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Auteur Sujet: La Maison Faite D’Encre Et De Papier (conte de Noël)  (Lu 1054 fois)

Hors ligne Robert-Henri D

  • Calame Supersonique
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La Maison Faite D’Encre Et De Papier (conte de Noël)
« le: 28 novembre 2022 à 17:22:12 »
Bonjour,

Toujours dans l'optique qui consiste plus pour moi en une étude qu'à un désir de publication, je vous propose de suivre (et corriger) ce conte de saison que je me promets de poster ici au fur et à mesure de son évolution.

1
   

      Et moi qui ne suis guère, qu’un vieil homme au caractère béat de toute chose issue d’imaginaire, je vis dans le cœur rabougri d’un village précaire. Ma maison qui ne vaut guère que par l’écrit qui suit, je l’ai faite de papier archaïque que j’ai soigneusement empreint d’encre sympathique. J’y écoute de la musique celtique, jouée par des lutins malicieux qui s’emploient aussi à transcrire mes humbles pensées-souvenir, afin de les ouïr en des notes subjectives.


      Oscillant doucement dans un corps de bois ciré, le temps cuivré qui s’en balançait faisait entendre un tic-tac qui se voulait, sinon harmonieux, au moins parcimonieux. Dans le recoin d’une ombre paginée, on pouvait entrevoir minuscule, l’esquisse d’un meuble-bureau sommairement obtenu d’un crayon mordillé. Une petite main y tapotait sur un clavier silencieux.

Soudain, surgissant là-haut d’entre deux lignes, quelque chose de vivant s’extirpa des Aventures de Tom Sawyer !
Reniflant l’air tout en agitant des vibrisses inquisitrices, cela gagna peu à peu le bord vertigineux de l’étagère aux livres poussiéreux, et puis, sans fermer les yeux, se jeta dans le vide…

Autant maligne que ses parents, Miette vivait tantôt dehors ou bien dedans la maison qu’elle savait bénie des encres bleuies. Fille d’un hamster bricoleur et d’une souris d’ordinateur, elle se savait faite à l’image de ces phrases simples qui néanmoins composent les belles histoires. Elle s’imaginait sortie comme elles de la plume d’un Elfe-scribe ingénieux. Un petit être vivant dans la forêt de mots toute proche et follement amoureux d’une fée verte délicieusement belle, qui munie de ses ailes, ressemblait à un joli papillon. Du reste, quand on la questionnait,  Miette se plaisait à dire qu’elle les avait croisés par hasard dans un autre monde, lequel se trouvait nécessairement rangé bien à l’abri dans les pages d’un livre précieux.

Or, à peine se fut-elle reçue douillettement sur le gros oreiller blanc que déjà Miette trottinait sur des draps roses et plongeait à nouveau, mais cette fois vers le sol, puis soudain disparut sous le lit.  Il ne se perçut plus alors que le tip-tap de la pluie métronome, cependant que la mignonne épiait longuement le jeu gracile des petits doigts d’enfant qu'elle était seule à voir, gentiment assise devant la drôle de machine et son écran-moniteur allumé.

*

       La solitude est une muse silencieuse qui évoque des pensées si fortes qu’elles finissent par se concrétiser pour mieux disparaître aussitôt nées. Mais qui saurait affirmer que nous-même ne sommes autre chose que l’expression matérielle erronée de quelque image immatérielle ? Nos vies se font et se défont de siècle en siècle, mais à la fin, qu'avons-nous vraiment vécu ? Nos printemps furent-ils généreux ou pernicieux ? Et nos belles saisons, qu’ en avons-nous fait ? Qu’ont-elles fait de nous ? Autant que de cet autre… qui n’est guère comme moi qu’un vieil homme au caractère imaginaire.

(à suivre)
« Modifié: 29 novembre 2022 à 15:59:08 par Robert-Henri D »
Dans chaque vieux, il y a un jeune qui se demande ce qui s'est passé.

(Terry Pratchett)

Hors ligne UmanaFragilita

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Re : La Maison Faite D’Encre Et De Papier (conte de Noël)
« Réponse #1 le: 29 novembre 2022 à 18:03:50 »
Bonjour.

J'avoue, j'ai du mal avec ce texte. Je trouve qu'il y a trop de circonvolutions, d'effets de style sibyllins qui nuisent à la compréhension, et semblent presque gratuits.

Citer
Oscillant doucement dans un corps de bois ciré, le temps cuivré qui s’en balançait faisait entendre un tic-tac qui se voulait, sinon harmonieux, au moins parcimonieux.
L'image est plaisante, mais j'ai dû revenir dessus pour comprendre qu'il s'agissait d'une horloge. Après, en quoi un tic-tac serait-il harmonieux ou parcimonieux ?. J'avoue que je ne voie pas le rapport avec ces adjectifs, et que je ne comprends pas l'image.

Citer
Dans le recoin d’une ombre paginée, on pouvait entrevoir minuscule, l’esquisse d’un meuble-bureau sommairement obtenu d’un crayon mordillé.
Franchement je n'ai rien compris. Qu'est-ce que c'est qu'une "ombre paginée" ? C'est un carnet de dessins ? C'est un vrai bureau ou un dessin ? Ce n'est pas clair, d'autant que
Citer
Une petite main y tapotait sur un clavier silencieux.
Ah bon ? Alors c'est un vrai bureau, pas un dessin. Ce n'est pas clair.

Citer
Soudain, surgissant là-haut d’entre deux lignes, quelque chose de vivant s’extirpa des Aventures de Tom Sawyer !
Qu'est-ce qu'il y a de spécial "là-haut", pour que quelque-chose en surgisse ? C'est une bibliothèque ? Il faudrait d'abord décrire le lieu pour qu'on comprenne.

Après on a l'arrivée de "cela" qui agite des vibrisses inquisitrices. Et puis après une certaine Miette, qui est sas doute le nom de "cela", mais je n'ai pas compris du premier coup. Et une description tellement sibylline que je ne sais toujours pas si Miette est une souris, un hamster ou une fée verte.

Bref, ce texte est trop obscur pour moi. Il faudrait le clarifier pour le rendre intéressant.


« Il fait toujours nuit, sinon on n’aurait pas besoin de lumière » (Thelonius Monk)

Hors ligne Robert-Henri D

  • Calame Supersonique
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Re : La Maison Faite D’Encre Et De Papier (conte de Noël)
« Réponse #2 le: 29 novembre 2022 à 18:26:11 »
 :) Hello UmanaFragilita,

Par principe, ça n'est pas à l'auteur que revient la charge d'expliquer son texte. Bien que tout est dit ou presque dans le titre ! De plus, je précise  qu'il s'agit là du tout premier fragment d'un conte de noël, et qui dit conte dit aussi récit de faits ou d'aventures imaginaires. La difficulté reposant aussi sur l'idée d'un genre littéraire qui se veut avant tout oral. Ainsi je me doit de relater à ma manière des faits légendaires, quitte pour ce faire, d'user ambiguïté. Par ailleurs, un conte, en tant que récit peut être court mais aussi long. Et c'est la seconde option que je souhaite caresser. D'où la mention "à suivre" Et puis comme dans toute fable, la compréhension s'obtient en fait au fur et à mesure de la lecture. Ceci afin d'obtenir peu à peu une force émotionnelle qui se souhaite à la fois persuasive tout en restant féérique.

« Modifié: 29 novembre 2022 à 18:39:08 par Robert-Henri D »
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(Terry Pratchett)

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Re : La Maison Faite D’Encre Et De Papier (conte de Noël)
« Réponse #3 le: 29 novembre 2022 à 18:47:49 »
Bonjour Robert Henri,

j'ai lu ce début sans trop m'arrêter et reprendre ma lecture ( une fois ou deux), donc assez fluide. Pas vu de coquille.
Un beau travail sur les sonorités, sur les polysémies... Tantôt j'ai souri parce que les jeux m'ont amusé, tantôt par pure naïveté enfantine.
J'aime bien cette idée de boite qui contient une boite, de cette ombre paginée qui contient un meuble qui contient une main...

B

Tout a déjà été raconté, alors recommençons.

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Hors ligne Robert-Henri D

  • Calame Supersonique
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Re : La Maison Faite D’Encre Et De Papier (conte de Noël)
« Réponse #4 le: 30 novembre 2022 à 11:15:56 »
Bonjour Basic,

Hé oui, c'est en quelque sorte un clin d’œil à la poésie libre ! Tu en liras encore dans les chapitres suivants car je souhaite de cette historiette qu'elle entraine le lecteur dans une sorte de fable dont les choses autant que les personnages seraient aussi légendaires que la légende s'attachant autrefois à conter la vie d’Ésope. C'est dire !

Et sur ce, voici la suite :

CH 2



J’ai vécu l'automne de ma vie depuis longtemps déjà, et il fait parfois si froid autour de moi que s'en est à pleurer des larmes gelées. Voici venu le temps de mon hiver et mon avenir me semble  si gris aujourd’hui qu'il m'est devenu difficile de pas paraître aigri. Pourtant, chaleureusement, je me dis que ça pourrait aller, au moins jusqu'à la Noël... oh, et puis basta, je ne suis pas là pour pleurer sur moi : revenons en plutôt à l'histoire de cet adorable petit rongeur capable de se transformer à son heure. Et à ce propos, il me faut préciser qu'il sait fort bien, impromptu, s'intégrer dans un dispositif portant le même nom générique que lui... ou plutôt elle, puisque d'un genre féminin. Ce qui revient à dire que Miette est tout à fait capable de quitter la réalité d'un nid douillet et naturel pour mieux pénétrer dans un autre, virtuel. Lequel étant situable dans la maison de Monsieur Gamberge, ce vieil homme au tempérament qui s'imagine et qui, lorsqu'il parait dans le salon bas de la maison faite d'encre et de papier, s'installe confortablement pour écouter du Vivaldi.

Cependant qu'en haut, une petite fille qui s'y présume, s’emploiera de son côté à nous faire visiter les pages-témoin de vies imaginées qui se souhaitent néanmoins protagonistes pour tenter d'exister.

Bon, moi je veux bien, mais protagonistes de qui, de quoi ? D'une histoire ou d'une illusion d'histoire qui serait comme à l'image de certains mirages : totalement inventée ?

Allez, écoutez plutôt ça...
Comment ? Vous n'entendez rien ?

Alors revenons dans le salon de Monsieur Gamberge : imaginez l'orchestre symphonique, il joue pour vous le concerto numéro 1 en mi majeur, opus 8, RV 269...

Que dites-vous ?

Mais oui, c'est bien "La Prima Vera" bravo, vous êtes perspicace : c'est même le mouvement de ces quatre saisons musiciennes que j'apprécie le mieux !

Mais chut, car voici que juxtaposé, puisque s'entendant autant dedans que dehors, un souffle en dit long sur le fait que Dame-Bise s'insinue parmi mes musiciens improvisés, me rappelant à un autre tableau. Celui à venir et au sein duquel, très bientôt, elle saura dessiner autant que disséminer partout ses paillettes givrées. Quoique rageant peut-être à la vue des belles, mais effrontées Roses-de-Noël aux racines bien ancrées, qui la défient depuis le petit jardin de la Maison-faite-d'encre-et-de-papier.

(à suivre)

« Modifié: 03 décembre 2022 à 11:26:42 par Robert-Henri D »
Dans chaque vieux, il y a un jeune qui se demande ce qui s'est passé.

(Terry Pratchett)

Hors ligne Basic

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Re : La Maison Faite D’Encre Et De Papier (conte de Noël)
« Réponse #5 le: 02 décembre 2022 à 06:35:59 »
Bonjour Robert Henri

tu sais comme j'apprécie, l'explicite, le pas tout à fait écrit, c'est presque aussi doux que la création du désir. Le sentiment du précédent commentateur était peut-être du à ce "presque" qui fait le cœur de ton texte. Je me demande si un poil plus ou moins ( tout dépend, verre demi vide, demi plein).
En ce qui me concerne, je trouve ça chouette... un livre relié vieux cuir avec d'étranges symboles entre les nerfs, un plat mordoré sans titre... bref, de ces livres qui n'existent que dans les histoires fantastiques.

B

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  • Calame Supersonique
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Re : La Maison Faite D’Encre Et De Papier (conte de Noël)
« Réponse #6 le: 03 décembre 2022 à 11:33:13 »
Bonjour Basic,

Bonjour Basic,

J'ai modifié la phrase "Et à ce propos, vous préciser qu'il sait fort bien, impromptu, s'intégrer à un dispositif portant le même nom générique que lui..." comme ceci : "Et à ce propos, il me faut  préciser qu'il sait fort bien, impromptu, s'intégrer dans un dispositif portant le même nom générique que lui...

Puis remplacé "tempérament très imaginaire" par "qui s'imagine"

Pour info : comme nous le révélera la suite de l'histoire, "Monsieur Gamberge" est un personnage qui gamberge ! Il a donc tout de mon Moi sans être moi... lui aussi, autant que la fillette, se trouve "exister" parfois en vrai mais le plus souvent c'est par le biais de cette sacrée "Maison" l'idée étant, à l'image intemporelle "du Père Noël"  de mêler au possible le rêve et la réalité. Je reconnais que ça le fait un peu à la manière d'un film surréaliste et que ce serait plus simple de lire l'histoire d'une seule traite, vu que sur mon brouillon, tout s'explique au fur et à mesure qu'on s'avance en lecture... sauf que ce serait trop long pour être présenté d'un seul bloc à la correction.

Voici donc la suite N° 3

    Si vous aimez échanger des mots issus de pensées élaborées, sinon qu'à simplement partager ces idées toutes simples qui font chaleur jusque dans le cœur des êtres sensibles, alors, point ne vous priverez de ce lever de jour en hiver, qui à l’est d'un petit jardin imaginaire, fait prémices de miel à l’hélianthe embrasé. Le bougre réchauffant alors le corps recroquevillé des petits êtres frigorifiés.

– C’est mon ami et c’est mon maître pensa la fée-souris…

Et même si elle devait s’en méfier, notamment durant l’été quand son feu s’avére trop ardent, Miette chérissait cette étoile bienfaitrice sans laquelle il n’y aurait pas de vie sur la Terre. Elle se l’imaginait tel le radieux Phoébus qui, juché sur son char, fait parcours en filant haut dans l’azur la laine éthérée de quelques moutons s'obstinant à paître pour d’autres dieux que lui.
Oh, bien entendu une souris, ça sait faire preuve d'une belle nature. Quoique se comportant de manière autrement furtive au dessus comme en dedans le corps généreux de Gaïa qui, en tant que déesse peut se considérer pour être la génitrice qui l’a su rendre conceptrice à son tour ! Mais alors, penserez-vous peut-être de notre rongeuse malicieuse qu’elle est une privilégiée ? Or ce serait mensonge de ne parler qu’en bien d’un "corps-logis" qui parfois s’avère bien précaire, notamment quand ses volets-feuille se soulèvent au moindre souffle d’air !

Pourtant, lorsque bien blottie, Miette s’y sent néanmoins en sécurité, car c’est qu’alors elle s’y trouve bien et à l’aise. En fait, si elle aime séjourner au cœur de ce monde certes plus  tellurique que prosaïque, c’est qu’elle sait se montrer éclectique : accessoirement électrique…mais le plus souvent elle est un être de chair objective qui, d’un bond quittera sans regret son nid d’herbes sèches au profit de lieux qui se jugent dangereux et  précaires. Mais c'est qu’à joyeusement courir dans un gazon bien taillé, elle s’imagine parcourant la tête d’un monde paré de cheveux verts. Quand bien ceux là, lorsqu’ils furent décoiffées par la bise en hiver, ont pu alors se hérisser comme autant quelquefois certains mots sont vertement proférés. Mais zou ! Foin de toute grisaille pensée, car elle sait mettre à profit tout moment qui se rêve ou non, afin de se dégourdir les pattes  avant que d’exciter tout à l’heure des neutrinos, et que subrepticement, elle se glissera sous la main délicate d'une fillette au teint diaphane, afin de pénétrer la boite à électrons. Alors elle agira sur l’écran allumé comme par magie, sautant toute page qui serait triste pour mieux intéresser cette âme gamine.
Ainsi, quand la machine s’anime, c’est là aussi que Miette est heureuse. Évoluant comme une skieuse, elle glisse grâce la main qu'elle humanise. Et vas y que je te clique comme on zappe à la télé. Partout venant d'on ne sait où, il y a des rires étouffés, des pieds nus sur le lino, et il semble même que l’on puisse entendre des murmures ! À moins que ce ne fût quelque facétie se mêlant au tic-tac de la grande Comtoise ? Cependant qu'à la nuit venue, Dame Lune s’installera sans bruit ; elle fera luire l’œil du vieux cheval à bascule, qui dans la chambrette, sera resté de bois, ignorant la présence de tout ces invisibles charmes qui mystérieusement l'effleurent.

(à suivre)

« Modifié: 03 décembre 2022 à 15:00:15 par Robert-Henri D »
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Re : La Maison Faite D’Encre Et De Papier (conte de Noël)
« Réponse #7 le: 05 décembre 2022 à 11:52:28 »
CH 4

    Si comme moi vous avez gardé en mémoire quelque rêve d'enfance, il se peut alors qu'au moment du dernier soupir, vous regrettiez d'avoir dû quitter la jungle de Mowgli pour arpenter le monde réel de Rudyard Kipling, son créateur, mais peut-être que s'il renaissait en souris, il se contenterait de faire bonne fortune, comme vous peut-être, des quatre éléments qui l'auraient ainsi reconstitué ?
 
Autrefois, pour raconter des histoires, l'on ouvrait un livre... or, de nos jours il est devenu compliqué d’appréhender les contes d'Andersen de la même façon, disséminés et dépersonnalisés qu'ils sont en raison des circonvolutions tentaculaires d'une toile dévoreuse d'identités où, plus que jamais, le pseudonymat est de mise. Personne n'y échappe, pas même Hoffman. Tous ces héros d'antan sont devenus désuets. Ils ont été revus et corrigés par le tsunami d'une mode qui s'applique à les rendre bien plus effrayants. Sauf que, figurez-vous, de tels personnages "bisounours" il se peut d'en croiser encore dans un pays improbable, que je m'imagine en vrai pour mieux y voir l'esquisse d'une maison faite de papier-brouillons. Logis certes dérisoire, qu'il me plait de planter ici à l'approche de Noël comme un havre d'accueil pour pauvres gens.

Reste qu'un de ces quatre matins de décembre, en quittant son labyrinthe pour aller la voir, Miette s'est soudain sentie frigorifiée :

– Ô soleil, ô beau Phoebus ! Voici que le roi des glaces à pris ta place ! Bonjour le froid, bon vent, t'es plus là ! Ton général-hiver parade. Bien droit dans son uniforme tout galonné de givre il se moque pas mal des nues qui dans le ciel crissent après lui ! Et justement, voilà que la neige tombe de plus belle !

Mais je m'égare en d'autres dehors, revenons en plutôt à la chambre rose où, puisqu'il y fait aussi un peu froid, l'enfant avait éteint la drôle de machine et s'était installée bien au chaud entre les draps roses. Sauf qu'à peine se fût-elle endormie que l'écran s'est rallumé !

C'est alors qu'apparurent des ours danseurs, des singes et des chiens savants, et même des renards, ainsi que des marmottes. Certains marchant sur un fil tout en jonglant avec des torches allumées, tandis que d'autres faisaient des pirouettes en lançant des couteaux en direction de cibles invisibles. Il y avait même des bébés crocodiles qui croquaient des cailloux, et d'autres encore, qui pareils à de gentils dragons, crachaient un feu aussi virtuel que tout ce qui émanait de ce foisonnement d'électrons probablement évadés de la machine. À moins qu'il ne fût accouché d'une création imprimée, directement puisée depuis l'étagère aux livres alignés... lesquels peut-être, se trouvent habités d'esprits fort capables d’avoir su migrer par magie. Un peu comme autant le fit une certaine maison faite d'encre et de papier ; maison qui n'existe qu’en raison du fait que vous m'avez lu jusque là !

(à suivre)
« Modifié: 07 décembre 2022 à 16:35:15 par Robert-Henri D »
Dans chaque vieux, il y a un jeune qui se demande ce qui s'est passé.

(Terry Pratchett)

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Re : La Maison Faite D’Encre Et De Papier (conte de Noël)
« Réponse #8 le: 06 décembre 2022 à 17:01:36 »
Bonjour Robert Henri,

impec pour la saison,
un grog, un gros rhume, une écharpe, ton conte...

le 3 et le 4

B

Désolé, vous n'êtes pas autorisé à afficher le contenu du spoiler.
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Re : La Maison Faite D’Encre Et De Papier (conte de Noël)
« Réponse #9 le: 07 décembre 2022 à 16:42:03 »
Hello Basic,

 Merci pour ta lecture et la pertinence de ton propos. Pour le coup, j'ai dû vérifier afin de m'assurer de la mienne , puisque s'appuyant d'un choix technique où la personnification se doit de prévaloir! Ce qui m'a conduit à modifier tout un pan du 4 !

Ainsi, je l'avoue, j'utilise un logiciel traitement de texte quasiment vierge de toute option. Faut dire pour ma défense que je réfute la pensée artificielle qui régit la plupart des logiciels d'aide à l'écriture contemporaine autant que je me méfie de leurs correcteurs associés.

Et ça m'est d'autant criant que j'ai opté là pour une écriture que je souhaite capable de recréer l'ambiance bon-enfant qu'utilisaient autrefois les conteurs d'histoires. Lesquels s'attachant à transmettre leurs images de fond dans l’esprit des auditeurs, en usant de sens beaucoup plus larges que ce qui est réellement dit. Ce qui peut donc, du moins je l'espère, expliquer pourquoi dans ce texte, côté métaphores, il se trouve effectivement que je mêle volontiers le mélioratif et le péjoratif.


Toujours dans le même style, voici la suite :

CH 5

    En ce début décembre, si dans le centre-ville on pouvait admirer beaucoup de ces belles constructions rappelant les quartiers huppés, en raison des décorations  illuminant les façades, il n'en était pas de même au niveau de la maison de papier. Et d'ailleurs, il en est souvent ainsi des masures qui montrent généralement le même air triste que celles et ceux qui les habitent en n'ayant de richesse que leur statu de miséreux qui s'oublie. Or, en bonne petite fée respectueuse de sa charge, Miette n'avait pas manqué de feuilleter le press book de Monsieur Gamberge. Elle y avait pu constater que beaucoup d'articles faisaient état de la même errance. Bien que s'adressant moins à lui-même qu'à des malheureux qui ont souffert, tel que ceux qui ont dût affronter mille dangers en traversant la mer, et qui, n'ayant pas trouvé l’eldorado qu'on leur avait promis en échange de leurs économies, logeaient durant l'hiver dans des cartons indignes de constituer, ne serait-ce qu'une nuit, un gite à l'image de la Maison Faite d'Encre et de Papier. Ainsi, pensait la fée-souris, quoique fort taciturne, en faisant ainsi preuve de compassion, Monsieur Gamberge avait tout de même droit au chapitre ! Et justement, dans celui qu'elle parcourait, il y avait écrit qu'il n'était nul besoin de tout savoir en grammaire pour s'exprimer de manière à honorer un nom propre pour le moins prédestiné...

– Car moi aussi je gamberge, se dit tout haut la maligne, sinon que le "pré" je reconnais qu'il peut être à d'autres "destiné"...

Mais, le père Gamberge, qu'est-ce qu'il s'en foutait de sa propre destinée ! Son deal à lui c'était le rêve ! Ayant passé plus de soixante-dix-neuf années à tout rater, il n'avait d'autre choix que celui de s'accepter tel qu'il est à présent, un mec de "la cloche" comme on dit ! Enfin presque.

Or était-ce le plus grand des hasards qui l'avait conduit un jour jusqu'au parvis de l'église ? Et Miette, pourquoi était-elle présente au même moment ? Avait-elle favorisé la rencontre ? Ou bien provoqué une sorte de mirage s'attachant réaliser quelque vœu ? Mais allez donc savoir de quoi sont capables les fées !

C’était l'un de ces soirs qui se font plus noirs que Dame misère... La fillette n'était jamais allée auparavant dans ce quartier de banlieue improbable, ilot ringard pour paumés sortis de chez Paumé : sa mère pourtant aurait été une "fille-de-joie" qui s'y serait perdue, disaient les gens qui n'en savaient rien, sinon qu'un souteneur y était venu mourir percé de trois coup de surin et qu'une enfant s'en trouva si dépourvue qu'elle en était devenue transparente aux yeux de ceux qui contaient son histoire sans pour autant la voir...

– Et pour cause ! laissa soudain échapper l'ingénue souris.

L'on se vantait même de l'aimer-bien cette petite. Alors, vu que le père Gamberge passa par là, il s'est assis sans le savoir près de l'enfant invisible. Mais hélas, tous deux s'ignorant, ils ne surent quoi se dire, et c'est pourquoi la fée Miette fit le nécessaire pour qu'ils soient réunis dans la virtualité d'un autre lieu. Un endroit secret de la Rue-Des-Livres, où l'on s'échange nos images pensées en les transcrivant par le biais des mots tapuscrits.

(à suivre)
« Modifié: 08 décembre 2022 à 10:43:40 par Robert-Henri D »
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Re : La Maison Faite D’Encre Et De Papier (conte de Noël)
« Réponse #10 le: 09 décembre 2022 à 14:59:19 »
Suite CH6

Et dire qu'autrefois le père Gamberge avait été un "bon-vivant". Or c'est en homme sombre qu'à présent il marchait dans la rue tout en lisant sa propre histoire, lorsque deux femmes, visiblement pressées, avaient soudain jailli de l'ombre ! Ce faisant elles le heurtèrent :

– Sacré nom ! dit l'une d'elles, chargées comme nous le sommes, nous n'allons pas y arriver !

À tout le moins, il eut été logique de l'entendre s'excuser auprès de l'homme qu'elle venait de bousculer faute de ne l'avoir vu, sauf qu'il avait disparu aussi soudainement que s'arrête la diffusion d'un hologramme. Or, ce fut pourtant à ce moment précis que quelque chose d'étrange s'était produit ! En l’occurrence, l'un des réverbères, dont la ligne entière ne fonctionnait plus depuis des lustres, se prit à clignoter, et puis il s'alluma pour de bon ! Offrant alors une si belle lumière que tout le lieu en devint chaleureux. Les deux passantes qui d'instinct levèrent les yeux s'étaient ensuite regardées, interloquées !

Il s'ensuivit qu'encouragés par ce mystérieux éclairage, beaucoup des gens qui n'osaient plus sortir le soir dans la Rue-Des-Livres réapparurent un à un sur les trottoirs et même, se mirent à se parler, comme par enchantement. D'aucunes et d'aucuns s'interrogeant sur ce qui avait bien pu décider le directeur de la société d'électricité à éclairer un lieu-squat promis à la ruine !

– C'est peut-être que quelqu'un nous l'offre en cadeau-de-noël dit une personne.
– À moins que ce ne fut un don du Ciel dit une autre.
– Hé ! Les miracles, ça se peut, fit une toute petite voix...

Manifestement, celle-là ne sortait pas d'un gosier de souris... alors qui ?

Il restait que Miette ayant néanmoins aperçu l'esquisse d'un visage apparaissant l'espace d'une microseconde, derrière la vitre sale d'une fenêtre brisée, se demandait ce que pouvait bien faire un chérubin dans un pareil endroit !

(à suivre)



« Modifié: 10 décembre 2022 à 15:39:56 par Robert-Henri D »
Dans chaque vieux, il y a un jeune qui se demande ce qui s'est passé.

(Terry Pratchett)

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Re : La Maison Faite D’Encre Et De Papier (conte de Noël)
« Réponse #11 le: 10 décembre 2022 à 07:39:02 »
Un petit commentaire sur ce chapitre Robert.

B

Désolé, vous n'êtes pas autorisé à afficher le contenu du spoiler.
Tout a déjà été raconté, alors recommençons.

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Hors ligne Robert-Henri D

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Re : La Maison Faite D’Encre Et De Papier (conte de Noël)
« Réponse #12 le: 10 décembre 2022 à 15:38:27 »
Hello l'ami Basic !

Pour ceci :

Citer
Les deux passantes qui d'instinct levèrent les yeux s'étaient aussitôt regardées, interloquées !

J'ai remplacé "aussitôt" par "ensuite" et pi j'ai corrigé "d'aucun" par "d'aucuns"

Merci ! Et pour récompenser ta lecture (si,si !) mais aussi afin de clore cette historiette, vu que j'ai d'autres textes sur le feu et qu'il n'est pas question qu'on cesse de les cuisiner :

voici la suite et même l'épilogue !

SUITE 7

– Nous allons faire des merveilles insistait la femme aux guirlandes.

Alors, émergeant d'entre les ruines, d'autres gens s'étaient tournés vers elle.

– Henri, dit-elle à monsieur Gamberge, vous pouvez vous charger d'ôter les toiles d'araignée. Et toi qui te cache encore, tu vas surveiller nos travaux afin qu'ils se fassent comme il faut.

Le petit être derrière la vitre venait d'un monde où se côtoient des entités issues de lumière. C'est dire qu'il avait jugé cette initiative éblouissante de bon sens. Du reste, il avait salué le destin qui conduisit le vieux réverbère à se rallumer. De même qu'il se plaisait à encourager quelques bonnes âmes qui dans cette mouvance, laissait s'échapper un léger sillage d'étincelles.

Henri eût tôt fait de terminer sa mission de propreté, alors il avait orné les murs environnants de somptueux tags forestiers. Au centre de ce lieu, des tables figurées commencèrent à se dresser, tandis que naissant sous les étoiles, de nouveaux arbres se paraient d'eux-même en guirlandes de toutes les couleurs. Et pour n'être pas en reste, le réverbère s'improvisa si belle allure qu'il fit songer à un certain astre ayant su conduire des Mages désireux d'honorer la venue d'un messie...

– Vous savez émit Henri, qui le voyant s'adressait ainsi aux ersatz de passantes et passants : celle là fût un temps capable de rapprocher pauvres et riches !

De toute évidence, si de son côté l'esprit d'une fillette abandonnée s'était immiscé dans la destinée du père Gamberge, c'était moins à le trouver rassurant qu'à le savoir humainement réceptif. Certes, la réciprocité entre les vies trop empreintes de misère n'a pourtant rien qui puisse réjouir. Et puis, sans aucun doute, l'idée qui consiste à partager un gîte aussi fragile et précaire, une maison faite de l'encre séchée qu'un poète visionnaire à oubliée sur du papier à rêves, implique d'avoir de l'imagination ! Qui plus est si on la considère pourvue d'une vraie chambre avec lit et bureau ! Quand à oser prétendre de ce dernier qu'il dispose d'un PC en état de fonctionner seul, alors là, ça devient carrément utopique sinon qu'invraisemblable ! Et pourtant, s'il est d'accroire en cela, on pourrait présumer que bientôt on verrait l’empathie renaître, les mains se serrer, et les sourires s'épanouir sur les visages comme autant naissent les fleurs d'amour. Et que si ce n'est partout dans le monde, cela aurait lieu dans cette Rue-aux-livres qui fut jugée dangereuse en raison de sa sombritude. Des gens y viendraient garer leurs belles voitures au plus près du vieux réverbère, apportant pour l'occasion des jouets en bon état, et même des friandises que le brave Henri Gamberge disposerait au pied d'un Arbre-de-Noël pas forcément virtuel.




Épilogue :


Si d'aventure vous alliez comme moi, à l'occasion d'un long séjour vacancier visiter la cité portuaire de Honfleur, je vous invite à pousser jusqu'à une ancienne vasière située au sud de l'estuaire. C'est là, sur un espace de dix hectares paysagers propices à la promenade, que vous découvrirez des bateaux-jardin au centre desquels s'éternisent des bustes à l'effigie de personnages qui sont chers au patrimoine local. Ce jardin étant libre d'entrée, j'y ai pu vivre de belles pensées méditatives.

À présent de retour dans la cité de Monsieur le Vicomte De Turenne, située dans le Nord-Est de la France où je suis né, il m'est devenu coutumier de vivre des moments similaires. C'est ainsi qu'alors je m'assois sur un banc du jardin botanique. Dans un lieu que j'aime car s'insinuant sous des arbres séculairement protecteurs d'un très vieux réverbère. Ce sentier je l'ai nommé "La rue-Des-Livres". J'y ai fait le vœu pieux qu'en bon-vieux, quand viendra le moment de mon dernier hiver, je m'installerai sur ce banc, relisant mentalement le livre de ma vie, et que je resterai là jusqu'à ce que le froid létal gagne tout mon corps... et qui sait si alors, ô miracle ! mon visage ne se montrera radieux au moment où les yeux de mon âme, enfin, verront ce qu'ils ont si longtemps cherché. À mes pieds peut-être, les pas d'une fée-souris invisible laisseront des petits trous dans la neige. Et c'est alors que mon âme s'élèvera ravie, saluant au passage celle figée d'un trop vieux réverbère, protégé l'été par des arbres séculaires.

RHD




« Modifié: 11 décembre 2022 à 10:42:27 par Robert-Henri D »
Dans chaque vieux, il y a un jeune qui se demande ce qui s'est passé.

(Terry Pratchett)

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Re : La Maison Faite D’Encre Et De Papier (conte de Noël)
« Réponse #13 le: 11 décembre 2022 à 08:23:59 »
Bonjour Robert Henri

je m'invite autour de l'arbre.

B

Désolé, vous n'êtes pas autorisé à afficher le contenu du spoiler.
Tout a déjà été raconté, alors recommençons.

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Re : La Maison Faite D’Encre Et De Papier (conte de Noël)
« Réponse #14 le: 11 décembre 2022 à 10:45:21 »
 :) Bonjour Basic, et merci pour le coup de main car en effet la répétition du mot "être" m'avait échappé. j'ai donc revu toute la phrase. Sinon, j'ai aussi tiqué sur "humanitairement" quand je l'ai écrit, mais l'ai laissé car n'ayant rien trouvé de mieux approprié sur le moment, or, il s'est fait qu'aujourd'hui je me suis résolu à modifier aussi cette phrase.
Dans chaque vieux, il y a un jeune qui se demande ce qui s'est passé.

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