Au fait, y'a quelques mois déjà j'avais fini de lire ces Chants, et je me rends compte que je n'en ai pas parlé

Les Chants oprhiques, d'une vingtaine de pages il me semble, sont purement magnifiques. Je crois qu'à la lecture de sa première partie, j'ai relu cette même partie deux fois de suite tellement c'était beau. Je repartais en arrière y relire des pages, j'ai une édition chez points qui met la version italienne en vis-à-vis de la traduction, alors je lisais aussi en italien sans rien n'y comprendre
y'a une grande maitrise du mystère, de l'errance randonneuse dans les montagnes à la recherche rites, d'amour et de terre, et bref, les motifs répétitifs sont captivants.
Pour le reste, je suis moins fan de ces poèmes, certains sont bofs, certains sont fulgurants. Beaucoup étaient des poèmes de ballades dans les montagnes, ca faisait un peu trop écho aux chants comme brouillon presque (pas désagréables, mais quand les chants viennent avant...)
Et 'cest marrant, dans certains poèmes y'a des tentatives de mise en page destructurées, des recherches sur des utilisations détournées de la ponctuation, assez intéressant et précoce parce que pas de la même façon que les surréalistes (1914)
Pis y'a des utilisations de mots qui lui sont propres aussi.
Et c'est marrant aussi, parce que je 'nai pas eu la même traduction que toi Alan, je te mets le même poème ici, pour le plaisir de le relire sous un autre jour

:
La petite promenade du poète
Et je m'en vais par les rues
Serrées sombres mystérieuses :
Vois derrière les vitrines
Se montrer Gemmes et Roses.
Des escaliers mystérieux
Quelqu'un descend tâtonnant :
Derrière l'éclat des vitres
Vont commentant les commères.
. . . . . . . . . . . . .
La ruelle est solitaire :
Pas un chien : quelqus étoiles
Dans la nuit dessus les toits :
Et la nuit me paraît belle.
Et pauvre petit je marche
Dans la féerique nuit,
Pourtan je sens dans ma bouche
La salive dégoûtante. Loin du puant
Loin du puant par les rues
Allez marche et allez marche,
D'jà les maisons sont plus rares.
Je vois l'herbe : je m'y couche
Pour me souiller comme un chien :
Dans le lointain un ivrogne
Chante l'amour aux persiennes.