Le Monde de L'Écriture – Forum d'entraide littéraire

14 mai 2024 à 23:42:47
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Le Monde de L'Écriture » Coin écriture » Textes mi-longs » La Maison dont la cave grouillait de reptiles ensanglantés

Auteur Sujet: La Maison dont la cave grouillait de reptiles ensanglantés  (Lu 383 fois)

Hors ligne Arsinor

  • Aède
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La punaise n’a pas de vagin. Le mâle la traque, l’agrippe, transperce la carapace de son dard et injecte les spermatozoïdes, qui se répandent dans l’organisme-hôte à travers le sang, jusqu’aux ovules. Fécondés, les œufs voyagent, se fixent sur les artères et se développent en pompant le sang par parasitage. Cinq jours plus tard, des dizaines de larves éclosent et se fraient des chemins jusqu’au milieu externe. La mère accouche de ses assassins.

Un jour, un roi perdu sur l’océan me paya la direction de son archipel homérique d’un étrange hymne très hideux. L'histoire, dit-on, aurait résulté d’un traitement scientiste des cauchemars d’un peuple. Ce peuple n’était pas humain, et tenait le milieu entre la littérature pré-romantique pour piano seul et les résultats kafkaïens qui forniquaient de l’autre côté du mur d’une chambre d’enfant après les seventies. La sueur séchée fertilisait l’édredon qui servait de terre arable à des cohortes d’acariens microscopiques. Ensuite, les draps étaient placés dans la machine à laver. Il faut tout que je fasse dans cette maison ! Mais dans le peuple, tout n’était qu’os occipital et rampements de gloire sous la haie vitreuse du jour.

Genèse, tel était le nom de l’hymne. Il portait le nom de Genèse car c’était le nom qui avait été écrit à l’embouchure du dernier fleuve de l’enfer, le Pyriphlégéthon, un torrent de haine en fusion, pour célébrer mon arrivée parmi les vivants. L’avenir était le cauchemar et le cauchemar, l’avenir ; l’enfant craignait de devenir comme lui. Les cris, les accusations, les mensonges croyables tournoyaient dans la cuisine et se frayaient des chemins entre les dents des fourchettes. La confusion dissolvait les notions qui sortaient par réflexe conditionné pour contredire les notions. Tous les chemins menaient à Rome. Tous les cris menaient à l’hôpital psychiatrique.

L'été, qui exècre tant de mauvaises bestioles par les trous de sol, pénétra la ligne d'horizon qui enfanta un cartilage furieux. Éjecté à travers les nuages, l’organe hurlant s’enroula à la vitesse du son et fonça vers mon exuvie. Il m’engouffra dans la bouche et heurta l’estomac, où il fit préparer je ne sais quels tentacules verdâtres propres à agripper les organes vitaux. Horreur était mon nom déjà, car ce nom courrait comme un écho sur les parois de ce monde. J’allais à l’école primaire pour ramener de bonnes notes. L’organe se développait, jusqu’autour des artères, en se pondant lui-même. Les trombones attendaient depuis toujours derrière les immeubles qu’on pouvait voir de l’autre côté de l’immeuble. Les couteaux et les fourchettes, quant à euxlles, traînaient déjà parmi un tapon de stylets moins préhensibles. Le sang invisible symbolisait la mare où pataugeait le parasite, et le sang visible sur les murs, la mort de l’organisme-hôte. Mon ventre criait vengeance. La sonate Koechel 545, le plus petit chef-d’œuvre du classicisme viennois, section pianoforte, couronnait de son humour gracieux la fascination haineuse. Tandis que l’organe tournait sur lui à la vitesse du son, la maîtrise du tempo et la technique digitale produisaient un résultat turbide. Un thème badin, des arpèges galants, quelques pépiements pour les enfants qui dormaient sous la garde de notre chien bleu, dissolvaient les passions. Le taxon de la puce n’y voyait que du feu.
 
Fils de mystificateur et père de mystifications, par moi le mythe levait la main contre le mythe, comme Œdipe leva la main, Œdipe et la Sorbonne en témoignent, contre le monstre de la cité, afin que je pusse accéder au réel. La littérature était née de, dans, par et pour la scène primitive. Laïos me barrait le passage vers le droit de vivre. Je ne savais pas écrire. L’écriture creusait des canaux pour évacuer les tourbières du père infestées d’accusations au treizième degré, à cet endroit où nul ne voit ce que le locuteur dit. Elle était productive quand à travers le mythe elle cherchait le réel. Elle était contreproductive quand elle se complaisait dans les fantasmes polis et corrects. Quand elle fusionnait la révélation, le travail et le désir, la littérature prêchait dans la vallée de la mort pour y assembler les ossements, les chairs, les peaux et permettre que les golems reçussent une âme humaine du souffle de Dieu. L’humanité vivait sous le joug de la puce, et la littérature dissolvait le joug. La nuit, il y avait le travail du rêve ; le jour, il y avait le travail de l’art.

La contracture partit de l’extérieur de mon exosquelette, brouillant les panoramas turbides comme devant un mirage. Les trappes de la psychothérapie psychanalytique turbide s’ouvrirent et le trident de Poséidon pénétra mes viscères de nos logorrhées paradoxales. Le mythe du taxon descendit dans les enchevêtrements et y régna. Il y avait des cris dans la cuisine, donc il y avait un problème, donc j’avais un problème. Je ne savais pas quel problème j’avais. Je devais chercher de quoi j’étais accusé pour savoir ce que je faisais en cure. Mais j’étais innocent et j’accusais les autres de m’accuser. Mais quand j’accusais mes accusateurs de m’accuser, je m’accusais de les accuser de m’accuser. L’accusation s’accusait d’accuser. La violence faisait violence. La vengeance devait sonner. Mais les cuivres se tenaient quiets et cois car je tenais à ce qu’ils n’intervinssent que dans le finale. N’étais-je pas un accord de passage dans la symphonie du monde ? Les convulsions secouèrent mon bras gauche pour annoncer une crise cardiaque et ce fut qui advint une crise d’épilepsie pseudo-akathisicotasikinésique. Le géniteur s’en sépara du poste de télévision avec lequel il s’était marié avec ses tentacules, et appela les urgences. Les pompiers arrivèrent, on m’attacha à un lit et l’institution psychiatrique analysa mes protestations pour en séduire une paranoïa morbide.

Trois serres inconnaissables m’éventrèrent, extirpant de mon organe digestif une patte de grenouille et deux autres serres de rapaces qui, gesticulant et s'arc-boutant sur l’extérieur de mes côtes, dégagèrent une tête rieuse coincée entre le diaphragme et l'abdomen. Le tout faisait une chauve-souris humaine que du liquide amniotique engluait encore. "C'est moi !" gargouilla-t-elle avec la voix qui venait de l’autre côté du mur.

La caméra réalise un plan fixe américain d’une statue en pierre de la gargouille se tordant les bras, empêtrée dans les bouts d’épiderme. Le plan se présente comme un arrêt sur image de la prise précédente, mais la statue s’est surimposée à la gargouille. La statue est présentée de sorte qu’on voie son cou, sa tête, sa jambe droite de devant et sa jambe gauche de derrière. Elle va perdre l'équilibre. On devine, en arrière-plan, floutées, d'autres statues, dont on ne saura rien de plus. Il s'agit certainement d'un musée contemporain, de nuit, éclairé. La photographie a subi, en bas à gauche, l’incrustation d’une seconde image, un cimetière désiré. Derrière la statue est accroché un miroir, dans lequel passe un reflet bien connu. Cette enclave dure 4 secondes. La bande son est vierge.

La gargouille exhiba son teint cristallisé par les glaciations du Quaternaire et réalisa une révérence dix-septiémiste tandis que mon ventre déchirant raccommodait sa commissure de force fumées toxiques, répandant un grésillement de viande japonaise cuite devant le client sur un plan chauffé à mort dans les années quatre-vingt-dix. Je me vois encore voyant l’engeance lever la main sur le réel. "Comme il est mignon ! Donne-moi la main !" déchirait sa griffe fanatico-religieuse, m'engluant contre un mur à l'aide de je ne sais quelle sordide sécrétion venue d'une glande bestiale située à ses aisselles. Elle se positionna face à moi en verticale reptation, plongea sa langue de reptile dans son cartable, attrapant une trousse à dissection pour en retirer un petit couteau.

"Regarde !" turlutèrent ses gencives qu’engluait de la poix ornée de pustules navigatrices. Elle plaça l'instrument à 4 centimètres au-dessous de son nombril, le planta avec précision et commença à découper soigneusement pendant que ses yeux supervisaient l'opération et qu'un plaisir intense s'exhalait de son sourire aux cinq canines, dont les extrémités à mesure qu’elle découpait se rejoignaient sur le haut de son crâne, ce qui fit chuter sa face, découvrant ainsi les orbites, l'encéphale qui coula et la cavité nasale.
 
Quand le bistouri atteignit la thyroïde, elle écarquilla de force mes paupières crispées. Il/elle/on exorbita sa trachée artère et expulsa une salive horripilatrice sur ma figure afin d'irriter la paroi intérieure des paupières et d’empêcher le clignement. Quand je tournais de l'œil, elle se déplaçait pour se situer au milieu de mon champ de vision. Il était femelle. La colle utilisée pour me paralyser venait d’autant plus de l’extérieur qu’elle venait de l’intérieur, car l’intérieur et l’extérieur avaient été inversés plusieurs fois, comme le squelette de Frédéric Chopin dont on ne savait plus de quel côté il se trouvait à Paris, au cimetière du Père Lachaise, à force de jouer les valses avec trop de rubato dans les conservatoires.

Quand l’ouverture fut créée, l’opération commença. Elle prit ses mains muqueuses et les crispèrent sur les bords noirs de la fissure saignante et, en de sonores craquètements, et on dit que c’est à ce moment-là que ça s’est passé ; la gargouille ouvrit sa cage thoracique, offerte à la lubricité circonvoisine comme une affreuse dissection ; et je vis qui fonctionnait encore toute une population d'organes ensevelis sous la pourriture agitée ; dans la vessie, des bulles de fermentation s'enflaient de pus et éclataient giclant sur la foule de vers grouillants, de bestioles microscopiques et de tortillons putrides qui remuaient leurs membres noirs à demi-écrabouillés.

"C'est une infection parasitaire", expliqua-t-elle vers 1996, en séance de psychanalyse, pour éclairer son propos universitaire. "L’exposition prolongée au milieu atmosphérique doit être évitée. Aussi hâtons-nous de nommer les différents organes en place : lobe hépatique droit, lobe hépatique gauche, pancréas, poumons, duodénum, estomac, intestin, que l'on peut dérouler... Voilà. Sous le cloaque, nous reconnaissons six testicules et trois ovaires, dont un dégénère actuellement en moisissure. Vous ferez le dessin de la coupe au crayon fin 0.4 mm pour tracer les lignes de cote." Elle gémit en stimulant ses gonades qui éjaculèrent et mélangea les substances doctement comme l’avait enseigné la sexologie néo-lacanienne qui gouvernait l’empire de ce qu’il fallait désirer pour être un homme. "L'expérience de fécondation externe réussit mieux en milieu aqueux", ajoutèrent-ils, car ils étaient plusieurs.

La matrice déféqua 4 œufs. Les fœtus se développèrent en gigotant, attirant une armée de mouches vertes qui fit le buzz, programmées qu’elles étaient pour injecter les œufs dans les cadavres en puissance. "Ô taon, suspends ton vol !" clama-t-elle en gobant une mouche verte, avec un clin d'œil complice à mon attention. "Je vous rappelle qu’il est interdit de critiquer les transgenres, à cause du patriarcat profiteur et des mégères scotchées. Mais profitons de ce que les organismes fassent ce qu’ils ont à faire dans leur chambre nuptiale vers une heure du matin pour décrire le déroulement par étapes de l'embryogenèse. Nous sommes sûr-(E)-s d'obtenir une génération F1 hétérozygote. L'intérêt de ce test génétique réside dans le résultat du croisement entre un individu de la F1 et d'un parent de la F0. Remarquons au passage que le progrès a dû attendre le XXe siècle pour nettoyer l’absurdité de l’interdit sur la sexualité débridée, vous verrez plus tard que plus la science avance, plus les superstitions reculent. Vous constaterez par vous-mêmes plus tard que plus on progresse, plus on s'aperçoit qu'il n'y a pas de mystère et que Dieu est un prétexte pour faire la grasse matinée. Le scientifique, lui, en revanche, se sacrifie toujours par anticipation pour accomplir la mission que l'humanité se tue à ne pas lui confier. En attendant que s’achève la maturité sexuelle de la F1, je vais réaliser une expérience permettant de mettre en évidence le trajet du chyme dans les viscères." Elle engloutit un avorton infesté de larves nécrophages introduites par les mouches vertes attirées par l’odeur des avortons infestés pour augmenter l’audimat de la section sociologique de la Sorbonne adoratrice de Freud, celui par qui arriva la peste dans le nouveau monde.

"Remarquez la division du travail de digestion primaire par les différents types de dents spécialisées respectivement dans l'incision, l’arrachage et le broyage. Humidification salivaire, déglutition, péristaltisme de l’œsophage, dépôt dans l’estomac, sécrétions des sucs digestifs. Ha. Que se passe-t-il dans l'estomac ? Une volontaire, un volontaire ? Pour une meilleure visibilité, greffons un œil à l'intérieur de cet organe." Elle se découpa un œil, l'oignit d'urine pour le stériliser contre les attaques acides et l'introduisit dans une incision réalisée dans la paroi stomacale. "Notez les observations qui peuvent être faites. Nous étudierons ultérieurement le rôle de la panse et du rumen dans le processus de digestion. On pourra vous le demander aux concours. Tout ce que nous voyons sera demandé aux concours. Pour le moment, étalons les organes sur une paillasse pour y mesurer la vitesse de passage à travers l'intestin grêle." Elle se décarcassa en jouissant. "Mais je vois que la F1 est arrivée à maturité génitale. Je vais la féconder pour vérifier si le gène défectueux se transmet à la F2. Petit ! Petit !"

Oui ?

"Oh, il a dit oui ! Comme il est mignon !"
Tandis qu’il approchait sa main de mon corps de rêve, je me saisis du sien. C’était gros et chaud et ça transmettait la vengeance. Il riait d’orgueil et je tenais le gouvernail. La moiteur attractive guérissait la dissociation créée par la violence métaphysique des contradictions contenues dans et par les mythes familiaux. Puissance était mon nom car je l’avais écrit dans mon propre sang qui circulait toujours à l’intérieur. La Puissance se transmit et s’assit à la droite de la Dissociation. J’étais celui qui disait oui au réel. Je n’avais encore rien fait. Mais j’étais déjà pire que lui. Tel père, tel fils. Sauf que l’arme de destruction de mes études était dirigée contre moi. Plus j’apprenais à réfléchir, plus je me documentais, et plus je souffrais de la conscience de l’incapacité de la connaissance à soigner l’existence.

Je conçus la solution de tourner mon regard vers la ligne d'horizon, puisque la gargouille s’arrangeait toujours pour se trouver devant mes yeux. Il se jucha sur le rebord de la fenêtre, dans l'axe de mon regard, et se mit à vaciller en poursuivant sa cuisine, ses bébés néoténiques dans les bras. Les forces centuplées par la Puissance, je m'arrachai du mur et fonçai donner un coup de pouce au destin, qui fit choir la Sainte Famille dans l’océan. Le tout flotta, inerte.

"Nous ne nous attendions guère, certes, à de si vindicatifs dissentiments, Nicky. À moins de nous envoyer une bouée, et si vous nous le proposez, nous vous enseignerons l'adaptation de la morphologie au milieu océanique par accélération de l’évolution phylogénétique."

Je lui jetai une pierre tombale qui l'entraîna au fond des rifts. Son derme de plastique la le li lu repoussa à la surface.

"Tu permets, oui ? La sonnerie n'a pas retenti."

— Non mais j'ai sonné ton glas.

Je tendis mon index vers le détecteur d’élixir de vérité.

"Attends !" hurla-t-il, douceâtre. "Venez visiter l’alcôve de velours où gît l’argent de mes caresses clandestines : je te donnerai un plaisir plus ardent que les gerbes des communautés primitives pourront jamais te procurer ! Il faut bien gagner sa vie !"

J’appuyai sur le bouton rouge. Un jet d'humeurs trancha son verbiage, lacérant son gosier qui fit fontaine, tandis qu’un organe endommagé se mit à hurler comme une sirène déréglée. Elle demandait pardon. Je maintenais la pression sur le bouton nucléaire. La pourriture attaqua son derme et le plancton la décomposa, interdisant son resurgissement par une nuit sans lune, au fond des bois, tandis que je prononçais le verdict du parricide, atomisant l’horreur organique d’une dose critique d'encre assassine, ecco un artista ! et il tomba, ainsi que le chevalier Caravadossi dans Tosca.

La guerre, quelle extase ! Quelle furie ! On peut tuer les gens en appuyant dessus ! Rien ne servait d’avoir raison. La raison du plus fort étant toujours la meilleure, il fallait être le plus fort. Pour être le plus fort, il fallait battre l’ennemi. Pour battre l’ennemi, il fallait trouver le mot blessant. Pour trouver le mot blessant, il fallait cesser de chercher des solutions. Chercher des solutions, c’est un truc de victime qui veut le rester. Les avions passaient dans le ciel, jetant des bombes sur des navires qui leur tiraient dessus. Les navires coulaient et les avions s’écrasaient. Dix fois plus de navires et d’avions vinrent venger leurs morts jusqu’au naufrage définitif des mythes du père. J’avais vingt et un ans. Je me prenais pour l’Ange Exterminateur. J’étais psychotique depuis toujours déjà, enfermé dans un pavillon psychiatrique la journée, revenant à la maison close le soir. Tous les fils concourraient. Ma mère désirait l’obstacle. Mon père la comblait. Elle en souffrait, elle se vengeait. Elle était folle de moi. Il se vengeait en m’humiliant. Le psychanalyste, un lacanien, m’avait laissé 4 ans à m’accuser d’être la souillure de la famille, comme le roi Œdipe supplie Thèbes de l’expulser, m’enfonçant dans la culpabilité et la paralysie. Le déni de mon humanité devenu insupportable, ma névrose s’était changée en psychose. Les psychiatres m’ordonnaient un neuroleptique pour soigner une schizophrénie paranoïde, catégorie fourre-tout qui signifiait tout et n’importe quoi.

À Minuit, j’étendis la main vers la ligne de l’horizon et les trombones de la messe des morts retentirent. J’étendis la main vers la foule sacrificatrice d’un temple archaïque grec et une grêle de sang œdipienne déclencha des ruissellements oculaires pour souiller à jamais le couloir. J’étendis la main vers la mitraillette suspendue dans le placard du couloir et j’allai fusiller du regard le regard de mes parents qui forniquaient encore sur leur lit de mort depuis toujours déjà. Je tirai de toute éternité au-dessus d’eux, dans les murs de ce monde irrespirable, en lieu et place de percussions devenues folles.

Ce ne fut qu’un hurlement de peur.

Quand le hurlement cessa, ils furent changés en statues de sel. Je lançai la mitraillette sur eux, fis mes bagages et ne revins jamais.

Si tu peux détruire l’ouvrage des autres,
Et en les insultant prendre la fuite,
Ou te faire prendre la main dans le sac quand tu triches au jeu
Et vitupérer contre ceux qui te trouvent des excuses ;

Si tu peux harceler une jeune fille qui te fascine,
Si tu peux être faible sans cesser d’être violent,
Puis, te sentant pardonné, en profiter pour accuser,
Pourtant te plaindre et larmoyer ;

Si tu ne supportes pas que tes manipulations
Soient déjouées par des Grands pour protéger les Humbles,
Ni d’entendre leur sagesse poser la vérité sur toi
Sans cracher tes mensonges ;

Si tu peux te rouler dans la fange tout en restant dans l’ombre,
Si tu peux dégouliner de suffisance et d’insuffisance en jurant contre les chefs,
Si tu cherches à déprécier tes proches en exigeant qu’en retour
Ils te procurent l’infériorisation qui comblerait ton ego ;


Si tu sais t’agiter, spéculer et demeurer dans l’ignorance
Sans jamais croire en rien ni jamais rien construire ;
Te laisser gouverner par ton désir d’être important,
Élaborer des théories fumeuses et foncer sans réfléchir ;

Si tu peux te ridiculiser en public et, humilié, en hurler de colère,
Si tu peux être un lâche, pourtant accumuler les frasques et les outrances,
Si tu veux être un pervers, un écervelé, réprimander ceux qui te dérangent
En répétant des proverbes que tu ne comprends pas, croyant faire impression ;

Si tu peux envier la réussite d’autrui, lui attribuer tes échecs
Et te complaire dans une fierté qui ne trompera que toi ;
Si tu peux être pris de panique, crier au loup et au scandale
Quand tout le monde gardera la tête sur les épaules ;

Alors les Gueux, le Diable, le Malheur et la Défaite
Seront à tout jamais tes dictateurs
Et, ce qui est pire encore que les Gueux et la Misère,
TU SERAS MON FILS !

Hors ligne Aponiwa

  • Calame Supersonique
  • Messages: 1 798
Re : La Maison dont la cave grouillait de reptiles ensanglantés
« Réponse #1 le: 16 juin 2022 à 09:41:50 »
Hello,

Je vois que ton texte n a pas reçu de commentaires. Il y a peut-être des raisons.
-Tout d abord, n hesite pas à mettre en préambule ce que tu attends comme commentaire. 

- quand on te fait un commentaire, c est bien d y répondre.  Cela montre que tu prends en compte les remarques et que ton commentateur  n a paq perdu son temps.

- n hesite pas a lire les autres textes. C est un forum d entraide ou l on cherche tous a progresser.

Pour ton texte :
- le titre ne va pas. Pas engageant. Le prend pas mal, mais on dirait le titre d une rédaction d un de mes élèves. Je ne sais pas quel age tu as. Il faut trouver quelque chose de plus concis, je pense.
- je n ai pas réussi à tout lire. Je ne trouve pas de fil conducteur, d histoire. Juste des faits qui s enchaînent et qui sont relatés de façon floue. Pas de background, c est dur à  comprendre.
On comprend vaguement que c est une histoire de punaises qui se reproduisent chez toi.

Au final, je pense qu'il te faut travailler la narration. Raconte tes faits, ton histoire. Explique tes références. Le lecteurs n est pas dans ta tête.

Bon courage pour la réécriture!
« Noone will know my name until it's on a stone » Eels, Lucky day in hell

Hors ligne Arsinor

  • Aède
  • Messages: 199
Re : La Maison dont la cave grouillait de reptiles ensanglantés
« Réponse #2 le: 16 juin 2022 à 16:37:00 »
Hello,

Si tu n'as pas compris, il est normal que tu n'aies pas apprécié  :D
Pour le titre, j'hésite entre le long et le court. C'est un texte qui a paru dans Corbeau, un fanzine d'épouvante il y a quelques années.
Sur les commentaires, j'en ai posté deux depuis mon arrivée il y a deux semaines.

 


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