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19 avril 2024 à 05:34:04
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Auteur Sujet: La quête de la Citée Oubliée  (Lu 943 fois)

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  • Ex Matt32130
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La quête de la Citée Oubliée
« le: 14 décembre 2022 à 01:11:51 »
Bonjour ! Je cherche à avoir des retours sur ma première nouvelle ainsi que des conseils pour pouvoir progresser !

Le texte est un peu long mais des commentaires sur les premiers chapitres seront déjà les bienvenus.

L'idée serait d'avoir des retours sur la structure générale du texte ainsi que la description de l'environnement et la présentation des personnages.

Merci !


Chapitre 1

Il y a beaucoup d’histoires et de légendes aux sujets des aventures de Guillaume et Oriane. Certains racontent que ces deux personnes créèrent le monde dans lequel nous nous trouvons actuellement. D’autres affirment que ces terres étaient au commencement infestées par des créatures et des esprits des ténèbres, et, que nos deux héros les combattirent sans relâche durant des siècles. Finalement, une grande partie des êtres vivants sont persuadés que c’est grâce à eux que le Monde Inachevé connait aujourd’hui des temps de paix et de prospérité. Il m’est impossible de vous affirmer que ces dires sont vrais. Cependant, je peux vous conter une des histoires qui a rendu cette paire d’amis célèbre.

Tout commença dans la Cité Oubliée. Guillaume et Oriane avaient à maintes reprises entendu parler de cet endroit sans pour toute fois avoir eu l’occasion de s’y rendre. Ils étaient donc assez satisfaits d’apprendre qu’il y avait une situation à régler d’urgence dans cette zone. Apparemment, des meurtres en série prenaient place depuis maintenant plusieurs mois. Les assassins n’avaient toujours pas pu être clairement identifiés et les habitants de la cité commençaient à perdre leur sang-froid.

Par chance nos aventuriers rendaient actuellement visite à deux amis dont la maison se trouvait dans les Terres d’Hiver à seulement deux jours de traineau de l’entrée de la cité. Urillur et Indael étaient de vielles connaissances qui avaient participé, dans leur jeunesse, à plusieurs quêtes aux côtés de Guillaume et Oriane.

Ces deux amis avaient finalement décidé de passer leurs vieux jours ensemble et de s’adonner à leur passion. Urillur était tailleur de glace alors qu’Indael travaillait le bois. C’est donc d’une façon très naturelle qu’il construisirent une grande maison en bois dans une forêt de sapins perdue au milieu des Terres d’Hivers. Cet endroit était un lieu de rassemblement où il faisait bon vivre. En effet, chaque année la bande d’amis se retrouvait dans ce magnifique chalet pour festoyer et se remémorer ensemble les bons souvenirs du passé.

Une grande table en bois avec de majestueuses chaises (faites de la main d’Indael) trônaient au milieu d’une salle à manger fort accueillante. Le plafond était assez bas et la lumière plutôt douce. Le tout donnait une atmosphère paisible et intime dans laquelle chacun pouvait s’exprimer librement tout en savourant un bon repas.
Dans un coin de la pièce d’à côté un feu brulait dans un énorme poêle en fonte noir. Il y avait des canapés qui encerclaient ce dernier ainsi qu’une petite table basse. De plus, un sapin dont les décorations scintillaient de mille feux était positionné à quelques mètres du poêle de sorte à ceux que tout le monde puisse rêvasser devant tout en se laissant bercer par le crépitement des braises.

Guillaume avait l’impression d’être chez lui lorsqu’il séjournait chez Indael et Urael. Ce chalet lui rappelait la maison de ses grands-parents où il passa de délicieux moments avec sa famille. De plus, c’était un des seuls endroits où il se sentait véritablement en sécurité, et, où il pouvait se reposer sans à avoir à se soucier du monde extérieur. 

Notre héros s’arracha donc à ce havre de paix pour partir en direction de la montagne. Les chiens de traineaux avançaient rapidement et le temps était plutôt clément. A ce rythme-là, Guillaume avait bon espoir d’atteindre la Cité Oubliée le lendemain dans la soirée. Cependant, lors du deuxième jour de voyage une terrible tempête arriva subitement. Seulement quelques minutes après l’apparition des premiers flocons il n’était plus possible de voir à un mètre devant soi. Oriane commençait à perdre Guillaume de vue alors que ce dernier était juste à ses côtés. Il était inutile de s’obstiner à avancer dans ces conditions. Nos deux amis décidèrent de faire une halte pour la nuit et tentèrent de monter leur tente.

Malheureusement, le vent était bien trop important pour pouvoir tendre une toile.  A chaque fois que Guillaume ou Oriane tentaient quelque chose le vent rugissait férocement et mettait à mal leurs efforts pour se construire un abri pour la nuit. Le vent peu, de temps à autres, se comporter d’une manière étrange et donner une illusion de malice à certaines personnes. Cependant, dans le Monde Inachevé rien n’était dû au hasard et un tel vent ne présageait rien de bon. Guillaume comprit rapidement qu’une force obscure était à l’origine de cette tempête et que le vent avait pour objectif de mettre à mal sa quête.

Une situation comme celle-ci ne présentait pas beaucoup d’issues possibles. La meilleure solution était d’attendre que la tourmente passe. Les deux amis décidèrent donc de se blottir avec les chiens de traineaux et se mire à patienter. Durant les heures sombres qui suivirent, Guillaume et Oriane entendirent tour à tour une voix douce et envoutante qui leur proposait d’abandonner leur objectif et de s’endormir afin d’échapper à ce malheur.

Indael et Urillur avaient déjà raconté des histoires au sujet d’un esprit malveillant qui résidait dans les Terres d’Hiver. D’après leur dires Stormur avait jadis été une femme esclave qui avait tenté d’échapper à ses maîtres en traversant cette zone et qui avait malheureusement péri dans une tempête de neige. La légende racontait qu’elle hantait maintenant ces terres et qu’elle s’en prenait à quiconque osait s’y aventurer.

 Oriane et Guillaume qui avaient été mis en garde sur ce genre d’évènement furent tout de même tentés de se laisser aller à un paisible sommeil. Ils durent lutter de toute leur force pour ne pas sombrer et se diriger vers une mort certaine.

Après une nuit interminable le vent se calma et la neige s’arrêta de tomber. Les premiers rayons de soleil de la journée réchauffèrent les visages engourdis par le froid. Tant bien que mal Guillaume se leva et se mit à atteler les chiens pour partir le plus rapidement possible. Pendant ce temps Oriane faisait le tour du traineau pour estimer les dégâts causés par les évènements de la soirée. Heureusement il n’y avait qu’un des skis qui était délogé de son emplacement. Oriane qui était très douée avec ses mains répara la chose en moins d’une heure. Le voyage pu reprendre son cours et se termina sans nouvelle encombre.

Chapitre 2

Il y a deux façons de pénétrer dans la Montagne Introvertie pour accéder à la Cité Oubliée. Vous pouvez y aller par l’entrée principale qui se matérialise par un vieux chemin de fer longeant la paroi rocheuse à cinq cent mètres d’altitude. L’accès sera cependant plus simple pour vous si vous êtes les bienvenus sous la montagne. En effet, il existe aussi une porte secrète dont la position (qui change régulièrement) est connue seulement par les habitants de la cité.
 
Par chance, nos aventuriers étaient des invités d’honneur dans cette cité qui se trouvait au bord de la catastrophe. C’est pourquoi ils s’arrêtèrent en fin d’après-midi au pied de la montagne et attendirent un signe. On ne leur avait pas donné beaucoup d'informations concernant le lieu de rendez-vous. Ils devaient seulement s’arrêter lorsqu’ils ne pourraient plus progresser et quelqu’un ou quelque chose les rejoindraient afin de leur montrer l’entrée.

Une fois arrivé devant la montagne le binôme se mit à patienter. Il ne fallut pas longtemps avant qu’ils aperçoivent une ombre qui se déplaçait dans le ciel. Guillaume ne fut pas étonné de voir la mort se promener dans son traineau (tiré par un dragon). En effet, dans ce monde la mort avait une silhouette d’homme et pouvait être aperçu des mortels. Il était cependant impossible de discerner son visage car elle était vêtue d’une longue cape noire dont le capuchon permettait d’entrevoir seulement deux petits yeux jaunes.

Il n’y avait pas grand-chose à craindre de la mort en temps normal. Celle-ci ne faisait que se promener dans les terres du Monde Inachevé à la recherche de créatures qui étaient sur le point de clore leur vie dans cet endroit et d’en commencer une nouvelle ailleurs. Avec tous les meurtres qui avaient eu lieu ces derniers temps dans la Montagne Introvertie il était très naturelle pour la mort de se trouver ici à ce moment précis.

Après plus d’une heure d’attente, au moment où Oriane envisageait de mettre des explosifs contre la roche pour créer une nouvelle porte d’entrée, une femme s’avança d’un pas énergique vers eux. Mme Citronnelle était une dame mûre avec quelques centimètres en dessous de la taille moyenne d’une femme et quelques kilos au-dessus du poids moyen. Ses cheveux en bataille lui tombait abruptement sur les épaules et une petite frange s’arrêtait au niveaux de ses yeux perçant. Son teint de peau était pale et sa jupe d’un violet délavé laissait à penser qu’elle ne portait pas beaucoup d’importance à son apparence.

Elle s’arrêta à plus ou moins un mètre de Guillaume et se mit à le regarder de haut en bas. Il n’était pas évident de reconnaître ce dernier dont d’épais habits en peau de renne recouvrait l’ensemble du corps ainsi que la majorité de son visage. Seuls ses yeux d’un vert sombre et profond étaient visibles. Lorsque Mme Citronnelle croisa son regard elle fut immédiatement convaincue qu’elle avait à faire aux personnes qu’elle recherchait.

D’après les légendes, Guillaume était le premier être vivant à avoir parcouru les terres du Monde Inachevé. Cela impliquait qu’il avait vécu plus d’années que n’importe quelle autre personne de ce monde. En conséquence, ses yeux, qui avaient vu tellement de choses, reflétaient une sagesse unique. En se plongeant dans le regard de Guillaume, Mme Citronnelle ressentit en une seconde une dose enivrante d’amour couplée à une tristesse d’une profondeur abyssale.

Après avoir rapidement observé Oriane, Mme Citronnelle fit signe aux deux amis de la suivre. Ils marchèrent ensemble dans le silence sur deux kilomètres puis s’arrêtèrent soudainement. La vieille femme leur demanda de reculer de quelques pas. Ensuite, elle s’approcha du mur de roche, se pencha, et se mis à chuchoter quelque chose à la pierre. On aurait dit que Mme Citronnelle était en train de faire part d’un secret à un ami. C’est alors qu’une fissure apparut soudainement sur la roche. Au début elle ne faisait que quelques centimètres de large. Mais après quelques minutes, cette dernière était assez large pour qu’une personne puisse se faufiler à l’intérieur et pénétrer dans la montagne.  

Chapitre 3

Il s’en suivi alors une longue et pénible marche qui dura plusieurs heures. Le chemin était assez difficile car il n’y avait pas beaucoup de lumière (seulement celle des torches apportées par Mme Citronnelle) et le sol était très irrégulier. Oriane se prit les pieds dans des roches à plusieurs reprises et manqua de peu de mettre le feu aux habits de Guillaume. Le passage ne permettait pas à deux personnes de marcher côte à côte et de rares petits piliers de bois empêcher le reste de la montagne de tomber sur nos aventuriers. Même si personne n’a été écrasé par un morceau de roche ce jour-là, des têtes ont à maintes reprises cognées contre un plafond à peine assez haut pour se tenir debout.

Le froid ainsi que l’humidité présente dans cet endroit rendait la situation encore plus désagréable. Un petit ruisseau circulait le long de la pente et laissait à penser qu’il y avait des lacs souterrains dans la zone. Le flux d’eau se divisait par moment en d’autres branches pour s’engouffrer dans d’obscurs tunnels. Sans l’aide d’un guide, il aurait été impossible de ne pas se perdre dans ce labyrinthe de pierre.

Une lumière apparut au bout du tunnel après un très long moment de descente. Quelle fut la surprise de Guillaume lorsqu’une splendide cité s’offrit à ses yeux. Il est évident qu’après une longue marche dans un passage aussi miteux personne n’aurait pu s’imaginer un tel spectacle. La première chose qui frappait aux yeux était la couleur des immenses parois de roche et de cuivre. Suite à une réaction avec l’eau et l’oxygène la couleur du cuivre s’était peu à peu transformée en un bleu aussi clair que celui que nous observons en levant les yeux lors d’une journée d’été sans nuage. Cela avait pour effet de sortir ces lieux des ombres et de les rendre assez accueillants.

La deuxième chose impressionnante était les nombreux escaliers de fer et de pierre qui s’enfonçaient dans la montagne sans que l’on puisse en discerner la fin. C’est à ce moment que l’on prenait conscience de la grandeur de cette cité ainsi que de la profondeur interminable de cette montagne.

La cité n’avait rien d’archaïque, bien au contraire. Cette dernière ressemblait en tout point à une grande ville qui se serait développée durant l’âge d’or du fer et du cuivre. Il y avait d’énormes bâtiments accrochés aux murs de la montagne qui brillaient d’une couleur vive à mi-chemin entre l’orange et le rose. D’énormes chandeliers dont les câbles se perdaient dans l’obscurité éclairaient l’endroit d’une lumière vive. En complément, des lampadaires en fonte étaient répartis sur les chemins de roches ainsi que sur les ponts de fer qui reliaient les escaliers aux divers lieux de vie.

Oriane et Guillaume suivirent Mme Citronnelle qui les amena dans le plus grand édifice de la cité. Celui-ci reposait sur une structure qui lui permettait de s’étendre au-dessus du vide tel un gigantesque balcon. Les murs de l’hôtel de ville étaient entièrement faits de cuivre et des milliers de rivets lui donnaient l’aspect d’une immense coque de bateau. De grandes vitres sur la façade avant offraient une vue impériale sur le reste de la cité.

Un petit homme accueillit le trio devant l’entrée. Ce curieux personnage avait une épaisse moustache noire (qui venait surement combler une chevelure quasi inexistante) ainsi que d’imposantes lunettes dont les verres grossissaient ses yeux. Il était vêtu d’un smoking d’un autre âge qui était trop grand pour lui.

Mme Citronnelle se chargea de faire les présentations. M. Tope était en quelque sorte le gérant de l’hôtel de ville. Un zozotement accompagna les premières paroles du petit homme. Il était d’une nature joyeuse et n’avait pas du tout sa langue dans sa poche. Il contempla durant un court instant les deux nouveaux arrivants. Guillaume et Oriane avaient ôté leur capuche et les traits de leur visage étaient à nouveau discernables. 

Guillaume avait une épaisse chevelure en bataille dont le noir était aussi sombre que les plumes d’un corbeau. Un petit bouc venait épouser de fines lèvre logées dans une solide mâchoire. Une cicatrice sur sa joue gauche témoignait des nombreux combats qu’il avait menés au cours de sa vie. Oriane, quant à elle, avait des cheveux court et brun. Ses traits de visage étaient très fins et un sourire constant venait se marier parfaitement à ses yeux remplis de malice.

M. Tope accompagna le trio dans le bâtiment et les amena dans une grande salle située au huitième étage. La taille immense de cette pièce ainsi que sa position centrale dans l’hôtel de ville ne lassaient aucun doute quant à sa fonction élevée. Une chaleur forte agréable emplissait l’ensemble des lieux. J’apprendrais plus tard que des systèmes de chauffage fonctionnant à l’aide de sources d’eau chaude étaient installés partout dans la ville. Une grande table en cuivre occupait la majeure partie de la salle. Autour de cette table une dizaine de personnes âgées étaient plongées dans une discussion animée. Tous s’arrêtèrent de parler quand ils virent Guillaume et Orianne.

Un homme, plus vieux que les autres, s’avança et serra chaleureusement la main de Guillaume. Ce personnage était surprenant car il avait un comportement calme et réservé alors que ses affaires, d’une multitude de couleurs, laissaient à penser qu’il y avait en lui une petite étincelle de folie qui ne voulait pas s’éteindre. Il expliqua au binôme qu’ils se trouvaient actuellement dans la salle des conseils qui réunissait les sages de la cité et qui servait à prendre des décisions lorsque des cas d’extrême urgence se présentaient. Ripheus (tel était le nom du vieille homme) exposa ensuite la situation aux deux amis en prenant aussi le soin de leur conter l’histoire de la Cité Oubliée.

Chapitre 4

Bien avant que cette cité ne soit construite, des personnes rejetées par la société s’étaient installées dans cette montagne afin de se donner une nouvelle vie. Pour survivre ils se mirent à extraire et travailler le cuivre. Les affaires se portèrent bien durant des centaines d’années et la communauté accueillie de plus en plus de gens.

Chaque personne qui venait se réfugier dans cette montagne y apportait avec elle un talent qu’elle avait cultivé durant ses nombreuses années de solitude. C’est pourquoi les mines devinrent rapidement un endroit développé avec de nombreuses richesses et savoirs. Lorsque que la communauté accumula assez de richesse, elle décida de construire une cité de cuivre à plusieurs centaines de mètres au-dessus des mines. Au fil des années les aller-retour à la mine se firent de plus en plus rare jusqu’à ce que cette dernière soit complétement abandonnée.

La Cité Oubliée connue des siècles d’abondance et de joie. Seulement, certaines personnes n’arrivèrent pas à se libérer du mal qui leur avait été fait dans le monde extérieur. Ces gens avaient vécu trop d’atrocités et leur esprit avait fini par sombrer dans les ténèbres. Ils se réfugièrent dans les anciennes mines et formèrent un nouveau groupe. Les légendes racontent qu’avec les nombreuses années passées dans les profondeurs obscures de la montagne ces personnes avaient peu à peu perdu certains aspects (psychologiques et physiologiques) de leur humanité.

Ces légendes avaient poussé les habitants de la cité à ne pas s’aventurer trop loin dans la montagne de peur de faire une mauvaise rencontre. Personne exceptée Mme Citronnelle (dont le courage était reconnu de tous dans la Cité Oubliée) n’osait sortir de la cité en direction des mines. La vieille femme s’était fixée pour objectif de sauver le plus d’âmes perdues possible de la folie et de l’obscurité. Il n’était donc pas rare que Mme Citronnelle fasse des expéditions afin de tenter de récupérer ceux qui se dirigeaient vers les anciennes mines et qui n’avaient plus aucun espoir d’être à nouveau heureux.

Les âmes perdues ne posaient en général pas de tort à la Cité Oubliée. Cependant, cela faisait maintenant plusieurs mois que les habitants de la cité rapportaient des faits pour le moins alarmants. Des attaques prenaient place dans des coins isolés de la cité et personne ne survivait pour identifier les agresseurs. Pour les sages du conseil il était fortement probable que les âmes perdues soient la cause de ces méfaits.

La mission de Guillaume et Oriane était donc de valider, ou pas, cette théorie. S’il s’avérait que les responsables soient effectivement le peuple des abysses, alors il faudrait descendre dans les mines pour régler la question avec leur dirigeant. Mme Citronnelle servirait de guide jusqu’à un certain point et ensuite les deux héros devraient poursuivre leur quête seuls. 

Chapitre 5

Les premiers jours dans la Cité Oubliée servirent principalement à recueillir auprès des habitants des propos concernant les récentes attaques. Il y avait beaucoup d’histoires ainsi que de nombreuses rumeurs. Cependant, une phrase ne cessait de revenir : si vous tenez à votre vie restez en dehors des lieux isolés lorsque la nuit tombe. Au début Guillaume n’arrivait pas à comprendre le sens de cette phrase. Pour lui la notion de nuit était quelque chose de très subjectif à plus de cinq cent mètres sous terre.

La réponse à ses questions vint naturellement à la fin de la première journée. Orianne était en train de questionner une personne lorsque Guillaume remarqua que l’intensité de la lumière baissait progressivement dans la cité. Une heure plus tard, les énormes lustres étaient complétement éteints et seuls les lampadaires brillaient d’une faible lueur.

Le lendemain, Mme Citronnelle amena les deux amis dans le lieu le plus retiré de la cité. Cet endroit avait une très mauvaise réputation car il avait été, ces derniers temps, le théâtre d’une majeure partie des attaques ainsi que des meurtres. Pour y accéder il fallait descendre un bon nombre d’escaliers en cuivre puis traverser quelques ponts avant de s’enfoncer dans un tunnel qui débouchait sur une petite place. 

En y arrivant, Guillaume remarqua que ce lieu n’avait rien de maléfique ou sombre, il était même très animé pour tout vous dire. De petites bâtisses abritaient de nombreux commerçants qui vendaient toutes sortes de choses. Des odeurs d’épices se mélangeaient à un brouhaha continue. Le mouvement continu de la foule dégageait une certaine énergie qu’on ne pouvait seulement retrouver dans les marchés.

Oriane fut immédiatement attirée par une baraque dont la devanture affichait fièrement : « Chez Louis, inventeur et bricoleur ». L’atelier était plein à craquer d’inventions plus ou moins abouties. Il y avait notamment un modèle de train à vapeur réduit qui se promenait dans la pièce ainsi qu’un robot libellule en cuivre qui tournoyait dans les airs. Il était pratiquement impossible de se déplacer tellement le sol était jonché de babioles et de matériaux en tous genres.

Louis apparut soudainement de derrière une pile de vis et de ressorts. Son ventre proéminent était recouvert d’un épais tablier en cuir marron et un monocle loupe était fixé à un de ses yeux noirs. Il commença à s’approcher de sa nouvelle cliente mais fut interrompu dans sa démarche lorsqu’il trébucha sur un cylindre en cuivre qui trainait sur son chemin. La chute fut grandiose.

Lorsqu’il fut de nouveau sur ses deux jambes, Louis se racla légèrement la gorge en balayant d’un révère de main la poussière qui se trouvait sur son tablier. Puis, il continua d’avancer comme si de rien n’était. Oriane se rendit compte de sa petite taille lorsqu’il arriva devant elle et qu’elle dut baisser la tête pour pouvoir le regarder dans les yeux.

L’inventeur demanda ce qu’il pouvait faire pour cette jolie jeune femme et fut surpris d’apprendre qu’il avait à faire à une curieuse qui voulait simplement en apprendre plus sur son travail. Sans se faire prier Louis se lança dans une visite guidée de son atelier. Il exposa un bon nombre de ses inventions à Oriane et se réjouit de voir que non seulement sa cliente était curieuse mais aussi bricoleuse.

Les deux passionnés discutèrent pendant un long moment et Oriane termina par partager la raison de sa présence dans les profondeurs de la Montagne Introvertie. Louis qui jusqu’alors avait eu un grand sourire prit soudainement un air sombre et concerné. Il confirma que le Marché des Merveilles devenait très dangereux lorsque la nuit tombait. En général les commerçants désertaient la place en fin d’après-midi et l’endroit était alors plongé dans un silence de mort. Les personnes assassinées dans ce coin de la cité étaient, pour la plupart du temps, des gens égarés ou un peu trop alcoolisés pour se rendre compte de l’endroit où ils se trouvaient.

Le bricoleur fut perturbé de voir le regard réjoui d’Oriane à la suite de ses paroles et la peur s’empara de lui lorsqu’il apprit que la jeune femme souhaitait s’aventurer dans les mines des âmes perdues. Louis avait apprécié le moment qu’il venait de partager avec Oriane car il était rare pour lui de tomber sur des gens qui partageaient sa passion pour les inventions. Il décida donc d’offrir à Oriane une de ses dernières créations : une lampe à énergie corporelle.

Cette lampe fonctionnait grâce à la chaleur du corps qui était transmise à l’aide de conduction entre la poignée et la main du porteur. En ce sens cet objet n’avait pas besoin d’être chargé pour fonctionner. Cependant, il était très fortement recommandé d’être en mouvement lorsque l’on décidait d’utiliser cette lampe. En effet, un effort produit de la chaleur et facilite le transfert d’énergie vers la lampe alors qu’une position statique oblige le dispositif à puiser directement dans les ressources du corps. On pourrait facilement se vider de toute son énergie et finalement mourir de froid si l’on utilisait cet objet de la mauvaise manière. Oriane prit la lampe et remercia chaleureusement Louis avant de sortir rejoindre le reste de la compagnie. L’intensité des lumières de la Cité Oubliée commençait déjà à faiblir. La nuit arrivait à grand pas et il fallait rapidement se mettre en place avant de se retrouver dans le noir total.

Chapitre 6

Le plan était simple, Mme Citronnelle servirait d’appât alors que Guillaume et Oriane se cacheraient à proximité et prêt à bondir sur quiconque s’attaquerait à la vieille dame. Cette dernière avait décidé de se promener dans l’obscurité avec une de ses torches et de faire semblant d’être à la recherche d’un objet qu’elle avait malencontreusement égaré. Le rôle était joué à la perfection, Mme Citronnelle s’était même mise à se parler à elle-même en jurant qu’elle ne partirait pas de ce lieu avant d’avoir retrouvé ce qu’elle cherchait.

Il ne fallut pas attendre longtemps avant de voir des mouvements au niveau de la sortie Sud du marché (celle qui permettait de sortir de la cité et de s’engouffrer dans les entrailles de la montagne). Pour commencer il n’y avait que des ombres qui apparaissaient soudainement avant de disparaitre la seconde d’après. L’obscurité ne permettait pas à Guillaume de voir à quel type de créature ils avaient à faire. Ce n’est qu’après une dizaine de minutes que les ombres se rapprochèrent suffisamment pour que l’on puisse discerner leur aspect.

Leur visage était aussi pâle qu’un claire de lune et leur toge était encore plus noire qu’une nuit sans étoile. On ne pouvait pas discerner leurs yeux qui étaient fermés et qui apparemment ne leur étaient pas d’une grande utilité. Leurs lèvres étaient fines et bleues comme si un froid glacial les avait saisies à tout jamais. Ces créatures n’avaient plus aucun poil ou cheveu sur le visage. Cela leur donnait l’aspect de personnes en phase terminale de cancer avec un traitement chimiothérapique agressif.

Les âmes perdues encerclèrent Mme Citronnelle sans faire le moindre bruit. Seuls Guillaume et Oriane pouvaient observer la scène de l’extérieur. Cependant, au moment même où ils décidèrent d’agir les deux héros ressentirent simultanément une vive douleur sur la partie arrière de leur crâne. Un voile noir s’en suivi puis plus rien.

Chapitre 7

Lorsque Guillaume se réveilla il était couché au sol et ses mains étaient ligotées dans son dos. Il n’avait aucune idée du temps durant lequel il avait été inconscient. Son mal de tête l’empêchait de se concentrer et sa vue n’était toujours pas revenue. C’est seulement après plusieurs minutes que Guillaume se rendit compte qu’il n’y avait pas de problème avec ses yeux. Il se trouvait simplement dans un    lieu où régnait une telle obscurité qu’il était impossible de discerner la moindre chose. Un grognement se fit entendre à moins d’un mètre de lui. Oriane venait à son tour de reprendre conscience.

La température avait chuté de plusieurs degrés et l’humidité avait drastiquement augmenté. Ces conditions rendaient le sol froid et légèrement boueux. Des nuages de condensation s’échappaient de la bouche des captifs à chacune de leur expiration. Seul le bruit des ruisseaux souterrains venait perturber le silence des profondeurs de la Montagne Introvertie.

Les deux amis n’osèrent pas s’adresser la parole dans un premier temps. La peur que d’autres personnes puissent être en train de les observer et de les écouter suffit à prolonger le silence. Après une longue attente et constatant qu’il n’y avait pas de signe de vie aux alentours ils décidèrent de briser la glace. A première vue personne n’avait été blessé. La seule chose qui inquiétait le binôme était l’absence de Mme Citronnelle. Il fallait absolument retrouver la vieille dame avant même de songer à s’échapper.

 La première étape se résumait à trouver le plus rapidement possible un moyen de se libérer avant que quelqu’un ne vienne. Heureusement pour eux Oriane avait toujours quelque chose de tranchant sur elle. Ils rampèrent donc de façon à se positionner dos à dos puis Guillaume entreprit d’extraire le couteau de la poche de son amie et commença à trancher les liens. L’opération qui se déroulait plutôt bien fut interrompit par des bruits lointains de pas. Le couteau venait juste d’être dissimulé lorsque des personnes entrèrent dans la cave.

Des chuchotements à peine perceptibles flottaient dans les airs. Les seuls mots audibles laissaient à penser que les âmes perdues avaient gardé la langue de la Cité Oubliée. Des bras agrippèrent les prisonniers et les remirent sur pieds. Guillaume avait perdu compte du temps lorsqu’ils s’arrêtèrent enfin de marcher. Le noir était tellement dense qu’il aurait était impossible de trouver une issu de secours sans l’aide d’une source lumineuse.

Une voix qui n’avait rien d’un chuchotement s’éleva dans les lieux. En effet, les paroles qui sortaient de la bouche de cette âme perdue étaient parfaitement audibles. Sur un ton amusé il demanda à Guillaume et Oriane pourquoi ils cherchaient à troubler son paisible royaume. Les deux héros n’eurent pas le temps de répondre car la voix les interrompit en demandant s’il était possible de mettre un peu de lumière dans la salle. Quelques torches ont donc été allumées pour permettre au groupe de voir à qui ils s’adressaient. Des faibles cris plaintifs retentirent de tous les côtés lorsque la lumière apparue. Apparemment les personnes vivantes dans les profondeurs de la Montagne Introvertie voyaient si peu de lumière que cette dernière leur procurait une vive douleur lorsqu’ils se trouvaient à ses côtés.

La faible lueur permettait de se faire une première idée des lieux. Une rapide inspection permit à Guillaume de déduire qu’ils se trouvaient dans la galerie principale des anciennes mines. De massifs piliers de pierres brutes permettaient de soutenir le plafond tandis que de nombreux tunnels partaient de cet endroit vers les profondeurs de la montagne. On pouvait encore observer les rails au sol ainsi que des restes de chariots.

Des centaines d’âmes perdues étaient en train d’observer silencieusement la scène. Ils se ressemblaient tous et étaient tous habillés de la même manière : avec de longues et épaisses robes noires. Au centre de la salle une personne était assise sur un amas de pierre qui devait faire office de trône. Etrangement, ce personnage était le seul qui avait gardé des habits (dans un piteux état) similaires à ceux des habitants de la cité. A sa droite se trouvait une grande cage en fer rouillé dans laquelle on pouvait apercevoir Mme Citronnelle enchainée et bâillonnée. La peur se lisait dans ses yeux, il était évident que la vieille dame savait que sa vie était maintenant en jeu.

Une pensée traversa rapidement l’esprit d’Oriane. Elle trouvait qu’il y avait une certaine ironie dans ce spectacle. En effet, des gens qui, au commencement, s’étaient réfugiés dans la Montagne Introvertie pour pouvoir échapper à la discrimination se trouvaient maintenant aux ordres de quelqu’un qui les avait enchainés dans un monde où la différence ainsi que la personnalité n’avaient plus leur place.
 
L’homme assit sur le trône prit la parole. Il s’excusa auprès du binôme pour ne pas s’être présenté plus tôt. Il se prénommait Aconite et il était une des premières personnes à s’être réfugiée dans la Montagne Introvertie. Il avait travaillé dans les mines durant leur grande époque et avait aussi participé à la création de la Cité Oubliée. A la fin de ce discours, Guillaume lui demanda pourquoi son peuple s’en était pris aux habitants de la cité. La réponse d’Aconite fut énoncée sans la moindre émotion : l’heure était venue pour les âmes perdues de reprendre leur cité.
   

Chapitre 8
   
Tout s’enchaina très rapidement à la suite des aveux d’Aconite. Durant la marche jusqu’à la galerie principale Oriane avait terminé de trancher ses liens. Elle extirpa à la vitesse de la lumière une petite sphère de sa poche et lança l’objet vers le plafond. Guillaume, qui savait de quoi il s’agissait, s’empressa de fermer les yeux. La lumière des dieux (un nom dont Oriane était fière) explosa à quelques mètres de hauteur et produisit un flash si intense que même les deux héros, avec leurs yeux fermés, furent aveuglés durant quelques secondes. 

Lorsqu’ils retrouvèrent la vue, Guillaume s’empressa de libérer Mme Citronnelle. Le cadenas qui verrouillait la porte de la cage était vieux et usé. Le héros s’empara d’une grosse pierre et se mit a à frapper de toutes ses forces sur le verrou. Au bout de quelques tentatives le cadenas finit par céder et explosa en mille morceaux. Malheureusement la vieille femme n’avait pas eu le temps de fermer les yeux et serait aveuglée durant quelques minutes supplémentaires. Oriane s’occupa de couper les liens de la prisonnière ainsi que de retirer l’immonde chiffon qui lui servait de bâillon.

Mme Citronnelle conseilla vivement aux deux amis de suivre la rivière pour espérer atteindre en vie la Cité Oubliée. Les âmes perdues n’avaient vu que de très faibles sources lumineuses durant des décennies et seraient aveuglés durant une petite demi-heure. Cela laissait un peu de temps au groupe pour tenter de distancer leurs assaillants tout en essayant de trouver un chemin qui leur permettrait de rejoindre la Cité Oubliée.

La petite rivière serpentait faiblement le long d’un chemin qui fit découvrir aux deux héros les mines abandonnées. D’après les vestiges, celles-ci avaient dû être grandioses à leur apogée. On pouvait voir les restes d’immenses bâtiments en béton dont les murs épousaient la paroi rocheuse. Ces habitations pour les mineurs n’étaient pas particulièrement jolies. Elles formaient de gros blocs qui pouvaient accueillir plusieurs centaines de personnes et avaient dû être bâties rapidement afin de pouvoir héberger tout le monde au plus vite.

De grandes lignes électriques sur lesquelles pendaient de vieilles lampes partaient de part et d’autre des tunnels. Ces dernières permettaient, il y a plusieurs siècles, d’éclairer tout un réseau de chemins et de cavités qui formaient l’ancien cœur de vie de la Montagne Introvertie. Epoque dont les vestiges faisaient maintenant penser à un lieu hanté.

Le trinôme continua de progresser tant bien que mal dans ce labyrinthe. La lampe de Louis leur permettait de continuer à avancer mais ponctionnait une grande partie de la chaleur du corps d’Oriane. Le fait de marcher la réchauffait et empêchait le froid de la faire basculer en hypothermie. Cependant, elle sentait la chaleur sortir continuellement de son corps et prenait conscience du danger que pouvait représenter cet objet s’il était mal utilisé.

Chapitre 9

Guillaume recommençait à avoir de l’espoir lorsqu’il senti de nouveau de la chaleur qui devait sans nul doute provenir de la Cité Oubliée. Sa joie fut cependant brusquement stoppée lorsqu’il entendit des bruits de pas derrière lui. Oriane qui entendit la même chose se retourna brusquement et sa lampe fit apparaitre au loin dans le tunnel une armée d’ombres. Les âmes perdues étaient à moins d’une minute de rattraper le groupe.

Mme Citronnelle qui avait maintenant retrouvé sa vue hurla aux deux amis de courir aussi vite qu’ils le pouvaient. La lampe d’Oriane qui reçut soudainement une grande quantité d’énergie se mit à briller de mille feux. Le petit groupe arrivait maintenant à entendre les jurons et ordres prononcés par leurs assaillants. Guillaume en déduisit qu’ils ne survivraient pas si la cité ne se trouvait pas au bout du tunnel.

La joie du groupe fut immense lorsqu’ils virent enfin les lumières du Marché des Merveilles. Il ne restait plus qu’une dizaine de mètres pour être en sécurité. La troupe courrait à en perdre le souffle car ils sentaient la présence des âmes perdues dans leur dos. La peur pris Guillaume et Oriane lorsqu’ils virent Mme Citronnelle trébucher sur une roche et tomber au sol. Ils étaient à seulement quelques pas de leur but mais un affrontement était maintenant inévitable.

C’est alors que Guillaume s’arrêta puis fit demi-tour en marchant. Oriane était en train d’aider la vieille dame à se relever lorsqu’il passa devant eux pour aller à l’encontre de l’ennemi. Mme Citronnelle le supplia de s’arrêter mais Oriane lui pris la main et lui fit comprendre qu’il était inutile d’insister. Les deux femmes restèrent donc figées sur place en regardant la scène dans le silence.

Après avoir parcouru quelques mètres de plus le héros s’arrêta puis ferma les yeux pour se concentrer. Sa posture faisait penser à une personne qui tend les bras pour accueillir quelqu’un qui lui est chère. Cependant, il était clair que ce n’était pas l’ennemi que Guillaume cherchait à prendre dans ses bras. L’atmosphère de l’endroit changea immédiatement et le temps sembla se figer. Il n’y avait plus le moindre bruit, seulement le son de la rivière qui caressait doucement la roche.

Un effet tunnel centré sur Guillaume affectait la vision de tous les êtres vivants présents dans ces lieux à ce moment précis. Un froid glacial s’empara d’Oriane et Mme Citronnelle qui sentirent la chaleur quitter leur corps. Ils pouvaient littéralement voir leur énergie se diriger vers Guillaume. Telle la lampe offerte par Louis à Oriane, Guillaume était en train d’aspirer la puissance de tout ce qui l’entourait.

Soudainement, le héros frappa de toute ses forces le sol avec ses points. Il s’en suivi une onde de choc terrible qui fit trembler la montagne. Les secousses étaient telles que les deux femmes ne purent s’empêcher de tomber une fois de plus à terre. Les âmes perdues perdirent aussi leur équilibre et celles qui étaient encore debout s’arrêtèrent pétrifiées par la peur. Des craquements sourds annoncèrent qu’une partie du plafond aller s’effondrer d’un instant à l’autre. Guillaume, qui avait utilisé toute son énergie pour produire ce choc, rejoignit péniblement le groupe avant de s’évanouir.

Chapitre 10
   
Lorsque Guillaume reprit conscience il se trouvait allongé dans un lit confortable autour duquel étaient assises Oriane et Mme Citronnelle. Les deux femmes furent ravies de le voir enfin se réveiller. Il y avait un grand sourire sur les lèvres d’Oriane et un regard interrogateur sur le visage de Mme Citronnelle. Il était clair que son intervention pour bloquer les âmes perdues avait soulevé un grand nombre de questions chez la vieille femme. Cependant, le héros était bien trop fatigué pour se lancer dans un monologue expliquant la source de son pouvoir. De plus, il savait déjà qu’il allait devoir se répéter lorsqu’il irait voir le conseil des sages.

A la place Guillaume décida de prendre un petit déjeuner. A peine eu-t-il le temps de prononcer son désir de manger qu’un chef cuisinier se trouva à son chevet prêt à prendre sa commande. Luigi était un personnage dont les longues jambes n’allait pas de pair avec son ventre rond. Une fine moustache (semblable à celle de Dali) affinait légèrement un visage grassouillet coiffé d’une haute toque. Le meilleur cordon bleu de la cité était honoré de pouvoir cuisiner pour la personne qui avait repoussé les âmes perdues.

Une petite heure plus tard le trinôme était assis autour d’une table circulaire recouverte d’une jolie nappe blanche. De nombreux plats avaient été disposés sur cette dernière et une délicieuse odeur de pain grillé, d’œufs et de café planait dans la chambre. Les premiers instants à table furent accompagnés d’un silence qui témoignait de la qualité de la nourriture ainsi que du profond contentement des amis de manger un petit déjeuner réparateur.

Ripheus entra dans la chambre à la fin du repas. Il salua gaiement la troupe et l’ensemble des personnes se rassemblèrent, avec une tasse de café à la main, près du feu qui brulait chaleureusement dans la cheminée de la chambre. L’ordre du jour était de trouver une solution pour empêcher les âmes perdues de pénétrer dans la Cité Oubliée. Pour commencer, les lumières de la ville ne seraient plus éteintes mais seulement diminuées durant la nuit. Cela permettrait de ne pas créer des zones d’obscurité totale. Ensuite, un couvre-feu serait installé en attendant que la cité soit sécurisée.

La performance de Guillaume avait suffisamment effrayé les âmes perdues de sorte qu’elles ne tenteraient pas de nouvelle attaque avant quelques mois. Cela laisserait le temps aux habitants de la cité de mettre en place un premier système défensif. Oriane, qui n’avait pas prononcé le moindre mot jusqu’alors, proposa son aide. Elle était certaine de pouvoir trouver une idée et de bricoler quelque chose avec Louis avant la prochaine attaque. De son côté, Guillaume devait partir car il avait une nouvelle urgence à régler dans la Vallée des Rêves. C’est ainsi que les deux amis convinrent qu’Oriane resterait dans la Cité Oubliée et que Guillaume reviendrait la chercher d’ici quelques mois.

Chapitre 11

De nouveaux vêtements ainsi que des provisions avaient été donnés à Guillaume afin qu’il puisse rejoindre la Vallée des Rêves. Son traineau avait été remis à neuf et ses chiens avaient joui d’un confort réparateur durant toute la durée du séjour. De plus, Louis avait rajouté deux de ses lampes à énergie corporelle sur le traineau de Guillaume et les avaient connectés aux harnais des chiens. Cela permettrait au jeune homme de parcourir beaucoup plus de distance en avançant notamment au crépuscule ou à l’aube.

Guillaume fit ses adieux à Ripheus et au reste des habitants de la cité. On lui dit que ses affaires ainsi que ses chiens et son traineau l’attendaient au pied de la Montagne Introvertie. Mme Citronnelle et Oriane décidèrent d’accompagner leur ami jusqu’à la sortie. Le héros eu un petit pincement au cœur lorsqu’il quitta la cité. Il avait rarement vu quelque chose d’aussi beau dans des lieux si sombres : des gens rejetés par la société avaient réussi à se réunir et à travailler main dans la main pour créer un nouveau lieu de vie d’une complexité ainsi que d’une beauté extraordinaire.

Le chemin du retour se passa en majeure partie dans le silence. Chaque membre du trinôme était perdu dans ses pensées. Tellement de choses intenses avaient pris place durant les derniers jours. Les deux héros avaient découvert un nouveau monde extraordinaire qui risquait de disparaitre à cause d’un mal qui ne cessait de grandir. Ils avaient risqué leur vie pour découvrir l’origine de cette menace et avaient plongé si profondément dans les entrailles de la montagne qu’ils crurent ne jamais pouvoir revoir le jour. Une nouvelle amitié avait commencé à bourgeonner avec la rencontre de Mme Citronnelle qui était une personne dont la gentillesse et la volonté de bien faire dans ce monde avaient inspiré Guillaume et Oriane.

Au fur et à mesure que le tunnel avançait la lumière du jour faisait doucement son apparition.  La sensation fut exquise lorsque les premiers rayons du soleil vinrent effleurer le visage de Guillaume. Il eut l’impression qu’une partie de son corps était entrée en hibernation durant son séjour sous terre et que la lueur du monde extérieur avait réveillé certaines de ses cellules. Au fur et à mesure que le groupe progressait vers la sortie ils regagnaient de l’énergie ainsi qu’une certaine vitalité qui ne se trouvaient pas sous terre. 

Mme Citronnelle conseilla de faire quelques pauses au cours des derniers mètres afin d’accommoder au mieux leurs yeux à l’intensité lumineuse du soleil. Cette idée fut utile mais pas assez pour éviter aux amis d’être éblouis durant quelques secondes lorsqu’ils se retrouvèrent à l’extérieur. Cela n’avait pas beaucoup d’importance car Guillaume et Oriane auraient de toute manière fermé leurs yeux durant quelques instants pour prendre de grandes inspirations et profiter de l’air frais qui était de nouveau disponible.
Lorsqu’ils retrouvèrent la vue ils furent sous le charme des nomb
reuses couleurs qui s’offraient à eux. En effet, le trinôme était sorti de la Montagne Introvertie par une autre porte que celle qu’ils avaient emprunté au début de leur voyage. Ils se trouvaient maintenant de l’autre côté de la montagne où la neige avait laissé place à une nature verdoyante. Comme promis les affaires de Guillaume ainsi que ses chien et son traineau étaient là. 

Il était maintenant l’heure pour le petit groupe de se séparer. Mme Citronnelle remercia du fond du cœur Guillaume de lui avoir sauvé la vie. Elle lui souhaita bon voyage et lui dit qu’elle et son peuple prendrait soin de sa meilleure amie lors de son absence. Guillaume serra la vieille femme dans ses bras avant de se tourner vers Oriane. Les deux amis se considérèrent pendant un cours moment avant de s’entrelacer dans le silence. Ils n’avaient pas besoin de parler pour se comprendre ou se transmettre leur affection mutuelle. Guillaume monta sur son traineau et parti sans se retourner car il savait que son amie était en sécurité et qu’il la reverrait dès qu’il aurait achevé sa nouvelle mission. C’est ainsi que pris fin la première partie de la quête de la Cité Oubliée et que débuta l’aventure de la Vallée des Rêves.
« Modifié: 05 avril 2023 à 13:03:23 par MGB »

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Re : La quête de la Citée Oubliée
« Réponse #1 le: 16 décembre 2022 à 11:54:37 »
Bonjour,

voici un commentaire sur ton premier chapitre.
Bon, tu as posté peut-être un peu beaucoup d'un coup. La section mi long est peu fréquentée alors...
Il nous manque aussi un bout de présentation sur ton texte, quelle est l'ambition ? Type d'attente...

B

Désolé, vous n'êtes pas autorisé à afficher le contenu du spoiler.
Tout a déjà été raconté, alors recommençons.

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Re : La quête de la Citée Oubliée
« Réponse #2 le: 17 décembre 2022 à 03:05:58 »
Merci pour ce commentaire Basic ! La prochaine fois je posterai un seul chapitre pour commencer...

Tes corrections et remarques sont pertinentes, c'est sympa de ta part d'avoir pris le temps de faire ça !

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Re : La quête de la Citée Oubliée
« Réponse #3 le: 17 décembre 2022 à 07:12:51 »
C'est un peu le principe du forum.
Réciprocité et entraide, presque une chanson beatnik.
Je repasserai pour d'autres chapitres. J'espère que tu recevras d'autres commentaires.
B

d'ailleurs je repasse

un commentaire sur ton chapitre 2

Désolé, vous n'êtes pas autorisé à afficher le contenu du spoiler.
« Modifié: 17 décembre 2022 à 10:49:30 par Basic »
Tout a déjà été raconté, alors recommençons.

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Re : La quête de la Citée Oubliée
« Réponse #4 le: 19 mars 2023 à 17:33:44 »
Bonjour Basic,

Désolé d'avoir pris autant de temps à te répondre. Je n'avais pas vu ton dernier message.

Merci d'avoir lu et corrigé le second chapitre de ma nouvelle. Toutes tes remarques sont pertinentes et je les prends avec grand plaisir.

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Re : La quête de la Citée Oubliée
« Réponse #5 le: 20 mars 2023 à 19:20:20 »
Bonsoir Matt32130, :)
  Une ptite questiounne avant de tremper le gros orteil et tâter la température de ton premier chapitre. Est-ce que tu corriges au fil de l'eau les fautes que t'indiquent les membres ? Si ce n'est pas le cas, pourrais-tu les signaler sur le post afin d'éviter aux autres de faire deux fois le même boulot. ;)
Dieu et la nature vont bien ensemble, ça va de paire, c'est Dieu le père.

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Re : La quête de la Citée Oubliée
« Réponse #6 le: 05 avril 2023 à 13:06:22 »
Bonjour Flag !

Oui, je prends en compte vos commentaires et j'apporte des corrections à mon texte au fur et à mesure.  :)

Hors ligne Robert-Henri D

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Re : La quête de la Citée Oubliée
« Réponse #7 le: 05 avril 2023 à 15:45:55 »
Bonjour MGB

Par le biais d'une lecture rapide des chapitres 1 à 10, j'ai acquis le sentiment d'avoir sous les yeux une écriture certes convenue mais présentant tout de même un texte acceptable pour un public adolescent. Ce qui en soi n'est déjà pas si mal. Et donc partant de cela, je me suis intéressé de plus près à la onzième division (que tu viens de poster). Or, outre les mêmes fautes d'orthographe certes pas méchantes, mais qui ne jouent pas en faveur d'une évolution dans ton style d'écriture, j'ai pour le moins relevé là aussi des incohérences et autres manquements.

En voici quelques exemples :

Citer
Guillaume fit ses adieux à Ripheus et au reste des habitants de la cité.


perso, j'aurais écrit : tout en saluant les habitants

Citer
Mme Citronnelle et Oriane décidèrent d’accompagner leur ami jusqu’à la sortie.

quelle sortie ? (on se doute après coup qu'il est question d'un tunnel, mais bon...)

Citer
Au fur et à mesure que le tunnel avançait la lumière du jour faisait doucement son apparition.

tiens donc : aurait-on affaire à un tunnel qui se déplace !

Citer
Mme Citronnelle conseilla de faire quelques pauses au cours des derniers mètres afin d’accommoder au mieux leurs yeux à l’intensité lumineuse du soleil.

je verrais mieux :  Avant que ne se profilent les tout derniers mètres, Mme Citronnelle conseilla de procéder à plusieurs pauses,

Citer
Ils se trouvaient maintenant de l’autre côté de la montagne où la neige avait laissé place à une nature verdoyante.

ça laisse à penser qu'ils on quitté un ubac enneigé pour mieux déboucher sur un adret où cette dernière serait absente... or plus loin on lit ceci :

Citer
Guillaume monta sur son traineau et parti sans se retourner

Citer
Les deux amis se considérèrent pendant un cours moment avant de s’entrelacer dans le silence.

(hum)
Dans chaque vieux, il y a un jeune qui se demande ce qui s'est passé.

(Terry Pratchett)

Hors ligne flag

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Re : La quête de la Citée Oubliée
« Réponse #8 le: 05 avril 2023 à 19:16:08 »
Bonjour, MGB
chose promise, chose due  ;)
Désolé, vous n'êtes pas autorisé à afficher le contenu du spoiler.

Dieu et la nature vont bien ensemble, ça va de paire, c'est Dieu le père.

 


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