Le Monde de L'Écriture – Forum d'entraide littéraire

11 mai 2024 à 18:15:45
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Le Monde de L'Écriture » Coin écriture » Textes courts (Modérateur: Claudius) » des lacets

Auteur Sujet: des lacets  (Lu 736 fois)

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vautre de hamster
« Réponse #15 le: 16 avril 2024 à 20:39:57 »
revue de presse 8 - le progrès
#à partir de #pseudosophie #doutes et autres fumeuseries #brasseur de pistes

...entre hors-sujet et pas-sans-lien

vous le connaissez ce hamster motivé dans sa roue, qui se fait emporter...



"tout va de plus en plus vite..."

et on risque de franchir le mur du son ! la métaphore va bien avec cet article sur lequel je me base, pour parler de ce que je soupçonne à un truc difficilement formulable, pour mon esprit ni référencé ni vraiment capable de cerner ce qui me semble être une première dans l'Histoire humaine et que l'exemple pris démontre mieux que d'autres qui le cernent : apparemment le F-35, avion de combat dont l'armée suisse vient tout juste de faire l'acquisition, est déjà obsolète et à mettre à jour ! bèh ouais, ce genre de projets, c'comme les sous-marins pour l'australie et pas mal de projets de création, notamment technologique : ils nécessitent un minimum de temps ; c't'à dire que là, t'as des ingénieurs qu'ont bossé sérieusement sur ce projet d'avion de combat, qu'au bout d'un certain nombre d'années t'as enfin l'engin qui sort de l''usine', et en fait entre temps, la recherche a assez avancé pour que le truc soit déjà dépassé ; ça fout la merde hein ? hui le mur mach est dépassé, la métaphore parle dans ce sens : l'effet du truc est en retard, t'es pas allé plus vite que la musique, non c'est l'inverse, là ton avion que quand tu faisais tes recherches t'étais à la pointe, et le temps de le fabriquer, c'est déjà mort

j'suis pluss paumé dans mon intuition que prévu, parce que je sais pas comment poursuivre ce qui me semble dangereux à notre époque où tout va tellement vite, qu'on arrive pas à suivre la danse ; entre l'espoir des théories de l'ascension, le fait que ça s'emballe et qu'on n'y peut rien, et le fait que c'est dangereux, j'sais ni vraiment cerner le problème ni encore moins, le solutionner ; mais quand on en arrive à l'importance, si glauque soit-elle, d'un avion de combat, là j'pense faut qmm réaliser que la culture du tout-de-suite, du hier-est-nul, du périssable comme jamais on ne l'a humainement vécu, c'est ptetr un peu un truc que faudrait calmer... ok état d'urgence planétaire, ok état d'urgence politique, ok état d'urgence sanitaire, ok état d'urgence de tout un tas de bords de partout ; mais faut qu'on arrête de courrir et vouloir rattraper un truc qui certes nous échappe...

l'idée en moi a germé durant mes cours de graphisme, et j'avoue que ça a bcp influencé mon art notamment littéraire, c'était l'anecdote suivante, cette année où j'apprenais des petits trucs rigolos genre les sourcils de la joconde ou le fait que le léonard qui en était responsable était bcp connu pour sa peinture alors que la petite dizaine de tableaux finis n'était qu'un petit bout de son travail, notamment par rapport aux autres peintres de son époque, mais aussi et ça je le savais depuis tout gamin car il fut mon 'modèle' depuis très tôt, de tous ces autres travaux, notamment ses inventions qui m'ont fait rêver de devenir 'inventeur' avant qu'à l'école on me dise que c'était pas un métier... gaston lagaffe a jamais su me remotiver à ce désenchantememt, mais bref : en cours d'histoire de l'art j'avais noté ce détail : un tableau à l'époque, mécéné en cette époque transitoire des libertés et des pouvoirs, de l'église à la sphère plus privée, eh bien ça demandait du temps, des mois, le type prenait le temps sur un cadre de taille standard, autant de temps à coups de pinceaux précis, patients, alors que les tickets d'ajd pour une commande d'un graphisme quelconque étaient soumis à une pression bcp plus restreinte, quelques semaines au max, quelques jours de date limite, quelques heures de boulot, et paf ; le logo nike il parait fut dessiné comme ça par une dame qui n'en recevra pas les honneurs, mais hors cet exemple, il y avait déjà dans ces cours de graphisme, le reflet de ce qu'on ne peut nier : tout va de plus en plus vite, même la création d'une charte graphique d'identité visuelle qu'un grand groupe commercial paiera pour se renouveller, on est pas dans le même ordre de grandeur du rendement ; en architecture par exemple c'est de ouf : même les stades olympiques c'est pas les décennies d'une cathédrale, d'une pyramide antique...

et moi j'étais tiraillé, car je me souviens ce tableau de peinture d'un élève de la classe supérieure, qui m'avait empli d'admiration par sa qualité, mais que quand j'avais entendu qu'il avait passé 25h dessus, je m'étais dit "ah mais non, moi jamais je me motive à une telle envergure de projet", et tout en redoutant le caractère bâclé que peut subvenir à l'empressement, je me sentais bcp trop flemmeux pour aller aussi lentement ; pis y'avait un peu un mouvement global dans la classe, même un devoir posé avec une dead-line d'un mois, on était la plupart en mode artistes négligents à nous y coller que la veille... ajd j'en vois partout de ces promesses genre une formation validante, une masterclass, un truc qui en trois semaines te garantissent d'acquérir le nécessaire... hmmm ? renifle ! z'êtes sûr on peut autant tout accélérer ? moi-même j'suis contradictoire, mes textes, mes dessins, si j'y passe plus d'une heure c'est que y'a un problème ; et pourtant ne me quitte pas cette réflexion du mur du son dépassé ; ça va trop vite !

psycho-socialement, ça peut donner le vertige ! les clash intergénérationnels le montrent bien je crois, là où ton vieux était dans un mood acceptable et normal, ajd s'il se met pas à jour, ça fout la merde ! même les moins vieux sont dépassés, moi trentenaire que je suis et que s'est laissé dépasser, j'suis déjà out de l'actualité ; les moins de vingt ans de la chanson ne sont pas les mêmes que ceux du millénaire, j'ose pas imaginer ce qu'il y a de différent entre des humains qui sont nés avec des écrans tactiles et ce que je suis un dinosaure sur le concept ! gros gros soupçon pour moi à voir que ça peut jouer sur la décohésion, cette vitesse à laquelle le monde change... et pourtant ! la machine ne s'arrête pas, il faut continuer ! surtout dans le concept antimondialiste qu'est la politique (inter)nationaliste, surtout combinée à la privatisation des marchés par volonté de liberté individuelle au milieu professionnel, car ces deux là mêlés, tant qu'ils sont existants dans les modalités qu'on leur a construit, ne font qu'amplifier la compétition et nous éloignent de ce qui se prendrait intellectuelllement et factuellement, différemment si on élaborait plutôt un système de collaboration... j'ai envie de m'inspirer des problèmes de science, pour les transférer en dehors de leur juridiction des comportements : en mathématiques notamment, en physique énormément, et dans plein de secteurs, on a des objectifs pour lesquels il faut courir, mais le contexte est inverse : on est en dessous du mur du son, et tout ce qui nous est demandé, c'est de la patience et de l'effort, ce qui diverge un peu d'un état d'obsolescence, de péremption : des problèmes qu'on sait qu'ils existent, et que tant qu'on a pas assez planché dessus, bin on peut pas avancer ; on n'est pas débordés par le temps, au contraire, y'a que lui qui traîne pour amener la solution...

mais encore une fois la boussole de mon intuition est fumeuse, incertaine, je tente ici d'y mettre des mots mais y'a rien de très efficace d'un point de vue pragmatique ; tjrs est-il que l'angle de la compétition pour les avions de combat, c'est ce reflet qu'on a analysé pdt la guerre froide et la course aux armements, tant qu'on est là, à devoir aller le plus vite possible pour devancer 'l'ennemi', bin au bout d'un moment on dépasse le mur du son, et l'effet c'est qu'à vouloir courir trop vite on se casse la gueule sur le tapis de fitness réglé à 50km/h, pendant qu'en sciences au contraire ils attendent que le tapis avance d'un cran suivant afin de pouvoir faire un pas de plus...

mais peut-on si facilement transférer les modalités de différents secteurs d'influence ? ralentir le tapis de course de la techno est-ce faisable, et pourquoi pas ptetr accélérer celui de certains domaines de la recherche fondamentale ? en tous cas, là pour le f-35, à peine livré comme promis, faut reprévoir cinq ans d'attente supplémentaire pour qu'il soit à jour, avec le nombre de billets que ça va demander... ça devient absurde, non ? et pas dans le sens rigolo rassurant ou positif qu'on peut parfois associer à ce terme qui désigne le non-sens...

won't you color me a picture of your shallow needs
together you and me will find a pill to help stop you bleed
all this time you thought you'd never live successfully
just turn right back around and tell yourself the delivery
[...]
no i'm not awake


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« Réponse #16 le: 05 mai 2024 à 19:58:56 »
revue de presse 9 - discernement à la qualité
#à partir de #pseudosophie #doutes et autres fumeuseries #brasseur de pistes

...entre hors-sujet et pas-sans-lien

"fallait me le dire voyons j'pouvais pas deviner !" contre "bien sûr que j'suis d'accord avec les autres, c'est évident !"



aaaaaah en voilà un truc de presse qui me parle ! le washinton post a tenté une expérience sociale le 12 janvier 2007, et direct ça me fait voir à quel point :
- les gens ont beau croire qu'ils voient avec lucidité, ils ne font que regarder là où on les habitue à regarder
- le système capitaliste de valeur monétaire est le milgram actuel qui conditionne les moutons pour des insanités ignobles
- la valeur des choses est bien trop souvent cachée parce que les gens n'ont aucune connaissance, aucune curiosité sur ce qu'ils croient pouvoir donner un avis de goût ou de qualité
- et tant d'autres licornes...
je vous raconte ?

joshua bell est un violoniste américain diplômé, reconnu, avec un cv plus que respectable ; son instrument, gibson stradivarius fabriqué en 1713, lui a coûté 4 millions de dollars ; il se produit en soliste dans des salles dont les tarifs d'entrée avoisinent les 100$, avec assez de talent pour pouvoir jouer les pièces les plus compliquées du répertoire connu

c'est d'ailleurs ce qu'il fait ce 12 janvier 2007, dans le hall d'une station de métro de washinton ; d'après mes sources, le chapeau qu'il a récolté en une petite heure chiffrait 32$, dont 20 par la seule personne à l'avoir reconnue ; six autres personnes se sont arrêtées pour l'écouter, le temps d'un minime instant, avant de reprendre leur route ; est estimé à environ 2000 le nombre de personnes qui lui sont passées devant... il paraitrait que quelques enfants furent assez curieux pour exaspérer le parent les accompagnant, qui les poussèrent à avancer sans s'arrêter

le journaliste gene weingarten reçut un prix pulitzer en 2008 pour son article issu de cette expérience, celle qui lui inspira la question suivante : « Dans un environnement ordinaire, à une heure inappropriée, sommes-nous capables de percevoir la beauté, de nous arrêter pour l'apprécier, de reconnaître le talent dans un contexte inattendu3 ? »

personnellement je ne peux m'empêcher de considérer le problème avec plus qu'un simple "ayé, j'suis prévenu, ça ne m'arrivera plus", je sais très bien ô combien plus l'étiquette est chère, plus on a l'impression de pouvoir être en confiance, je sais tout aussi bien que ce qui est gratuit est discrédité, car cela suscite la méfiance, une méfiance probablement légitimisée par tant d'arnaques qui profitent de manière malsaine, et par d'autres biais que la monnaie demandée pour l'acquisition de quelque chose, service ou bien ; mais alors me dis-je affolé, où passe donc la vertu du don ? qu'avons-nous à partager qui ne soit aliéné par un barème financier ? quelle différence de lucidité marque le client d'une salle de théâtre par rapport au passant du métro ? prenons-nous encore le temps et la disponibilité personnelle d'apprécier un musicien en dehors d'un contexte d'écoute tarifé ? qu'il soit talentueux ou non, selon des critères relatifs ou absolus, quelle différence aux oreilles d'autrui ? j'ose pas aller voir l'émission télé 'incroyable talent', où en est-on dans ces usines à jugements de qualité ? et enfin pour terminer, ce qui brille au fond de nos yeux est-ce forcément de l'or ?

j'aurais sûrement été comme la plupart, je sais que plein de trucs me passent sous le nez ; d'où que m'est avis qu'on est pas sortis de l'auberge...
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