Chère Schtroumpfette,
Il pleut en ce jour de Saint-Valentin, et moi, je trouve ça joli la pluie, quand on s'aime sous les toits. Alors voici une petite variation autour d'un poème de Francis Carco.
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Il pleut — c’est merveilleux. Je t’aime.
Nous resterons à la maison :
Rien ne nous plaît plus que nous-mêmes
Par ce temps d’arrière-saison.Sur un air inventé, je fredonne ces quelques mots, hymne secret d’un amour qui n’a jamais cessé d’être. La pluie crépite sur le velux, les notes tintent au choc des gouttes sur la vitre ou sur la gouttière.
Sous la fenêtre, toi et moi retrouvés. Nos jambes emmêlées dans les draps défaits, nos mains jointes, ton regard qui me transperce et nos lèvres qui se racontent nos vies.
C’est merveilleux : il pleut. J’écoute
La pluie dont le crépitement
Heurte la vitre goutte à goutte...
Et tu me souris tendrement.Avant, il y avait le vide sans toi. Vingt ans d’une existence trop bien remplie de “il faut” et “on doit”, des vies partagées avec d’autres, nos chemins croisés quelques fois.
Après, on ne sait pas ce que l’on construira. Nous poserons des pierres polies par les souvenirs pour bâtir un devenir. Par dessus les pleurs, nous ferons revenir la lumière.
Je t’aime. Oh ! ce bruit d’eau qui pleure,
Qui sanglote comme un adieu.
Tu vas me quitter tout à l’heure :
On dirait qu’il pleut dans tes yeux.Tu revêts ton costume de quotidien. La chemise d’abord, huit boutons que je passe par les boutonnières, enveloppée de ton regard. Toujours transpercée. Puis le reste, pantalon, travail, foyer, famille. Tu passes la porte en me tenant la main.
Je regarde le train qui s’éloigne au loin, t’emportant vers un autre ailleurs. Mes pas le long du boulevard, enveloppée d’un rai de lumière et tout semble bientôt possible. Jamais je ne cesserai de t’aimer.
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