De guerre lasse, tenue en laisse, l’arrière-train sanguinolent, tu me mettais dans le coin de ton œil anhydre, revanche et punition, mais une fois ta fesse recousue les chauffeurs de taxi acceptèrent à nouveau ton pouce. Tu me mets sur les nerfs, donne-moi le temps de sortir de la nuit, tu prends tout l’espace, j’ai beau cligner des paupières très lentement je n’arrive pas à t’effacer de mon champs de vision… C’était le bon vieux temps les gars, nous sifflions les filles comme le chef de gare les trains en partance, nous étions sur les quais du port, glandouillant gueillement, nous extériorisant, galéjadant, peu galamment, très explicites, tout en matant sans façon les décolletés baignés de soleil et les postérieurs proéminents. Je me rappelle d’une qui nous proposa de le lui renifler, puisqu’on y était, non mais, c’est vrai !… Ce qu’on en avait rit longtemps ! (A cet âge, le moindre concours de circonstances un peu rigolo est un sujet inépuisable.)… Nous étant promis de raconter chacun notre premier amour, nous nous rendîmes vite compte qu’il n’y avait pas de quoi remplir un livre. « Le comte avait la réputation de s’y entendre à mystifier les gens dans les mascarades, et le mensonge presque inconscient qui sourdait par toutes ses pores l’y aidait grandement. » Petite histoire de fesses entre le colosse de Rodez et son cousin de Mérode, avec dans les rôles principaux et secondaires Méroé, Mérovée, le minuteur, la minutrice (sa mère), Herr Luc, Herr Mess, el señor Argus, Madame Io, Jos et Josette, St Job-y-djoba, Frison le champignon, Salmone de Bavoir, Fíel Claustro ou Castrato, Kim Jonquille, Kim Oysters, John Wayne Rooney, et l’aimable participation du capitaine Némésis et du commandant Couteau… Bon… très bien, OK, oui, oui, très bien, d’accord, chacun ses goûts, si ça peut te faire plaisir, anhan, oui, bon, oui, d’accord, je vais te mettre dans la valise oui, après t’avoir découpée en rondelles. Beaux bouts nus menus de tes doigts, de tes mains, de tes épaules, de tes côtes, de tes mamelles, de tes bras, de tes aisselles (odeurs d’airelles cuisinées et de choux de Bruxelles), de ta nuque, de ton dos nacré, de ton bide avide, de ton cul, de tes jambes épilées, de tes pieds ; le plus facile, pour que tout entre dans la case, la caisse, la soutane, ma tonsurée, sera de te réduire, de t’étrécir, de te tasser, de te tsantser la tête, alouette.
Sur les branches sans feuilles, à demi estompées par la nuit, des gouttes d’eau (bourgeons intacts) – perles étincelantes : on ne voit à peu près qu’elles dans l’obscurité, comme une ville féerique miniature… D’autres se mélangent sur le bitume, les néons des enseignes s’enfouissent dans ces flaques et ressortent par louches entières de reflets cramoisis, verdâtres, jaunes. D’autres encore, plus vacillantes battent, en retard, dans le ciel, depuis des siècles que leurs cœurs se sont arrêtés.