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12 mai 2024 à 00:21:54
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Le Monde de L'Écriture » Coin écriture » Textes courts (Modérateur: Claudius) » Première nouvelle Terminus, tout le monde descend

Auteur Sujet: Première nouvelle Terminus, tout le monde descend  (Lu 270 fois)

Hors ligne Mythesilenne

  • Tabellion
  • Messages: 57
Première nouvelle Terminus, tout le monde descend
« le: 27 avril 2024 à 12:23:16 »
Bonjour à tous!

Je suis du genre à faire des romans fleuves. Alors j'ai voulu me sortir de ma zone de confort et écrire une nouvelle. Tous vos avis et conseils seront les bienvenus!

Lyon, terminus, tout le monde descend

J’ai 18 ans, et je chante. Je chante depuis que je suis bambin: à l’école, dans la rue, à la maison à tue-tête quand je suis toute seule, par-dessus le CD tonitruant de Mireille de Gounod. Je connais tout le premier acte de Carmen par cœur, j’ai le temps d’astiquer la maison à fond en chantant Émilie Jolie du début jusqu’à la fin. Je chante pour moi, je chante pour les autres, je chante en chœur, je chante en soliste pour des chœurs. Mais c’est juste un hobby un peu plus bruyant que la moyenne. 
Jusqu’à ce jour,  jusqu’à ces mots de ma prof: 
“Tu devrais envisager d’en faire  carrière.”
Depuis trois ans, je rame pour devenir pianiste. A chaque fois que je dois passer un concours ou un examen, j’ai l’impression de monter sur l’échafaud, je tremble comme une feuille au point que je dois lutter pour faire bouger mes doigts. Et puis, disons-le, je ne suis pas douée. Alors que la scène en chant, j’adore ça; je n’ai jamais le trac, je m’éclate ! Peut-être que je suis douée?
C’est la lumineuse évidence!

Paris. J’ai 19 ans. Je réussis le premier tour du concours d’entrée du Conservatoire National, mais pas le second. 
“ Vous êtes jeunes vous avez le temps”.
OK! Je bosse et je reviens l’an prochain! J’ai le temps. Le chant, c’est pas comme les autres instruments. A mon âge, beaucoup commencent tout juste. 

Paris. J’ai 20 ans.
Rebelote: reçue au premier tour du concours d’entrée du Conservatoire National, mais pas au second. 
“ Revenez quand votre technique sera faite.”
Euh…. Vous êtes pas censé me l’enseigner, la technique?
J’ai entendu dire qu’on vient à Paris pour le papelard et le réseau, pas forcément pour la pédagogie. Cette petite phrase explique beaucoup de choses. Merci, mais j’ai besoin qu’on me l’enseigne, la technique, alors je vais aller voir ailleurs. 

Londres. J’ai toujours 20 ans. Je suis envoûtée par la ville, je suis subjuguée par les bâtiments de la Royal Academy, je suis abasourdie devant l’amabilité du jury et de l’accompagnateur. ( Vous avez déjà eu un jury qui vous demande si tout va bien, si vous n’êtes pas trop stressée et si vous voulez un verre d’eau? Ben moi, c’est et cela restera une première!) Je suis contente de moi, le jury me sourit, j’y crois.
Un peu trop. Plus de 150 candidats, 3 reçus, le ratio habituel…. Mais je suis neuvième sur liste d’attente. Pas mal! Je suis boostée. Je veux aller étudier là-bas. Nan mais, vous avez-vu les têtes d’affiches qu’on a comme professeurs là-bas? Kiri Te Kanawa, Felicity Lott…. Des noms que j'admire en CD depuis des années ! Hors de question que j’en reste là! Je retente l’an prochain. 

Jusqu’au couperet. Les frais de scolarité pour les 6 années de Bachelor et Master ont doublé. De 40 000 euros on est passé à plus de 80 000. Et ça peut encore augmenter pendant la scolarité. Aucune bourse et mes parents ne suivent plus. Adieu Kiri te Kanawa et Felicity Lott, les locaux magnifiques, les concerts prestigieux, les promenades dans Regent’s Park après les cours, la ville trépidente et cosmopolite. 
Je passe la soirée à pleurer. 
Fin du rêve londonien.

Dans ma famille, on rebondit vite. On est capable de prendre des décisions radicales en quelques jours. Une semaine après la nouvelle, j’arrive à mon auto école. Je pars pour l'Allemagne dans deux mois.
“ J’ai besoin d’avoir mon permis dans un mois et demi.”
Il va falloir passer la cinquième alors…
Je ne voulais pas passer mon permis. Ce sont mes parents qui m’y ont obligé.
Au volant, j’ai l’impression d’avoir une arme à la main. Sans doute une conséquence d’un accident que ma mère a vécu. Je n’étais pas là, mais quelqu’un est mort. 
Bref, autant dire que je faisais traîner l’affaire depuis des mois. Changement de rythme. J'enchaîne les heures, serre les dents et passe mon permis. Il me servira pendant 6 mois sur les huit voies allemandes et ne resservira plus jamais par la suite.

Schwäbich Hall. Mon bagage d’allemand se résume à “Hallo, ich heisse Sophie” et “Do you speak English?” Le English qui n’est pas fameux non plus, d’ailleurs…
 Ma famille est super cool, je n’ai pas grand chose à faire hormis garder un œil sur la gamine la plus facile à vivre que je connaisse. Le job de rêve! J’apprends l’allemand plus vite en quelques mois qu’en 5 ans à l’école, à raison de 12 heures de cours par semaine dans la Volkshochschule.
Mais ce tableau idyllique a un petit défaut. Tout petit. Je commence à prendre des cours de chant avec la prof locale. Sauf qu’en quatre cours, elle me démolie. Elle me demande l’exact opposé de tout ce que j’ai appris jusque là. Je n’arrive plus à chanter. Je ne sais plus comment respirer, je commence même à chanter faux, une première.
Au bout d’un mois, en larmes, j’annonce au téléphone à ma mère que j’arrête. Tant pis, je préparai les concours toute seule. Ça vaudra toujours mieux qu’avec cette illuminée. 

Stuttgart. Premier concours à la Hochschule de Stuttgart. Un marathon de 5 épreuves: chant, théorie musicale, piano …. Ici, on reçoit un score final: 127/160 un drôle de barème, mais qui a le mérite d’être objectif et de montrer les points faibles : j’ai obtenu une bonne note en chant, en revanche la théorie musicale en allemand, il va falloir bosser. 

Kelkheim. Après six mois dans ma première famille, je dois partir dans une autre famille où je suis tout aussi bien accueillie, par les parents du moins. La fille de la maison en pleine crise d’ado n’est pas des plus tendres, mais j’ai assez peu à m’occuper d’elle. Hormis l’emmener le matin dans son école à 40 minutes de la maison et un peu de ménage, j’ai une liberté royale ici aussi. 
Je dois juste conduire un peu trop à mon goût. A chaque fois que je prends le volant, j’ai l’estomac noué.  Et l’embrayage de ma petite Toyota n’est pas des plus jeunes. Pour ne rien arranger, il neige cet hiver-là, et pas qu’un peu. Ça grimpe dans le coin, ça monte et ça descend d'une rue à une autre et je me fais quelques frayeurs sur la chaussée glissante.
Je pars en quête d’un prof de chant. Je les essaie tous dans les environs. Je m’aventure sur des chemins que je ne connais pas, en pleine nuit, sous la neige ou des averses torrentielles, avec un GPS qui me fait parfois des blagues en allemand. “Au rond-point, prenez la première sortie, deuxième sortie.” La sortie neuf-trois-quart, ça n’existe pas.
Je finis par trouver une prof qui me convient. Techniquement je sens bien qu’elle ne m’apporte pas grand chose, mais au moins j’améliore ma diction allemande…. Et elle,  a le mérite de ne pas me détruire en quelques cours!

Schwäbisch Hall. Juste pour quelques heures, 10h de transports aller-retour pour deux heures d’examen. Mais ça y est, j’ai mon B2 d’allemand, nécessaire pour présenter la majorité des concours! 

Stuttgart. J’ai 21 ans. Deuxième tentative. 143/160. Nette progression, mais ce n'est pas encore assez. Ils n’ont pris que quatre personnes. Être bon ne suffit pas. Il faut être dans les meilleurs. Et je ne suis pas la meilleure. 

Mannheim. Premier tour réussi, pas le second. Dommage, c’est une jolie ville, je me serais bien vue étudier là-bas. 

Freiboug-im Breisgau. Le jury rit pendant mon passage. J’essaie de me convaincre que ce n’est pas mon interprétation du Freischütz dont ils se moquent. Je cherche à être convaincante et théâtrale, je me dis que personne n’a ri jusque là.
Je ne passe même pas le premier tour. 

Frankfurt

Nürnberg

München

Hamburg

Hanover

Leipzig.

De tous ces concours, je ne me souviens que des dossiers à remplir, d’un flou de tables longues qui vous observent (ou pas). Ça chuchote, ça gribouille, ça vous fixe, le visage dans les mains, les coudes affalés sur la table. Des couloirs et des salles d’auditions qui se ressemblent tous. Les voyages en train interminables, la chambre d’hôtel basique, les nuits d’insomnies.
A chaque fois, le même espoir, à chaque fois la même énergie. A chaque fois la même déception.

Berlin. Depuis deux mois, une fois par semaine, je me rends dans la capitale. Une demi-heure de voiture jusqu’à Frankfurt depuis chez ma famille d’accueil, puis 6 heures de transports. Rebelote au retour. Le tout en une journée, toutes les semaines. Si je fais tout ça, c’est pour travailler avec une prof de la Hochschule de Berlin. J’ai l’impression d’avancer avec elle. Vraiment. Je veux me donner toutes mes chances. Berlin.... comme Londres ou Paris, c’est la carrière assurée. Alors tant pis pour mon compte en banque vide et les trajets interminables. 

Voilà, on y est. Un jour de janvier, par moins dix degrés. Un an et demi depuis mon arrivée sur le sol Allemand. Je suis prête pour ce marathon de 7 épreuves sur 3 jours.  J’ai tout préparé d’arrache-pied: épreuve de chant, récitation de texte (en allemand), théorie musicale, piano, déchiffrage. Et puis la prof a vu ma progression, je suis pleine d’espoir. 
Premier jour de concours. 10h du matin. Je suis la toute première candidate à passer! Je vois ça plutôt comme un bon signe, le jury sera frais et n’aura pas encore les oreilles saturées. 
 Je chante mes deux pièces. Je ressors. Je remercie le pianiste, je rassemble mes affaires dans le couloir et là, on m’appelle. Je suis interloquée. C’est une première! Peut-être qu'on va me demander de chanter autre chose?
Mais non, le jury m'invite à m'approcher; je me tiens debout devant eux sans trop comprendre. Le directeur du jury prend la parole. “Mademoiselle, vous être très musicienne, vous avez une très jolie voix, mais on a la même chose plus jeune.”
Voilà. Il est 10h15. Et c’est déjà fini. Je ne passerai aucune des autres épreuves. Adieu les épreuves de piano et de déchiffrage où je savais obtenir la note maximum. On ne me laissera pas montrer mes autres compétences.  J’ai 21 ans pour encore trois semaines. Pourtant je suis trop vieille. La limite d’âge est à 23 ans, mais en fait… non, ça c’est sur le papier. Mais personne n’a été là pour me le dire. Je ne regarde même pas la prof que je suis allée voir en traversant tout le pays toutes les semaines. Je ne vois que l’homme qui a prononcé ma sentence. Et toute mon énergie est concentrée à ne pas m’effondrer devant le jury. Non, ça, c’est juste derrière la porte de la salle. J’explose en sanglots. Je cours vers les toilettes, m’enferme dans une cabine et verse toute ma déception et ma rage. 
J’appelle ma mère entre mes larmes et mes explications furieuses. Je beugle ma colère dans les toilettes, on doit m’entendre depuis le couloir. Je m’en fous,ils ne parlent pas français de toute manière.
Je retire ma robe d’audition. Je la fourre en vrac dans mon sac. Sans un regard pour qui que ce soit, je quitte le bâtiment .
Retour à l’hôtel.  Je pourrais rester à profiter de la ville pendant trois jours: ma chambre est payée, mon billet de train est réservé. Mais je ne peux pas. Je hais cette ville. Je ne peux pas la voir sans apercevoir griffonné sur les murs “On a la même chose plus jeune.”
Fin du rêve allemand.

Lyon. J’ai 22 ans. J'ai le trac. J’ai l’impression que ma vie se joue dans les quelques minutes qui vont suivre. Je devrais être confiante. J’ai bossé pendant des mois avec la prof chez qui je voudrais rentrer dans ce Conservatoire. Elle est contente de mes progrès. Je sens qu’elle m’aime bien. Tout va bien se passer. “On a la même chose plus jeune.”
C’est mon tour. Je rentre sur la petite scène étroite. Les tentures aux murs m’étouffent. La salle est sombre. J’ai l’impression d’être enfermée dans une boîte de rideaux et de moquette qui va emprisonner mon son. Ma vision est si floue que je ne parviens pas à distinguer les visages du jury, je serais même incapable de dire combien ils sont. 
Je pose ma main sur le piano pour me stabiliser. Elle tremble. Je sens mes jambes flageoler si fort que c’est un effort de volonté de rester debout. “On a la même chose plus jeune.”
Le piano commence. Mon diaphragme est complètement noué. J’ouvre la bouche. Rien ne sort. Le piano s’arrête, puis reprend. J’ouvre à nouveau la bouche. Je force l’air à quitter mes poumons. Une ligne ridicule et grelottante franchit mes lèvres. Mes yeux se remplissent d’eau, ma voix se bloque quelque part dans mon larynx. “On a la même chose plus jeune.”
Je me tais. Silence. 
“On a la même chose plus jeune.”
Je quitte la scène malgré les appels du jury
“On a la même chose plus jeune.”
J’ai honte. Je pleure. Je veux rentrer à la maison.
“On a la même chose plus jeune.”

 Fin du rêve.
« Modifié: 28 avril 2024 à 16:52:05 par Mythesilenne »

Hors ligne jonathan

  • Calame Supersonique
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  • Rasta désabusé Calamité Supercaustique
Re : Première nouvelle Terminus, tout le monde descend
« Réponse #1 le: 27 avril 2024 à 17:20:10 »
Bonjour. Bon, alors, je vais prononcer la phrase déconseillée voire honnie par les puristes de la plume parfaite : "Très joli texte, j'ai bien aimé". J'ai vécu au fil des mots tes espérances, tes désillusions. L'artiste qui bourgeonnait en toi n'a pas réussi à éclore malgré tous tes efforts. La faute à pas de chance et non pas par manque de qualités. C'est tout ce que j'ai à dire sur la qualité de ce texte.
« Modifié: 27 avril 2024 à 17:21:45 par jonathan »
Sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur... [Pierre Augustin Caron de Beaumarchais]
Le silence est l'expression la plus parfaite du mépris... [G.B. Shaw]
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Blog : http://keulchprod.eklablog.fr/

Hors ligne Mythesilenne

  • Tabellion
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Re : Première nouvelle Terminus, tout le monde descend
« Réponse #2 le: 27 avril 2024 à 19:16:06 »
Merci, c'est gentil! ça fait toujours plaisir même si ça n'aide pas à s'améliorer!


Alors je te rassure, ce texte n'est pas entièrement autobiographique. J'ai modifié la fin pour l'effet. Je fais bien du chant et de la musique mon métier, juste pas comme je l'aurais imaginé à l'époque, mais je ne regrette absolument rien!

Hors ligne jonathan

  • Calame Supersonique
  • Messages: 1 617
  • Rasta désabusé Calamité Supercaustique
Re : Première nouvelle Terminus, tout le monde descend
« Réponse #3 le: 27 avril 2024 à 21:02:01 »
Citer
Merci, c'est gentil! ça fait toujours plaisir même si ça n'aide pas à s'améliorer!
Désolé je n'ai pas la fibre pédagogique ni je ne suis pas un ayatollah de la pensée unique, donc pas le chantre de la mienne. Tu as ton style et certains vont y coller leur grain de sel. À quel titre ? D'accord sur la forme, l'orthographe, le vocabulaire, les redites, les anachronismes mais le style est propre à l'auteur/trice donc personne n'a ici les capacités nécessaires pour s'ériger en correcteur à moins d'être un descendant de Voltaire ou de Balzac. Perso, pas moi !  :D
« Modifié: 27 avril 2024 à 21:03:40 par jonathan »
Sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur... [Pierre Augustin Caron de Beaumarchais]
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Hors ligne Mythesilenne

  • Tabellion
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Re : Première nouvelle Terminus, tout le monde descend
« Réponse #4 le: 27 avril 2024 à 22:54:25 »
Ce n'était pas un reproche!  :D


Je pense que le style, ça s'acquière, ça  se travaille, ça murit. On le cherche, il n'arrive pas d'un coup, et il évolue.
Lorsque je reprends les textes que j'écrivais il y a dix ans, je peux clairement dire que j'ai progressé. Je pense m'être en grande partie débarrassée des lourdeurs, des maladresses, des clichés des débutants. Mais il peut en rester encore. Et un oeil plus aguerri peut m'aider à les repérer. Des remarques peuvent aider à franchir encore une nouvelle étape. Les progrès que j'ai fait, c'est grâce à des remarques et des critiques constructives, parce que je lis en me demandant pourquoi j'aime un style, quels sont les outils que l'auteur emploie. J'ai aussi progressé en faisant de la bêta-lecture. Ce qu'on ne voit pas chez soi, on le remarque souvent chez les autres; en me questionnant sur des textes d'auteurs peu expérimentés, comme moi, j'ai repéré des écueils dans mes propres écrits.

Bref, tout cela pour dire que je pense que des critiques ne sont pas du tout des choses négatives et qu'il est interressant d'en faire et d'en recevoir. Les deux personnes peuvent y gagner. La seule légitimité que j'y vois, c'est qu'on aime les mots, on aime les histoires et on cherche à s'entraider. Je ne pense pas qu'il y ait besoin d'une autre légitimité que celle-là.

On n'est pas obligé d'être d'accord avec tout ce qu'on nous dit. Et même lorsque je ne suis pas d'accord avec un lecteur et que je décide de ne rien modifier, cela m'ammène quand-même à me  questionner, cela est toujours utile, ne serait-ce qu'en mettant à jour des procédés ou des intentions dont je n'étais pas consciente. Je peux alors explorer davantage le procédé en question ou affiner mon intention.
Je ne considère pas avoir trouvé mon style. Et ce texte est assez différent de ce que j'écris d'ordinaire. Du coup, je trouve intéressant de savoir comment les lecteurs le reçoivent.

Mais tout ça ne veut pas non plus dire qu'en tant que lecteur on DOIT faire des remarques. Si rien ne nous vient à l'esprit et qu'on s'est juste laissé porté par l'histoire, tant mieux! Au final, c'est ce qu'on recherche! Alors merci pour ton commentaire qui me dit que j'ai fait passé mon idée dans ce texte!  ;D

Hors ligne Basic

  • Modo
  • Palimpseste Astral
  • Messages: 2 827
Re : Première nouvelle Terminus, tout le monde descend
« Réponse #5 le: 28 avril 2024 à 08:17:48 »
Bonjour,

voilà donc quelqu'un de tenace. Après toutes ces épreuves, on se dit quel dommage qu'elle lâche sur cette remarque de m...
Est-ce du vécu ?
On suit très bien cette narratrice dans son acharnement.
Les phrases liminaire des étapes : j'ai 18 ans... j'ai 20 ans... m'ont paru bizarre et bien sûr la chute m'a éclairé. Mais du coup on s'interroge sur cette narratrice, sur l'âge qu'elle peut avoir au moment où elle écrit, sur sa prise de distance par rapport aux événements... Les petits récits ont à peu prés le même poids, la même précision... On se demande si parfois cette narratrice plus agè ne surgit pas à l'improviste par exe ici : "’j'ai le temps d’astiquer la maison à fond en chantant Émilie Jolie du début jusqu’à la fin. Je chante pour moi, je chante pour les autres, je chante en chœur, je chante en soliste pour des chœurs. Mais c’est juste un hobby un peu plus bruyant que la moyenne. "  Trop bien cette ado qui astique la maison en entier... les parents doivent être assez content. Où est ce une sorte de lapsus de la narratrice plus agée.
Mais en gros que des remarques de bricoles.
Je suis bien d'accord avec toi sur les commentaires.
On n'est plus très nombreux à poster des commentaires un peu détaillés, Jonathan, donc on peut assez vite comprendre de qui tu parles. Ne t'inquiète plus, bientôt, il n'y en aura plus, il n'y aura peut-être que des " J'ai pas aimé " ou des "trop bien"... Je ne pense pas être un ayatollah ni le roi de la pédagogie, parce que je n'ai rien à apprendre à personne, juste faire part de ce que j'ai ressenti sur un texte un peu plus en détails. Si il n'y a pas de problème à légitimer les personnes qui lisent sans expliciter leur appréciation, il ne devrait pas y en avoir non plus à accepter ceux qui font des critiques un peu plus construites ( bien entendu c'est toujours à l'auteur de le préciser, mais en aucun cas une règle à établir sur le forum, au contraire je crois que c'est écrit dans la charte).
Donc, un peu plus en détails, quelques remarques sur ton texte Mythesilenne ( avec des couleurs et des parenthèses et sous spoiler pour ne pas froisser les âmes sensibles). dans le cadre de l'entraide et du travail du texte. Bien entendu, tu peux ne pas prendre en compte ces remarques et surtout en discuter.

Désolé, vous n'êtes pas autorisé à afficher le contenu du spoiler.


B
« Modifié: 28 avril 2024 à 10:38:54 par Basic »
Tout a déjà été raconté, alors recommençons.

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Hors ligne Melomane

  • Aède
  • Messages: 152
Re : Première nouvelle Terminus, tout le monde descend
« Réponse #6 le: 28 avril 2024 à 10:25:40 »
Moi qui apprécie les textes courts très concentrés, j'ai lu ton texte d'une traite. J'ai échoué avec toi dans tous ces pays, j'ai adoré ta détermination! Insensée mais merveilleuse de vie et d'espérances! Durant ces tribulations tu as vécu intensément.
La fraicheur de ton texte a injecté de l'oxygène dans mes méninges!
Merci beaucoup et continue surtout avec cette foi indomptable! bises

mercurielle

  • Invité
Re : Première nouvelle Terminus, tout le monde descend
« Réponse #7 le: 28 avril 2024 à 13:16:05 »
Hallo !

C'est vif, jeune, allègre (phrases courtes) et optimiste (la fin est plaquée sur une aventure enthousiaste). Le découpage temporel est bien fait. On ne s'ennuie pas.

Désolé, vous n'êtes pas autorisé à afficher le contenu du spoiler.

Hors ligne True Duc

  • Calliopéen
  • Messages: 466
Re : Première nouvelle Terminus, tout le monde descend
« Réponse #8 le: 28 avril 2024 à 13:24:42 »
Bonjour Mythesilenne,

Tu veux une critique constructive. La mienne sera légère. Il n'est jamais aisé de critiquer les textes à portée autobiographique (et/ou philosophique). Mais, voilà on ressenti après une lecture.

Ecriture fluide donc rien à dire sur la forme. Aucune faute, aucune cohérence ne m'a sauté aux yeux non plus.

Par contre, pour le fond, je m'interroge sur le "maillage littéraire". C'est une confession linéaire. Mais cela n'a pas titillé mon esprit de lecteur. J'ai lu énormément de roman estampillé "autofiction" et j'aime y retrouver ce genre ici. Mais là, le déroulé historique de la narratrice m'a paru faible en narration, trop en surface, une sorte de nomenclature qui se conclue par "la fin du rêve". J'aurais aimé rentrer dans plus profondément dans le récit, vibrer dans un schéma narratif plus abouti.

Mais bon, ce genre d'écrit fait du bien, est essentiel.

Voilà, mon ressenti. En tout cas, merci pour la lecture (car c'est propre)
« Tu veux t'asseoir sur le trône ? Faudra t'asseoir sur mes genoux.»(Elie Yaffa)

Hors ligne Mythesilenne

  • Tabellion
  • Messages: 57
Re : Première nouvelle Terminus, tout le monde descend
« Réponse #9 le: 28 avril 2024 à 15:58:18 »
Merci à tous pour vos retours!

Basic


Citer
( On se dit c’est étrange que la narratrice démarre par parler du chant qui la fascine, qu’elle exerce dans sa salle de bain alors qu’elle travaille le piano à fond comme si il y avait inversion dans les activités… Le narrateur parle d’une prof, alors la qualité de la prof est peut être importante ici, une différence entre prof de philo, de piano ou de chant)

Alors, il se trouve que c'est réellement ce qui s'est passé. De mes 15 à 18 ans, j'ai bossé en donnant la priorité au chant, jusqu'à ce que cette prof me dise que je devrais essayer de présenter Paris et d'en faire carrière. Jusque là, ça avait juste été un à côté, je n'avais jamais pensé en faire mon métier. A partir de ce moment-là, il y a réellement eu une inversion des activités.

Le paperlard ( et non pas paplar  ><) j'entends ça ici comme diplôme. ça fait sens? Dans le milieu on dit souvent qu'on va dans certaines écoles " pour le papier"

Citer
( Après, à 40 000 euros l’année, ils peuvent être aimable, j’imagine qu’on paie des trucs pour passer le concours – c’était la minute anticapitaliste et puis la narratrice le demande)
Alors en fait c'est pour 6 ans: 4 de bachelors plus 2 de Master. J'ai pas voulu rentrer dans les détails  parce qu'en soit l'administration, en s'en fiche, c'est pas intéressant, mais il va peut-être falloir que je trouve un moyen de glisser cette information.

Citer
(On se demande si ce passage sur l’auto école à une quelconque utilité dans le récit. Et… je n’ai pas la réponse)
Je me suis posée la question. J'ai décidé de le mettre parce que je pensais que c'était une autre preuve de motivation et de " sacrifice". Je déteste conduire, mais pour accomplir mon rêve, je me suis forcée à passer par-dessus cette réticence.

Merci pour les fautes!

Tu as raison, j'ai repéré deux trois endroits où je me suis laisser aller à une confusion entre moi qui écrit cette histoire maintenant avec du recul, et le déroulé pas à pas de l'histoire au présent. En revanche, non je faisais bien le ménage en chantant Emilie Jolie! :D J'exagère pour l'effet en disant que j'astiquais à fond, mais mes tâches ménagères d'ado me laissait quand même le temps de tout chanter d'un bout à l'autre!  :mrgreen:

Et pour répondre à ta première question, c'est du vécu avec quelques arrangements dans la chronologie pour les besoins de l'histoire. Berlin, c'est 100% vrai. Lyon, partiellement. Je n'ai pas quitté la scène, mais j'ai été terrassée par le stress pour la première fois en chantant et j'ai fait ma plus pitoyable prestation de toute ma vie. Il m'a fallut du temps pour me reconstruire et j'ai abandonné la  scène. Mais pas le chant. J'ai fini par trouver à Bordeaux la prof qui m'a enfin donné le bagage technique qu'il me manquait. Je ne regrette pas toutes ces expériences. J'ai beaucoup appris sur moi et cela m'a montré que je n'étais pas faite pour ça. La réalité du métier, c'est que même si tu réussis une grande école, pour chaque rôle que tu veux décorcher, tu dois passer une audition. Et je ne plaisante pas en disant que pour un rôle il y a 400 candidats.... J'ai pris conscience que je n'ai pas le mental pour. C'est pas grave. Je suis toujours musicienne, j'ai detemps en temps des occasions de chanter en solo. Et j'adore ce que je fais aujourd'hui.


Merci mercurielle! Faute de frappes mais pas que!  :-[ Je viens de vérifier en revanche, c'est bien im Breisgau.

True Duc, je comprends tout à fait ton commentaire. C'est aussi un peu mon ressenti, j'ai l'impression d'énumérer des évènements. En même temps, je veux aussi faire concis. Je vais essayer d'améliorer ça. Au niveau du schéma narratif je pense avoir obtenu ce que je voulais dans la logique du récit, mais au niveau de la substance, c'est un peu sec, je suis d'accord.
« Modifié: 28 avril 2024 à 16:50:21 par Mythesilenne »

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Re : Première nouvelle Terminus, tout le monde descend
« Réponse #10 le: 28 avril 2024 à 16:37:08 »
Purée, c'est donc quasi du vécu. Chapeau !
B
Tout a déjà été raconté, alors recommençons.

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Re : Première nouvelle Terminus, tout le monde descend
« Réponse #11 le: 06 mai 2024 à 13:39:58 »
Salut !

quelques remarques au fil du texte

Citer
Je chante depuis que je suis bambin:
j'aime bien le mot bambin huhu
par contre, en toute justesse, il faudrait un espace avant les deux points et les points d'exclamation (je chipote)

Citer
Depuis trois ans, je rame pour devenir pianiste.
à la première lecture j'ai eu un doute, de savoir si c'était la conséquence des éloges précédents ou si c'était la situation précédent ces éloges, je mettrai un marqueur logique pour clarifier, du style "alors que" (ou toute autre formulation plus jolie)

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Au volant, j’ai l’impression d’avoir une arme à la main. Sans doute une conséquence d’un accident que ma mère a vécu.
un peu brut, l'explication je trouve, ça fait plus cheveux sur la soupe que révélation percutante (d'autant plus que ça ne reviendra pas par la suite)

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Le English qui n’est pas fameux non plus, d’ailleurs…
pourquoi pas "L'English" ?

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Ma famille est super cool, je n’ai pas grand chose à faire hormis garder un œil sur la gamine la plus facile à vivre que je connaisse. Le job de rêve!
peut-être préciser qu'elle est fille au pair ou quelque chose du genre, ça laisse l'obligation au lecteur de déduire quelque chose qu'il n'a pas forcément grand intérêt à faire

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avec un GPS qui me fait parfois des blagues en allemand. “Au rond-point, prenez la première sortie, deuxième sortie.” La sortie neuf-trois-quart, ça n’existe pas.
j'aime bien ! j'aurais aimé en avoir plus, des moments comme ça

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Et elle,  a le mérite de ne pas me détruire en quelques cours!
"Et elle, elle a" ?

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Mannheim. Premier tour réussi, pas le second. Dommage, c’est une jolie ville, je me serais bien vue étudier là-bas.
on rappelle que la spécialité de Manheim c'est cette horreur  :huhu: : https://fr.wikipedia.org/wiki/Spaghettieis

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“Mademoiselle, vous être très musicienne, vous avez une très jolie voix, mais on a la même chose plus jeune.”
terrible

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La limite d’âge est à 23 ans, mais en fait… non, ça c’est sur le papier. Mais personne n’a été là pour me le dire.
double mais peu opportun je trouve

Bon alors du coup, puisque ça semble assez autofictionnel, je rappelle que je ne vais bien parler que du texte et que ce n'est que mon avis !(sait-on jamais). J'ai pas énormément accroché, j'ai trouvé le récit assez monotone en fait. Jusqu'aux épreuves finales en allemagne, c'est très descriptif, le fond est tout à fait intéressant, mais sur la forme j'ai eu du mal à accrocher. Ça se lit fluidement, mais j'ai ressenti un enchaînement de situations, un bout de vie, plus qu'un texte littéraire. En fait, la fin parle plus, puisque là on est vraiment avec la narratrice, on ressent vraiment sa peine, sa détresse, ça fonctionne mieux je trouve. Alors du coup, ce que je verrai (moi) pour renforcer le texte, c'est un travail sur la situation "sociale" de la narratrice : elle risque beaucoup (ou au moins elle le ressent comme ça) en se lançant là-dedans, elle va quand même de pays en pays, de ville en ville, on ne ressent pas assez combien ça doit être éprouvant, sa possible précarité (sa famille ne semble pas aisée au point de claquer 80k), ou par exemple ce que ça fait aux cordes vocales de bosser autant, par tout temps. Son rapport à la musique aussi, est un peu passé sous le tapis finalement, on a des éloges d'autres artistes, un sentiment de vocation, mais assez peu de rapport intime au chant, ça ça m'aurait emballé. Des choses plus profondes, qui permettent de mieux comprendre les motivations de la narratrices, d'empathiser avec elle, et pourquoi pas d'en tirer un discours plus général sur la professionnalisation artistique (tu dis que "ça n'était pas fait pour toi", ça se questionne ça aussi ! que penser d'un système artistique qui fonctionne exclusivement sur le concours, etc. ?).

Evidemment, je peux essayer de repréciser tout ça, si ça n'est pas clair :) J'espère que mes réflexions te seront utiles !
aucun : les artichauts n'ont aucun rapport avec le Père Noël. Ce ne sont pas des cadeaux et on ne peut pas faire de Père Noël en artichaut.

Hors ligne Joachès

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Re : Première nouvelle Terminus, tout le monde descend
« Réponse #12 le: 06 mai 2024 à 15:44:31 »
Tel que ton texte est écrit j'ai eu l'impression de te voir raconter ton histoire à bout de souffle (comme le film éponyme) et c'est un peu dommages. Je pense qu'il manque du liant entre tes différentes parties. Également quand tu passes d'une ville à l'autre faire ainsi :

"Berlin :

J'ai 21 ans ... " ou "Je pars alors pour Berlin l'année de mes 21 ans ... "

 


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