je m'inspire souvent d’œuvres qui m'ont plu et dont j'ai voulu reprendre le style. A l'heure de cette grande réflexion que je mène je me demande s'il est bon de procéder ainsi, s'il n'est pas préférable de trouver mon inspiration propre, dégagée de toute envie de copier ou d'écrire des textes bas.
Merci pour ta réponse Robert-Henri D.
Du coup une seconde question se fait jour dans mon esprit, qu’est-ce qui vous motive ? Pourquoi avez-vous envie d’écrire ?
Faute d’être talentueux et d’avoir des idées réellement originales je ne trouve plus la motivation d’écrire.
Je crois que la littérature doit à la fois révéler et juger l'homme, un peu à la manière d'une religion.
Faire découvrir ce que l'on a vu, suggérer ce que l'on n'a pas vu, découvrir les splendeurs et misères des uns des autres (ça peut être très matériel comme très spirituel).
J'aime particulièrement l'idée d'extraire la générale loi humaine d'une affaire particulière, la gestion de l'ordinaire et de l'extraordinaire dans un même tableau.
Je crois que la littérature doit à la fois révéler et juger l'homme, un peu à la manière d'une religion.
Faire découvrir ce que l'on a vu, suggérer ce que l'on n'a pas vu, découvrir les splendeurs et misères des uns des autres (ça peut être très matériel comme très spirituel).
J'aime particulièrement l'idée d'extraire la générale loi humaine d'une affaire particulière, la gestion de l'ordinaire et de l'extraordinaire dans un même tableau.
Je le pense aussi, mais à ceci près qu'il convient peut-être alors d'user d'arguments qui s'avèrent plus philosophiques que dogmatiques.
de toute façon, on ne fait que réécrire la même histoire depuis des milliers d'années avec des variations.
Pour ce qui est de la motivation, personne ne parle de la mort ?
Je veux dire, sortir urgemment ce qu'il faut sortir, avant de ne plus pouvoir.
Mais bon, ça ne me motive pas. Je ne sais pas si c'est très sain comme moteur en fait, la peur de la mort ou la honte de ne rien faire quand d'autres ont accompli tant de choses au même âge voire avant.La honte face à ceux qui ont accomplis de grandes choses n'est pas un moteur effectivement, c'est même une raison de plus d'abandonner. Face à ça je me dis qu'il faut prendre en compte le parcours de vie de ces "génies", comme ces Beethoven ou Mozart nées dans un milieu et avec un entourage qui, en quelque sorte, les prédisposaient à devenir ce qu'ils sont devenu. Y'a effectivement le travail qui a fait de ces gens des "génies" (j'aime pas ce mot), c'était des bourreaux de travail, et ce qu'ils sacrifiaient pour atteindre ce niveau d'excellence était inimaginable (leur vie n'était pas si enviable), mais tout le monde ne part pas avec la même chance, ne nait pas dans un milieu où l'art est évident, omniprésent et pratiqué par une majorité, tout le monde n'a pas été éduqué à une discipline stricte, qui rend le travail plus facile et naturel, tout le monde n'a pas autant de temps à consacrer à l'étude et à la pratique de l'art, certains voient ce temps bouffé (comme toi et moi je suppose) par un travail quotidien et épuisant afin de pouvoir manger et avoir un toit, certains ont dû faire tout un travail de déconstruction et d'éducation (souvent en autodidacte) pour accéder aux jouissances de l'art, certains encore ont dû apprendre par eux même, et trouver des raisons et des motivations qui n'étaient pas évidentes au début, pourquoi ils avaient ce besoin impérieux de vouloir exprimer l'intimité de leur être, et accepter que c'était un projet légitime, quand leur environnement considère ça comme une lubie mignonne (comme les enfants quand ils font un dessin pour la fête des mères), un truc que de toute manière personne ne comprend ni ne cherche à comprendre, et dont le résultat laisse indifférent.
L'idée qu'il n'y aurait pas que le jugement des hommes, que la gloire ou la postérité donc, mais quelque chose de supérieur, de transcendantal, donc qui me dépasse complétement et que je ne peux même pas esquisser, mais qui à la fin des fins jugerait les oeuvres à la manière d'un dieu et rétribuerait je ne sais comment dans un juste dessein.Oké... Idée saugrenue, mais qui je crois, inconsciemment, m'a déjà traversé l'esprit - plus dans le sens qu'il existerait un avis purement objectif, capable de juger parfaitement les œuvres, à la différence que je le situerais non pas dans quelque chose de divin et fantasmatique, mais dans une chose toute humaine et bien avisé, et qui pourrait même se trouver dans plusieurs humains, dont la somme des jugements donnerait ce jugement final objectif. Mais est-ce qu'un jugement que l'on considère objectif ne dépend pas de notre propre jugement ?
j'y suis conforté par une littérature que je trouve mille fois plus belle, juste et vivante, dès lors que l'auteur intègre ce versant spirituel à son oeuvre (le symbolisme chez Bloy ou Huysmans, par exemple).Et tout pareil, je suis conforté dans ma vision par des auteurs comme Proust, Claude Simon, Céline, bien que je considère les idées, s'il y en a dans une œuvre, que pour ce qu'elles ont d'esthétiques - c'est la vision de l'auteur mais souvent remaniée, travestie, amplifiée par pur esthétisme, par souci d'être troublant, vertigineux, génial, comme une expérience mentale, et en aucun cas comme un raisonnement donnant une vision fiable du réel (je pense à Pessoa ou même Kafka). Par exemple, ayant feuilleté Bernanos, j'aime sa foi et son mysticisme parfois poussé jusqu'au délire pour le souffle et l'intensité (parfois la lourdeur, dommage) qu'ils donnent à son écriture, et non pour sa foi et son mysticisme qui en soi me laissent indifférent.
Hey Glaçon, j'aime bien discuter avec toi :)
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Bref je crois qu'on dérive, le sujet étant l'inspiration et la motivation, je t'invite à m'envoyer un mp si tu veux continuer cette discussion stimulante, affiner et développer ton point de vue, bye !