses compagnons. Ses grands bras très musculeux s’achevaient par de grandes mains aux doigts épais et ses jambes à la fois robustes et athlétiques reposaient sur de larges sabots d’un noir très mat.
Karl qui en était à sa cinquième assiette prit la parole :
-Alors chef, c’est quoi le plan ?
Sevkos prit son air sérieux habituel dans ce genre de cas :
-Voilà ce qu’on va faire, il passa sa main dans sa barbe naissante, Sam tu va aller au lac et faire sortir cette femme de l’eau. Galtrok sera à l’affut un peu plus loin, prét à intervenir. Tu auras les yeux bandés pour ne pas être soumis à son charme ce qui l’obligera à t’approcher pour te séduire, une fois qu’elle se sera un peu éloignée de l’étendue d’eau ce sera Galtrok d’intervenir en …
L’homme bête l’interrompit, toujours allongé sur le flanc il leur tournait le dos :
-Ca c’est moi qui m’en charge, j’ai mon idée.
-Ok, on te fait confiance. Sevkos fixa Sam droit dans les yeux : Nous on l’a déjà aperçue alors même si on se bandait les yeux, l’image que l’on a d’elle suffirait à nous envouter. Voilà pourquoi tu es notre seule chance Sam.
-Je suppose que je n’ai pas le choix ?! Mais promets-moi que c’est la dernière fois ! Sam saisit sa téte entre ses mains, il n’avait vraiment pas prévu de prendre ce genre de risques mais en même temps n’avait pas envie de donné raison à Jorgenven qui s’amusait souvent à dire que les petits gens comme lui ne pouvaient posséder qu’un petit courage.
-Je te promets que c’est la dernière fois, tout se passera bien t’en fais pas. Nous autres, nous resterons ici pour préparer un endroit ou nous pourrons l’enfermer sans qu’elle puisse user de son charme. J’ai repéré une maison qu’il suffira de renforcer un peu pour l’y enfermer ; si on ne la voit pas et si on n’entend pas ses appels charnels, elle n’aura aucune emprise sur nous. Au fait Sam, est-ce qu’il nous reste des bougies ?

Sam et Galtrok se mirent en marche en début d’après midi sous le regard de leurs compagnons tentant de se donner un air rassurant. Le cheminement jusqu’au lac fut toujours aussi difficile et les deux partenaires le parcoururent dans un silence pesant. Sam était en proie aux doutes, ses pas mécaniques le guidaient à l’opposé d’où son esprit aurait aimé le mener. Arrivés à une centaine de mètres du lac, Galtrok s’éloigna dans la végétation en adressant un pouce levé a son ami, tentant de l’encourager une dernière fois. Le petit homme saisit le foulard rouge qu’il avait méticuleusement plié dans la poche arrière de son pantalon, il le noua autour de ses yeux et prit une grande inspiration. Tout avait l’air plus facile dans le noir et ça lui donnait du courage, il ne se rendrait pas bien compte des événements et à choisir il préférait cela, un peu comme quelqu’un qui traverserait un pont sans regarder le vide. Il avança avec prudence droit devant lui tentant d’éviter les pièges de la forêt qu’il ne pouvait plus discerner maintenant. Un, deux, trois … soixante dix, ça y est il devait avoir fait assez de pas et être suffisamment prés de l’eau maintenant. Il resta immobile pendant de longues minutes, son corps tremblant de plus en plus face a ce danger qu’il sentait croitre devant lui.
Il sentit le vent s’agiter et caresser son visage joufflu, l’air lui sembla se radoucir, l’ambiance qu’il percevait se chargeait d’une énergie sensuelle et il se surprit en sentant qu’il se détendait et commençait à avoir le cœur de plus en plus léger. Il eu envie de retirer le bandeau qui voilait ses yeux mais se reprit aussitôt et plongea sa tête dans le creux de ses mains pour tenter de rester concentré. Une main se posa avec délicatesse sur son épaule, le frôlant avec un parfum exquis l’apparition féminine lui saisit les mains. Sa peau était douce et Sam sentait son cœur s’emballer, il avait envie de se laisser emporter par cette ambiance érotique et de succomber aux plaisirs charnels avec celle qui l’y invitait.
Soudain le sol vibra et il fut jeter au sol, la jeune femme séparée de lui dans un impact violent stoppant aussitôt son emprise mentale.

 


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