Il y a des années je participais dans un forum et je ne me souviens plus du nom. Je m'étais disputé avec un type qui voulait dominer les autres. Et puis j'étais furieux contre ceux qui montraient leurs poèmes en ligne. C'est pareil sur Facebook, cette poésie en ligne me hérisse le poil. C’est une question importante, difficile à résoudre et cela tient à la position de la poésie dans le monde : le cul entre deux chaises. Jeunes artistes nous disions que tout cela était fini, que et cela sentait le rance. Un type dans un voyage de Nice à Paris m’a farci la tronche sur la mort de la peinture. Certains pensent aujourd’hui que le roman est mort. L’est-il ? La poésie sur le Net est-ce net ? Si on respecte sa sauvagerie, elle n’a rien à y faire. Mais encore, existe-telle en corps ? Ne s’est elle pas diffusée dans d’autres médiums, comme l’encre de seiche dans les pâtes ? Même l’IA s’est mis à la poésie. Malheur de malheur. Ne devrait-elle pas, avant tout, servir d’arme de destruction massive de la connerie, de l’ignominie d’un monde qui détruit la vie ? Je vais faire ce que je n’ai jamais fait, mettre un de mes poèmes sur le Net. C’est la fin de mes haricots. Il faut bien se forcer la main. Comme arme de destruction massive de l’ignorance ne doit-elle pas crever les abcès des vanités ? :
Tombe
des mots oubliés :
tard-venus, berneurs,
baudrousse, hurque, pirenalle,
gayeulx, frouer, jochants, rebigner,
ostac, rouppieux, faerie, juc, carieux, agarcis,
suerie, essurger, bigner, emboureux, luerie, vernas,
gaudisserie, hurterie, roe, moe, turterie, bizac, beroars
mouargie, hurtis, flogie, droe, memoradis, arderie, caulx,
beffleurs, picqons, émerillon, hurmes, gravelisses, besisse, hirenalle, grup, capon, roastre, goulos ménestrandie, sorne, eschequer, histz, gueuseries, gourdement, staricle, saffirs,
macquin, mynsse, dollequins, espincer, argousin, faraud,
ventrière, giffault, arlonyns, gaudins, saince, entrongnie,
blandir, veronicle, coys, verne, escoirre, pye, gauldouse, hye, retraller, saulve, restraver, desbouser, greme,
chamberieres, pourquarre, stat, delouer, baboue,
fressoue, audinas, allegrucs, floars,mareux,
broullas, crupault, rumatin, ravault,
babillangier, brocquans, desbouser,
luans, carras, charterie, feintif,
glic, tilles, chevances,
méprison, faffe, et
tant d’autres
perdus.