C'est à se demander si les gens qui ont un don ne sont pas ceux-là même qui parvienne à dépasser (j'allais dire sortir) de cette même notion. L'idée d'un don n'est pas lointaine de la pensée magique, c'est-à-dire une attribution à un certain "dieu" qui nous aurait donné la capacité de, tout simplement parce qu'on ne comprend rien à ce qu'il y a derrière ce qu'on appelle le don, comme le dit Dot Quote plus haut. D'ailleurs, on ne parlait pas de don, il me semble, dans les temps de la chrétienté plus ancienne, car ce que les artistes faisaient n'étaient alors perçu que comme la volonté de dieu.
En tout cas, plus je progresse (en écriture ou en peinture), plus personnellement je semble m'éloigner de cette notion simpliste et naïve qui m'accompagnait pourtant à mes débuts. Bien que je n'ai jamais été touché de trop par cette adoration quasi magique, ou cette vision presque surnaturelle des capacités humaines, qui pourtant sont en tout un chacun. On appelle ça la plasticité cérébrale, si je ne me trompe pas, cette capacité pour un chasseur-cueilleur (génétiquement parlant) d'acquérir les codes de la composition orchestrale à force d'entraîner son cerveau à cela. Les dernières découvertes concernant l'apprentissage sont passionnantes (n'est-ce pas d'ailleurs une notion plus importante que le don ?), notamment concernant les neurosciences. Il y a eu un dossier que j'ai lu dans scienceshumaines, il y a pas longtemps. La manière dont le sommeil consolide les réseaux neuronaux nouveaux, et détruit les anciens poussiéreux et inutiles, etc, et comment la répétition des gestes et efforts cognitifs façonne le cerveau peu-à-peu...