Une tentative de texte "horrible". J'attends votre verdict (et la sentence de Nocte lol)
Désolé, vous n'êtes pas autorisé à afficher le contenu du spoiler.
Perso, je doute y être arrivée :/ (en fait, c'est le "sérieux" qui me fait douter :\?)
La Famille d'Adam
[Défi] [Explicite]
Je m'appelle Ève, j'ai quatorze ans.
J'ai été invitée par Adam pour son anniversaire qui se déroulera chez lui cet après-midi.
Adam, c'est mon binôme en SVT ; un garçon timide passionné par les sciences. Il cesse systématiquement de bégayer lorsqu'il se lance dans ses longues explications. Je suis persuadée qu'il connaît le programme jusqu'aux derniers chapitres que l'on abordera le mois prochain.
Ce matin, j'ai donc acheté son cadeau à la librairie : une revue pas trop chère, dont les articles foisonnaient de mots compliqués et de schémas détaillant des choses microscopiques.
J'ai été étonnée par son invitation car nos échanges verbaux n'ont lieu que pendant ce cours. Mathilde m'assure qu'il a un faible pour moi, qu'il passe autant de temps à scruter ses livres qu'à mater mes seins. Même si c'est vrai, Adam n'est pas mon genre. Je préfère les garçons aux cheveux courts, grands et sûrs d'eux ; mais pas des frimeurs comme cet idiot de Dorian et ses manières de voyou. Je suis de bonne famille tout de même !
Bref, pendant que j'attends que l'on vienne m'ouvrir, je me promets de ne rien faire qui pourrait lui faire croire qu'il me plait. Il est déjà assez chahuté comme ça par les autres, je ne voudrais pas qu'il souffre encore plus à cause de moi.
Un type aussi maigre que le squelette pendu au fond de la classe de SVT apparaît devant moi. Je regrette aussitôt de ne pas avoir forcé Mathilde ou Chloé à m'accompagner.
— Bienvenue Mademoiselle Ève. Par ici, je vous prie.
Sa voix caverneuse est assortie au le grincement de la porte qui se referme derrière moi. Alors que la maison semblait calme et rassurante de l'extérieur, je me retrouve dans un sombre couloir en pierre digne d'un château fort. Plus loin sur la droite, une ouverture lumineuse par laquelle se déversent des éclats de rires sur fond de musique médiévale.
Le majordome tout de noir vêtu m'abandonne à l'entrée d'un salon aussi grand que cossu : chandeliers en cristal, canapés en velours multicolores, tapisserie chaude recouverte de peintures hétéroclites, moquette épaisse aux motifs géométriques hypnotisants… Et cette immense table recouverte de victuailles appétissantes et sucrées sorties tout droit d'un conte des frères Grimm. Je m'attends presque à ce que la musique d'ambiance soit jouée par une troupe de troubadours plutôt qu'une banale chaîne hi-fi.
Une dizaine d'adolescents discutent et chahutent de bon cœur, tous déguisés comme si on était mardi gras. Je me demande alors ce que je fais ici avec ma chemisette blanche et ma jupe crayon bleu marine. Ils vont sûrement croire que je me suis déguisée en hôtesse de l'air… Absurde !
— Sa… Sall… Salut !
Je reconnais la voix d'Adam sur ma droite et je me tourne vers lui avec un sourire forcé :
— Salut Adam.
Il est déguisé en Pierrot, ce qui lui donne un air encore plus triste et rachitique qu'il ne l'est d'habitude.
— Bon anniversaire.
Je lui tends le sac en plastique imprimé du nom de la librairie dans lequel se trouve son cadeau.
— Mer…ci, répond-il tout penaud.
Une femme au visage peint en chat surgit et déclare en chantant :
— Tiens, le cadeau d'Adam est arrivééé. Voudriez-vous, gente demoiselle, passer dans la salle voisine pour vous préparer ? Pour ses quinze ans, mon fils a voulu une fête costumée, il serait de bon ton que vous vous soumettiez aux usages de la maison.
Elle me prend par la main et me guide vers une double porte. Une invitée habillée en gothique se jette sur moi :
— ÈÈÈÈve, te voilà enfin !
Il me faut trois secondes de trop pour reconnaître Chloé. C'est une fille plutôt sérieuse, genre première de la classe ; non, elle EST première de la classe. Toujours tirée à quatre épingles avec un air absent derrière de grandes lunettes cerclées. Je suis une des rares nanas de la classe avec qui elle s'est liée d'amitié. Alors la voir dans cette tenue de soubrette, fardée de maquillage sombre et d'un serre-tête en forme de chauve-souris, ça me fait un choc :
— Chloé ! Mais…
Deux mains s'abattent lourdement sur mes épaules, me faisant presque chanceler en arrière. Une voix rauque susurre dans mon oreille :
— Tu vas mourir aujourd'hui mêêême.
Je m'extirpe de ces serres inconnues et me retourne d'un bloc. Une petite brunette avec un chapeau vert dans lequel est plantée une hache écarte ses bras :
— On se fend la gueule ici ! hahahaaa…
Je la repousse avec un rire nerveux :
— Mathilde, t'es trop conne !
— Allez, viens par ici, on va te trouver un costume digne de cette fête. Tu ressembles à une secrétaire de direction coincée du cul. On est là pour rigoler !
Mes amies me prennent bras dessus bras dessous et m'entraînent dans la salle voisine. Lorsque la porte se referme, j'ai juste le temps de voir Adam assis sur un canapé en train d'ouvrir mon cadeau, totalement indifférent à la fête qui se déroule en son honneur.
Les murs de la nouvelle pièce sont recouverts de déguisements. Trois grandes penderies en bois de santal regorgent de robes en tout genre. Mathilde et Chloé se lancent dans un dialogue des plus étourdissants :
— Que faut-il pour Ève ?
Chloé me fait tourner sur moi-même.
— Des habits de rêve !
Mathilde déboutonne ma chemisette.
— Robe de princesse…
Chloé enlève ma chemisette.
— Pour notre déesse !
Mathilde déboutonne ma jupette.
— Belle au bois dormant…
Ma jupette tombe à mes pieds.
— Ou prince charmant ?
Chloé me fait basculer en arrière.
— Rentrer à minuit…
Mathilde retire prestement mes sandales.
— Ou rester la nuit ?
Chloé dégrafe mon soutien-gorge.
— Choisis ta tenue…
Mathilde retire mon soutien-gorge.
— Car te voilà nue !
Chloé descend ma petite culotte.
Je me rends compte de ma situation grotesque :
— Hey, arrêtez !
Chloé serre mes vêtements en boule contre elle et me dit :
— Non, non, non ! À la coutume tu dois te plier, et te déguiser tu dois, jeune padawan !
Les dalles dures et froides du sol me gèlent les pieds. Je couvre mes seins avec mon bras droit et mon sexe avec ma main gauche.
— Arrêtez vos idioties, je vais m'enrhumer.
De son côté, Mathilde a déjà investi les penderies :
— Que penses-tu de cette jolie robe blanche "Reine des Neiges" ? Ou bien la bleu clair genre "Cendrillon" ? Oh, nous avons un joli modèle à épaulette stylée "Blanche-Neige" ! À moins que notre illustre invitée soit plutôt d'humeur orientale avec une spéciale "Jasmine"…
Tout en débitant son monologue insensé, elle passe les robes devant moi en les jetant aussitôt par terre avec une moue insatisfaite.
— Y'a vraiment rien qui te va ma chérie.
Frigorifiée et excédée, je finis par exploser :
— Mais merde, c'est bientôt fini vos conneries ! Et enlève-moi ce déguisement débile !
J'attrape vigoureusement le manche attaché à son chapeau et le retire d'un coup sec. Je m'attendais à ce que le chapeau vienne avec… Je m'attendais à ce que ce soit plus léger… Je ne m'attendais pas à voir du sang sur la lame…Je ne m'attendais pas à voir des bouts de cervelle accolés à celle-ci...
Je défaille. La hache percute le sol avec un bruit métallique lourd. Le corps de Mathilde s'écroule sans vie. Ses yeux vides sont gelés dans la mort. Un jet d'urine jaillit et s'écoule le long de mes cuisses juste avant mon hurlement de terreur.
Chloé pose sa main sur mon épaule :
— Ève, voyons ! Tu sais très bien que le cerveau fonctionne grâce à de minuscules courants électriques. Tu sais aussi que le métal conduit l'électricité. Tant que Mathilde avait cette hache dans la tête, elle pouvait fonctionner correctement. En enlevant cette hache…
— Nan ! Naan, nan, nan ! Je refuse !
— Tu viens de tuer ta meilleure amie !
Ses ongles noirs s'enfoncent dans ma chair.
— Nan ! C'est pas possible, c'est un cauchemar !
Je me tiens la tête entre les mains. Je tremble comme une feuille, prête à croire ce réquisitoire abscons. La mère d'Adam surgit alors :
— Qu'en est-il donc de ses préparatifs ?
— Notre invitée est indécise, répond Chloé avec une lenteur cynique.
— Mais non, elle est parfaite dans sa nudité originelle.
— Je n'y avais pas pensé ! Mathilde va jouer la morte pour de bon, hahaha !
— Très bien, j'adore quand mes invités jouent leur rôle à la perfection. Passez donc à table mes chères.
Je reste stupéfiée devant leur conversation démentielle. Chloé me pousse vers le salon.
— Lâche-moi !
Ses griffes se resserrent sur mon bras. Ses ongles sont plus grands que tout à l'heure. Son maquillage s'est transformé en fils barbelés incrustés dans sa peau. Quand j'arrive dans le salon, ce n'est plus une fête costumée, mais le musée des horreurs : il y a ce type à tête de poulpe aux tentacules orange tenant une sirène par les épaules dans un aquarium géant, cet autre énergumène avec un couteau planté dans le cœur donnant la main à une poupée de porcelaine dodue, un homme énorme au visage poupin ressemblant à un assemblage de ballons, une femme aux allures de vampire avec des dents effilées…
Je sursaute quand un adulte déguisé en boucher se plante devant moi :
— Fraise ou Groseille ?
Je le regarde interloquée. Il repose la question avec insistance :
— Fraise ou Groseille ?
Je panique. Je m'arrache de l'emprise de Chloé et cours vers la porte. Mais Adam s'interpose, levant ses mains inquiétantes. Ses doigts sont devenus des lames de couteau, des ciseaux et autres objets coupants. Un sourire malsain accompagne ses paroles :
— La fraise lui ira si bien !
Quelqu'un m'entraîne soudain par derrière. D'autres malades se jettent sur moi, me soulèvent et me plaquent sur la table. Des assiettes et quelques gâteaux vont salir la moquette. Je me débats et hurle de toutes mes forces pour sortir de ce cauchemar. Le boucher se rapproche de moi avec un grand jerrican. Un liquide épais et sirupeux s'écoule lentement sur mon torse. C'est froid. Les invités se sont regroupés autour de moi, ils me fixent la bave aux lèvres. Mon dieu, qu'est-ce qu'il va m'arriver ?
Une goutte de liquide tombe sur ma bouche. C'est du coulis de fraise. Le nappage recouvre entièrement mon corps, sauf le visage. La sensation est très désagréable, j'ai l'impression d'être sale, collante. L'odeur trop forte devient insupportable. Adam s'approche de moi :
— Le dessert est prêt. À table !
Ils rapprochent leur visage, me reniflent comme des chiots à l'heure de la gamelle. Chloé s'approche de moi à quatre pattes, lascive. Son regard est dément :
— Espèce de salope, tu as tué ma chérie ! Alors je vais te bouffer jusqu'à la moelle.
Elle se baisse, frôle mon sein gauche du bout des lèvres. Sa langue sort tout doucement et caresse mon téton. La sensation est horrible. Une autre femme entreprend mon sein droit. Oh non, pas ça ! Chloé descend, inexorablement, là où je ne veux pas qu'elle aille. Ma raison est effrayée, je suis terrorisée, mais mon corps commence à m'envoyer de douces sensations. C'est horrible, j'ai honte. Je ne veux pas, je ne dois pas.
Des dizaines de langues assaillent mon corps, de plus en plus insistantes, de plus en plus dure. Je gémis sous la contrainte du merveilleux supplice que me fait endurer Chloé. Je ne veux pas jouir, non.
Les coups de langues sont maintenant de véritables coups de mâchoires. Ma peau gluante glisse entre leurs mordillements insistants.
— Non ! Pitié ! Arrêtez ! Pas ça ! Aaahh…
Le crie et je pleure, honteuse et impuissante, terrorisée. Le visage de Chloé est rouge vif. Elle rit comme une damnée :
— Maintenant, je vais vraiment te bouffer le cul, sale traînée !
Je crie ma douleur quand leurs dents se plantent dans mon corps. Ma terreur devient permanente et mon impuissance la pire des souffrances. Adam réapparaît avec un autre jerrican donc il verse le contenu sur mon visage, remplissant ma bouche malgré moi.
— Fer… ferme ta gu… ta gueule, qu'on, qu'on, b, b, bouffenp…paix !
Le coulis qui inonde mes orifices m'étouffe et entraîne mon âme torturée dans les limbes…
Je me réveille en sursaut. Je suis couchée sur le canapé ; ma tête repose sur les cuisses d'Adam. Je me relève aussitôt. Le souvenir vivace de ma torture me donne un haut le cœur. Autour de moi, les gens discutent et rient comme si de rien n'était. Je regarde mon corps : il est rouge, brillant.
— Aah !!
Mon bras ressemble à du cristal rouge, je vois au travers et je n'ai toujours aucun vêtement. Par réflexe, je me rassieds en croisant mes jambes, mes bras croisés sur mes seins. Ils sont durs, tout comme le reste de mon corps.
— Ça, ça va m, mon… mon su-sucre d'orge ? demande Adam.
— Comment peux-tu me dire ça ? lui réponds-je terrorisée et perdue à la fois. Qu'est-ce que vous m'avez fait ?
C'est la voix de sa mère qui me répond :
— Ève, ma chérie, vous êtes resplendissante ! Un vrai petit bijou, n'est-ce pas Adam ?
Adam acquiesce d'un mouvement de tête. Je regarde la femme à tête de chat d'un air suppliant.
— Pour son anniversaire, Adam voulait une petite amie et il adore les sucreries.
Je me fais violer et cette vieille peau ne pense qu'à sa fête. Ils sont malades.
— Je m'en vais, je ne reste pas ici ! Je vais appeler les flics et vous allez tous vous retrouver en taule !
La femme secoue la tête avec dépit :
— Personne ne quitte cette fête. Surtout quand on est en sucre cristallisé. Imaginez qu'il se mette à pleuvoir.
Sa main attrape un de mes cheveux et tire dessus avec délicatesse. Mes yeux s'arrondissent de surprise en voyant une longue guimauve violette s'étirer, se couper et se rétracter lentement. Elle l'engouffre dans sa bouche et mâche sans me quitter des yeux. Elle passe le dos de sa main sur ma joue cristalline :
— Vous êtes si délicieuse.
Puis elle se retourne avec un rire de folle. Il faut que cela cesse. Le squelette majordome garde l'entrée. Je décide donc de retourner dans la pièce des costumes.
— Où… Où v, vas-tu ?
Sa voix plaintive me met hors de moi :
— M'habiller !
Je claque la porte derrière moi. Le corps de Mathilde est toujours là. Je la regarde incrédule et j'éclate en sanglots. Sauf que mes yeux ne produisent plus de larmes. Je suis devenue un monstre. Ce nouveau corps n'est pas le mien, et l'original a été sali.
Je prends une robe mécaniquement, puis la passe sur moi. Une ouverture adjacente donne accès à une salle de bain. Je fais couler un bain bien chaud.
Je reviens vers Mathilde, m'agenouille près d'elle. Je caresse ses cheveux soyeux, comme l'étaient les miens ce matin. Avant toute cette barbarie. Je berce sa tête en marmonnant d'insipides excuses.
Quand le ruissellement du bain qui déborde me sort de ma torpeur, je recouvre son corps puis jette la robe que je venais de mettre. Ma vie aura été un échec total, c'est tout ce qu'il me reste comme pensée lorsque je m'immerge dans l'eau bouillante.
Je m'appelais Ève, j'avais quatorze ans.
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EDIT 1 : Corrections RdL
EDIT 2 : Corrections Extasy
EDIT 3 : Corrections Champdefaye