Le Monde de L'Écriture – Forum d'entraide littéraire

29 mars 2024 à 07:23:53
Bienvenue, Invité. Merci de vous connecter ou de vous inscrire.


Le Monde de L'Écriture » Coin écriture » Textes mi-longs » chroniques de la galène "l'écume de prose"

Auteur Sujet: chroniques de la galène "l'écume de prose"  (Lu 3311 fois)

En ligne Basic

  • Modo
  • Palimpseste Astral
  • Messages: 2 646
chroniques de la galène "l'écume de prose"
« le: 25 septembre 2021 à 07:46:50 »
Bonjour à tous

généralement je ne suis pas très rigolo ( quoique). J'écris des textes longs que je dépose comme des gros pavés ou de la poésie des années 90.
Et puis un jour, l'écume de prose s'est inscrite dans le verre de ma lunette.
J'ai beaucoup ri en la racontant. ( rire en soi-même et avec soi-même est une expérience fascinante n'est-il pas ?).
L'amour nous fait faire n'importe quoi.

Voici le premier chapitre des chroniques de la la galène "l'écume de prose".

Verso 1

[spoiler][Moi, Théius de Marcarien, premier teneur de livre de bord de la galéne Ecume de prose, couche, sous l’ordre du capitaine d’artifiére Roman de Gare, les événements admirables et parfois tristes qui survinrent à la suite de la découverte du détroit de la pliure.
An de grâce 2345 après l’avènement des créatures célestes.

Chroniques de la cité désangetée.


Premier verso :
Au soir du deuxième jour de notre voyage, le vent nous drossa sur la côte et le sable prit notre quille en gage. Je cessai donc de noter cap et vitesse pour narrer les événements qui nous advinrent alors que notre équipage s’enhardissait à visiter ces terres inhospitalières.

Sigmus le lieutenant d’artifiére,  fut fort étonné lorsqu’il toucha et goûta le sable, de le sentir curieusement sec de goût. « Ni sel, ni sucre ! Dit-il, rien que pierre ! » « Qu’est-ce là ! Un monde qui n’a pas de goût ! Existe t-il donc, un lieu si pauvre ? Dieu a-t-il donc oublié ses terres pour qu’il les laisse si sauvages ! »
Nous hésitâmes alors à aller plus avant que la plage et nous nous armèrent de nos longs fûts à poèmes puis, envahis par l’esprit d’aventure et légèrement ivres de témérité, nous décidâmes de nous engager dans l’austère paysage.
Passée la plage, un amoncellement de rocs constituait le préambule à un long coryphée de pierrailles, ravines et ravins, crevasses et collines, vaux désertiques et desséchants sans le moindre pouce d’herbes à sucer, d’arbres à friandises ou de fleurs de pain.  Une fois franchi, ce liminaire basculait sur une dépression presque ronde, occupée en son entier par une ville qui de la hauteur ou nous étions, paraissait vide d’habitants, dénuée de végétation et traversée par les méandres d’une rivière que nous espérâmes, d’eau de sucre.
Alors que nous nous apprêtions à courir vers la promesse d’un goût sur nos lèvres, la voix de Marcilius le leveur de vers,  nous arrêta :
  • O dieu de miséricorde, O seigneur des seigneurs…

      Cette terre est-elle l’enfer lui-même
      Que les bleuités dans leurs hauteurs
       Ne soutiennent point la traîne
       Blanche et douce, ni le doux feulement
       Des anges ? Oh dieu du tourment !
       Est-ce donc ici que les titans bâtirent
       Avec leur poings et leurs dents minérales,
       Tes tours et tes geôles infernales ?
       Nous ne voyons pas dans l’ire
       Le souple vol et la danse gracieuse
       Des anges. C’est l’horreur abyssale,
       La terrible noirceur, la douleur ténébreuse,
       C’est le néant et la profondeur sépulcrale,
       C’est le vide, et l’absence, et la solitaire
        Errance qui règnent sur ces terres.

A ces mots nous comprîmes tous que l’aventure était plus terrible encore qu’il n’y paraissait. Non seulement ce monde était dépourvu de goût mais ô horreur, il avait été abandonné par les anges.
Nous vérifiâmes alors si nos dagues à lancer des gros-mots glissaient bien dans leurs gaines, si nos mousquettarires étaient chargés de poudre, si nos fûts n’étaient point bouchés par la boue ou le sable et si nos sabredouilles prenaient bien la mouche au quart de poil. Puis nous serrèrent les dents et nos sous ventrières et descendîmes à la queue leu leu vers l’enceinte mortifère de la cité désangetée.
/spoiler]
« Modifié: 25 octobre 2021 à 08:37:09 par Basic »
Tout a déjà été raconté, alors recommençons.

Page perso ( sommaire des textes sur le forum) : https://monde-ecriture.com/forum/index.php?topic=42205.0

blog d'écriture : https://terredegorve.blogspot.com/

Hors ligne Aponiwa

  • Calame Supersonique
  • Messages: 1 783
Re : chroniques de la galène "l'écume de prose"
« Réponse #1 le: 25 septembre 2021 à 09:33:15 »
Hello Basic,
Ton texte est complètement décalé et très bien écrit, comme d habitude! Je suis curieuse de voir comment tu vas développer ça!
Si j ai bien compris, le goût a disparu car les anges sont partis (ou c est l inverse?)
Donc il faut faire revenir les anges? Comment on fait ça?  :)

Petite coquille sur "deuxième" sinon, "qu est cela" me parait bizarre, manque une virgule pour moi dans la phrase "Une fois franchi, ce liminaire basculait sur une dépression presque ronde occupée en son entier par une ville qui de la hauteur ou nous étions, paraissait vide d’habitants, dénuée de végétation et traversée par les méandres d’une rivière que nous espérâmes, d’eau de sucre.", clin d oeil pour les bleuites (Rimbaud)!.

J aime bien le concept de dague à lancer des gros mots.  :D

Merci pour ton texte!
« Noone will know my name until it's on a stone » Eels, Lucky day in hell

En ligne Basic

  • Modo
  • Palimpseste Astral
  • Messages: 2 646
Re : chroniques de la galène "l'écume de prose"
« Réponse #2 le: 26 septembre 2021 à 06:16:24 »
Merci Aponiwa,
j'espère que tu as souri.
Pas d'ange, pas de sucre.
B
Tout a déjà été raconté, alors recommençons.

Page perso ( sommaire des textes sur le forum) : https://monde-ecriture.com/forum/index.php?topic=42205.0

blog d'écriture : https://terredegorve.blogspot.com/

En ligne Basic

  • Modo
  • Palimpseste Astral
  • Messages: 2 646
Re : chroniques de la galène "l'écume de prose"
« Réponse #3 le: 29 septembre 2021 à 17:25:22 »
Le second verso, comme ils disent sur la galène.

B

[spoiler][Deuxième verso

Alors que nous étions à mi pente, notre fier capitaine d’artifiére leva la main et figea notre avancé.
Le porteur de signes Astafort le percuta dans le séant et l’étendard déclama :
« Nous sommes cavaliers des mers et servant juste cause,
Nous sommes le fier équipage de l’Ecume de prose. »
Lorsque le silence revint, la voix magnanime de notre guide s’entendit haute et claire.
- J’en entends qui chicotent des balbutioles et pissent dru dans leurs chausses. Ô nobles gents de mon équipage si l’aventure vous répugne, retournez dans le sein d’albâtre de notre beau navire. Nous ne vous en tiendrons pas rigueur, bien qu’un peu.

             A ces mots, deux membres de notre compagnie prirent jambes à leur cou et s’en retournèrent séance tenue, vers nos arrières. Nous n’étions plus que cinq à cingler vers l’obscure élévation, Roman de gare notre fièr capitaine d’artifiére, Astafort le bien nommé, Marcilius le leveur de vers, Bolirime le tisseur de foc à ficelles et votre serviteur,  Théus le chroniqueur soi-même.
La cité était ceinte d’une muraille de mauvaise augure, semblable à cette pierre puante et grise qu’on trouve dans les contrées nordistes. Astafort y décela pourtant une fissure et nous pénétrâmes dans l’immonde monde.
Grises étaient les rues, et gris étaient les murs, grises aussi les portes encore en place et les toits écroulés, gris partout et par devers et par devant nous.
Soudain, Bolirime fit jaillir son sabredouille de dessous son harnois et le guincha au travers d’un épais feuillement de poutres et de gravats amoncelés, alors survint un énergumène bredouillant d’abondance car présentement sous l’estoc de notre camarade.
L’énergumène se jeta à genoux.
Marcilius vint à lui et dit :
- « Voici donc déconfit un des serviles homoncules
Qui sert dedans son antre la terreur des terreurs,
Ô vois sa sinistre trogne et son malheur,
Ô vois sa verdâtre parure, ses sournoises mandibules.

Capitaine que ton bras altier retienne le pardon
Que ton fût à poème pourrait lui accorder !
Il nous faut sur l’heure tout lui faire avouer,
De qui sont-ils et de qu’est ce qu’ils font. »

Après ces rimes de sagesse Marcilius repoussa le sabredouille de Bolirime et s’approcha du malheureux.
- « Parle donc pauvre hère
je jure sur mon père
que tu ne seras point tué
avant que tu aies parlé. »

Le gris personnage se mit à barbouiller l'air de sons sans queue ni tête, ni même pattes ou yeux, rien que nous pûmes comprendre. Bolirime morigéna son sabredouille mais nous ne pûmes convenir de la cause tant l'effet était accablant.
- Sabredieu ! Par la muse de mon père, que déblatère ce hère ? dit Astafort.
- Je crains, Porteur de signes, qu’il nous faille l’occire ou au moins lui fendre le crâne pour lui donner la parole ! ajouta le capitaine.
Ce qu’il fit.

Alors que je tenais l’entonnoir à malice au travers de l’occiput de notre hère, Bolirime qui maintenait droite la tête me confia :
- Se peut-il sage Théus, que vivent en ce monde de tels déshérités. Privés de couleurs, de goûts et de mots, et privés d’anges ? Sommes-nous donc ici pour ravir au tourment ce peuple de sauvages, ces bêtes sans âmes.
- Je ne sais, Tresseur de foc. Peut être est-ce une épreuve que nous envoient les cieux ?
Une fois confit de mots, le hère pût à loisir ouvrir la bouche et dire. Voilà ce que nous comprîmes. ( Il faut dire hélas, que l’entonnoir à malice, aussi pratique qu’il soit, a pour désavantage de dégonfler l’esprit du patient. Pour y faire entrer les mots il faut bien de la place !)
/spoiler]

« Modifié: 25 octobre 2021 à 08:36:30 par Basic »
Tout a déjà été raconté, alors recommençons.

Page perso ( sommaire des textes sur le forum) : https://monde-ecriture.com/forum/index.php?topic=42205.0

blog d'écriture : https://terredegorve.blogspot.com/

Hors ligne Aponiwa

  • Calame Supersonique
  • Messages: 1 783
Re : chroniques de la galène "l'écume de prose"
« Réponse #4 le: 03 octobre 2021 à 14:29:25 »
Salut Basic,
Toujours aussi bien écrit, très agréable à lire.
Après, j ai un de mal à voir où va l histoire, mais j ai sans doute besoin d une relecture.

Des petites corrections ici :
Désolé, vous n'êtes pas autorisé à afficher le contenu du spoiler.


Juste une chose : pourquoi est ce au chroniqueur d occire le pauvre here?

Merci pour ton texte! 🙂
« Noone will know my name until it's on a stone » Eels, Lucky day in hell

En ligne Basic

  • Modo
  • Palimpseste Astral
  • Messages: 2 646
Re : chroniques de la galène "l'écume de prose"
« Réponse #5 le: 03 octobre 2021 à 15:50:01 »
Merci Aponiwa, j'ai corrigé comme tu m'as dit.
Roman de gare conclut "je crains qu'il nous faille occire ce pauvre hère"
et le chroniqueur Théus se voit confié la mission de passer le malheureux à la question par l'intermédiaire de l'entonnoir et malice et eux, les bougres, savent bien que lorsque l'entonnoir à malice vous remplit les creux du crane, la bredinerie s'empare de votre cervelle et qu'il vaut mieux en mourir. Nous apprendrons plus tard comment le hère meurt.
Merci encore.
B
Tout a déjà été raconté, alors recommençons.

Page perso ( sommaire des textes sur le forum) : https://monde-ecriture.com/forum/index.php?topic=42205.0

blog d'écriture : https://terredegorve.blogspot.com/

En ligne Basic

  • Modo
  • Palimpseste Astral
  • Messages: 2 646
Re : chroniques de la galène "l'écume de prose"
« Réponse #6 le: 06 octobre 2021 à 17:49:32 »
Bonjour,
troisième verso des chroniques de la galéne.
Si un jour ce texte est imprimé, en premier page on pourra lire, pour A... tous mes remerciements (petits clin d'œil, on peut, non ?)

Verso 3

 [spoiler][

Verso 3

Voici la quintessence du salmigondis que nous distillâmes de notre entretien avec l’hère, via l'entonnoir à malice
- Avant, il y avait un ange qui volait. Avant il y avait des gens dans les rues. Avant il y avait quelqu’un. C’était comme du gâteau à la fraise avec des fraises, maintenant y’a plus de fraises, y’a plus de pâte non plus, y a plus rien, y’a même plus de croûte noire !
- Qu’est-il arrivé mon brave ? (les interventions sont celles de notre capitaine d’artifière)
- L’ange qui voletait est partie, comme qui dirait emportée dans les airs par des monstres. Elle a même pas envoyé de carte postale.
Le malheureux se mit à osciller de la tête, l’entonnoir à malice qui est comme un entonnoir très haut  se mit à dodeliner lui aussi, mais dangereusement pour le hère car risquant de lui faire branler l’occiput de façon définitive. Astafort lui coinça donc l’appareil oscillatoire dans sa vestille à ressort qui lui servait habituellement à maintenir l’étendard.
- Et toi qui es-tu ?  questionna Astafort en serrant les boulons.
- J’étais le Peigneur de rue et l’Eteigneur de grisaille !
- Ah !
De longues minutes nous restâmes béats et stupéfaits de tristesse. Ainsi par-delà la grande mer intranquille et de détroit de la pliure, un héros avait vécu. Un valeureux tout semblable à nous, fier équipage de l'Ecume de Prose. Ainsi il avait, sous ces cieux morbides et cannibales, lutté contre la terrible entropie. Ainsi, il avait échoué dans sa quête et laissé s’envoler hors de son firmament le dernier des anges. Ainsi, dans notre fureur, nous l’avions sabredouillé et passé par le fil de notre entonnoir.
- Saintes notes tombant des trompes de ma sainte mère ! Qu’avons-nous fait ? Et qu’as-tu fait héro ? soupira Roman de Gare.
- « Ainsi le glaive tomba de la main du héro
Et aussi l’écu et la lance, la foudre et la victoire.
Le front plissé de honte et suant sang et gloire,
Le voici donc frappé par la main du bourreau.
 
Il échoit au plus vil souvent de nommer le vainqueur
Des batailles, il échut donc aux monstres
Répugnant des abysses d’édicter le malheur,
L’échec et la défaite et la terrible honte.

Alors courbant le dos comme la lyre ardente
Perdant ses cordes et sa clef d’instrument,
Le voici s’approchant de l'abîme béant
Les yeux emplis d’effroi mais courageusement.

Tombant sans le soutien des nues traîtres et viles,
Le voici aux enfers, bien loin de toutes villes,
Soumis au pire le voici de nouveau châtié
Par ceux-là même qui vinrent le sauver. »
Ajouta Marcilius le leveur de vers.
/SIZE]
/spoiler]
« Modifié: 25 octobre 2021 à 08:35:59 par Basic »
Tout a déjà été raconté, alors recommençons.

Page perso ( sommaire des textes sur le forum) : https://monde-ecriture.com/forum/index.php?topic=42205.0

blog d'écriture : https://terredegorve.blogspot.com/

Hors ligne Aponiwa

  • Calame Supersonique
  • Messages: 1 783
Re : chroniques de la galène "l'écume de prose"
« Réponse #7 le: 06 octobre 2021 à 18:07:15 »
Hello!

Revoilà l'écume de prose, chouette!  ^^
C'est marrant, moi sur ma première page de Lune Rousse, il y aura des remerciements pour un certain B..., c'est fou l'alphabet! :)

Désolé, vous n'êtes pas autorisé à afficher le contenu du spoiler.


Respect pour Marcilius, qui lève les vers comme Churchill levait le sien! :)

Tout ça ne me dit pas où est parti le dernier des anges (ou la dernière)!

Merci pour ton texte! :)
« Noone will know my name until it's on a stone » Eels, Lucky day in hell

En ligne Basic

  • Modo
  • Palimpseste Astral
  • Messages: 2 646
Re : chroniques de la galène "l'écume de prose"
« Réponse #8 le: 07 octobre 2021 à 07:57:12 »
ça serait bien si il y avait la suite...C,D, E...

Bon, merci pour tes commentaires

alors peigneur de rue... je dois dire que c'est la fabrique des mots et leur sonorité qui m'a plu, ensuite je me suis dit peigneur, pas si mal quand la rue est de mauvais poil.
L'ange au féminin... alors je ne sais pas ce que j'ai à faire. Les anges n'ont pas de sexe comme le dit la légende, alors le sexe des anges change selon le désir de celui qui les observe, mais j'ai tantôt mis un e tantôt pas, par oubli... pour le hère c'était complétement volontaire parce que pour lui l'ange est une femme. j'en sais rien de ce que je fais du coup, je prends le genre du mot ou celui que souhaite le personnage.
Je corrige les autres erreurs que tu m'as souligné et je réfléchis pour cette histoire de e.

Merci encore.
B
Tout a déjà été raconté, alors recommençons.

Page perso ( sommaire des textes sur le forum) : https://monde-ecriture.com/forum/index.php?topic=42205.0

blog d'écriture : https://terredegorve.blogspot.com/

Hors ligne Aponiwa

  • Calame Supersonique
  • Messages: 1 783
Re : chroniques de la galène "l'écume de prose"
« Réponse #9 le: 07 octobre 2021 à 14:25:42 »
Je trouverai ça cool que l'ange soit féminin!  :noange:
« Noone will know my name until it's on a stone » Eels, Lucky day in hell

Hors ligne Delnatja

  • Grand Encrier Cosmique
  • Messages: 1 118
  • Ailleurs et au-delà
Re : chroniques de la galène "l'écume de prose"
« Réponse #10 le: 07 octobre 2021 à 16:52:09 »
Bonjour Basic, je trouve ces textes de très haut niveau, c'est un régal.
Malheureusement mon niveau ne me permet pas de t'apporter un commentaire constructif.
Bonne soirée.
Michèle

En ligne Basic

  • Modo
  • Palimpseste Astral
  • Messages: 2 646
Re : chroniques de la galène "l'écume de prose"
« Réponse #11 le: 07 octobre 2021 à 17:17:57 »
Merci delnatja, si ça t a amusé c est déjà une bonne chose.
B
Tout a déjà été raconté, alors recommençons.

Page perso ( sommaire des textes sur le forum) : https://monde-ecriture.com/forum/index.php?topic=42205.0

blog d'écriture : https://terredegorve.blogspot.com/

Hors ligne BeeHa

  • Prophète
  • Messages: 800
Re : chroniques de la galène "l'écume de prose"
« Réponse #12 le: 11 octobre 2021 à 10:24:21 »
Bonjour Basic,

J'ai lu la première partie, sans relever de coquilles ou de problèmes particuliers.
L'idée est vraiment sympa, et le jeu sur les "sens" est plutôt cool (c'est quelque chose que j'aime énormément... L'idée de modifier les mots pour en faire sortir autre chose, amener un peu de poésie.).

Je viendrai voir la suite avec plaisir.  :)
“A faint clap of thunder;
Clouded skies;
Perhaps rain comes – if so, will you stay here with me?”

“A faint clap of thunder;
Even if rain comes not;
I’ll stay here, together with you…”

En ligne Basic

  • Modo
  • Palimpseste Astral
  • Messages: 2 646
Re : chroniques de la galène "l'écume de prose"
« Réponse #13 le: 11 octobre 2021 à 11:31:34 »
Merci beeha.
C est un texte pour amuser, et vous et moi.
Content qu'il puisse te faire sourire.
B
Tout a déjà été raconté, alors recommençons.

Page perso ( sommaire des textes sur le forum) : https://monde-ecriture.com/forum/index.php?topic=42205.0

blog d'écriture : https://terredegorve.blogspot.com/

En ligne Basic

  • Modo
  • Palimpseste Astral
  • Messages: 2 646
Re : chroniques de la galène "l'écume de prose"
« Réponse #14 le: 12 octobre 2021 à 18:45:24 »
"et deux d'un coup" Pourrait dire Roman de gare

B

Verso 4 et 5

[spoiler][Verso 4

Alors que nous étions tout à notre émoi, Astafort qui n’est point le plus émotif de notre équipage, nous héla du haut d’une sommité crayeuse où il s'était rendu pour échapper à nos geignardises.
- Holà, camarade ! Je vois poindre des gueules d’enfer issues des pires cauchemars, hérissées de crocs et bavant de conserve, une salive vulgaire mais néanmoins urticante.
Nous lâchâmes notre émoi, il fit un bruit d'acier quand il tomba, et regardâmes dans la direction qu’il nous montrait. Alors nous vîmes effectivement ce que notre porteur de signes nous avait décrit, des gueules d’enfer issues des pires cauchemars, hérissées de crocs et bavant de conserve, une salive vulgaire mais néanmoins urticante, et pour préciser le tableau, ajoutons six pattes noires de chitine, une peau verdâtre et écailleuse, trois yeux animés de la pire couleur.
Roman de Gare dégaina son sabredouille puis le rengaina, pour ajuster son long fut à poème, et régler la lunette et le barillet à sonnets :
- S'il est l’heure de mourir camarades, alors faisons le fièrement. Porte-signes, fais chanter l’étendard et vous autres, fidèles assujettis, défendez le pavois de notre fière navire.

Sur ce, les fûts vrombirent et l’étendard entonna. Voici quelques moments de cette bataille homérique :
Les deux vers de notre étendard rebondissaient entre les ruines, poussés gravement par le pavois, alors que son porteur le défendant bravement, agitait ses lancettes à gros mots ou sa lourde frapahurle.
« Nous sommes cavaliers des mers et servant juste cause,
Nous sommes le fier équipage de l’Ecume de prose. »
Une bête feulante sauta par dessus les ruines et se retrouva percée d’un habile tir de dague à gros mots «  ratte excavatrice !»,  la créature tomba lourdement, la poussière soulevée s’incendia d’un tir de fût à poèmes,  à raz du sol, sectionnant net six pattes de chitines :
«  doux mai passe à juin
 ton temps de printemps,
et si tu nous reviens
ne perds en route du temps. »

Sur ma droite, Marcilius, cala de son épaulière de bronze les mâchoires d'une bête et lui jeta dans le gosier une grenade à rires :
- Connais-tu la blague du Porc-épic. Pour être épique tu n'en es pas moins porc ! Explosa t-elle.

Le combat résonnait ainsi de coups et de cris, de chants et d’accents, de proses et de rimes, de hurlements et de détonations, de rires et de pleurs.
Les mousquetarires mousquetaient leurs étincelantes humiliations «  Pas assez haut ! Minable ! C’est tout ! C’est un peu court jeune homme ! Voilà donc tes chatouilles !»
Au cœur de la bataille je vis Bolirime tomber sous le poids gesticulant d’une créature de cauchemar, je m’extrayais à coup de frappahurle d’un précédent événement pour me jeter dans celui de mon ami :
- Hourrah ! Hue ! ha ! Mordius ! Sabrefière !!! Hurlait ma frappahurle
J’arrivai juste à temps pour couper les griffes chitineuses alors qu’elles s’apprêtaient à ouvrir la gorge de notre tisseur de foc et à lui extirper l'ultime chatoiement d'un ahan.
Conjointement nous tranchâmes la bête de tête à queue.

Puis peu à peu le courroux des armes s’estompa, la voix de l’étendard faiblit et retentirent les cris de victoire des fûts à poèmes, dagues à gros mots et autres frappahurles, sabredouilles et mousquetarires. Après les avoir laisser s’exprimer nous rengainâmes et reprîmes souffle.
De ce combat nous eûmes à déplorer quelques blessures légères, des uniformes lacérés et la mort du pauvre hère qui vint fort à propos nous enlever l’épine de la culpabilité.


Verso 5

La mère des tempêtes s’apaisait dans nos crânes, ne resta bientôt plus en nous que le chantant torrent de la victoire.
- Notre quête, n’est point finie. Il nous faut en savoir plus sur ce terrible continent ! souffla Roman de gare en rajustant ses médailles sonnaillantes, ses boutons à sifflette, et ses fanfrelantines.
 Nous mêmes, nous rajustâmes nos mises et reprîmes panses et gorges en dînant sur les ruines, de quelques mets embaumés de cypres et de carpes, d’ogeaseuses crémantites et de douces albantes.
Une fois pansée et repue, la troupe reprit gaillardement l’exploration de ses rives inhospitalières. Nous traçâmes au travers des grisailles une piste ou le mauve et l’or, le grenat et le pistache, l’ocre et le safran, l’azur et l’ambre s’enorgueillissaient à parer la poussière. Il faut dire que jamais un membre du glorieux équipage de l’Ecume de prose ne se déplace sans sa flasque à panache et sa plume à pigments.
Mais bientôt vint la nuit, noire et lourde comme ventre de Léviathan, et les nues s’enténébrèrent plus encore, et la pluie et la brume, et le souffle fort et rauque de la plus sinistre obscurité, sans que ne tinta jamais dans ce fracas morbide, le rire euphorisant d’un ange aux ailes diamantées d’astres. Dans ce sinistre lieu, le réconfort du vol angélique n’existait pas.
Nous trouvâmes refuge dans une grotte et la pluie au moins, cessa de nous corrompre. Roman alluma un brasier et y jeta une bille à veillée, qui réchauffa nos os et nos âmes, d’une épopée de nos contrées, la célèbre geste de Baribaladinatiquaristochémantiqc le bel. Nous prîmes chacun la garde de nous tous et dormîmes tant bien que mal qui sur le ventre, qui sur le dos, mais chacun une partie de soi offerte à l’humide fragrance et l’autre aux chaleurs du brasier et de la bille raconteuse.

Au matin un soleil morne se leva sur la cité déshéritée. Alors que nous nous apprêtions à restaurer nos appétits, Astafort s’écria :
- Diantre, notre Porteur de vers n’est plus dans sa literie !
Nous cherchâmes vainement sans trouver once de lui, ni poil, ni peau, ni rognure, ni vers.
- Damnation ! Que chacun de nous s’ésbigorgne !
Ce que nous fîmes et après nous être longuement esbigorgnés, Bolirime trouva au fond de la grotte une fente étroite à laquelle se trouvait suspendue une virgulette du parfum de Marcilius.
Derechef nous nous empressâmes de nous introduire à sa suite, il n’y eut que notre bon Astafort qui, un peu trop large du bassin ne put s’englicher dans l’étroite souricière.
Quelques temps de reptation plus loin, la faille s’élargissait, nous allumâmes les méches de quelques joyeux drilles, étouffés tout de même pour ne pas alerter les créatures de cette anfractuosité.
Les derniers chuchotis éteints et les lampions levés nous découvrîmes les ravisseurs de notre poète.
/spoiler]
« Modifié: 25 octobre 2021 à 11:42:07 par Basic »
Tout a déjà été raconté, alors recommençons.

Page perso ( sommaire des textes sur le forum) : https://monde-ecriture.com/forum/index.php?topic=42205.0

blog d'écriture : https://terredegorve.blogspot.com/

 


Écrivez-nous :
Ou retrouvez-nous sur les réseaux sociaux :
Les textes postés sur le forum sont publiés sous licence Creative Commons BY-NC-ND. Merci de la respecter :)

SMF 2.0.19 | SMF © 2017, Simple Machines | Terms and Policies
Manuscript © Blocweb

Page générée en 0.021 secondes avec 20 requêtes.