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Auteur Sujet: [Erakis] Lann le gringoleur v2  (Lu 8959 fois)

Hors ligne Fred Pollux

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Re : [Erakis] Lann le gringoleur
« Réponse #15 le: 17 août 2020 à 08:44:29 »
Ouhla! J'ai pris du retard !

Loïc : j'ai reréfléchi sur ton commentaire, et effectivement j'ai dû prendre une orientation maladroite. Probablement trop d'idées mal ordonnées, qui n'aboutissent ni à une nouvelle, ni vraiment à autre chose. Donc ça ne fonctionne pas bien. Faudrait presque repartir à zéro.

Krapoutchniek: merci pour ton appréciation. Tu as raison, il faut que je veille à éviter les clichés ; là, je suis tombé dedans la tête la première.

Acini : merci pour tes remarques. Oui, le texte manque effectivement de nuance... J'en ai mis trop et surtout trop épais.

Bapt90:   :s mince... Désolé Acini, ça m'a complètement échappé. Je craignais les mauvais chevauchements ou incohérences, et bing!
Sinon, effectivement encore des maladresses, lourdeurs et répétitions. Je lance le chantier de rafraîchissement dès que possible... Tu me verras immensément flatté si tu utilises quelques éléments de mon texte !

Re-Acini : je suis très confus...

Erwan : merci pour ton appréciation et ton conseil de dilution. Je vais voir ce que j'arrive à faire lors de mon chantier de reprise.

Mélina : merci pour ton commentaire, et le relevé de coquilles qui enrichit mon chantier de rénovation

Alan : merci pour tes remarques et ton analyse de cohérence. Je me suis lancé un peu vite, et ai généré de la confusion. Ça tombe donc sur la haute pile des choses à retravailler...


Si je résume, en vous remerciant pour toute cette attention que vous avez porté à mon texte, et pour le temps et le soin de le commenter aussi précisément et justement :
- recentrer sur l'action, diluer et/ou supprimer une grosse partie des descriptions
- étoffer le personnage
- réviser plus sérieusement mon Erakis pour éviter les incohérences et les spoliations de lieux...
- revoir la structure et la narration. Le texte doit pouvoir se porter lui-même, même s'il a une suite
- alléger, élaguer, rafraîchir (répétitions, maladresses diverses, descriptions qui n'apportent rien ou pas grand chose...)
- et bien sûr corriger toutes les coquilles

Voilà, j'ai du pain sur la planche... Je vais m'y atteler ces prochains jours pour essayer de vous livrer une version un peu plus digeste.

Hors ligne Fred Pollux

  • Calligraphe
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Re : [Erakis] Lann le gringoleur
« Réponse #16 le: 21 août 2020 à 09:58:38 »
Bonjour les Erakiens
Suite à vos nombreuses remarques et conseils, j'ai retravaillé mon texte, que voici... J'espère qu'il a gagné en lisibilité et cohérence
J'ai laissé la première version en dessous (comme j'ai fait beaucoup de nettoyage, je garde la possibilité de repiocher dedans..)



Un attroupement grossissait au milieu de l'enceinte carrée d'une des casernes d'Haragost, quartier Ouest de Lustrandehlm, capitale de l'Hadvast. En majorité des militaires en tenue légère, rejoints par quelques notables, portant de riches étoffes, de fines chaussures et des bracelets ostentatoires. Les discussions s'animaient et les paris allaient bon train.
 - Allez messieurs ! Aujourd'hui, c'est cinq flèches!
 - Je mets dix de bronze sur la dégringolade !
 - Cinq de mieux !
 - Une d'argent sur le gringoleur !
 - … et ce sont nos meilleurs archers, messieurs !
 - Encore faut-il qu'ils aient un peu mieux lâché leurs pintes que la dernière fois !
 - Ah Ah! Tu parles de fines flèches ! Le gringoleur n'avait tellement rien eu à ramasser, qu'il n'a même pas eu sa pièce !

Les rires moqueurs des uns provoquèrent des moues honteuses et agacées chez les autres, en quête vaine d'une bonne répartie pour clore le bec à ces engourmettés arrogants. Fort heureusement, le signal de l'encochage fut lancé, et tous levèrent la tête et portèrent leur attention sur la silhouette qui se tenait au sommet du toit pentu du bâtiment dortoir.

Lann toisait les archers et l'attroupement, qu'il prenait plaisir à dominer de près de quarante pieds. Son regard noir, sous son épaisse tignasse hirsute et grise de poussière, s'autorisait un brin d'insolence. À l'âge de quinze ans, il était le gringoleur le plus agile d'Haragost, de mémoire d'Haragostian. Un titre qui ne valait socialement pas plus que d'être le meilleur frotteur de carreaux, ou le plus habile ramasseur de crottin. Mais il avait acquis une belle renommée, et on venait à chaque fois plus nombreux pour voir s'il allait ENFIN tomber du toit, et parier sur sa chute.


Un gringoleur, c'est ainsi qu'on appelle les gamins en charge de ramasser les flèches égarées sur les toits des casernes de Lustrandehlm. On devient gringoleur par la convergence de deux paramètres. Le physique : il faut être agile, avoir le pied sûr, et bien sûr ne pas avoir le vertige. Et le paramètre social: il faut avoir des parents suffisamment misérables et affamés pour lancer leur rejeton, généralement âgé de six ou sept ans, dans une carrière qui ne dure rarement plus de trois ans. Carrière qui se termine le plus souvent par le décès du gringoleur suite à une chute, à un projectile mal intentionné, ou plus simplement aux conséquences de la misère. Les rares qui survivent à leur retraite forcée ont gagné une infirmité qu'ils peuvent à loisir exploiter en tant que mendiant, activité qui ne leur permet ni une espérance de vie beaucoup plus longue, ni plus heureuse…

Le métier (si l'on peut dire) de gringoleur est apparu il y a quelques décennies, dans les beaux quartiers d'Haragost, alors que la quesh devenait à la mode. Il s'agit d'un jeu dont le nom vient de la balle, de forme ovale, qu'on frappe avec un battoir pour la faire rebondir sur un mur de vingt pieds de haut. Cette balle, de la taille d'un poing, est constituée d'une peau de daim cousue, dans laquelle on gonfle une vessie de lièvre. Du fait de sa forme allongée, qui rappelle un peu celle d'une quetsche (d'où le nom), elle rebondit de façon complètement aléatoire si on ne la frappe pas fermement et précisément. On dit alors qu'on a la quesh molle, et c'est le jeu qui emporte les fous rires les plus débridés. La quesh dure, c'est un vrai sport, de vitesse et de précision.
Le jeu eut un tel succès, qu'un jour il vint à manquer de matière première pour fabriquer des queshs. Et ainsi devint-il nécessaire de les récupérer sur les toits. Ce sont les enfants des domestiques qui se sont avérés les plus lestes pour accomplir cette tâche, contre une pièce en cuivre.

Au début, ce petit service n'était pas beaucoup plus dangereux que d'aller marauder des cerises. Les accidents étaient rares, et les enfants crapahutaient volontiers sur tout ce qui leur donnaient un instant l'illusion de s'élever.

On raconte que c'est chez le Général Kragh, chef sanguinaire des armées de l'époque, que le "métier" de gringoleur devint ce qu'il est aujourd'hui, et qu'il y trouva son nom. Lors d'une partie de quesh endiablée avec quelques amis, il lui prit la fantaisie de sortir sa petite arbalète et de viser le gamin qui attendait, sur le toit, le prochain tir maladroit. L'assemblée se mit à scander : "Gringoleur, dégringole! Gringoleur, dégringole !... ". Le garçon, apeuré, trébucha en essayant d'esquiver le carreau qui le frôla, et chuta sous les rires gras du général et de ses hommes. Le petit corps sans vie fut évacué discrètement par les domestiques en larmes, dans l'indifférence des convives, comme si ç'avait été un objet cassé, un vase, une assiette…
L'incident fut un tel divertissement pour le militaire et ses amis, qu'ils en discutèrent et en rirent jusqu'à tard dans la nuit. Et dès le lendemain, le général lança un recrutement permanent de gringoleurs pour ramasser les flèches sur le toit des cinq casernes que comptait déjà Haragost (suivant les appétits de conquête et d'expansion du Pouvoir) . Et pour servir à l'occasion de cible pour les archers. La quesh est depuis passée de mode, mais la gringole est restée.


Le jeune Lann était donc une exception : déjà huit ans de métier ! Il faut dire qu'il était incroyablement adroit et rapide. Non seulement il esquivait les flèches, avec une facilité déconcertante, mais il lui arrivait souvent de les attraper en plein vol. C'en était devenu une réelle attraction. À force d'échapper aux tirs des militaires, ceux-ci avaient progressivement augmenté le nombre de projectiles tirés simultanément, et avaient organisé les paris. Les revenus de Lann étaient très loin d'avoir progressé autant que les risques qu'il prenait, au désespoir de sa mère, Aërya. Malgré sa notoriété, il restait un gueux, sale, pieds nus, sa tignasse grise ébouriffée au gré des vents, une silhouette frêle sans être chétive, des hardes usées couleur poussière.

Cette fois, avec ces cinq archers prêts à tirer, le danger était inédit. L'attroupement était électrisé et scandait en crescendo  "Gringoleur! Dégringole!..." en rythme et à l'unisson. Quelqu'un décompta, et les flèches prirent leur envol en direction du garçon. La foule exultait. Campé solidement sur ses deux jambes légèrement fléchies, Lann observa l'arrivée des projectiles comme au ralenti, un sourire au coin des lèvres. Avec une vitesse stupéfiante, il attrappa d'une main les deux flèches qui arrivaient sur sa gauche, de l'autre celle qui le manquait d'un pied sur sa droite, et se cabra pour éviter celle qui lui arrivait en pleine tête. La cinquième s'était perdue, à la grande honte de son archer. Il aurait à subir les quolibets de ses collègues pendants quelques jours.
En se cabrant, le garçon perdit l'équilibre. Les bras moulinant, tout le corps cherchant à garder une position approximativement debout, il partit en glissade rapide sur la pente aiguë du toit. La foule retint son souffle. Certains parieurs avaient déjà une lueur victorieuse au fond des yeux. Les flèches toujours dans ses mains, Lann semblait parvenir à contrôler sa trajectoire, qui devrait néanmoins se terminer par une chute de plus de trente pieds. Autant dire que ce serait la première et la dernière de sa longue carrière. Arrivés à l'extrémité du toit, au comble de la tension dans la cour, ses pieds quittèrent les tuiles. Il releva alors ses orteils qui s'accrochèrent à la gouttière juste en dessous. À la stupéfaction générale, son corps tourna autour de son solide point d'accroche, décrivant un cercle, et Lann disparut dans une fenêtre ouverte au dernier étage du bâtiment. Le silence s'était fait dans la cour, les bouches ouvertes, les yeux incrédules fixés sur la fenêtre. Soudain, un Lann victorieux apparut par la porte du bâtiment, les trois flèches dans ses mains levées. Seules quelques personnes crièrent victoire, les autres tournant déjà les talons en songeant avec rage à leur pari perdu.
On jeta trois pièces à Lann avec le mépris afférent à sa condition, il rendit les projectiles et prit congé sans tarder. Le spectacle était terminé.

Sur le chemin du retour, le jeune homme fit l'inventaire des petits choses qu'il avait chapardées dans la caserne, entre la fenêtre en haut et la porte en bas: un petit couteau avec un manche en os qu'il garderait peut-être, une fiole dont le contenu sentait mauvais, une paire de gants dont il tirerait un bon prix, et un reste de saucisse de Thalassi dans laquelle il planta ses dents avec délectation. Il entendit qu'on l'appelait avec discrétion et insistance dans un coin sombre à trois pas. C'était sa mère, Aërya, dans un état de panique que Lann ne lui connaissait pas. Elle l'attira à elle. "Lann, il faut que nous fuyions immédiatement l'Hadvast ! L'archevêque a lancé ses assassins à nos trousses ! "
 - Mais… mère, qu'est-ce que tu me racontes ? Pourquoi l'archevêque s'intéresserait à nous ? Je lui ai fait perdre un pari ?
 - Je t'expliquerai tout ça plus tard… pour le moment, suis moi sans discuter, nous sommes en danger de mort… "



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Re : [Erakis] Lann le gringoleur v2
« Réponse #17 le: 21 août 2020 à 21:17:17 »
Merci Fred Pollux de relater cette autre (avec les joutes funèbres) très-troublante coutume de notre belle capitale du Hadvast. Entre strates sociales rigides et amusement « primal », vient un sport très singulier que tu colles à un sport lui bien terrien et totalement sans danger – je suis moins convaincu par le rapprochement avec le mot quetsche. 
Je n’ai lu que la V2 mais j’adhère totalement au petit passage historico-explicatif qui mène à la scène en particulier. On a donc notre petit Gavroche-Ben Hur qui émeut les foules par ses exploits – mais quelques éléments me dérangent. Déjà, une part de la population devrait désapprouver ça. Simple, me diras-tu : leurs discours ne sont pas repris ; mais je pense que savoir qui et comment désapprouve cette pratique pourrait nous aider à comprendre le système dans sa globalité. 
Autre chose : la fin. Bien sûr, je suis le premier à bouder quand Loïc diatribe sur les fausses-fins, mais cette fin sort vraiment de nulle-part, n’ajoute rien au texte et, pour être franc, pourrait même être contre-productive.
Si tu te sens obligé de donner un enjeu ou une direction au texte, autant l’introduire et le développer. Ou bien ne pas en mettre. Erakis n’a pas besoin que tous ses personnages soient en danger de mort à tout bout de champ (d’autant que son « job » implique d’être en danger de mort…). Mais poser un danger subit, mortel et inconnu comme ça me semble juste déplacé. 

 


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