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29 mars 2024 à 06:48:54
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Le Monde de L'Écriture » Agora : vie collective » Projets collectifs » Chameau Immortel (Modérateurs: Claudius, Ocubrea) » La nuit de la Saint-Jean

Auteur Sujet: La nuit de la Saint-Jean  (Lu 3997 fois)

Hors ligne gage

  • Calame Supersonique
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La nuit de la Saint-Jean
« le: 31 août 2021 à 19:33:54 »
La nuit de la Saint-Jean


Si aujourd'hui je prends la plume, longtemps, bien longtemps après les faits, c'est que je suis le seul à pouvoir rendre compte de cet événement qui, jadis, stupéfia tout le petit village de Villiers. Je suis l'un des rares à savoir écrire, ici, et, sans doute, nul autre ne se souvient des détails de ce que je qualifierais volontiers de mystère. Les années ont passé, et je tiens à coucher ces lignes à présent, sans pouvoir augurer un seul instant de qui les lira, mais peu importe. Le temps presse, car bientôt je ne verrai plus assez, mes mains roides ne me répondront plus et ma mémoire me fera défaut, c'est ainsi.

Mais laissons-là ce préambule, et venons-en à cette aventure irrationnelle, qui me fera brûler quelques chandelles cette nuit, elle mérite ce modeste sacrifice.

 

J'étais encore novice à l'époque dont je parle. J'avais pour charge d'entretenir la chapelle Sainte-Gertrude édifiée sur les lieux de la haute-cour, à deux pas du donjon et des vestiges du château. Je m'y rendais presque chaque jour, pour en soigner les abords, veiller à l'étanchéité des lauzes du saint édifice, balayer la pierre plate du perron, tailler les rosiers et chasser les araignées qui la colonisaient sans répit. Je m'y essayais aussi à de modestes oraisons solitaires, remerciant sans trêve notre patronne d'avoir protégé notre petit moutier du désastre qui avait vu la ruine de la seigneurie dissoute. Ma foi juvénile et enthousiaste me rapprochait parfois d'une réelle exaltation lorsque, agenouillé à l'entrée de la chapelle, baigné du parfum des roses et des buis sauvages, le soleil venait caresser ma nuque rase au moment même de mon action de grâce passionnée.

 

Un jour que je venais de gravir les marches écornées qui menaient à la première enceinte, none sonnant au clocher, je fus pris d'un sentiment d'étrangeté que je n'identifiai pas tout de suite. Ce n'est qu'une fois traversée la basse-cour aux quelques poules éparpillées et que je la contemplai du haut du second rempart, que je découvris ce qui avait changé. Un vaste espace en avait été dégagé, débarrassé de ses broussailles, de ses pierres de tailles dispersées et de ses branches emmêlées. La volaille clairsemée m'avait distrait, mais vu de haut il n'y avait aucun doute, un ménage important avait été accompli à cet endroit que plus personne ne fréquentait par une sorte de superstition.

Au cours des jours qui suivirent, je pus constater un réel changement à l'ombre des murailles. Quelqu'un avait ménagé une vaste aire lisse et nette et avait commencé à y apporter des poutres noircies qui provenaient vraisemblablement du château et des dépendances en ruine qui ceignaient les deux niveaux de terrasses. Les madriers s’amoncelèrent les jours suivants, rangés par taille, bien proprement, tout autour d'une surface assez conséquente laissée libre.

Bien que je passasse chaque après-midi un moment non négligeable aux abords de la haute-cour, oncques ne vis personne en contrebas s'affairer à ce modeste chantier naissant. L'ombre du donjon s'allongeait quand je traversais l'esplanade, escorté par les poules et les oies, mais je ne rencontrais jamais l'auteur de ces curieux préparatifs.

 

Ce ne fut qu'à la fin de septembre que j'eus finalement l'occasion de faire sa connaissance. C'est cependant une manière de parler, car le responsable de ces changements, je le connaissais assez bien. Le jeune Geoffroy avait été recueilli au monastère pendant quelques temps quand on l'avait trouvé errant dans la campagne. Il n'avait alors guère plus d'une douzaine d'années. Puis un charpentier avait proposé de lui apprendre son métier, bien qu'il fût muet et puisse sembler quelque peu simplet. Depuis il était devenu un colosse de presque vingt ans qui ne manquait jamais de revenir voir les frères qui l'avaient accueilli et les aider en divers travaux qui pouvaient requérir sa force. C'est comme cela que je l'avais rencontré de temps à autre, me sentant à chaque fois emprunté devant son mutisme et cette impression persistante d'échouer à communiquer avec lui.

Ce fameux matin d'automne, je m'étais hâté vers la chapelle dès le jour levé parce qu'il avait fort venté pendant la nuit et que je craignais des dégâts au niveau de sa toiture.

Grimpant les degrés gagnés par les liserons, je tombai nez à nez avec lui qui s'apprêtait à quitter les lieux, les bras chargés de divers outils. Nous fûmes aussi surpris l'un que l'autre, mais nous reconnûmes sur-le-champ. Après quelques instants de gêne réciproque, il dévala l'escalier et moi je gagnai la chapelle.

Avant que l'hiver et ses rigueurs n'arrivent, Geoffroy avait achevé la première phase de ses préparatifs. Il avait non seulement collecté de nombreux madriers et planches, mais les avait taillés à la forme qui lui convenait, en avait écarté certains, et déjà assujettis entre eux quelques autres. Sur l'aire de la première terrasse commençaient à apparaître les prémisses d'une construction qui ne ressemblait à rien de ce que je connaissais. Ou bien peut-être une cabane de curieuse facture...

 

Il me fallut attendre la fin de l'hiver pour en savoir plus. La froide saison fut rigoureuse, cette année-là, nous gratifiant de neige abondante puis d'un gel à pierre fendre. Je fus dispensé de mes soins à la chapelle vénérable, mes frères estimant que dans son cocon de glace elle n'avait besoin de rien, alors que mes services auprès des villageois, mon aide au dispensaire seraient plus pertinents. Puis enfin, un jour d'avril, la débâcle de notre rivière Argente fut le signal tant attendu de la reprise de bien des activités extérieures, après un hivernage qui n'avait que trop duré. Moult vieillards et nourrissons avaient péri cette hiver-là, nous pûmes bientôt les porter en terre.

 

 

$$$

 

 

C'est le menuisier qui m'apprit plus tard quelques détails que je peux relater ici, bien que même lui en ait été réduit à des suppositions, étant donné l'impossibilité de recueillir de Geoffroy la moindre explication. L'apprenti s'était semble-t-il endormi un soir plutôt doux du printemps précédent, dehors, devant la grange qui lui servait de logis. Il avait roulé du banc de pierre où le sommeil l'avait pris, puis sans doute réveillé dans la nuit, une idée, une vision, un rêve, l'avait visité et laissé totalement hagard au matin. Ensuite, pris d'une sorte d'obsession, il avait accoutumé de s'éveiller dès le lever du jour, emportant des outils vers la basse-cour du château en ruine, et revenant toujours précisément à l'heure de prendre son labeur, rapportant les outils empruntés. Pendant cet hiver si rigoureux, il s'était occupé en façonnant des dizaines de chevilles de hêtre, et tressant des cordelettes avec les orties qu'il avait récoltées en été au bord de l'Argente.

 

Nul ne peut savoir ce qui se passait dans la tête de ce garçon, mais il était en proie à une fièvre qui ne fit que croître au long des mois, poursuivant un but connu de lui seul, son esprit fruste habité par une sorte de mission urgente et essentielle. Lui que l'on connaissait jusqu'alors surtout pour sa force et sa promptitude à scier ou raboter des planches révéla cette année-là des talents insoupçonnés.

 

Son empressement auprès de sa construction devint bientôt frénétique. Les jours s'allongeant, il y passait des heures entières dès l'aube, puis y retournait le soir, jusqu'au couchant. Je le croisai fréquemment pendant cette période, ayant eu moi-même l'autorisation d'aménager un jardin de simples à proximité de la chapelle, car l'exposition au soleil y était idéale. Je dois confesser que parfois, voire souvent, Dieu me pardonne, les mains cuisantes de tresser mes fascines de coudrier, je m'octroyais de menues pauses, assis sur le rempart et contemplant l'avancée de l'assemblage qui prenait forme en contre-bas. Quand je rencontrais Geoffroy, ce printemps-là, c'est à peine s'il semblait me voir. Son regard fixe, tourné sans doute sur sa vision intérieure, me faisait un peu peur, je dois l'avouer. Il était curieusement accoutré, s'étant confectionné des petits sacs de toile qu'il avait ficelés à sa taille, et qui étaient emplis de ces tourillons de hêtre qui lui servaient à assembler les éléments de ce drôle d'objet qui croissait sur l'aire de la basse-cour.

 

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Je me souviens très précisément de ce 24 juin. Nous fêtions Jean le Baptiste et notre monastère était parcouru par une excitation bien peu canonique, que notre père prieur dans sa grande bienveillance tolérait, ne doutant pas de son caractère exceptionnel et éphémère. Excitation non dénuée d'une grande ferveur, il le savait bien. À la nuit noire, tardive, le solstice étant si proche, nous avions accompli une procession à travers le bourg, tentant par nos cierges d'évangéliser un peu cette incurable cérémonie païenne des villageois qui s'entêtaient à allumer des feux aux croisements des chemins pour éloigner sorcières et magiciennes à l'endroit-même où des calvaires étaient pourtant placés. Après cette cérémonie, alors que les frères s'apprêtaient à rentrer au moutier et que les paysans, munis de brandons, se dirigeaient vers le feu de la Grand Place pour y boire, danser et regarder les jeunes sauter ensuite par-dessus les braises, un mouvement de foule se fit soudain. Geoffroy avait jailli dans le cortège, gesticulant, attrapant ci un bras, çà une épaule, poussant, tirant, et parvenant finalement à entraîner à sa suite toute la population du village, moines compris. Car il était connu de tous, jugé inoffensif et somme toute bonhomme, son mutisme provoquant plus le respect que le rejet, à l'ordinaire, chez nos simples mais sages paysans. Nous crûmes tout d'abord à une catastrophe, un drame quelconque, n'ayant guère été épargnés ces dernières années. Mais lorsque nous eûmes compris que notre destination était la basse-cour, il devint manifeste que nous allions enfin savoir ce qu'était cette construction érigée sur la première terrasse.

 

Celle-ci s'emplit alors lentement, dans un curieux silence intrigué, coupé encore de temps en temps par quelques rires qui cessèrent totalement quand nous fûmes tous réunis, en un large cercle qui ceignait une étrange machine. Geoffroy surexcité tournait autour de l'objet, nous forçant à reculer un peu, élargissant le cercle, ses pochettes de tissu à présent vides volant autour de sa taille. Puis il mit le feu à quatre tas de branchages qui encadraient ce qui ressemblait fort à une espèce d'échafaudage ramassé sur lui-même. Éclairé par les brasiers et les torches fort nombreuses, l'assemblage complexe paraissait onduler dans l'air chaud, luisant et quelque peu sinistre, surplombé par l'austère donjon. Mais il faut bien comprendre que c'était Geoffroy qui l'avait conçu, Geoffroy le simple et bonasse enfant du monastère, à qui tout le monde décida tacitement de faire confiance ce soir-là. C'était, il faut le dire, une magnifique soirée d'été, embaumée comme encens précieux par le parfum des tilleuls et de la résine des torches. Par-dessus la fumée des feux et des flambeaux, la nuit et ses étoiles célébraient notre Dieu Tout Puissant, l'Argente chantait en contre-bas dans son sommeil léger, noctules et chauves-souris brassaient l'espace au-dessus de nos têtes dans leur mouvement soyeux. Mais, je le répète, dominant le tout, la somptueuse voûte céleste, piquée de l'argent des astres innombrables, étendait sa noble et sainte étoffe. Toute notre communauté, réunie, fraternelle, attendait elle ne savait quoi, patiente et soudée.

 

Alors Geoffroy escalada une poutre de la construction et s'installa sur une petite plate-forme que je n'avais pas encore remarquée. Il tenait encore une torche dans sa dextre et comme elle éclairait sa figure, chacun put apercevoir son visage exalté, ses yeux fiévreux qu'il ne cessait de diriger vers le ciel étoilé. Il glissa alors son flambeau dans un endroit précisément aménagé pour cela, où il continua de brûler. Quant à lui, raide comme un pique-cierge, ne sachant que faire de ses mains vides à présent, bras le long du corps, il les glissa de part et d'autre dans deux de ses poches de tissu. Il en eut à peine le temps, en vérité. La flamme de sa torche avait fait son œuvre et rongé sans doute une corde tendue, nouée là.

Le reste se passa très vite et tient en peu de mots, assurément. La corde consumée libéra en se rompant deux lourds contre-poids, de part et d'autre de la machine, constitués de gros blocs de pierre provenant du château. Geoffroy jaillit alors droit vers le ciel, comme jaillit une eau longuement contrainte dans le sol, comme jaillissent certains insectes, comme une pierre lancée par une fronde, et j'entendis auprès de moi le prieur murmurer, interloqué, ce mot singulier que j'ignorais alors : « catapulta...», pendant que la foule s'exclamait d'un seul souffle, poussant un grand « oh ! »

 

Geoffroy avait disparu dans le ciel constellé.

 

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Je parlai en introduction d'un mystère, alors qu'il faut bien convenir qu'il y en a plus d'un, dans cette histoire. Cependant, le plus surprenant de tous, celui qui m'a poussé à raconter ce souvenir, pour que peut-être un jour un lecteur y trouve une explication, est celui-ci :

Geoffroy n'est jamais redescendu du ciel.

 

Il s'est envolé comme fuse le bouchon mal enfoncé d'une boisson qui fermente, il est parti droit dans les cieux, au milieu des étoiles, et il n'en n'est jamais revenu, Dieu m'en soit témoin.

 

Dès le lendemain de la Saint Jean, le prieur dépêcha moines et convers pour tenter de retrouver le corps « du malheureux », disait-il. Et comme la trajectoire était parfaitement verticale, il ne doutait pas qu'il fût à proximité. Mais les semaines, puis les mois et années passèrent sans qu'il ne soit jamais découvert, je l'affirme ici. Quelques jours après l'événement, la machine fut incendiée, certains villageois l'ayant finalement jugée œuvre du démon, d'autres ayant conclu que Geoffroy était un sorcier qui cachait bien son jeu.

 

 

$$$

 
Voici achevé le récit de cette si lointaine soirée de la Saint Jean. Si tout au long de ma vie le souvenir n'en a jamais cessé d'être bien présent à ma mémoire, je dois avouer que j'ai conçu au fil du temps un vœu, bien irrationnel, mais dont le Seigneur ne saurait me faire reproche.

J'ai le souhait, bien profond que, quel qu'ait pu être le dessein de Geoffroy ce soir-là, il l'ait accompli, tel qu'il l'avait mûri, tel qu'il s'était imposé à lui, malgré lui peut-être. Le souhait qu'il soit toujours là, quelque part, dans le ciel, parmi les étoiles qui ne nous l'ont jamais rendu, et qu'il veille sur nos pauvres âmes.

Que Dieu me pardonne cette chimère.
« Modifié: 09 mars 2023 à 18:06:11 par gage »
"Tous ceux qui survenaient et n'étaient pas moi-même
Amenaient un à un les morceaux de moi-même". Apollinaire

Hors ligne holden5

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Re : 11 - La nuit de la Saint-Jean
« Réponse #1 le: 02 septembre 2021 à 13:34:23 »
Bonjour « Mout-11, »

Je ne sais si je m’adresse à un véritable dévôt d’un autre temps, mais l’illusion de lire un journal fort ancien est parfaite, et l’on a assurément envie de vouvoyer l’auteur de ces lignes si soignées, distillant habilement une atmosphère de miracle et de mystère. (Difficile de ne pas penser, en raison du ton, du cadre et de l’érudition, au Nom de la Rose de U. Eco)

Si la « chute » (ou plutôt l’ascension en l’occurence) a quelque chose de vaguement comique à mon goût, cela ne nuit pas trop à l’immersivité de ce texte atypique.

Bravo, ce fut un régal de lecture.

H.

Hors ligne gage

  • Calame Supersonique
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Re : 11 - La nuit de la Saint-Jean
« Réponse #2 le: 02 septembre 2021 à 22:33:59 »
Bonjour Holden5 !

Eh bien, je ne sais trop que répondre à ce commentaire si élogieux.
Umberto Eco... rien que ça.

Je suis tellement rassuré que ça fonctionne tel quel. Quant au comique éventuel du décollage, je peux le comprendre, même si en écrivant je ne l'avais pas du tout perçu.
Cela doit venir de ta manière à toi de visualiser la scène...  :D

Merci beaucoup pour ton passage à l'ombre du vénérable donjon, et merci énormément pour ces compliments.
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Hors ligne Alan Tréard

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    • Alan Tréard, c'est moi !
Re : 11 - La nuit de la Saint-Jean
« Réponse #3 le: 03 septembre 2021 à 12:21:57 »
Bonjour à toi chameau-mout',


J'ai découvert ton texte avec un très grand plaisir : tous les ingrédients y sont pour prolonger le mystère de bout en bout, les personnages sont plus authentiques qu'un tracteur en panne dans une vieille grange, et la basse-cour est faite de badauds crédules petits et grands. ^^


Si tu souhaites apporter quelques améliorations à ce texte... Personnellement, je te conseillerais de raccourcir un peu la première partie du texte (de « Si aujourd'hui je prends la plume, » à « nous pûmes bientôt les porter en terre. »).

On sent que tu as pris un certain plaisir à donner vie à ce dévot sans malice dont la curiosité intarissable nous ressemble tant, c'est positif à la lecture. Pourtant, ce plaisir de créer un personnage plus vrai que nature ne doit pas entraver l'action et, pour l'instant, ses longueurs et logorrhées ont tendance à trop retarder l'arrivée du drame mystérieux.


En te remerciant pour cette lecture pleine de vie, je resterai disponible dans les jours qui viennent si jamais tu attends de nouvelles précisions sur ce que j'ai retenu de ton texte. :)
Mon carnet de bord avec un projet de fantasy.

Hors ligne Aponiwa

  • Calame Supersonique
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Re : 11 - La nuit de la Saint-Jean
« Réponse #4 le: 03 septembre 2021 à 13:13:10 »
Hello Mout11,

J'ai beaucoup aimé ton texte. La narration est fluide, les phrases s'enchaînent bien, les descriptions sont bien dosées, c'est un très beau texte. On a l'impression de revenir dans le passé!
Pour la fin de Geoffroy, c'est vrai qu'elle dénote un peu avec le ton du récit, mais ce n'est pas dérangeant.

Quelques remarques :
- "none sonnant au clocher" : j'ai un souci ici. Il manque un article? Et le mot c'est "nonne"?
- "je passât" : je crois qu'il y a une erreur de conjugaison
"Grimpant les degrés gagnés par les liserons, je tombai nez à nez avec lui qui s'apprêtait à quitter les lieux, les bras chargés de divers outils. Nous fûmes aussi surpris l'un que l'autre, mais nous reconnûmes sur-le-champ. Après quelques instants de gêne réciproque, il dévala l'escalier et moi je gagnai la chapelle." : la on ne comprend pas pourquoi cette gêne réciproque pour le moment. Pour Geoffroy on comprend dans la phrase d'après qu'il somnole pendant son travail, mais pour le narrateur?

Merci pour ce beau texte! :)
« Noone will know my name until it's on a stone » Eels, Lucky day in hell

Hors ligne gage

  • Calame Supersonique
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Re : 11 - La nuit de la Saint-Jean
« Réponse #5 le: 03 septembre 2021 à 14:07:41 »
- Alan Tréard
Merci d'être passé lire mon texte.
Tu sembles l'avoir apprécié, et pourtant curieusement tu me suggères d'en abattre la moitié... Il apparaît que tu voudrais aller plus vite à l'essentiel, mais le souci c'est que l'essentiel, c'est la chute de la nouvelle. Je crois que si je supprime toute l'exposition, bah la chute va tomber comme un cheveu sur la soupe. Peut-être es-tu de ceux qui goûtent peu les descriptions, mais elles me semblent indispensables à la mise en situation, à l'ébauche des caractères.
Je pense que tu t'es simplement ennuyé, et ça, je ne peux pas y faire grand chose. Une nouvelle est toute en équilibre, je suis sûr que si je sabre l'introduction, eh bien toute la surprise est gâchée. Ou bien l'on passe à la très brève nouvelle, et là ça nécessiterait une réécriture complète.

Merci encore pour ton commentaire.

- Aponiwa
Merci à toi pour ton gentil commentaire.

Alors, "none", dans l'ancien office liturgique, c'est la prière de la neuvième heure. C'était autour de 15h00.

Tu as raison pour "passât", il fallait mettre "passasse" du subjonctif imparfait.

Il y a une gêne réciproque, parce que de son côté, Geoffroy semble vouloir garder une sorte de secret sur ce qu'il fait, un peu comme s'il en était honteux, ou voulait en garder la surprise. Le narrateur, quant à lui, a déjà dit que le fait que Geoffroy soit muet le met mal à l'aise, parce qu'il ne sait pas comment communiquer avec lui.

Voilà, merci encore pour ton passage !
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Hors ligne Aponiwa

  • Calame Supersonique
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Re : Re : 11 - La nuit de la Saint-Jean
« Réponse #6 le: 03 septembre 2021 à 16:11:22 »

Alors, "none", dans l'ancien office liturgique, c'est la prière de la neuvième heure. C'était autour de 15h00.


Ah, tu m'as appris un mot. Merci! :)
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Hors ligne DeB 54

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Re : 11 - La nuit de la Saint-Jean
« Réponse #7 le: 03 septembre 2021 à 17:40:01 »
WOW

Voilà, je ne sais pas trop quoi dire de plus

Moi aussi j'imagine Geoffroy dans les étoiles !  ;)


Hors ligne Milla

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Re : 11 - La nuit de la Saint-Jean
« Réponse #8 le: 03 septembre 2021 à 21:38:06 »
Salut !

au fil de la lecture...
Citer
Si aujourd'hui je prends la plume, longtemps, bien longtemps après les faits, c'est que je suis le seul à pouvoir rendre compte de cet événement qui, jadis, stupéfia tout le petit village de Villiers. Je suis l'un des rares à savoir écrire, ici, et sans doute le seul à me souvenir des détails de ce que je qualifierais volontiers de mystère. Le temps est passé, et je tiens à coucher ces lignes à présent, sans pouvoir augurer un seul instant de qui les lira, mais peu importe. Le temps presse, car bientôt je ne verrai plus assez, mes mains roides ne me répondront plus et ma mémoire me fera défaut, c'est ainsi.

Mais laissons-là ce préambule, et venons-en à cette aventure irrationnelle, qui me fera brûler quelques chandelles cette nuit, elle mérite ce modeste sacrifice.
ahah ce début  :coeur: :coeur: ça me fait très fortement penser à un auteur du forum dont j'aime bcp la plume habituellement  :coeur: ^^

Citer
J'étais encore novice à l'époque dont je parle.
"dont je parle "me parait superflu

Citer
'avais pour charge d'entretenir la chapelle Sainte-Gertrude édifiée sur les lieux de la haute-cour, à deux pas du donjon et des vestiges du château. Je m'y rendais presque chaque jour, pour en soigner et entretenir les abords,
répétition

Citer
Un vaste espace en avait été dégagé, débarrassé de ses broussailles, de ses pierres de tailles dispersées et de ses branches emmêlées.
je trouve le "en" pas fluide et inutile

Citer
Au cours des jours qui suivirent je pus constater un réel changement à l'ombre des murailles. Quelqu'un avait ménagé une vaste aire lisse et nette
je comprends bien que c'est une nouvelle étape encore plus poussée, mais ça me parait quand même redondant avec les phrases juste avant.

Citer
et avait commencé à y apporter des poutres noircies qui provenaient vraisemblablement du château et des dépendances en ruine qui ceignaient les deux niveaux de terrasses
comme ça rajoute un qui, ça alourdit la phrase, et pour le coup je suis pas sûre que la précision apporte vraiment bcp à la lecture, donc je sais pas si ça vaut le coup de garder ça...

Citer
Bien que je passasse chaque après-midi un moment non négligeable aux abords de la haute-cour, jamais je ne vis personne en contrebas s'affairer à ce modeste chantier naissant. L'ombre du donjon s'allongeait quand je traversais l'esplanade, escorté par les poules et les oies, mais je ne rencontrais jamais l'auteur de ces curieux préparatifs.
il faudrait changer un des deux

Citer
C'est comme cela que je l'avais rencontré quelques fois, me sentant à chaque fois emprunté devant son mutisme
il faudrait changer un des deux

Citer
J'appris par la suite qu'il prenait chaque jour sur son temps de sommeil pour venir sur la basse-cour, mais les journées raccourcissant, et ne voulant pas léser son maître, sa période de présence se réduisait de semaine en semaine.
je suis perdue sur la logique des journées qui raccourcissent et le fait que ça lèse son maître :\? c'est que les journées de travail se font avec le lever coucher du soleil ? du coup au contraire ça lui donne + de temps non ? :\?

Citer
, emportant des outils vers la basse-cour du château en ruine, et revenant toujours précisément à l'heure de prendre son labeur, rapportant les outils empruntés
peut-être "avec" en deuz pour éviter la répétition ? (c'est du chipotage, je pense que ça passe tel quel en jeu d'aller retour)

Citer
je m'octroyais  de menues pauses,
archipotage : espace en trop avant "de"

Citer
s'étant confectionné des petits sacs de toile ficelés à sa taille
la formulation coince parce que l'action étant dans la confection c'est comme s'il les ficelait à sa taille en même temps qu'il les conçoit. Bref, je pense qu'il faut modifier un peu avec un "qu'il avait ensuite" ou truc du genre

Citer
il devint manifeste que nous allions enfin savoir ce qu'était cette construction érigée sur la première terrasse.
moi aussi je suis curieuse !!!

Citer
Le reste se passa très vite et tient en peu de mots, assurément. La corde consumée libéra en se rompant deux lourds contre-poids, de part et d'autre de la machine, constitués de gros blocs de pierre provenant du château. Geoffroy jaillit alors droit vers le ciel, comme jaillit une eau longuement contrainte dans le sol, comme jaillissent certains insectes, comme une pierre lancée par une fronde, et j'entendis auprès de moi le prieur murmurer, interloqué, ce mot singulier que j'ignorais alors : « catapulta...», pendant que la foule s'exclamait d'un seul souffle, poussant un grand « oh ! »
:o :o :o :o

Citer
Et comme la trajectoire était parfaitement verticale
hmmm c'est possible ? si ça fait un effet catapulte, ça devrait quand même être au moins légèrement courbe non ?

Citer
J'ai le souhait, bien profond que, quel qu'ait pu être le dessein de Geoffroy ce soir-là,
alors dans ma tête son souhait du coup c'était de faire le plus haut des sauts par dessus le feu (le feu des étoiles?) pour la fête de la Saint Jean, mais comme tu ne le dis pas clairement, je ne sais pas si c'est bien ce que tu veux sous entendre ou si c'est moi qui m'emballe  :D

et donc hop, tout lu !
C'était très cool ! J'adore l'ambiance, le ton parfaitement maîtrisé. C'était intrigant et surprenant ! Poétique aussi, cette fin dans les étoiles. Ça me donne aussi envie de faire des blagues pourries sur "ton perso était un peu dans la Lune non ?"  :mrgreen: et je m'en excuse  :D :D
bref j'ai beaucoup aimé  :coeur:, et je n'ai essentiellement à dire que les chipotages du relevé ci dessus !

merci pour ce texte !

Milla

Hors ligne frenchwine

  • Calliopéen
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Re : 11 - La nuit de la Saint-Jean
« Réponse #9 le: 04 septembre 2021 à 05:14:39 »
Je me dois de dire en premier ^^ j'ai attendu avant de lire le texte, je n'aime pas la longueur quand je lis sur écran, mais j'avoue que je n'ai pas été déçu.
Le ton m'a enchanté, je suppose que les tournures, peut-être qu'en latin ^^ reflètent bien l'écriture d'une époque.
Je n'ai rien à dire de plus, je voulais en dire du mal ^^ j'ai des aprioris de lecture ^^ , mais tant pis, je n'ai pas envi.

Hors ligne gage

  • Calame Supersonique
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  • Homme incertain.
Re : 11 - La nuit de la Saint-Jean
« Réponse #10 le: 04 septembre 2021 à 16:31:16 »
Milla :

merci beaucoup pour ton commentaire émaillé de compliments. Merci aussi énormément pour ce travail ardu de chasse aux coquilles, approximations, répétitions, et aberrations.
J'ai tenu compte de moult de tes remarques,  plus inspirées les unes que les autres par le bon sens. Tu es une liseuse hors pair.
Je suis heureux et flatté que tu aies apprécié mon aventure du premier astronaute de tous les temps. Je l'imagine facilement agrippé là-haut à une étoile, par une main. Il ne sait pas trop comment redescendre, il faudra envisager une suite.  ;D
Pour ce qui est de l'effet catapulte, bah laissons la licence à l'écrivain d'imaginer que Geoffroy a inventé une machine différente...  8)
Merci encore.

frenchwine :

Quelque chose dans ton commentaire me fait songer que je l'ai échappé belle. J'ai senti le souffle du boulet de canon... mais non.
Merci beaucoup, donc. Je suis éminemment flatté d'avoir suscité ton intérêt.
Au plaisir, donc, de te plaire encore.

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Re : 11 - La nuit de la Saint-Jean
« Réponse #11 le: 04 septembre 2021 à 18:51:08 »
Je double poste pour la bonne cause.

Je tiens à m'excuser, Deb 54.
J'ai tant voulu rapidement procéder aux corrections proposées par Milla, que j'en ai oublié de te répondre. Je suis fort honteux.

Merci beaucoup à toi. Ton commentaire est bref, mais non dénué d'enthousiasme. Je suis ravi que mon texte t'ait plu !

Merci pour ce "wow" qui me va droit au coeur !
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Re : 11 - La nuit de la Saint-Jean
« Réponse #12 le: 05 septembre 2021 à 23:41:34 »
Bonsoir Mout ! :)

Aaaarrrgghhh je viens de supprimer tout mon commentaire :'(

Bon, en réalité j'y disais beaucoup de choses pas bien importantes... Il manque parfois une virgule ici où là, par exemple :
Citer
Au cours des jours qui suivirent je pus constater un réel changement à l'ombre des murailles.
Il faudrait une virgule après "suivirent". J'avais une remarque similaire à un autre endroit, mais je ne sais plus où.

Pour l'introduction, il y avait deux phrases assez similaires qui se suivaient :
Citer
Le temps est passé, et je tiens à coucher ces lignes à présent, sans pouvoir augurer un seul instant de qui les lira, mais peu importe. Le temps presse, car bientôt je ne verrai plus assez, mes mains roides ne me répondront plus et ma mémoire me fera défaut, c'est ainsi.
Elles commencent toutes les deux par "le temps", comprennent deux virgules et finissent par quelques mots qui veulent dire en gros "mais tant pis". J'avais donc proposé de mettre un point avant "peu importe" et de supprimer "c'est ainsi".

Par ailleurs, je trouvais que la phrase suivante, qui faisait office de transition entre l'introduction et le reste du récit, était lourde et n'avait pas beaucoup d'intérêt, et que tu gagnerais donc à la supprimer...

Citer
C'est comme cela que je l'avais rencontré de temps à autre,
J'avais aussi trouvé ce bout de phrase un peu lourd et inutile, vu que tu viens de dire que le narrateur le connaissait et d'enchaîner avec l'explication.

Citer
Ce fameux matin d'automne, je m'étais hâté vers la chapelle dès le jour levé parce qu'il avait fort venté pendant la nuit et que je craignais des dégâts au niveau de sa toiture.

Grimpant les degrés gagnés par les liserons, je tombai nez à nez avec lui qui s'apprêtait à quitter les lieux, les bras chargés de divers outils. Nous fûmes aussi surpris l'un que l'autre, mais nous reconnûmes sur-le-champ. Après quelques instants de gêne réciproque, il dévala l'escalier et moi je gagnai la chapelle.
Je trouve bizarre de mettre ça après avoir révélé son identité.

Citer
Nous fêtions Jean le Baptiste et notre monastère était parcouru par une excitation bien peu canonique, que notre père prieur dans sa grande bienveillance tolérait, ne doutant pas de son caractère exceptionnel et éphémère. Excitation non dénuée d'une grande ferveur,
Si c'est bien d'une ferveur religieuse que tu parles, il y a une contradiction avec l'"excitation bien peu canonique".

De manière générale, j'ai plutôt bien aimé ton texte, je l'ai trouvé assez sympa à lire, c'est plutôt bien écrit et ça laisse songeur. Tu parviens à nous laisser dans le suspense jusqu'au bout, même si on se doute bien de quelque chose dans ce style-là. Je regrette peut-être juste un peu de n'avoir pas eu plus de détails sur l'objet lui-même au fur et à mesure de sa construction, ça reste assez vague et je trouve que ça aurait pu être rigolo d'avoir une forme en tête. Par ailleurs, tes personnages sont assez plats, assez caricaturaux, ce qui fait qu'on s'attache peu à eux et qu'on regarde simplement ce qui leur arrive avec une curiosité détachée.

Merci pour ce texte, à plus ! ;D
« Modifié: 06 septembre 2021 à 12:06:01 par Ocubrea »
"Il est plus facile de jouer au mikado avec des spaghettis crus qu'avec des spaghettis cuits.” - Philippe Geluck.

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Re : 11 - La nuit de la Saint-Jean
« Réponse #13 le: 06 septembre 2021 à 10:25:49 »
Salut Méridional et Officiel Unificateur Trompesque.

Citer
Nous fûmes aussi surpris l'un que l'autre, mais nous reconnûmes sur-le-champ.
Il manque un "nous" non ?

J'ai aussi pensé au nom de la rose (même si je n'ai ni lu le livre, ni vu le film  :huhu: ) !
J'ai pris du plaisir à lire le texte, c'est bien écrit, le vocabulaire est précis, tout coule bien. Mais je dois dire qu'il m'a ptet manqué un petit truc pour accrocher complètement, un peu d'humour, un peu plus de conséquence à l'histoire, je sais pas exactement, enfin quelque chose pour aller au delà de l'anecdote. La conclusion est pas mal dans ce sens, mais je la trouve encore un peu parachutée, peut-être qu'il faudrait l'étoffer un peu ?
Je suis assez d'accord avec Ocubrea aussi.

Merci pour ce texte :)
aucun : les artichauts n'ont aucun rapport avec le Père Noël. Ce ne sont pas des cadeaux et on ne peut pas faire de Père Noël en artichaut.

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Re : 11 - La nuit de la Saint-Jean
« Réponse #14 le: 08 septembre 2021 à 22:23:27 »
Salut Mout,

Détail :

Citer
Au cours des jours qui suivirent je pus constater un réel changement à l'ombre des murailles. Quelqu'un avait ménagé une vaste aire lisse et nette et avait commencé à y apporter des poutres noircies qui provenaient vraisemblablement du château et des dépendances en ruine qui ceignaient les deux niveaux de terrasses. Les madriers s’amoncelèrent les jours suivants, rangés par taille, bien proprement, tout autour d'une surface assez conséquente laissée libre.
je me demande : pourquoi ne voit-il pas ce quelqu'un ? S'interroge-t-il de la bizarrerie de ne pas voir le type déplacer des poutres ?

Citer
Bien que je passasse chaque après-midi un moment non négligeable aux abords de la haute-cour, oncques ne vis personne en contrebas s'affairer à ce modeste chantier naissant. L'ombre du donjon s'allongeait quand je traversais l'esplanade, escorté par les poules et les oies, mais je ne rencontrais jamais l'auteur de ces curieux préparatifs.
et donc, il en pense quoi ? je m'étonne qu'il ne s'étonne ^^

Citer
je tombai nez à nez avec lui qui s'apprêtait à quitter les lieux, les bras chargés de divers outils.
avec celui ?

Citer
Je fut dispensé de mes soins à la chapelle vénérable
fus

Voilà un texte ciselé avec amour, bravo ! Bien ficelé aussi, la structure me plait. Un bel ouvrage, donc, j'ai lu avec plaisir. La chute vers les étoiles est inattendue et poétique, ça m'a plu aussi. Quelques mots sur la forme de la construction, quand le narrateur la voit, quand les villageois la devine, dans les lumières dansantes des flammes, ça m'aurait bien plu. Mais ça fonctionne très bien comme ça. Un peu d'attirance, à peine évoquée, refoulée, entre les deux personnages, lors de leurs entrevues, ça pourrait apporter aussi une touche d'émotion supplémentaire. Juste quelques mots... ou pas, c'est ton texte !
Un grand merci pour cette belle lecture,

A+
Rémi
Le paysage de mes jours semble se composer, comme les régions de montagne, de matériaux divers entassés pêle-mêle. J'y rencontre ma nature, déjà composite, formée en parties égales d'instinct et de culture. Çà et là, affleurent les granits de l'inévitable ; partout les éboulements du hasard. M.Your.

 


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