[Rémi]

Faites-vous confiance, et faites confiance aux lecteurs : souvent le lecteur prend plaisir à démêler ce qui semble être un problème pour l'auteur Et souvent aussi les qualités de vos écrits passent devant ces quelques défauts qui vous chagrinent.
Pluie de mots et de motivation !

[Ari]

Merci Rémi
 

Versus, si ton souci était de manquer d'idées, c'est chouette que la tendance s'inverse

[Stevius A]

A chaque fois que je commence à écrire une nouvelle histoire, je suis content, mais lorsque la fin de son écriture approche, je me pose la question suivante :
- Et si c'était la dernière ?
Ce cycle d'angoisse reprend à chaque fois que je trouve une autre histoire à écrire...
En ce moment, je retravaille une vingtaine de ces histoires et je me demande les choses suivantes :
- Merde ! Qu'est-ce que les gens ont trouvé de bien dans ces histoires à la con ? Ont-ils été complaisants ? Aurais-je encore une histoire à écrire après ça ?

[Dot Quote]

instant déprime... dès que j'sors de mon art 'one-shot' 'improvisé' 'maintenant ou jamais', 'à assumer tel qu'apparu là, et à oublier tout de suite', 'sans rien d'autre que l'instant', je m'embourbe dans les réflexions emberlificotées que j'évite à cette méthode 'pochade' qui me caractérise... là je viens de retenter un peu de méthode, un peu de réfléchi, un peu de pensée en amont, avec des mentalisations prévisionnelles, l'élaboration d'une construction consciente pour le fond, la recherche de termes pour m'outiller, des renseignements pour approfondir mon propos ; et plus j'avance à essayer de mettre en forme, moins j'avance à y parvenir... déprime : ne suis-je que la victime de moi-même ? ne puis-je sortir de cette absence totale de contrôle et de maîtrise que j'aime mais qui me dépossède de tout ? comment gérer cette pourriture immédiate qui touche mon travail dès que je laisse un peu traîner l'idée dans ma tête ? bref, seum artistique à ne pas pouvoir dépasser ces miennes limites...

avec une pointe de jalousie envers cette qualité presque incontournable dont je dois gérer l'absence par mon incapacité à la performer, celle qui vous permet de remettre à plus tard, de reprendre, de revenir et repasser, et qui bien que chronophage, justement par cette accumulation de durées segmentées, fait de vos arts des produits autrement constitués que mes flashs coincés dans l'étroitesse d'une bouffée unique... je suffoque mon apnée, vos respirations répétées hantent mon atmosphère

cette étincelle de mots, presque vengeresse, pour retrouver ce que je peux assumer de ce que je suis...

[Rémi]

Salut Dot,
Ton art "one shot", comme tu l'appelles, est déjà oeuvre et sa qualité est indéniable. Je n'ai pas pris le temps de te commenter dernièrement (je m'en excuse, je suis vraiment surbooké) mais j'aime beaucoup ton texte fait d'instant si palpables et sensibles. Et ton début de roman dont on avait parlé (le truc de SF que j'avais commenté), hé ben, il me plait bien aussi.

Est-ce que tu mets par écrit tes "élaborations de construction consciente" ?
Perso, je dois parfois poser mes idées en vrac, les relire et les relier, partir de cette base pour ensuite passer à l'écriture, sur la base d'un contenu en partie prédéfini. Ensuite, et en ben c'est du one shot, en fait.

Si tu veux échanger sur ces éléments de construction, j'aimerais t'aider (sous réserve de mes possibilités et surtout disponibilités).

Dans tous les cas, t'es pas seul dans ce trucs, on est là pour t'accompagner

[Alan Tréard]

Bonjour Dot Quote,


En effet, je comprends ton exaspération, ça n'est pas facile tous les jours. C'est bien pratique de préparer un récit à l'avance, de le construire progressivement, et l'inverse, ne pas pouvoir le faire, doit générer son lot d'encombrements.

Ce n'est pas le fil des encouragements, sur lequel tu postes, mais quand même, je ne peux résister à l'élan de t'envoyer moult encouragements pour traverser ce désert de page blanche. Peut-être pourras-tu une fois trouver un fil conducteur qui te conviendra pleinement et dont tu pourras te revendiquer ?


Salutations amicales,

Signé Alan.

[Dot Quote]

yoyo Alan et Rémi, c'est gentil de me tendre ces mains

en vrai justement, le côté pratique d'une préparation, le besoin de le faire, pour moi est très désagréable : je déteste l'idée d'avoir besoin de 'libérer de l'espace de stockage' afin d'avoir un résultat, et au contraire me rassure l'idée de 'tout avoir en tête'... si je n'ai pas un aperçu total du truc dans ma tête, je ne me lance que trop rarement, et seulement pour 'faire comme tout le monde' selon les nécessités suscitées, praticité et besoin, en sachant les bons résultats que ça peut mener sur des 'gros projets' (plus gros que des one-shots), mais bien trop réfractaire à l'idée de me saisir de cette méthode pour avoir assez de motivation à réussir... oui, c'est frustré que je me trouve à ne pas y parvenir, mais ça me correspond tellement d'un point de vue idéologique que c'est ptetr tout simplement ça qui me bloque, je trouve tellement handicapant de ne pouvoir conceptualiser un tout unique si ce n'est pas dans une globalité interne, que je ne m'entraine donc pas vraiment à utiliser les outils de 'libération de l'espace de stockage réflexif' (j'suis pas computationniste d'un point de vue psycho, mais j'ai que ça pour penser le truc)... là pour le coup donc, j'ai vite été soulé par mon manque de correspondance personnelle à la méthode, mais c'est également par incapacité et manque de pratique, que je me suis heurté à ces difficultés ; j'avais ouvert un brouillon sur lequel j'ai 'choisi mes rimes' (big up cyrano !) en notant les mots qui m'intéressaient pour pouvoir m'y référer et insérer ceux qui iraient bien pour mon propos, puis d'autres termes importants pour ne pas me perdre dans ledit propos, mais chercher et trouver ces mots m'a amené sur des pistes imprévues, certains demandant un approfondissement culturel, certains apportant d'autres idées intéressantes qu'il me fallait donc ajouter à mon 'projet' ; et puis ensuite est venu le temps de la structuration, je me suis perdu dans d'autres imprévus de forme, oui alors que je pensais faire une prose à la toute base, mais avec ces rimes nouvellement recherchées que j'envisageais internes, j'ai finalement préféré me faire une structure en vers metrés, ma déperdition par évolution des choix de forme... et puis là à force d'imprévus qui façonnaient une ambition de forme finale, j'ai bien vu qu'avec ces éléments notés et pris dans un cadre un peu trop rigide, bin j'ai bloqué à la rédaction : tout saucissonné dans ces clous, y'avait rien qui me venait, habituellement mon spontané me fait faire des trucs qui sortent de manière fluide, instinctive, sans freins, et là non, je regardais la liste de mots d'un oeil, j'essayais de compter à l'avance les syllabes de l'autre, entre les dents je tirais le fil de l'idée de fond, les mains occupées à tenir le plat pour ne pas qu'il se renverse, bref, saturation, et rien ne venait, pendant que tout ce qui était devant moi se mettait à pourrir dans ma tête...

bref ; faut que je trouve une solution, ou pas... c'est vrai que c'est hyper bénéfique de 'mettre à plat' les idées car une fois 'matérialisées', on en a un aperçu vraiment différent, et pourtant je reste à y considérer comme une béquille empêchant l'unicité d'une conceptualisation interne ; à chaque nouvel essai des méthodes différentes pour palier à cet effet 'no-memory' de mon esprit, pouvoir faire du multi-one-shot sans notes externalisées, c'est là le seul compromis que j'ai trouvé pour l'instant pour des 'projets' sur lesquels je dois revenir... sàraf j'avais le bon fil : plein de one-shots qui se complétaient sous le concept titre, ça avait plus ou moins fonctionné, pas de notes, pas de brouillons, juste des one-shots qui n'invoquaient uniquement un 'prompt' interne : trouver un souvenir et l'écrire ; sinon, me plonger dans des détails d'un grand tout depuis une idée générale qui m'est ancrée à l'intérieur, ça a l'air de fonctionner, comme pour ce truc sf que j'suis content que ça te plaise Rémi, le Tunnel sous le ciel, ça rentre à peu près tout dans ma tête y'a la bonne part d'improvisation et pas besoin non plus d'idées externalisées ; ou à l'époque y'avait L'envol du chien, plus récemment, Des lacets pour mes trucs ponctuels à dire par rapport à des réfs culturelles, Naufrages pour mes pseudosophies apocalyptiques, Recevoir la cour pour une partie de mes idées h20, l'important Chatouiller le misanthrope en bestiaire anthropomorphique pour parler de ma distance avec toute notre espèce, même mes premiers récits de y'a douze ans à propos de la mort tournaient autour de ce truc d'essayer d'avoir une cohésion à durée segmentée...

j'suis donc ambivalent : je me sais 'nul' sur ce point, utiliser des notes, des brouillons, des ressources extérieures qu'elles soient miennes ou non, c'est ce qui me fait déprimer ici ; et pourtant c'est un truc que j'assume la plupart du temps car ça correspond à mes principes conscient autant qu'à mon fonctionnement 'tel que je suis' ; mais voilà, il faut qmm que je me répète que c'pas mon point fort les fois où j'essaye, d'ainsi faire sérieusement toutes ces méthodes d'externalisation préalable de la réflexion, aux multiples avantages artistiques à ainsi pouvoir libérer de l'espace de stockage... je préfère qmm l'unicité d'un truc 'entier dans ma tête'

'_' tout ce blabla et pourtant ça reste du gros survol approximatif au dessus de mes problèmes... quel merdier !

encore merci à vous, j'reste ouvert à vos éventuels partages de bons trucs pour externaliser le boulot en vue de projets 'plusieurs-termes'...

=)

[Alan Tréard]

Bonjour Dot Quote,


En effet, c'est un véritable blocage que tu décris. C'est très handicapant.

Je la trouve super cette liste des textes que tu as conçus dernièrement, il y a de quoi être vraiment optimiste. Je n'ai pas d'idée pour surmonter ton blocage mais je trouve ça bien que tu prennes en compte les aspects positifs de tes différentes phases d'écriture.

Moi, j'ai du mal à écrire sans avoir bien anticipé à l'avance. J'ai besoin le plus souvent de tout un programme, d'une projection mentale de ce que je veux écrire avant de pouvoir bien l’exécuter. C'est l'une des raisons pour lesquelles j'ai beaucoup de mal à participer aux jeux du tic-tac ou de la soirée dico.


Bon courage à toi pour surmonter le « merdier » dont tu parles.