Le Monde de L'Écriture – Forum d'entraide littéraire

18 mai 2024 à 10:27:46
Bienvenue, Invité. Merci de vous connecter ou de vous inscrire.


Le Monde de L'Écriture » Coin écriture » Textes courts (Modérateur: Claudius) » La Maelle et le Goonga

Auteur Sujet: La Maelle et le Goonga  (Lu 1331 fois)

Aahraz

  • Invité
La Maelle et le Goonga
« le: 10 décembre 2013 à 04:29:20 »
Désolé, vous n'êtes pas autorisé à afficher le contenu du spoiler.


La Maelle et le Goonga*

* :
Désolé, vous n'êtes pas autorisé à afficher le contenu du spoiler.



Jadis fut un monde étrange dont peu de légendes parlent encore. En ces lieux paisibles, parsemés de forêts et de rivières abondantes, vivait un peuple de petits hommes qu'on appelait les Delirams. Ces petits êtres curieux et pacifiques n'avaient d'yeux et ne vivaient que pour une seule chose : la Maëlle. Nul ne pouvait dire comment cette dernière était apparue afin de colorer le ciel mais chacun savait d'elle qu'elle illuminait le monde bien mieux que quiconque ne l'aurait fait.

Ainsi, toujours trop tard le matin, quand la Maelle enjouée s'échappait de son emprise de coton afin de leur tendre enfin de puissants rayons de lumière, les D'lirams exultaient. Chaque jour, les villages étaient en fête. Les guitares se grattaient, les voisins s'invitaient, et l'on riait, l'on riait, si bien que le sol entier semblait danser de bonheur. Et c'était ainsi, jusqu'au soir, où la Maelle fatiguée s'éteignait à l'Ouest, là, en laissant ses adorateurs dans la lourde attente de son si merveilleux passage.

Les D'lirams étaient certes un peuple curieux -oh, oui!-, mais pas au point d'oser affronter l'incroyable. Ils avaient exploré, avec l'aide de la Maelle, la grande forêt à l'est et le grand désert du nord. Rien ne valait leurs cultures et leurs villages si confortables. Les plus téméraires étaient même allés s'aventurer dans le grand océan du sud... sans jamais en revenir. Mais aller à l'ouest ? Il fallait être fou ! On l'apercevait déjà, depuis les villages...

Sur sa colline rougeoyante, un gigantesque Goonga dormait en ronflant d'immenses nuages de coton qui traversaient le ciel et s'amassaient à l'est, où s'éveillait la Maelle au petit matin. Lorsque le soir s'annonçait, cette dernière avait  inexorablement rejoint le Goonga, puis, le lendemain, le cycle recommençait. Ce reptile géant, allongé sur le coté, faisait cauchemarder les enfants et veiller les adultes, bien qu'il ne bougeât jamais. Certains disaient de lui qu'il contrôlait la Maelle, d'autres qu'il la chérissait. En tout cas, les maisons des D'lirams n'avaient guère de fenêtres qui s'exposaient à l'ouest, mais, si ç'eût été le cas, elles auraient donné sur le grand mur propre à chaque village qui assurait au Goonga une parfaite intimité.

Or, alors que jusqu'ici la Maelle venait et repartait régulièrement sans jamais manquer à son devoir, par un matin comme les autres, elle disparut. Subitement, alors que les délirams dormaient normalement, elle ne vint pas.

Ce fut une panique terrible. D'abord parce que le noir angoissait, certes, mais surtout parce que rien ne se passait comme avec la Maelle. Les poules pépiaient, les chiens caquetaient... et les D'lirams pleuraient. En groupe, village par village, ils pleuraient leur perte. Fort, si fort, d'ailleurs, qu'on les entendit jusque dans la forêt, l'océan, et même sur la colline...
...Ce qui réveilla le Goonga.

En se dressant sur ses pattes, il fit trembler le sol que sa longue queue stabilisa. Et, s'étirant avec vigueur, il regarda au loin, comme pour voir ce qui l'avait dérangé de sa fumerie routinière. Puis, stoïque, comme un basilic : il se figea.

Brooshal, le plus irréfléchi des D'lirams du village principal, constata avec violence :
- C'est sa faute à lui ! Il bloque la Maelle, tous les soirs ! Il l'a prise pour de bon, oui!
La foule, diversifiée mais unie, grommela doucement.
- Et puis, ca fait un moment qu'il nous gâche la vue !
Puis, portés par l'obscurité et le manque :
- Qu'on aille lui demander des explications !
Et les D'lirams de désigner une troupe de 5 volontaires : personne ne leva la main.
Laashrob, le membre le plus réfléchi du clan, leva la sienne :
- Il me semble essentiel de souligner - non sans une certaine crainte - qu'il serait certainement utile de prendre une personne, ahum... une personne d'esprit afin de pouvoir affronter le Goonga sur le plan spirituel.
Les sourcils de Brooshal tressaillirent, mais, d'un rapide coup d'oeil vers le géant, il se ravisa.
- Et bien, nous serons 2 !
Et, dans l'obscurité grandissante, sans grande contestation -et sans grand choix non plus - les deux valeureux partirent lentement vers l'Ouest.

***

La colline était rouge en raison des nombreux rochers de feu qui délimitaient son ascension. Sans la force de Brooshal, et sans le cordage soigneusement emporté par Laarshob, le Goonga aurait attendu à jamais.
Une fois devant l'immense tête du reptile spongieux, Laarshob remarqua que depuis qu'il s'était réveillé, plus aucun nuage de coton ne bloquait le ciel, bien que l'air fût irrespirable à une distance aussi proche du géant. De plus, ce coton semblait, de ce qu'il s'en souvenait, assez difficile à créer: il était épais, brumeux. Ses réflexion furent interrompues par une voix terrible.

- Que me veux-tu, peuple primitif?
Ce fut Brooshal qui parvint le mieux à ne pas partir en courant. Il recula juste de quelques mètres, mais lança malgré tout :
- Ou est Maelle, et qui es-tu?
Le Goonga se figea, puis approcha son immense tête de Brooshal.
- Peuple primitif me tutoie?! (Il s'approcha encore). Et où est qui?
Laarshob intervint juste à temps.
- Veuillez nous excuser, mon brave géa...euh...Monsieur, mais nous vivons, comme vous avez déjà du le voir, non loin d'ici, à l'Est. Et nous avons, pour cela -vivre, disais-je, hein-, besoin de la Maelle... ou du moins l'appelons-nous, nous, comme cela. L'astre qui parcourt le ciel et qui nous illumine, régulant ainsi nos vies.
Brooshal jeta un regard agacé :
- Ouais, alors, elle est où, hein?
Le Goonga pouffa :
- la.. La Maelle. Pff... La Maelle, elle est à moi, vous comprenez? Vous, vous la voulez soleil, hein? Et bien, moi, je m'en occupe afin qu'elle devienne étoile, qu'elle illumine l'univers entier à elle toute seule. Je l'entraine les jours, et je la couche la nuit, dans son berceau de coton.
Brooshal attaqua :
- Mais elle ne dort pas, abru...
Un coup de pied lui ferma le clapet. Laarshob enchaina :
- Je crois comprendre. A notre échelle, Goonga, le temps que la Maelle sorte de son berceau et vous rejoigne, c'est une journée complète. Et nous, nous comprenons maintenant pourquoi nos nuits sont plus longues que nos jours...
- Soit. Et, donc, qu'est-ce que j'ai à voir là-dedans, vos jours, vos nuits?
- Et bien, c'est assez simple, en fait. Nous aimerions simplement -dans la mesure du possible - éviter de rater des journées comme c'est le cas aujourd'hui. Ou est not' Maelle? Est-ce que ceci arrivera souvent?
- Je n'ai pas de compte à vous rendre. La Maelle est issue de moi. Vous ne faites que faire partie de son monde. La Maelle, je la sors de ma côte. Ca arrivera quand ça arrivera.
Brooshal tapote son gourdin.
- Ecoute, espèce d'empaffé de mes deux, c'est pas mon genre de parler comme ça, mais tu m'fais pas peur. Toi et ta grande face de rat, on va te faire voir, si tu nous rends pas not' Maelle !
-Oh, voilà que ce sont de biens vives menaces ! Alors, laisse moi te rassurer, petit...
D'un geste, il saisit les deux compères.
- Vot' Maelle, elle est là.
Et d'un mouvement ample, il les décala sous le monde. En, sous le monde, elliptique, tournait maelle, régulière, et resplendissante.
- Je ne fais que la freiner. Elle est issue de moi, mais ne dépend pas que de moi. Aujourd'hui... c'est une éclipse qui vous l'a prise. Un astre l'a occultée.

Et, en lâchant les deux D'lirams, le Goonga se mit à rire. A rire, et à rire encore, à pleins poumons et à gorge déployée, aux larmes, même. Larmes qui se mêlèrent aux nuages de coton en direction de l'Est...

Depuis ce jour-là, entre eux et la Maelle, en plus des éclipses, des tempêtes, du désert, de l'attente et de l'obscurité, les D'lirams durent supporter... la pluie orageuse du Goonga.
« Modifié: 10 décembre 2013 à 14:29:51 par Aahraz »

Hors ligne Babataher

  • Troubadour
  • Messages: 392
Re : La Maelle et le Goonga
« Réponse #1 le: 10 décembre 2013 à 12:53:08 »
Salut Aahraz,
quelques remarques:
Citer
comment cette dernière était apparue colorer leur ciel
manque peut être quelque chose!
Citer
Les guitares sortaient
j'aurais écrit se grattaient!
Citer
le sol entier semblait s'élever de bonheur
et là j'aurais mis danser à la place de s'élever!
Citer
Ce reptile géant, allongé sur le coté, faisaient cauchemarder
faisait
Citer
Or, alors que jusqu'ici la Maelle venait et repartait régulièrement sans jamais manquer à son devoir, et bien, elle disparut
peut être qu'il faut reformuler!
Citer
qu'on les entendit jusque dans la foret,
la forêt!
Citer
le plus irréfléchis
sans 's'
Citer
tout les soirs
tous
Citer
en raisons des nombreux rochers
en raison de nombreux rochers
Citer
aucun nuages
aucun nuage
Citer
bien que l'air fut irrespirable
bien que l'air fût irrespirable
Citer
Ses réflexion furent interrompus
Ses réflexions furent interrompues
Citer
Et où est qui?
Et où et qui? ?
Citer
comprenez?Vous
espace après le point d'interrogation
Citer
je la sors de ma cote.
je la sors de ma côte.

J'ai lu avec intérêt. Des personnages amusants et cela mérite un développement plus long. La chute est un peu ambiguë.
Au plaisir
Une phrase n'est bien construite que si elle est écrite de telle manière que personne ne remarque qu'elle a été construite.

Aahraz

  • Invité
Re : La Maelle et le Goonga
« Réponse #2 le: 10 décembre 2013 à 13:54:10 »
Awé, ><, trop de fautes. C'est le jack et la nuit, ça :'

J'ai corrigé le tout et sauvagement volé tes précieux conseils pour le sol et les guitares. Je tourne et retourne la chute pour l'amener de façon plus claire, mais s'pas facile. ;p
Merci pour ton retour !

Hors ligne Musyne

  • Prophète
  • Messages: 642
Re : La Maelle et le Goonga
« Réponse #3 le: 10 décembre 2013 à 19:08:28 »
Coucou AaaAaah (Oué, toi, le type au pseudo plein de a  ;D)

Je suis désolée, je n'ai pas eu le temps de faire un relevé détaillé des pétouilles, mais à première vue, je n'en ai pas vu de choquantes, affreuses ou rédhibitoires.
Juste au début :
Citer
Jadis fut un monde étrange dont peu de légendes parlent encore.
J'aurais préféré un imparfait : le choix du passé simple donne l'impression que ce monde n'est plus. Si c'est le cas, c'est bien dommage   :-\
Et :
Citer
les Delirams
Que tu nommes D'lirams par la suite.
Y'a quelques oublis de majuscules, espaces & co, par ci par là.

J'ai bien aimé cette histoire, je l'ai trouvé très mignonne, un joli conte. J'ai trouvé l'univers très chouette, "lumineux". J'aime beaucoup la grosse bestiole qui ronfle des nuages, l'image est assez parlante : j'avais presque un petit film dans ma tête en te lisant (et ce, sans aucune consommation de substances illicites !). L'écriture est fluide, j'ai lu sans difficultés ni accrocs. C'était un chouette moment.

J'espère que cela t'a fait du bien de l'écrire, en tout cas !

 


Écrivez-nous :
Ou retrouvez-nous sur les réseaux sociaux :
Les textes postés sur le forum sont publiés sous licence Creative Commons BY-NC-ND. Merci de la respecter :)

SMF 2.0.19 | SMF © 2017, Simple Machines | Terms and Policies
Manuscript © Blocweb

Page générée en 0.021 secondes avec 22 requêtes.