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Le Monde de L'Écriture » Coin écriture » Textes courts (Modérateur: Claudius) » Celle qui parlait comme entre parenthèses V2

Auteur Sujet: Celle qui parlait comme entre parenthèses V2  (Lu 12644 fois)

MillaNox

  • Invité
Celle qui parlait comme entre parenthèses V2
« le: 13 Février 2016 à 16:44:00 »
Yo !
Un texte un peu perché bizarre dont vous trouverez une lecture audio ici.

La V2 grâce à vos bons conseils !  ^^ Le fond et l'histoire n'ont pas changés, par contre j'ai essayé d'alléger la forme :)



Celle qui parlait comme entre parenthèses


     Sa voix se fondit dans le cliquetis des feuilles – enfin, si l'on pouvait appeler ça des feuilles. Elle parlait comme entre parenthèses, d’un ton sans ton, sans accent, sans roulement, sans bruit vraiment. Je n’avais pas entendu sa réponse, et ça me contrariait. Non pas que je me sentisse inquiète, mais j’éprouvais tout de même le léger malaise qui s’impose dans l’air quand un mystère s’y trouve aussi.
     Je n’avais jamais vu de paysage plus surprenant : des dizaines de lampadaires plantés anarchiquement, des centaines peut-être, de tous côtés autour de moi. Une forêt entière s’étendait sous mes yeux éberlués, composée de ces mâts métalliques. Des branches ornementées s’étiraient depuis les troncs, chargées d'ampoules aux tailles diverses. Ces tiges oscillaient légèrement sous l’effet du vent, entrechoquant leurs petites lampes en un claquement doux. Je n’arrivais pas à savoir si je trouvais cette musique agréable ou sinistre. D’une certaine façon, l’étrangeté du lieu désarmait mes perceptions. Et puis, dans cette sorte de clairière dont le diamètre faisait à peine trois fois ma taille, il y avait un banc avec la gamine assise dessus. Mon ombre, projetée par le soleil resplendissant, léchait ses jambes ballantes.
     — C’est quoi cet endroit ? demandai-je de nouveau en me penchant pour bien écouter sa réponse.
     Silence. Du moins rien d’autre que la toile sonore qui habillait déjà le lieu. Comme je m’étais approchée, j’observai la fillette. Avec mes quatorze ans, je devais bien avoir quatre ou cinq ans de plus qu’elle. Le gris de ses yeux me frappa, parce qu’on devinait du bleu derrière, comme une lumière voilée, comme la vraie couleur du ciel caché derrière les nuages de septembre. Puis je remarquai sa bouche triste qui tirait ses pommettes vers le bas, on aurait dit une parenthèse tombée à l’horizontale, comme sa façon de parler.
     — C’est une forêt d’idées, dit-elle au bout d’un long moment.
     Encore cette voix monocorde et à peine audible, mais cette fois j’avais compris.
     Bzzzzzz.
     Un grésillement me fit tourner la tête. En prêtant davantage attention aux lampadaires, je m’aperçus que leurs ampoules luisaient à très faible intensité. Dans la lumière du jour, on distinguait à peine le halo qu’elles généraient.
     Brrzzzzzz.
     À quelques mètres de moi, une résistance vira à l’orange vif. L’ampoule se mit à clignoter, mes yeux se plissèrent.
     Grrrzzzz.
     Éteinte. Elle avait grillé.
     — Tu t’appelles comment ? demandai-je à la gosse qui regardait devant elle avec indifférence.
     — Laureline. Ma mère dit que je suis un prolongement d’elle-même, puisqu’elle s’appelle Laure.
     Je ne m’étais pas attendue à ce qu’elle devînt si volubile – son timbre restait cependant celui d’un fantôme. Un frisson me parcourut. Je m’éloignai pour me balader entre les réverbères. De hauteurs et de largeurs variées, les troncs n’étaient pas toujours constitués du même métal. Leurs couleurs tiraient sur les kakis, gris et marrons, j’avais parfois du mal à me dire qu’il ne s’agissait pas d’écorce. Les ampoules étaient ici abondantes, là en moindre quantité. Au sol, une mousse foisonnante atténuait le bruit de mes pas. Je touchai timidement un réverbère au pilier mince, son contact froid me laissa une impression désagréable. Qu’est-ce que je faisais là ? Puis je remarquai une plaque vissée en haut du mat principal, juste avant le boîtier de verre qui renfermait la plus grosse ampoule de cet ‘arbre’. Je m’étirai sur la pointe des pieds pour mieux voir. En relief sur le métal, un nom apparaissait en caractères script : Laureline. Excitée par ma découverte, je m’empressai d’aller de lampadaire en lampadaire et je constatai que tous portaient cette même signature.
     La gamine s’était levée et approchée de moi sans que j’y prenne garde. J’allais l’interroger, mais son regard me glaça. Des yeux perçants, furieux même. Vivants, au moins. Rien à voir avec ses lèvres parenthèses desquelles le son sortait en sourdine.
     — Ne te fie pas aux apparences, me dit-elle, tu te tromperais.
     — Je…
     L’ambiance devenait électrique, et les grésillements incessants des ampoules ne venaient pas contredire cette impression. Je tentai un sourire innocent dont j’avais le secret et lançai :
     — Ce sont donc tes idées ? Tu en as d’innombrables, c’est incroyable !
     — Non, je viens de te le dire. Ce ne sont pas les miennes.
     Sa bouche s’affaissa encore plus. Je vis la colère s’effacer de ses yeux comme des nuages soufflés par le vent, et puis des larmes coulèrent sur ses joues, silencieusement. Son corps était tout pâle et menu. Maintenant qu’on se tenait toutes les deux debout, je m’apercevais que je mesurais une bonne tête et demie de plus qu’elle. Quant à son âge, je n’aurais pas su lui en donner.
     — Je n’ai pas d’âge, je n’ai rien vécu, lança-t-elle. Et ces idées, elles portent mon nom, mais elles ne sont pas à moi. On me les a données. Tout un tas de gens bien intentionnés. Des cadeaux qu’on ne peut pas refuser et qui prennent toute la place.
     Je me retins de lui demander comment elle faisait pour entendre mes pensées, car cela ne me parut pas opportun. Sa tristesse me touchait, et puis j’avais tout un tas de certitudes qui se bousculaient dans mon esprit de façon étrange. Sûr que sa voix était superbe si on enlevait les parenthèses. Sûr que j’avais pris ce chemin de forêt pour lui tomber dessus. Sûr qu’il y avait une solution à son problème de lampadaires plantés par d’autres, mais gravés à son nom.
     — Laureline, elle est tout de même belle, cette forêt, non ?
     Un frisson la parcourut, et toutes les ampoules autour se mirent à cliqueter.
     — Non, je la trouve laide cette forêt. Elles me font peur ces idées, et je crois qu’elles peuvent me tuer. Si je les laisse s’éclairer, on ne me voit presque plus.
     Son teint me parut davantage blafard après qu’elle eut dit cela. Autour, les lampes diffusaient leur halo presque totalement effacé par la lumière du jour. En plissant les yeux, il me sembla que la scène prenait une coloration différente, chaude, mais inamicale.
     — Oui, tu vois, c’est affreusement glauque, me dit-elle. Je peux te montrer si tu veux, il faut juste que je mette la nuit et que je monte l’intensité.
     Cela ne me parut pas étrange, pas plus que le monde ou que la vie en général en tout cas. J’acquiesçai donc à sa proposition.
     Laureline cligna des yeux et le soleil déclina. Nous pûmes bientôt le regarder en face, grosse boule rouge en train de se faire avaler par l’horizon. Un courant d’air froid parcourut la forêt quand il disparut complètement, et les réverbères s’allumèrent davantage. D’instinct, je me rapprochai de la fillette. Une lueur rouge oppressante avait envahi le lieu, des ombres aux contours flous dégoulinaient des pieds des réverbères. Cela m’évoquait des racines, et je leur imaginais des griffes. À ma gauche, j’entendais la respiration haletante de Laureline. Je percevais mon propre cœur qui pulsait trop vite. Tout ce rouge en brouillard devant nos yeux me nouait le ventre, me remontait jusqu’à la gorge. Écœurant. Contenant ma nausée avec difficulté, je regardai Laureline et cherchai quoi lui dire pour l’aider à calmer son angoisse. Je m’aperçus alors qu’elle était devenue translucide, juste les contours d’une silhouette esquissés sur le paysage lugubre. Il n’y avait que le blanc de ses yeux qui demeurât opaque.
     — Tu comprends ? me demanda-t-elle tout en rallumant le soleil.
     Les ampoules s’éteignirent presque et recommencèrent à grésiller. De rouge, il ne restait que les résistances qui m’indisposaient désormais quand je les regardais. Laureline avait un peu repris consistance à mon grand soulagement. Je n’avais jamais vécu d’expérience aussi dérangeante que celle de voir un être gommé à ce point. La forêt nocturne, irradiée de ses lueurs hostiles, m’avait chamboulée. Maintenant que je la retrouvais de jour, je me rassurais petit à petit.
     — Oui, soufflai-je. Je comprends.
     La fillette me contempla d’un air las.
     — Tu as essayé de planter des graines d’idées à toi ? murmurai-je.
     Voilà que je me mettais presque à parler entre parenthèses moi aussi. Il fallait que je la sorte de là. Que je me sorte de là.
     — Viens voir, répondit-elle.
     Laureline saisit timidement ma main. Elle m’entraîna à travers les lampadaires et les réverbères, loin de la clairière. Nous nous enfonçâmes dans la forêt. Les minutes passaient, ces non-arbres nous encerclaient, innombrables, denses ou épars, dansant sous le coup des bourrasques. Je me demandai depuis quand le vent s’était levé. Un mât déraciné partiellement recouvert de mousse nous barra la route. Quand je m’en approchai, intriguée, je sentis sous mes chaussures des éclats de verre qui craquaient, eux aussi enfouis sous le manteau végétal.
     — Recule, m’intima Laureline. Ce sont des idées toxiques, je t’assure. Je vais mieux depuis que j’ai provoqué une tempête contre elles.
     Elle reprit ma main et me fit contourner le gros tronc verdâtre strié de rouille, me tira pour nous éloigner de là. Fort, vite. Une douleur irradia dans mon bras. Des branches nous tapotaient plus qu’elles ne nous griffaient sur notre passage, et cela déclenchait des cliquetis mi-mélodieux mi-macabres.
     Enfin, Laureline s’arrêta. Entre ses pieds, une jeune pousse de réverbère émergeait du sol. Non pas une branche droite attirée par le ciel, mais plutôt une torsade d’une dizaine de lianes, courbes folles portant des diodes luminescentes multicolores.
     — Celle-ci, murmura la fillette, elle est à moi. C’est la seule. Mais elle n’arrive pas à grandir.
     Une idée s’imposa à moi, une qui ne se trouvait pas dans cette forêt – peut-être avais-je ma propre forêt d’idées quelque part ? Je regardai tous ces mâts et leurs grosses ampoules grésillantes. L’ambiance sordide de la nuit me revint, sa lumière rouge qui efface et oppresse. Le rouge pouvait pourtant être une couleur belle et vivante. Chaude. Ces ampoules étaient fausses, comme le nom sur la plaque qu’elles surplombaient, comme leur couleur chaude qui n’était que froideur.
     — Laureline, dis-je en désignant la forêt, regarde ces lampadaires, ils prennent toute la place. Il faut les faire tomber, comme l’autre !
     La fillette me transperça de son regard – en avais-je déjà vu d’aussi intense ? Elle cligna des paupières et les réverbères flashèrent deux fois, comme des phares qu’elle aurait allumés.
     — C’est même plus simple que cela, répondit-elle. Mais… j’ai peur. Peux-tu imaginer le vide que cela fera ? Mon paysage est plein. Et même si je le déteste, c’est rassurant de le connaître. Je… suis… terrorisée… à l’idée de tout ce vide. À l’idée de voir l’horizon.
     Ses jambes se dérobèrent. Elle s’effondra sur la mousse, je me pétrifiai. Des spasmes la secouèrent, et ses larmes coulèrent en torrents. Pourquoi restais-je plantée là sans réagir ? La consoler, m’excuser, faire quelque chose ! Mes membres refusaient de bouger. J’étais sidérée. Et puis je percevais cette idée qui se transformait en obsession : détruire tous ces lampadaires. Ce n’était qu’une gamine, et elle était coincée dans cette forêt lugubre. Si elle grandissait ici, que deviendrait-elle ? Un fantôme transparent ? Sans passé ? Sans présent ? Sans avenir ? Une extension des idées des autres ?
     Brusquement, je l’attrapai. Mes mains serrèrent ses bras, et je sentis l’excitation qui me débordait.
     — Laureline, dis-je, moi aussi j’ai peur de l’horizon. Tout le monde en a peur. Et je ne sais même pas ce que je fais ici. Je sais juste qu’on s’est rencontrées, et qu’il nous faut de la place pour avoir des idées. Écoute-moi bien, maintenant. Je serai entre l’horizon et toi, et tu feras l’inverse pour moi, pour qu’on ne le voie pas tout entier. On va s’aider, d’accord ? Et tu vas pouvoir être toi.
     Ses tremblements se calmèrent. Dans une grande lenteur, ses bras s’éloignèrent de sa poitrine qu’ils enserraient, se tendirent jusqu’à son arbrisseau d’idées. Elle cueillit une diode violette et l’approcha de son nez. Cela la fit loucher, et j’eus envie de rire malgré le sérieux du moment. Parce que le sérieux n’est qu’une illusion qu’on s’impose, songeai-je, alors que le rire s’impose par-dessus les illusions. Puis elle-même se mit à rire, un éclat clair qui claqua dans l’air tandis qu’elle lâchait la minuscule lumière. Je l’observai, éberluée, perdue. La diode avait glissé jusqu’à mes pieds, je la ramassai pour y plonger les yeux à mon tour. Dedans, des dizaines de parenthèses se brisaient les unes contre les autres, s’effondraient en poussière.
     — Il y a longtemps, dit Laureline d’une voix vive qui me suspendit à ses lèvres, j’ai décidé de m’enfermer dans cette forêt pour ne plus voir personne. Parce que les autres, ils te disent qui être, ils t’utilisent pour entendre ce qu’ils veulent, ils te chiffonnent, ils t’effacent. Mais seule, je n’ai plus eu envie de créer. J’ai trouvé ça long d’attendre de mourir étouffée par les idées des autres. Alors j’ai ouvert ma forêt pour retourner dans le monde, et puis en fait je n’ai pas réussi à bouger d’ici.
     Le début de mon après-midi me revint. Ma sœur ainée et moi, assises dans l’herbe, mon ennui tandis qu’elle se passionnait pour un gros roman assommant. J’avais aperçu un sentier qui s’enfonçait dans la forêt et j’avais décidé de me promener un moment. Impossible toutefois de me rappeler quand les arbres s’étaient changés en lampadaires.
     — Les autres ne sont pas un seul lot, n’est-ce pas ? me demanda Laureline. On peut en rencontrer de toutes sortes ?
     J’acquiesçai tout en me remémorant un vieux rêve que j’avais fait, enfant.
     — De toutes sortes, oui. Il y en a qui savent partager sans rien imposer. Il y en a qui t’aident et d’autres qui te perdent. Mais… Tu peux te défendre, tu sais.
     Laureline ne m’écoutait plus. Elle s’était relevée, et sa détermination transparaissait sur tout son être. Je la découvrais sous un jour nouveau, pas tellement différente, mais ravivée, comme si une croute d’argile s’était craquelée et avait disparu de sa peau. Partout autour de nous, et toutes à la fois, les ampoules se mirent à luire, à briller jusqu’à l’incandescence. Et elles ne grillèrent pas. Elles s’enflammèrent. On entendait de-ci de-là des bruits de verre qui explose et pleut sur le sol. Les réverbères devinrent des torches. Le métal de leurs branches et de leur mât fondit sous la chaleur. Nous nous serrions contre l’arbrisseau à diodes pour échapper au brasier, contemplant les arbres à idées qui rapetissaient comme des bougies qui se consument. Laureline prenait du rose aux joues. Je la trouvais plus distincte et son ombre dansait pour fêter son contour enfin net. Mes yeux s’affolaient, je cherchai partout un moyen de me rassurer, paniquée par les flammes, et découvris subitement que la parenthèse de ses lèvres s’était inversée. Laureline souriait autant que je me crispais au milieu de ce gigantesque incendie. Pourquoi n’avais-je pas plus chaud ? Il me fallut de longues minutes pour admettre que je ne mourrais pas, et seulement quelques secondes pour décider de ne pas réfléchir à comment cela était possible. La fillette m’enveloppa de ses bras, un peu s’accrochant, un peu me soutenant. Une tendre douceur m’emplit l’esprit, ou une brume apaisante, ou une fatigue… mes paupières papillonnèrent. Je perdis la vision de la scène, me sentis flotter. Délicieuse sensation de tiédeur.  Puis une secousse – la main de Laureline sur mon épaule – me ramena à la réalité. J’ouvris grand les yeux et put voir l’horizon, le monde, le champ de tous les possibles qui s’étalaient devant nous. Plus de forêt, plus de lampadaires, plus de mousse. De l’herbe verte et haute pour nous picoter les jambes. Et au loin dans la prairie, ma sœur qui nous hélait en nous faisant signe :
     — Alice !


« Modifié: 01 Septembre 2021 à 10:42:21 par Milla »

Hors ligne SoDeb

  • Aède
  • Messages: 160
    • Maman de plume
Re : Celle qui parlait comme entre parenthèses
« Réponse #1 le: 13 Février 2016 à 21:41:45 »
J'aime beaucoup !
Un peu froid au début, en effet, mais ça contribue à l'ambiance.
Ca se lit très bien je trouve.

Une minuscule remarque :
Citer
puis des larmes coulèrent sur ses joues, silencieusement.
J'aurais mis "des larmes silencieuses coulèrent sur ses joues"

La fin est vraiment bien, la référence est évidente, mais c'est bien.
Mon blog, c'est un blog.
Avec des articles, format classique. Avec des fictions courtes. Avec des images que j'ai - dans une écrasante majorité - créées de mes petites mains.
C'est Maman de Plume. Fictions et réalités d'une maman du XXIème siècle.

https://mamandeplume.wordpress.com

MillaNox

  • Invité
Re : Celle qui parlait comme entre parenthèses
« Réponse #2 le: 14 Février 2016 à 16:38:51 »
Yop !

Merci de ton passage, je vais voir pour l'inversion que tu proposes :)

Hors ligne Chouc

  • Palimpseste Astral
  • Messages: 3 743
  • Chourlotte Brontë
Re : Celle qui parlait comme entre parenthèses
« Réponse #3 le: 14 Février 2016 à 17:21:25 »
Miiiiilllllllaaaaaaaaaaa  :coeur:

Je n'ai pas trouvé ça froid, mais pas franchement attachant non plus.
Disons que l'onirique, au sens large, est un univers auquel je suis assez hermétique par nature. Du coup, mon temps d'immersion est supérieur aux normales de saison. Ce qui fait que je n'ai pas eu suffisamment de temps pour me familiariser avec ta narratrice, d'où le côté peu attachant. Mais ça n'a rien de froid pour autant, c'est simplement déroutant.

Ça reste très bien écrit, la lecture est fluide et agréable, je l'ai lu d'une traite sans vraiment m'en rendre compte  :)

Merci pour le partage, au plaisir  :meeting:
Tel esprit qui croyait se pendre.

Hors ligne barnacle

  • Grand Encrier Cosmique
  • Messages: 1 212
Re : Celle qui parlait comme entre parenthèses
« Réponse #4 le: 15 Février 2016 à 12:47:35 »
Citer
L’inquiétude ne me gagnait pas
Si tu as peur de ne pas être très immersive, c'est un peu une formulation à éviter je pense (même si je ne la trouve pas mauvaise en soi) parce qu'elle crée de la distance. C'est une référence à une formule courante (être gagné par l'inquiètude) plus que l'expression d'un sentiment.
Tu peux la garder en la réduisant en proposition subordonnée peut-être ("Sans que l’inquiétude me gagne ["tout à fait" ou une autre nuance ici peut-être]/Sans être [idem] gagnée par l'inquiétude, je ressentais".
Ça évite aussi la semi-redondance du "mais (je ressentais) tout de même".

Citer
Une forêt entière s’étendait sous mes yeux ahuris, dénuée d’arbres toutefois et composée de ces mâts métalliques où trônaient des ampoules.
La remarque précédente tenait peut-être du pinaillage, mais par contre, (à mon sens) il y a un gros problème avec ce bout de phrase.
D'abord d'un point de vue syntaxe etc, c'est pas génial à mon goût.
Mais surtout, l'approche habituelle pour décrire quelque chose qui est comme une forêt d'arbre mais une forêt de trucmuche, est de dire directement "forêt de trucmuche" - la substitution trucmuche-arbre passe naturellement. A la limite ça peut être renforcé pour souligner l'exactitude de la métaphore ("une véritable forêt de trucmuche")... Mais dire "une forêt, qui n'était pas d'arbre, mais de trucmuche", pour moi, c'est le signe d'un problème dans la phrase et du coup dans l'introduction de l'image.
Bref : je supprimerais le passage en gras si j'étais toi.

Citer
La plupart des réverbères possédaient des branches à fioritures qui s’étiraient du tronc, ornées de loupiotes.
Je m'arrête encore un peu vers le début, puisque c'est là que le risque de non-immersion, distance, froideur est le plus grand.
Je ne suis pas fan du verbe "posséder", un peu trop impersonnel, et il me semble que faire des branches le sujet de la phrase serait beaucoup plus naturel, pour la phrase et pour le déroulement du paragraphe. (et ça fait gicler le posséder)
(d'autant que construire la phrase autour de "des branches (loupiotes) s'étiraient du tronc (...réverbères)" limiterait le problème du "qui s'étiraient du tronc" dans la phrase actuelle, qui est utile à la métaphore mais le fait que des branches s'étirent d'un tronc, bon... ^^ Elles s'étirent d'un tronc ou d'autres branches, oui, ça n'est pas vraiment une information.)
Autre remarque sur le paragraphe : les démonstratifs ("ces mâts métalliques", "ces tiges") créent aussi de la distance. Après, je ne sais pas à quel point tu veux garder cette distance, vu qu'elle participe à l'étrangeté... Bref, ce sont juste quelques remarques, mon ressenti. Fais-en ce que tu veux.

Citer
une teinte différente. Chaude, mais pas une couleur chaude agréable.
Je trouve la deuxième moitié de la phrase un peu maladroite (le "mais pas agréable" vs "mais désagréable", la répétition de chaude, même la précision que c'est une couleur qui est un peu en redite vis-à-vis de "teinte").


Voilà. Je me suis pas mal arrêté sur le deuxième paragraphe parce que je t'avoue avoir buté dessus les deux fois où je me suis lancé pour lire le texte - et aussi parce que c'est le point de départ de la vision, donc un des plus importants du texte.
Après ça, ça se lit très facilement. C'est vrai qu'on a pas tout à fait le temps de s'attacher aux personnages comme dit Choucroute, mais on peut tout à fait sympathiser avec les idées derrière eux, les sentiments - le besoin d'aider de la narratrice et le blocage émotionnel de Laureline.
(à la limite il y a peut-être certains détails au sujet de la narratrice, comme "un sourire ahuri dont j’avais le secret", qui la suppose trop connue et viennent un peu brouiller les choses)
La fin est très jolie. La référence est sympa et crée un joli nœud, mais c'est surtout l'enfermement surmonté, l'ouverture de l'horizon - très très chouette.

Hors ligne extasy

  • Palimpseste Astral
  • Messages: 3 130
Re : Celle qui parlait comme entre parenthèses
« Réponse #5 le: 15 Février 2016 à 14:24:17 »
Salut salut !

Citer
Son teint me parut davantage blafard après qu’elle eut dit cela
après qu'elle eut dit cela je trouve ça pas joli du tout :(

Citer
Chaude, mais pas une couleur chaude agréable.
Là aussi  :-\

Fini :)

J'adore. T'écris vraiment très bien, c'était un plaisir de lire ce texte. Le coup des parenthèses qui "ponctuent" le récit était superbe, de même que les arbres à idées et tout le reste.
En temps normal je me serais mis à disséquer le pourquoi de mon kiff, mais cette fois je préfère simplement rester sur cette impression sans la dénaturer en tentant de l'expliquer. Mon commentaire est donc très bref, mais sache que j'ai vraiment, vraiment beaucoup aimé.
Le coup de Alice à la fin est sympa ; pas essentiel à mon avis, mais sympa quand même.

Ah et perso, j'aurais mis "Celle qui parlait entre parenthèses", j'aurais viré le "comme" ; je pense que tu peux y aller avec cette métaphore sans perdre en cohérence puisque tout le reste est déjà métaphorique et imagé.

Merci pour la lecture ^^

Edit suite au commentaire de gage :

Citer
Citer
Merci de me mettre à l’aise…
cet aparté ne correspond pas au style du reste de la narration.
Je pensais pareil, mais j'hésitais à le faire remarquer.
« Modifié: 15 Février 2016 à 16:35:15 par extasy »

Hors ligne gage

  • Calame Supersonique
  • Messages: 2 268
  • Homme incertain.
Re : Celle qui parlait comme entre parenthèses
« Réponse #6 le: 15 Février 2016 à 16:29:26 »
Salut Milla !

Ce qui me chagrine :
Citer
mâts métalliques où trônaient des ampoules
tu es sûre pour "trônaient" ?  je ne le trouve pas adapté.
Citer
certaines fois abondantes, d’autres parcimonieuses
ampoules abondantes, parcimonieuses ? je ne trouve pas que les qualificatifs collent vraiment.
Citer
Merci de me mettre à l’aise…
cet aparté ne correspond pas au style du reste de la narration.
Citer
sourire ahuri
on avait déjà les yeux ; pas fan de ce mot, (qui à l'origine veut dire hirsute)
Citer
elle avait l’air vraiment mal
Ça , c'est un truc qui passe moyennement à l'écrit. Surtout dans un texte écrit, comme le tien.
Citer
Sûre que sa voix était superbe si on enlevait les parenthèses. Sûre que j’avais pris ce chemin de forêt pour lui tomber dessus. Sûre qu’il y avait une solution à son problème de lampadaires plantés par d’autres, mais gravés à son nom.
Je pense qu'il faut mettre "sûr". Tu veux dire "c'est sûr que...etc." et non pas "je suis sûre que...etc."
Citer
des ombres aux contours flous dégoulinaient
j'aurais mis un autre verbe, je crois
Citer
c’est rassurant de le connaitre
connaître
Citer
coulèrent comme torrent
si je te dis que la formulation est trop poétique par rapport au reste, est-ce que tu vois ce que je veux dire ?
Citer
Les autres en seul lot
tu veux dire quoi ?
Citer
On entendait à tort et à travers
pas convaincu qu'on puisse l'employer comme ça...
Citer
Plus de forêt, plus de lampadaire
lampadaires ?

Voilà pour les broutilles.
Merci pour ce texte. Tu réussis parfaitement à transmettre ton idée, ton rêve.
Les images sont belles et on aurait envie de visiter un tel endroit ; c'est très visuel et très bien décrit. On sent un peu que tu as ramé à trouver des synonymes d'ampoule, tu pourrais peut-être mettre lampe de temps en temps, je ne crois pas que tu l'aies employé.
Je crois bien par contre, que je n'ai pas capté complètement le sens de ce rêve, et surtout la manière dont il faut le rattacher à la réalité de la narratrice.
Je ne comprends pas qui est avec elle et lui tient l'épaule. (Elle rêvait en marchant ?)
En fait, je ne comprends pas la disposition des personnages dans la dernière scène...

Voilà, explique-moi tout, ça vient peut-être de moi...   :)
En tout cas merci pour ce texte dépaysant !
« Modifié: 15 Février 2016 à 16:39:22 par gage »
"Tous ceux qui survenaient et n'étaient pas moi-même
Amenaient un à un les morceaux de moi-même". Apollinaire

Hors ligne JigoKu Kokoro

  • Prophète
  • Messages: 695
  • Quiche fourréé tapant n'importe quoi
Re : Celle qui parlait comme entre parenthèses
« Réponse #7 le: 15 Février 2016 à 16:52:44 »
Hop ^^

Alors déjà le titre ne colle pas trop à ce texte, même si tu as cette notion dans tes écrits. Je ne pourrais te donner un titre de remplacement comme ça mais celui-ci je n'aime pas vraiment  :-\

Après, le texte je l'ai beaucoup aimé. Le coté onirique, les idées et interrogations qu'il dégage c'est super chouette. Tout le long du texte on se demande si le personnage est dans sa tête, celle de quelqu'un d'autres, où est le sens caché, y aura-t-il un twist final etc..
Toutes ces petites chose titillent assez la curiosité pour garder l'envie de lire un peu plus.  :)

Evidemment c'est froid... mais l'histoire et l'univers de ce texte est froid ! Il est normal de ressentir ce froid en lisant.  :)

Moi je ne trouve pas ça bien, même s'il faut que je mette un pull  ;) :D

Ce qui est dommage c'est que justement sur la fin, alors que le monde s'embrase, l'énergie et l'espoir que ressent le personnage à travers le changement de la petite fille ne nous atteint pas dans le texte. Ça manque de vie et de chaleur à ce moment précis. Pour ma part, je pense qu'à partir du moment où les choses changent, on devrait ressentir cette chaleur, comme lorsque tu chauffes une pièce froide et que tu sens la température monter progressivement (t'as vu la superbe image ^^). En tous cas, si tu en fait une lecture audio, cette impression devrait ressortir un peu de ta voix.

Pour le point de pinaillage  :mrgreen:
Citer
qui s’étiraient du tronc, ornées de loupiotes.
Loupiotes, pour moi c'est un peu trop familier par rapport à l'ensemble du texte :)

Citer
Parce que le sérieux n’est qu’une illusion qu’on s’impose, songeai-je, alors que le rire s’impose par-dessus les illusions.
La formule est super chouette  :) mais pour moi elle détonne trop dans cette scène "d"action". Il se passe un truc à ce moment précis, elle serait plus à sa place en phase descriptive ou à la fin réelle de la phase "action" .

Citer
pas tellement différente mais ranimée
Je sais que le verbe existe (Ranimer) mais je le trouve un peu trop.. familier ou plus ordinaire que Réanimer qui a exactement le même sens mais que je trouve plus joli.

Voilà, j'aime bien qaund les gens nous dise "Ben vous pouvez lire c'est un peu nul je crois" et qu'il n'en n'est rien.  ^^
(Bon il est vrai que l'inverse est particulièrement désagréable...   ><)
Ningen soto, bakemono naka....
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Hors ligne pehache

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Re : Celle qui parlait comme entre parenthèses
« Réponse #8 le: 15 Février 2016 à 19:24:12 »
Salut,
Déjà, c'est nickel au niveau maîtrise de la langue et, ça, c'est tjs cool.
J'ai trouvé l'ensemble intéressant mais stylistiquement trop alambiqué. Tu me semble hésiter entre plusieurs schémas d'écriture. Ps-Imp., mais figures de l'oralité; qques tournures un peu lourdes. En gros, je crois que ça gagnerait à être plus ramassé, plus concis, plus direct. Avec moins d'explications.

Parfois des mélanges PC/ PS, pas sûr du coup.

Je me suis permis qques remarques ponctuelles.
Au plaisir de te lire.

Sa voix se fondit dans le cliquetis des feuilles – enfin si on pouvait appeler ça des feuilles. Elle parlait comme entre parenthèses, d’un ton sans ton, sans accent, sans roulement, sans bruit vraiment. À cause de tout cela, je n’avais pas compris sa réponse et pourtant j’aurais bien voulu.
Jusque là, j'acquiesce.

 L’inquiétude ne me gagnait pas, mais je ressentais tout de même le léger malaise qui s’impose dans l’air dès qu’un mystère s’y trouve aussi.
J'ai trouvé lourde cette phrase.

Je n’avais jamais vu de paysage plus surprenant : des dizaines de lampadaires plantés anarchiquement, des centaines peut-être, de tous côtés, autour de moi. Une forêt entière s’étendait sous mes yeux ahuris, dénuée d’arbres toutefois et composée
J'eusse préféré qque chose de plus léger, plus rythmé, du genre:

des lampadaires, par dizaines, plantés anarchiquement, des centaines peut-être, une forêt entière de ces mâts métalliques où trônaient des ampoules.

La plupart des réverbères possédaient
"posséder", ça, àça me gave toujours

des branches à fioritures qui s’étiraient du tronc,
s'étiraient de ne me semble pas grammaticalement correct ( à partir du, mais c'est lourd).

ornées de loupiotes. Ces tiges rigides se laissaient
"se laisser", pour moi, c'est comme le "posséder" vu plus haut, ça craint.

 et que cela m’empêchait de décider quoi en penser.
Là, lourdingue grave!


de septembre. Puis je remarquai sa bouche triste qui lui tirait les pommettes
qui tirait ses pommettes eut été plus léger.

 vers le bas. On aurait dit une parenthèse tombée à l’horizontale, comme sa façon de parler.
Ou:
vers le ba,s parenthèse tombée à l’horizontale, comme sa façon de parler.

.
Si certains se ressemblaient, une sensation de disparité dominait.
T'en as, toi, des "sensations de disparité" ? Moi pas.

, gris et marrons,
sans "s"

 j’avais parfois du mal à me dire qu’il ne s’agissait pas d’écorce. Les ampoules aussi étaient de toutes les tailles, certaines fois abondantes, d’autres parcimonieuses.
des tailles abondantes ou parcimonieuses ? Euh... ?

 Au sol, une mousse foisonnante atténuait le bruit de mes pas. Je touchai timidement un réverbère au pilier mince, son contact froid me laissa une impression désagréable.
sans les adv et adj ça marche aussi, non ? même, mieux, peut-être.


, au moins. Rien à voir avec ses lèvres parenthèses par lesquelles le son sortait en sourdine.
desquelles eut été préférable, quant à l'allitération en "s", je la trouve saugrenue.
Son corps était tout pâle et menu.

J’ai failli lui demander comment elle faisait pour entendre mes pensées, toutefois elle avait l’air vraiment mal et j’ai préféré rester sur le même sujet. Sa tristesse me touchait et puis j’avais tout un tas de certitudes qui se bousculaient dans mon esprit de façon étrange. Sûre que sa voix était superbe si on enlevait les parenthèses. Sûre que j’avais pris ce chemin de forêt pour lui tomber dessus. Sûre qu’il y avait une solution à son problème de lampadaires plantés par d’autres, mais gravés à son nom.
Pas sûr du sûr(e); comme dirait l'autre, ce ne serait pas une valeur adverbiale ?

— Laureline, elle est belle,, cette forêt.


Une idée s’imposa à moi, une qui ne se trouvait pas dans cette forêt – peut-être avais-je ma propre forêt d’idée(s)
!
La fillette me transperça de son regard (cliché ?)

« Modifié: 17 Février 2016 à 06:20:47 par pehache »

MillaNox

  • Invité
Re : Celle qui parlait comme entre parenthèses
« Réponse #9 le: 16 Février 2016 à 14:00:49 »
Merciiii pour ces supers commentaires !

je vais essayer de fluidifier, et d'améliorer tout ça grâce à vos remarques.
Du coup si j'ai des réponses précises, je les noterai dans un prochain post, parce que là ya foison de boulot ! ^^
Par contre JigoKu, je pense que je changerai pas le titre, c'est le truc dont j'étais le plus satisfaite  >< Et ça m'embête d'enlever le "comme" j'ai l'impression que ça change le sens :\?

Bref, bientôt une V2 !

et encore merci !

Hors ligne JigoKu Kokoro

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Re : Celle qui parlait comme entre parenthèses
« Réponse #10 le: 16 Février 2016 à 14:07:31 »
Citer
Par contre JigoKu, je pense que je changerai pas le titre, c'est le truc dont j'étais le plus satisfaite  >< Et ça m'embête d'enlever le "comme" j'ai l'impression que ça change le sens :\?
Chaque lecteur interprète le texte à sa manière, ni vois pas d'obligation de ma part. Le titre m'a beaucoup moins parlé que le texte tout simplement. A la rigeur, je suis plus attaché à la notion de chaleur dont je te parlais qu'au fait que le titre ne me plaise pas.   ^^

Bon courage pour ta V2  :)
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Hors ligne Alan Tréard

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Re : Celle qui parlait comme entre parenthèses
« Réponse #11 le: 16 Février 2016 à 23:11:14 »
Bonjour Milla !  :bonpublic: Alors déjà, bravo, tu as un nombre de commentaires incroyable ! Je veux comme toi, moi !! Tu as décroché le gros lot. C'est le jackpot !!

 :mafio:

J'ai trouvé que tu entrais dans une certaine maturité, c'est bien écrit. La narration est solide, on ne serait pas déçu d'avoir acheté le bouquin. Selon moi, le premier travail de réécriture que tu peux faire, c'est de simplifier (et... ma pauvre !! de sacrifier certains détails) non pas pour appauvrir le texte, mais plutôt pour faciliter la lecture. Élaguer, c'est faire fructifier les investissements. Cette démarche de simplification te permettrait de renforcer le texte. Tu as beaucoup d'inspiration, cependant il est important de fluidifier la lecture dans un second temps.

Ensuite, en ce qui concerne "l'immersion" aucun problème. J'ai trouvé que ça m'a accroché comme un harnais en plein saut à l'élastique. Tu as très bien su lier l'histoire, l'univers, les personnages et le style d'écriture, pas d'incohérences. Je dirais plutôt que, une fois plongé dans l'univers, l'histoire était un peu monotone. Du coup, j'avais un monde en tête et rien d'autres que des "histoires d'enfants" pour le faire vivre. J'aurais peut-être aimé que Rambo débarque et nous fasse tout péter...  :D Bon, je dis des bêtises ! L'exagération n'est pas toujours la meilleure manière de faire vivre les personnages. Excuse-moi... Plus sérieusement, je pense que l'intrigue gagnerait à être dynamisée.

Ah ! C'est quand même un texte vraiment cool.

MillaNox

  • Invité
Re : Celle qui parlait comme entre parenthèses
« Réponse #12 le: 17 Février 2016 à 14:58:11 »
Salut Alan et merci de ton passage et de tes remarques !

ouip, c'est parti pour simplifier, fluidifier et , comme me l'a dit un relecteur extérieur au forum, "faire davantage confiance au lecteur pour comprendre sans trop lui expliquer" (enf ait c'est am version lui il avait dit "arrêter de prendre le lecteur pour un con"  :D :D)
Bref, du boulot, et promis bientôt une V2

par contre pour Rambo, je pense que ça va pas être possible  :mrgreen: :mrgreen: Clairement c'est pas un texte à rebondissement, je compte sur le format court pour qu'on arrive à la fin avant d'être trop en manque de rebondissement pour lire la suite  :/

à tout bientôt !

Hors ligne gage

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Re : Celle qui parlait comme entre parenthèses
« Réponse #13 le: 17 Février 2016 à 15:14:37 »
"faire davantage confiance au lecteur pour comprendre sans trop lui expliquer"
Je voudrais juste rebondir sur cette phrase.
L'expérience sur le forum m'a montré qu'il y a quand même un sacré pourcentage de lecteurs qui, sans vouloir forcément qu'on leur explique tout, sont facilement frustrés si on ellipse un peu trop, si on n'explicite pas tout. Si on se contente d'évoquer un truc qui est hors cadre, ils exigeront qu'on leur montre.
La vraie question que je m'étais posée, c'est : est-ce légitime de leur part ?
"Tous ceux qui survenaient et n'étaient pas moi-même
Amenaient un à un les morceaux de moi-même". Apollinaire

MillaNox

  • Invité
Re : Celle qui parlait comme entre parenthèses
« Réponse #14 le: 17 Février 2016 à 15:52:19 »
je pense qu'il faut trouver un équilibre entre le nébuleux et le tout expliqué :)
là ds mon texte je dit certaines choses et puis les redit pour enfoncer le clou, typiquement ça alourdit pour rien. mais ce sont des mauvais reflexes qui prennent du temps à disparaître ^^ supprimer des évidences aussi dans certaines descriptions...
Enfin on est bien d'accord que quand le lecteur s'immerge et imagine par lui même avec l'esquisse qu'on a faite, c'est bcp plus sympa que quand il se retrouve avec une description détaillée de façon encyclopédique  :D
Mais c'est duuuuur à faire (mais pas impossible ^^)

 


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