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Textes courts / revue de presse 9 - discernement à la qualité
« Dernier message par Dot Quote le Aujourd'hui à 19:58:56 »revue de presse 9 - discernement à la qualité
#à partir de #pseudosophie #doutes et autres fumeuseries #brasseur de pistes
#à partir de #pseudosophie #doutes et autres fumeuseries #brasseur de pistes
...entre hors-sujet et pas-sans-lien
"fallait me le dire voyons j'pouvais pas deviner !" contre "bien sûr que j'suis d'accord avec les autres, c'est évident !"
"fallait me le dire voyons j'pouvais pas deviner !" contre "bien sûr que j'suis d'accord avec les autres, c'est évident !"
aaaaaah en voilà un truc de presse qui me parle ! le washinton post a tenté une expérience sociale le 12 janvier 2007, et direct ça me fait voir à quel point :
- les gens ont beau croire qu'ils voient avec lucidité, ils ne font que regarder là où on les habitue à regarder
- le système capitaliste de valeur monétaire est le milgram actuel qui conditionne les moutons pour des insanités ignobles
- la valeur des choses est bien trop souvent cachée parce que les gens n'ont aucune connaissance, aucune curiosité sur ce qu'ils croient pouvoir donner un avis de goût ou de qualité
- et tant d'autres licornes...
je vous raconte ?
joshua bell est un violoniste américain diplômé, reconnu, avec un cv plus que respectable ; son instrument, gibson stradivarius fabriqué en 1713, lui a coûté 4 millions de dollars ; il se produit en soliste dans des salles dont les tarifs d'entrée avoisinent les 100$, avec assez de talent pour pouvoir jouer les pièces les plus compliquées du répertoire connu
c'est d'ailleurs ce qu'il fait ce 12 janvier 2007, dans le hall d'une station de métro de washinton ; d'après mes sources, le chapeau qu'il a récolté en une petite heure chiffrait 32$, dont 20 par la seule personne à l'avoir reconnue ; six autres personnes se sont arrêtées pour l'écouter, le temps d'un minime instant, avant de reprendre leur route ; est estimé à environ 2000 le nombre de personnes qui lui sont passées devant... il paraitrait que quelques enfants furent assez curieux pour exaspérer le parent les accompagnant, qui les poussèrent à avancer sans s'arrêter
le journaliste gene weingarten reçut un prix pulitzer en 2008 pour son article issu de cette expérience, celle qui lui inspira la question suivante : « Dans un environnement ordinaire, à une heure inappropriée, sommes-nous capables de percevoir la beauté, de nous arrêter pour l'apprécier, de reconnaître le talent dans un contexte inattendu3 ? »
personnellement je ne peux m'empêcher de considérer le problème avec plus qu'un simple "ayé, j'suis prévenu, ça ne m'arrivera plus", je sais très bien ô combien plus l'étiquette est chère, plus on a l'impression de pouvoir être en confiance, je sais tout aussi bien que ce qui est gratuit est discrédité, car cela suscite la méfiance, une méfiance probablement légitimisée par tant d'arnaques qui profitent de manière malsaine, et par d'autres biais que la monnaie demandée pour l'acquisition de quelque chose, service ou bien ; mais alors me dis-je affolé, où passe donc la vertu du don ? qu'avons-nous à partager qui ne soit aliéné par un barème financier ? quelle différence de lucidité marque le client d'une salle de théâtre par rapport au passant du métro ? prenons-nous encore le temps et la disponibilité personnelle d'apprécier un musicien en dehors d'un contexte d'écoute tarifé ? qu'il soit talentueux ou non, selon des critères relatifs ou absolus, quelle différence aux oreilles d'autrui ? j'ose pas aller voir l'émission télé 'incroyable talent', où en est-on dans ces usines à jugements de qualité ? et enfin pour terminer, ce qui brille au fond de nos yeux est-ce forcément de l'or ?
j'aurais sûrement été comme la plupart, je sais que plein de trucs me passent sous le nez ; d'où que m'est avis qu'on est pas sortis de l'auberge...
- les gens ont beau croire qu'ils voient avec lucidité, ils ne font que regarder là où on les habitue à regarder
- le système capitaliste de valeur monétaire est le milgram actuel qui conditionne les moutons pour des insanités ignobles
- la valeur des choses est bien trop souvent cachée parce que les gens n'ont aucune connaissance, aucune curiosité sur ce qu'ils croient pouvoir donner un avis de goût ou de qualité
- et tant d'autres licornes...
je vous raconte ?
joshua bell est un violoniste américain diplômé, reconnu, avec un cv plus que respectable ; son instrument, gibson stradivarius fabriqué en 1713, lui a coûté 4 millions de dollars ; il se produit en soliste dans des salles dont les tarifs d'entrée avoisinent les 100$, avec assez de talent pour pouvoir jouer les pièces les plus compliquées du répertoire connu
c'est d'ailleurs ce qu'il fait ce 12 janvier 2007, dans le hall d'une station de métro de washinton ; d'après mes sources, le chapeau qu'il a récolté en une petite heure chiffrait 32$, dont 20 par la seule personne à l'avoir reconnue ; six autres personnes se sont arrêtées pour l'écouter, le temps d'un minime instant, avant de reprendre leur route ; est estimé à environ 2000 le nombre de personnes qui lui sont passées devant... il paraitrait que quelques enfants furent assez curieux pour exaspérer le parent les accompagnant, qui les poussèrent à avancer sans s'arrêter
le journaliste gene weingarten reçut un prix pulitzer en 2008 pour son article issu de cette expérience, celle qui lui inspira la question suivante : « Dans un environnement ordinaire, à une heure inappropriée, sommes-nous capables de percevoir la beauté, de nous arrêter pour l'apprécier, de reconnaître le talent dans un contexte inattendu3 ? »
personnellement je ne peux m'empêcher de considérer le problème avec plus qu'un simple "ayé, j'suis prévenu, ça ne m'arrivera plus", je sais très bien ô combien plus l'étiquette est chère, plus on a l'impression de pouvoir être en confiance, je sais tout aussi bien que ce qui est gratuit est discrédité, car cela suscite la méfiance, une méfiance probablement légitimisée par tant d'arnaques qui profitent de manière malsaine, et par d'autres biais que la monnaie demandée pour l'acquisition de quelque chose, service ou bien ; mais alors me dis-je affolé, où passe donc la vertu du don ? qu'avons-nous à partager qui ne soit aliéné par un barème financier ? quelle différence de lucidité marque le client d'une salle de théâtre par rapport au passant du métro ? prenons-nous encore le temps et la disponibilité personnelle d'apprécier un musicien en dehors d'un contexte d'écoute tarifé ? qu'il soit talentueux ou non, selon des critères relatifs ou absolus, quelle différence aux oreilles d'autrui ? j'ose pas aller voir l'émission télé 'incroyable talent', où en est-on dans ces usines à jugements de qualité ? et enfin pour terminer, ce qui brille au fond de nos yeux est-ce forcément de l'or ?
j'aurais sûrement été comme la plupart, je sais que plein de trucs me passent sous le nez ; d'où que m'est avis qu'on est pas sortis de l'auberge...