[Marie Laure]

Depuis qu’elle est petite,
Vient la même redite :
Fais attention, ma fille
Dis la mère de famille,
Tu dis n’importe quoi !
Tais-toi !

L’enfant fait un effort
Pour ne pas être en tort
Et répète sans cesse
Avec grande prouesse 
Dis pas n’importe quoi !
Tais-toi !

Son inconscient s’agite
Puis calmement s’arrête
Toutes pensées très vite
Se figent dans sa tête, sauf 
Dis pas n’importe quoi !
Tais-toi !

Mais au moment venu
Devant les inconnus
Sans plus de retenue
Sortent les mots défendus.
Elle dit n’importe quoi !
Ce qu’il ne fallait pas !

La mère, exaspérée,
Dit à l’enfant, honteuse
Tu ne sais pas de taire !
De toi que vais-je faire ?

J’ai survécu ma mère !
Et des mots aujourd’hui, j’en ai fais mon affaire !

Me taire, moi, jamais !
Je dis la vérité, la vie, ses espérances.
Mes chagrins, mes soucis et mes joies du moment.
Je dois taire le silence et faire naître le verbe
Pour qu’éclatent au grand jour les secrets enfouis
Porteurs de souffrance. Mon nom est « délivrance » !

[LOF]

 Voilà une situation où on peut se retrouver tous.
 C'est devenu presque une situation "mythique"
 qui mérite sa mise en poème.

[Dot Quote]

 Voilà une situation où on peut se retrouver tous.
 C'est devenu presque une situation "mythique"
 qui mérite sa mise en poème.

j'préfère ne pas chercher mes mots sur ce(s) sujet(s)...
ça fait d'ailleurs presque un peu trop sens avec le contenu du poème, aïe mes mots malgré que je dis que je ne les chercherai pas...
en tous cas ils ne valent pas les tiens LOF, les tiens Marie Laure
bravo j'ai eu un gros pincement au coeur à lire

[Mythesilenne]

ça sent le vécu...

[Vincent]

En fait l'écriture est le remède idoine pour cette situation, tous ces traumas de l'enfance, très beau texte 

[Melomane]

Comme toi, je parle beaucoup et sans trop réfléchir.
Je ne l'ai jamais regretté car communiquer est plus important que de se méfier.

[Marie Laure]

Merci les amis..Oui c'est du vécu ! Moi et ma mère. J'avais, enfant, le chic de dire ce qu'il ne fallait pas s'en que je comprenne pourquoi sur le coup. Nature et spontanée. Enfant, je n'avais pas les codes des adultes, bien sûr. Et je faisais honte à ma mère. On disait que je faisais des réflexions. J'étais juste moi et sincère. Sans filtre...Je me suis améliorée ! L'écriture peut être un endroit où l'on déverse ses émotions, ses joies, peines et autres sans que l'on soit dans la retenue...Merci encore.