Toujours le même espace à franchir.
Ânonner lettre à lettre lent pétrissement de la langue se déliant
Cherchant à embraser le vide
Mesurer son oscillation, le va et vient
Sentir le flot dans ses veines, là où s'inventent les histoires
où s'éveillent les mots à nu
tous emplis de sommeil
Je t'explore à tâtons
Tu es là ?
L'empreinte de tes pas suinte sur le sable
je les suis comme une lente prière, celle de l'affamée mendiant un bout de pain
j'ai la folie des anges, la terreur des démons
qui rythment ma danse
Viens suis-moi
N'aies crainte pourtant
ce fabuleux vertige qui ondule
invente son chant d'amour
Le vivant
l'inscription née de la sève des arbres
pourfend la mort, traverse le temps
et épelle ton nom.
Je t'attends.
Je ne connais que les mots simples
ceux de la terre, ceux de l'air glissent sur mes doigts
Cette eau ruisselle entre les pierres
Échappée dont on ne sait quelle source
abreuve la folie du jour.