Je pense que tout est une question de proportion. Si ton histoire se passe dans un monde réel et banal, il n'y a pas forcément besoin de beaucoup pour qu'un évènement devienne un rebondissement. En revanche si c'est dans un monde de fantasy, on va s'attendre à de l'épique et le quotidien ne nous intéresse pas. Après, est-ce que ça plait, ça, c'est une autre question. Personnellement, j'ai été marquée par une fanfiction de Harry Potter de plus de un million de mots où au final, il ne se passait pas grand chose. Mais l'auteur avait su rendre le quotidien intéressant en trouvant des mini- objectifs qui renouvellent l'intérêt.
Je vais prendre quelques exemples personnels. Dans mon premier roman, une grosse partie du livre est concentré sur la restructuration psychologique d'une gamine complètement traumatisée. Les objectifs du personnage qui veille sur elle et à travers qui se déroule l'histoire sont hyper basiques: arriver à ce qu'elle regarde les gens en face, puis plus tard ) ce qu'elle réponde oui ou non en hochant de la tête, puis à ce qu'elle prononce son premier mot, etc.... en soit, c'est rien. Mais pour l'entant en question, c'est une montagne .
Tu parles de saga familiale, alors ça me fait penser à un autre roman fleuve que je voudrais écrire, qui raconte la vie d'un personnage dans un pays imaginaire sans fantasy. Ce sera une utopie sociétale. Du coup, l'intérêt du livre sera ( à mes yeux en tout cas) de comprendre comment fonctionne le pays, d'apprendre son histoire, sa culture, ses moeurs, ses enjeux et ses défis à travers le personnage qui grandit et qui tente de trouver sa place dans cette société, ce qui implique très peu de sensationnel.
Maintenant, je pense que ce genre de récits a un public plus réduit, car c'est en total opposition avec le style très en vogue du pollar ou du thriller, des séries et du cinéma grand publics qui doivent être spectaculaires. C'est donc quelque part un peu à contre-courant.
Et puis, un style un peu faible ne pardonne pas avec ce genre car il ne peut pas être compensé par l'histoire. Du coup, je pense que c'est encoreplus difficile à écrire.