Le Monde de L'Écriture – Forum d'entraide littéraire

29 mars 2024 à 06:20:32
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Auteur Sujet: Introduction. Le premier jour  (Lu 1145 fois)

Hors ligne Chjara

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Introduction. Le premier jour
« le: 11 novembre 2020 à 20:36:16 »
C'est un test. J'ai toujours voulu écrire sur l'environnement psychiatrique et c'est une fiction qui raconte l'histoire d'une jeune adolescente paumée et brisée par la vie d'où le langage qui n'est pas du tout soutenu. Cela pourrait être l'intro d'une histoire en plusieurs chapitres qui raconteraient ses journées comme un journal intime. Mais avant de m'engager j'aurais aimé avoir des avis pour ne pas me lancer dans une aventure infructueuse.




Je ne sais pas ce qu’il m’a pris ce jour-là. Je me disais que cela serait une bonne idée, que je n’avais plus rien à perdre, que c’était peut-être une chance. Ce dont je ne me doutais pas c’est que cela me permettrait de découvrir que j’étais complétement insane. De cette folie qui brûle de l’intérieur, qui te tient, qui te malmène, qui te défend de respirer, de penser, de t’aimer. 

J’ai pris un bus direction l’enfer. Un robot m’accueille me demande de signer les papiers. Machinalement, je me revois très bien sortir mon stylo et apposer ma signature comme si de rien n’était, comme si je ne voyais pas que je signais mon arrêt de mort, comme s’il n’y avait pas quelques sacs traînant sur le sol en guise d’affaires.

Je prends cet ascenseur pour la première fois (et dieu seul sait combien de fois j’allais le prendre) toute abattue par cette nouvelle aventure que l’on m’avait promis d’être excitante. Une minuscule chambre s’ouvre à moi et la dame continue de déblatérer sur les fonctionnalités trépidantes de mon « nouveau chez moi ». Tout est blanc. Tout sent le désinfectant, la javel.

J’ai envie de crier mais des larmes s’agglutinent au coin de mes yeux. Elles tentent de se frayer un chemin sur mes joues. Je me sens ridicule et perdue. Je déambule dans les couloirs avant de trouver la sortie. Il y a des petits vieux assis devant l’entrée qui me scrutent et attendent que je meurs avec eux. Probablement.
Des nuages gris narguent mon désarroi. Il y a cette immense pelouse centrale où des arbres exotiques et autres se disputent la place. Je me fraye donc un passage jusqu’à l’arbre le plus proche afin de l’enlacer. Oui, vous savez, j’ai lu cet article qui parle des bienfaits de la nature pour calmer le système quand il a décidé de vous lâcher. Dernier recours sans aucune once de peur d'être jugée.

Un jeune homme s’approche de moi, me fait signe et demande si je veux faire un tour. J’obtempère comme le petit chiot abandonné que je suis. Pourquoi ne m’a-t-il pas laissée dans mon coin ce jour-là ? C’est bien connu que m’avoir dans sa vie c’est comme retirer le sel de toute nourriture. C’est indécent.

Alors, on emprunte un petit sentier qui se perd dans une forêt qui deviendra vite mon repère. Vous savez celui où on peut tout se permettre, terrain de jeu, de sexe, de marche pour les plus conventionnels d’entre nous. Il m’entraîne dans un bosquet au bout de quelques minutes s’allonge et regarde le ciel. Mon corps frôle le sien. Nous avons tout échangé dans un silence absolu ponctué de mes charmants reniflements. Quand tout à coup, il tourne la tête au moment où je décide d’entamer une conversation banale et m’embrasse. Que vous dire d’autre. Je pensais tomber sur des fêlés mais pas sur l’homme de ma vie lors de mon premier jour en hôpital psychiatrique.

                                                         ***************


Le réveil est rude. Une femme défonce littéralement la porte et irradie la chambre d’une lumière mortuaire. Je n’ai pas le temps d’ouvrir les yeux qu’elle commence à parler avec un débit digne d’un présentateur télé. Conclusion il faut que je lui présente mon bras pour la prise de sang d’entrée. Et là c’est le drame. Elle rate une première fois mes veines profondes avant de se décider à changer de bras. Je ne suis pas contre les réveils brutaux si cela implique que je prenne un minimum de plaisir. Ils essaient de vérifier que je ne vais pas mourir incessamment sous peu,  que je ne me drogue pas (c’est ce qu’ils verront) et qu’ils vont pouvoir me donner des cachets pouvant assommer une baleine en pleine gestation.

A peine le temps de retourner dans les bras de Morphée que le petit déjeuner arrive. C’est aussi le moment parfait pour discuter des derniers rêves/cauchemars avec vos voisins de chambre : un ancien alcoolique, un père de famille accro à la meth, un père de famille avec des soucis apparents de dépression et des problèmes de gestion de la colère, une femme accro au sport pour perdre du poids et moi la suicidaire bi-polaire de type 3 (soit dit en passant, je pense sincèrement qu’il y a eut un raté dans mon diagnostic parce que je me sens presque normale en dépit de quelques sautes d’humeur que j’attribue plus à ma personnalité qu’à une pathologie).

 Personne n’est parfait non ? Je crois que mon préféré a été le schizophrène dépendant affectif qui est le seul à être rentré dans ma chambre par effraction quand j’ai frôlé la mort (longue histoire que je détaillerai dans une prochaine rocambolesque aventure). Je devrais surement vous parler de ma voisine de chambre que l’on appellera mademoiselle purple avec qui j’ai eu une aventure illicite et interdit au moins de 18 ans mais je ne suis pas sûre que cela soit l’histoire la plus saine que j’ai vécue. Spoiler : Elle a un fort penchant pour la C.
Trêve de digressions, vous ne voulez pas que j’avance trop vite dans l’histoire et c’est un de mes nombreux problèmes : je vais trop vite. Je ne sais pas prendre le temps ni faire de pause parce que je me sens mourir.

Donc après le petit déjeuner, la première rasade de médicaments de la journée se transforme en un interrogatoire sur ma vie intime dans un couloir bondé de patients. « Alors mademoiselle, est ce que vous allez bien à la selle ? Comment s’est passé votre nuit ? Vous êtes nouvelle non ? »

Ensuite  une douche brûlante s’impose après être passé par tous les états possibles de chaud et de froid pendant la nuit. Puis je descends faire mon premier petit tour en terres inconnues. Je découvre que la cafétéria est le lieu de prédilection de tous les patients et qu’à part cette rencontre, il ne se passe pas grand chose. Les activités étant suspendues à cause d'une grève du personnel.

C’est le défilé habituel. Les femmes se maquillent, s’habillent, se coiffent comme si leur vie ne s’arrêtait pas. Je me sens toute déboussolée avec mon jogging et pull difforme. Je ne savais pas qu’il fallait que je sois digne d’une soirée mondaine pour entrer dans le beau monde psychiatrique. Je décide donc d’aller faire un tour dans la garde robe de ma voisine qui me prête cette adorable petite robe à bretelle à imprimé marins qui me sied comme un gant. N’est-ce-pas formidable ?

C’est la fameuse journée avec mon psychiatre et l’addictologue. L’après-midi est déjà bien avancée. J’attends patiemment dans ma chambre le passage du psychiatre, Ricky pour les intimes. Ricky me demande d’être patiente en attendant que le traitement fonctionne. Après tout, le traitement ne relève pas de la magie. Mais je me demande vraiment pourquoi souffrir serait-il une maladie ? Ne plus tenir à la vie est une maladie ?
 Le remède à mon mal-être profond comme il le qualifie si bien : les antidépresseurs. Il me diagnostique une forme de dépression sévère qui semblerait durer depuis des années, ancrée et profonde. Et là je me demande, mais qu’est-ce que cela va faire à mon cerveau ? Je sens déjà mes capacités cognitives ralentir rien qu’en entendant le mot. C’est comme s’il lisait dans mes pensées et souligne le fait que si j’ai des cauchemars c’est un effet secondaire normal. Les antidépresseurs doivent m’empêcher de penser, me calmer et retrouver un rythme de vie « normale ». Ma vie a totalement déraillé depuis ma tentative de suicide quelques mois plus tôt. Je ne pensais pas que cela pourrait être pire. Vous ne savez pas à quel point je me trompais. Ricky m’a permis de me mettre devant le fait accompli. Je suis suicidaire parce que ce n’est pas la première fois, parce que j’aime me scarifier pour les endorphines. Je n’ai jamais eu peur de mourir car c’est tout ce à quoi j’aspire. Je n’ai pas pu raconter la première fois et il était déjà au courant de la seconde. Quand on avale tous les médicaments à disposition dont beaucoup de somnifères, le message est clair : ne me réveillez pas cette fois. Les psychiatres sont tenaces, la famille encore plus.

Comme si la visite en chambre n’était pas assez intrusive il faut que je soigne mes addictions. Apparemment, je ne sais pas gérer mon manque de nicotine. C’est vrai que hier soir j’ai fini roulé en boule sur un banc alors que les températures me défiaient de rentrer sous la couverture. C’est vrai également que j’ai pleuré et menacé de me brûler à l’aide d’un briquet et ai supplié l’homme de ma vie pour un paquet de cigarette qu’il m’a allégrement refusée mais non n’imaginez pas une seule seconde que je suis désespérée. Je m’ennuie. Et quand je m’ennuie, je bois, je fume, j’oublie, j’écris, je dessine, je chante. Je peux faire tout cela en même temps dans un laps de temps très court. L’addictologue est un rayon de soleil dans un monde de brute. Elle est littéralement en train de te balancer des arc-en-ciel à la figure quand elle te parle avec sa petite voix guillerette. Elle a des tas de solutions. Alors parce que j’essaie d’y mettre de la bonne volonté, je vais essayer les chewing-gum nicotinés et les patchs.
« Modifié: 15 novembre 2020 à 00:52:38 par Chjara »

Hors ligne Persona

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Re : Introduction. Le premier jour
« Réponse #1 le: 11 novembre 2020 à 23:08:41 »
Bonjour Chjara,

La qualité d'écriture de ton court extrait me pousse à t'inciter à continuer : simple, clair, droit au but, j'aime bien.
Il est encore un peu tôt pour savoir dans quelle direction tu pars niveau structure, histoire.
Je ne sais absolument pas de quel niveau de connaissance tu disposes sur l'environnement psychiatrique et je me dis que la difficulté est peut être de rendre crédible un environnement si particulier, sans idées reçues.
Je me pose une question : pour son hospitalisation, la jeune fille de ton récit signe un papier, une autorité parentale ne devrait-elle pas intervenir si elle est mineure ?

Bonne continuation à toi

Hors ligne Chjara

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Re : Introduction. Le premier jour
« Réponse #2 le: 11 novembre 2020 à 23:20:51 »
Bonjour Persona,

Merci beaucoup pour ton commentaire. Je connais très bien le milieu psychiatrique et le milieu médical donc il ne devrait pas y avoir de soucis de ce côté là. La jeune fille de mon texte a une vingtaine d'années donc pas d'autorité parentale.


Hors ligne Persona

  • Calliopéen
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Re : Introduction. Le premier jour
« Réponse #3 le: 11 novembre 2020 à 23:28:58 »
Merci de ta réponse !
"Jeune adolescente", je l'imaginais mineure.
Si tu connais le milieu, ce sera à la fois un témoignage et une source d'inspiration pour une fiction dans un environnement réalise ;)

Hors ligne LeChatMagique

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Re : Introduction. Le premier jour
« Réponse #4 le: 11 novembre 2020 à 23:31:35 »
Salut, effectivement c'est bien écris et si tu connais le milieu c'est d'autant plus intéressant

Citer
Je me fraye un passage jusqu’à l’arbre le plus proche afin de l’enlacer.

Je trouve ce passage un peu rapide, à moins qu'elle aie l'habitude de faire ça je trouve ça déroutant, j'aurais imaginé introduire déjà qu'elle repère l'arbre à minima, puis peut etre réfléchit quelques secondes et se dit fuck it j'y vais (ça ca dépend de sa personnalité, son histoire et son état d'esprit évidemment, mais dans ce cas peut-être ajouter une ligne pour expliquer?)

Citer
Quand tout à coup, il tourne la tête au moment où je décide d’entamer une conversation banale et m’embrasse.
Elle regardait pas le ciel elle aussi? il lui faudrait au moins bouger un peu alors pas juste se retourner

Après je me demande si ça fais pas un peu "cliché" que le premier truc qu'elle fait c se faire embrasser et tomber amoureuse mais pourquoi pas

L'idée est bonne je trouve et je ne pense pas que ce soit un environnement beaucoup utilisé dans les livres, surtout avec un point de vue "vie quotidienne"
Si il y a en plus toute une problématique sur la psychologie, sa maladie, le regard qu'elle et les autres portent dessus ça peu être plutôt cool
Sort d'un feuillu buisson,
Un petit polisson.
Touffe de poils et
Boule de griffes:

Voici le Chat Magique!

Hors ligne Chjara

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Re : Introduction. Le premier jour
« Réponse #5 le: 12 novembre 2020 à 00:06:10 »
Bonsoir LeChatMagique,

Alors j'ai pris en compte tes commentaires pour ajouter quelques phrases pour permettre de mieux comprendre. C'est vrai que mon personnage est un peu atypique mais on découvre peu à peu les raisons pour lesquelles elle atterrit ici, ses différentes pathologies et toute sa difficulté à interagir avec ses congénères.

Totalement cliché le coup du baiser mais il faut se dire que l'institut psychiatrique dans lequel j'inscris l'histoire  adore les intrigues amoureuses. Quand on est enfermé avec des gens H24 cela change un peu le rapport au temps. C'est comme si tout se passait à l'intérieur pouvait rester à l'intérieur et que tout était permis. Ce type voit une gamine en détresse, ne sait apparemment pas comment gérer la situation et finit par l'embrasser pour la réconforter . Mais oui si tu continues à lire je parle de pas mal de pathologies qui sont finalement méconnues ou très mal gérées par les gens qui ne comprennent pas même quand ils font eux-mêmes partis du milieu hospitalier.

En tout cas merci pour ton commentaire, je trouve ça très encourageant pour la suite et j'ai hâte de lire tes prochains avis si le coeur t'en dit !

Amicalement,
C.

Hors ligne LeChatMagique

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Re : Introduction. Le premier jour
« Réponse #6 le: 12 novembre 2020 à 00:33:47 »
Oui je comprend totalement que cette scène soit plausible

Je promet rien mais si j'ai le temps je passerais peut-être lire la suite je trouve ce sujet très intéressant
Sort d'un feuillu buisson,
Un petit polisson.
Touffe de poils et
Boule de griffes:

Voici le Chat Magique!

Hors ligne Chjara

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Re : Introduction. Le premier jour
« Réponse #7 le: 14 novembre 2020 à 21:18:14 »
Bonjour par ici, un nouveau jour dans la vie de l'internée ! J'espère que cela vous plaira !

Hors ligne Persona

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Re : Introduction. Le premier jour
« Réponse #8 le: 14 novembre 2020 à 23:55:33 »
Bonjour Chjara,

Un premier retour sur la suite ;) mon commentaire est peut être un peu brouillon, désolée si c'est un peu tout en même temps, je te livre une vue d'ensemble.

Les détails donnent une impression de vécu cohérente. On dirait une succession d'impressions sur différents éléments qui n'ont pas tous lieu dans la même journée mais sont racontés a posteriori.

Ce n'est donc pas un journal raconté au jour le jour car on anticipe déjà sur ce qui va se passer dans les prochains mois :

Citer
petit déjeuner que je vais attendre tous les jours vers sept heures et demi pendant trois mois.
Citer
Je crois que mon préféré a été le schizophrène dépendant affectif qui est le seul à être rentré dans ma chambre par effraction quand j’ai frôlé la mort (longue histoire que je détaillerai dans une prochaine rocambolesque aventure). Je devrais surement vous parler de ma voisine de chambre que l’on appellera mademoiselle purple avec qui j’ai eu une aventure illicite et interdit au moins de 18 ans mais je ne suis pas sûre que cela soit l’histoire la plus saine que j’ai vécue. Spoiler : Elle a un fort penchant pour la C.
Citer
Mes journées s’enchainent assez monotones avec quelques rendez vous hebdomadaires avec mon psychiatre et l’addictologue.

Dans tout ça, j'ai un peu de mal à m'y retrouver sur la façon dont tu veux raconter les choses : progressivement, au jour le jour, quelques jours à la fois ? Ou à la fin de l'hospitalisation de manière rétrospective ? Cela fait beaucoup d'informations d'un coup, racontées brièvement : lesquelles doivent être mises au premier plan et racontées en détail ?

Il y a aussi ce moment ou a priori tu parles du passé mais il n'y a pas tellement de marqueurs temporels :
Citer
C’est vrai que j’ai fini roulé en boule sur un banc alors que les températures me défiaient de rentrer sous la couverture. C’est vrai également que j’ai pleuré et menacé de me brûler à l’aide d’un briquet et ai supplié l’homme de ma vie pour un paquet de cigarette qu’il m’a allégrement refusée mais non n’imaginez pas une seule seconde que je suis désespérée. Je m’ennuie. Et quand je m’ennuie, je bois, je fume, j’oublie, j’écris, je dessine, je chante. Je peux faire tout cela en même temps dans un laps de temps très court. Such another wonderful day...
J'aurais aimé découvrir ces événements loin d'être anodins de manière plus circonstanciée : est-ce ce qui a conduit à l'hospitalisation? Pourquoi ne pas décrire plus longtemps la conversation avec le psy/l'addictologue si c'est à ce moment que ça a été abordé? Qu'est-ce qu'elle a pensé de cet échange ? En tout cas j'aime bien la façon dont tu décris son comportement et il me semble que cela gagnerait à être développé.

Citer
Les activités étant suspendues pour une cause dont je tairais le nom tellement elle est ridicule.
C'est dommage de ne pas le préciser quand même parce que le lecteur reste complètement extérieur à la raison, du coup.

A+


Hors ligne Chjara

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Re : Introduction. Le premier jour
« Réponse #9 le: 15 novembre 2020 à 00:47:42 »
Bonsoir Persona,

J'ai bien pris tes remarques en compte. Du coup, j'ai modifié toute la fin en mettant quelques marqueurs temporels pour que cela soit plus clair. J'ai ajouté la rencontre avec le psychiatre et l'addictologue. J'aurais tout le temps de développer plus encore car ce sont des rendez vous qu'elle va avoir fréquemment.
J'ai également supprimé la phrase sur le fait que le petit déjeuner va devenir une routine parce que je ne recommencerai pas tous les jours forcément du réveil comme ici parce que tout le but d'un journal c'est qu'on puisse écrire ce que l'on veut et parler des moments dans la journée qui sont importants.

Oui tu poses une très bonne question sur la temporalité. Je me suis donc posée la question sur comment j'allais conduire tout ça pour que ce soit moins confus. Elle retrace à posteriori chacune de ses journées en décrivant comme dans un journal intime mais cela sera plutôt une rétrospective effectivement. Le personnage s'autorise donc des digressions parce qu'elle connait déjà toute l'histoire.

En tout cas merci de me lire, tes conseils aident à l'avancement de mon projet !

PS:La raison pour moi n'est pas très importante mais je vais réfléchir. Tu as peut-être raison.
« Modifié: 15 novembre 2020 à 00:54:45 par Chjara »

Hors ligne tenilam

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Re : Introduction. Le premier jour
« Réponse #10 le: 20 novembre 2020 à 12:09:12 »
Merci pour ce texte Chjara !

Je t’ai envoyé par mail les remarques de formes.

Pour ce qui est du fond, voici mes impressions

Repères temporels

Perso ça ne me dérange pas que ce soit flou, du moment qu’on suit bien les moments où elle retourne en arrière ou saute dans le futur avant de reprendre son récit là où elle l’avait laissé.

Je pense même que tu peux en jouer, en l’explicitant : j’imagine qu’on perd un peu le sens du temps lorsqu’on est interné et sous anti-dépresseurs et ça peut intéresser le lecteur de voir les patients confrontés à ce problème. Suivre le temps, c’est aussi une façon de sentir son appartenance à l’humanité et de ne pas sombrer. Enfin du moins c’est le cliché naïf que j’ai sur l’univers carcéral et / ou psychatrique.

Repères des personnages

J’aurais bien aimé récupérer quelque part le nom de l’héroïne. Pour l’âge tu n’es peut-être pas obligée de le préciser, je note qu’elle a l’âge de se faire entraîner dans un bosquet, je parie donc naturellement de 18 à 25 (mais j'ai lu les premiers commentaires du texte, ça m'a peut être aidé à tricher)

Le fait de glaner petit à petit des infos sur l’héroïne, de manière anarchique, me plaît beaucoup. Je vois ça comme un petit jeu.

Les autres personnages me semblent en retrait. J’ai l’impression que c’est plutôt des évènements que des interlocuteurs dans la tête de l’héroïne, à part l’addictologue et Ricky je parierai. L'"homme de sa vie" ne me parait pas super important pour l'instant. Si c’est fait exprès, rien à changer, mais si ce n’est pas ton intention, tu gagnerais peut-être à les esquisser davantage. Ces personnages seront « des munitions » pour que ton texte reste dynamique tout du long

Vitesse du texte

La vitesse du texte (et ses divergences browniennes) est en soi un portrait de l’héroïne et je trouve ça très réussi !
Je pense cependant que c’est très difficile de maintenir ce rythme sur tous les chapitres. Si le lecteur se rend compte que l’héroïne ne plonge jamais sérieusement dans les nombreux sujets (en soi très prometteurs) qu’elle ouvre, j’ai peur que le lecteur se décourage. Il n’aura plus cette excitation de se dire « mmmh elle en parle à peine là mais je suis sûr qu’elle va lâcher d’autres indices plus tard. Je reste aux aguets ! »

Thématique du texte


Voilà tout les sujets qui m’ont fait trippé à la lecture, sur lesquels j’ai envie d’en apprendre plus dans les prochains chapitres. C’est juste des pistes : vu la quantité, tu peux choisir d’en travailler plus que d’autres, ou les abandonner tous pour ouvrir d’autres sujets (mais dans ce cas je pense que ton texte n’échappera pas au risque présenté dans la remarque précédente).

- « Je vais trop vite. Je ne sais pas prendre le temps ni faire de pause parce que je me sens mourir. »
- Le sens du temps à l’hôpital
- La façon dont les patients se maintiennent dans la société (en s’habillant chic etc)
- « je pense sincèrement qu’il y a eut un raté dans mon diagnostic parce que je me sens presque normale en dépit de quelques sautes d’humeur que j’attribue plus à ma personnalité qu’à une pathologie »
- « pourquoi souffrir serait-il une maladie ? Ne plus tenir à la vie est une maladie ? »

En revanche la thématique amorcée par « Quand on avale tous les médicaments à disposition dont beaucoup de somnifères, le message est clair : ne me réveillez pas cette fois. Les psychiatres sont tenaces, la famille encore plus. » et « Comme si la visite en chambre n’était pas assez intrusive » attise moins ma curiosité.


Bref, hâte d’en apprendre plus sur cette « tarée » au fond très lucide et attachante 😊
« Modifié: 20 novembre 2020 à 12:15:29 par tenilam »
Mon site, avec tous mes récits : tenilam.fr

 


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