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15 mai 2024 à 07:20:37
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Le Monde de L'Écriture » Coin écriture » Textes courts (Modérateur: Claudius) » L'intrus [Nouvelle fantastique / AT Noir d'Absinthe 30.09.2020]

Auteur Sujet: L'intrus [Nouvelle fantastique / AT Noir d'Absinthe 30.09.2020]  (Lu 2260 fois)

Hors ligne Deofresh

  • Calliopéen
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Salut !

Je reviens déterrer ce texte parce que je pense le soumettre à l'AT Monstresses des Éditions Noir d'Absinthe. Cette fois-ci, je ne refais pas la même erreur, je me donne une semaine pour faire les corrections. La dead-line est le 30 septembre. D'ailleurs, si quelqu'un a envie d'y participer avec moi, je me ferai un plaisir de le relire.

Donc, depuis la dernière fois, j'ai donné beaucoup plus de contexte à la relation Charlotte-Viviane. J'ai aussi apporté toutes les corrections mentionnées dans les commentaires et j'ai réécrit une grande partie du texte. Globalement le déroulé reste le même, mais j'aimerais savoir s'il fonctionne mieux.

Comme c'est pour un AT, s'il vous plaît, lâchez vous. Soyez sans pitié.

Bonne lecture !


L'ancien pitch :

Désolé, vous n'êtes pas autorisé à afficher le contenu du spoiler.


L'intrus

— J’arrive !

     Violent comme un coup de feu, le cri strident déchira la sérénité de l’après-midi. Les voisins l’avaient sûrement entendu, mais Viviane en avait marre. Elle n’avait jamais un moment pour elle. Même quand les enfants étaient à l’école et que Marc travaillait elle devait toujours faire le larbin. La cloche tinta à nouveau, comme une provocation. Les mâchoires serrées, Viviane jeta son transplantoir dans le bac en plastique rempli de terreau devant elle et se releva. Jamais elle ne pourrait rempoter ses foutus géraniums !
     Par-dessus la palissade, Mélanie la voisine, l’observait avec ses yeux de truite. Évidemment qu’elle avait entendu, elle était toujours à l’affut du moindre bruit chez ses voisins. Cette garce allait encore jaser, racontant à tout le monde que le foyer de Viviane allait à vau-l’eau. Elle aurait pu l’étrangler, serrer son petit cou de corbeau entre ses doigts pour étouffer les ragots et les médisances à leur source.
     Viviane la salua de sa main gantée et lui adressa un sourire avant de s’engouffrer dans le séjour. Alors qu’elle passait le seuil, la cloche sonna une nouvelle fois à l’étage, finissant de lui écorcher les nerfs. Qu’est-ce qu’elle avait encore la vieille peau ? Ne pouvait-elle pas crever qu’on en finisse ? Viviane traversa la pièce à grands pas. Elle fulminait.
     Cette cloche, c’était l’idée de Marc. « Tu comprends, je veux que maman se sente bien chez nous. La solitude est un fléau et je veux qu’elle sache qu’elle peut nous appeler à tout moment », lui avait-il dit alors. Brillante idée. Surtout que lui n’était jamais à la maison pour s’occuper de sa connasse de mère, et c’est Viviane qui devait maintenant faire l’aide-soignante. Quand elle était seule avec la vieille, Viviane sortait la cloche de la chambre, mais ce matin, après le passage de l’infirmier, elle avait oublié.

     Viviane finit de gravir les marches et pénétra dans la demi-obscurité de la chambre d’amis convertie depuis quatre ans en mouroir. Sur le lit médicalisé, sa belle-mère Charlotte gisait parmi les couvertures rejetées en arrière. Une odeur acide flottait dans la touffeur de la pièce. Charlotte avait mal choisi son moment pour se chier dessus, Viviane était hors d’elle et il n’était pas question qu’elle change sa couche. La vieille attendrait le soir, juste avant que Marc et les enfants rentrent. Une journée dans sa merde lui servirait de leçon.

— Qu’est-ce qu’il vous arrive encore Charlotte ? aboya Viviane, je jardinais, j’aimerais être tranquille.

— Je suis désolée Viviane, mais j’ai faim. Ce matin, vous m’aviez dit que je devais attendre le passage de l’infirmier pour avoir mon petit-déjeuner, mais il est bientôt trois heures et je n’ai toujours rien eu.

— C’est parce que vous ne méritez pas de manger, répondit Viviane avec mépris, sa bouche déformée par un rictus dédaigneux.

     La vieille resta muette. Elle fixait Viviane l’œil larmoyant.

— Vous êtes un parasite, cracha Viviane en s’approchant du lit, ne comprenez-vous pas que je vous hais, ma très chère belle-mère ? Je n’attends qu’une seule chose, c’est qu’enfin vous creviez.

     Viviane ponctua sa phrase d’une gifle. Charlotte laissa tomber la maudite cloche et enfoui son visage dans ses mains squelettiques. Viviane s’empara du manche en argent et brandit la cloche au-dessus de sa tête. Elle l’abattit trois fois, dans les côtes, avant que le voile de rage ne se lève de ses yeux. Elle considéra un instant essoufflée le corps de la vieille dont la peau pendait comme les voiles d’un navire sur lequel le vent de la vie aurait cessé de souffler. Il était secoué de sanglots silencieux. Si elle le pouvait, Viviane la brûlerait vive, elle, ses draps tâchés de pisse, ses cadres poussiéreux et ses tricots à la naphtaline. Elle brûlerait toute trace de Charlotte dans sa vie et enterrerait les cendres à côté du chien. En attendant, elle allait encore devoir trouver une excuse pour les bleus qui allaient immanquablement apparaître au flanc de Charlotte.

     Charlotte n’avait pas toujours été cette carcasse séchée enroulée dans des draps sales. Plus jeune, c’était une femme dure, aux critiques acérées et abondantes, surtout envers sa belle-fille, à qui elle avait toujours reproché de ne pas être à la hauteur de son fils unique. Viviane n’avait jamais rien reçu de Charlotte qu’injures et vexations, mais elle avait enduré et elle avait persévéré pour finalement réussi à s’éloigner, elle et sa famille, de Charlotte.
     Elle avait pu construire son foyer, son mariage et élever ses enfants loin de l’ombre malsaine de Charlotte, les dîners de Noël comme seuls rappels de l’acidité de la mégère. Au fil des ans, Viviane s’était établie dans une vie tranquille. Ce qu’elle ne savait pas alors, c’est que, suppliciée en devenir, elle construisait sa propre croix. Sa situation, que beaucoup auraient enviée, lui était insupportable. Marc ne l’aimait plus et la regardait sans la voir, ses enfants se rebellaient et s’éloignaient d’elle, elle n’avait rien d’autre à faire que de s’occuper de son jardin. Elle s’ennuyait à mourir, donc elle détestait pour exister. Elle distillait en elle l’amertume, la colère et le fiel.
     C’est à l’apogée de l’ennui que Charlotte s’était réintroduite dans sa vie pour en exacerber les défaillances, comme le sel dans une plaie. La vieille avait eu un malaise cardiaque et les médecins avaient voulu la placer. Marc s’y était fermement opposé et Viviane s’était retrouvée avec une personne de plus à charge, un intrus qui plus est. Véritable chardon, la vieille avait rapidement envahi le foyer de Viviane et planté ses rhizomes dans le cœur de Marc et des enfants. Elle avait fleuri sur le béton stérile de ses relations familiales et était devenue le centre de l’affection des enfants. En Viviane, la jalousie montait, chaque jour un peu plus. À chaque repas cuisiné, à chaque couche changée, l’envie de meurtre se précisait. Jusqu’à cet après-midi-là.

— Je vais vous faire à manger, mais si vous touchez encore à cette cloche, je vous brise les doigts, c’est compris ?

     Charlotte ne répondit pas, le visage toujours caché dans ses mains. Viviane reposa la cloche, bien au centre de la table de nuit, et se détourna. Elle savait qu’elle avait fait une petite impression et qu’elle ne l’entendrait plus aujourd’hui. D’ailleurs, elle ne l’entendrait plus jamais.

     Elle sortit de la chambre et redescendit au rez-de-chaussée, mais au lieu de se diriger vers la cuisine en face, elle continua à gauche et s’enfonça vers la cave. Là, entre la table de ping-pong et les outils de jardin, se trouvait ce qu’elle cherchait. Elle repoussa deux pots de peinture et s’empara d’une boîte blanche en carton. De la phosphine en granulés pour se débarrasser de la vermine.
     Marc avait récupéré cette boîte chez un agriculteur après qu’elle se soit plainte pendant des semaines des taupes qui éventraient son précieux jardin. Avec une rapide recherche sur Wikipédia, Viviane lui avait trouvé une tout autre utilité. Elle contemplait depuis la possibilité, la boite bien cachée dans la cave et les idées dans son cœur. Cette fois-ci, elle allait passer à l’acte.
     Un sourire dédaigneux se déposa sur ses lèvres en lame de couteaux. Elle le savait, elle ne risquait rien. Personne ne s’étonnerait d’une défaillance cardiaque chez une vieille de quatre-vingt-onze ans. Et même si Charlotte venait à se douter de ce qu’il se tramait, il y a longtemps que Marc ne l’écoutait plus. Persuadé de s’être acquis une place au paradis en accueillant sa mère chez lui plutôt que de l’envoyer en EHPAD, il dormait du sommeil du juste. Cet hypocrite. Il balayait toutes les plaintes de la vieille d’un revers de main et la rassurait avec son éternel sourire plein de fausse mansuétude.

     La boîte en carton sous le bras, Viviane remonta à la cuisine, ses Crocs rythmant de leur frottement ses pas sur les marches de ciment. Là, elle s’affaira à rassembler ingrédients et ustensiles. Devant le placard, elle hésita un instant et choisit un bouillon de légumes en poudre. Le plat transformé couvrirait à merveille l’amertume de la phosphine.
     Elle décapita le sachet et versa la poudre grisâtre dans une casserole. Il n’y avait vraiment pas beaucoup de légumes. Elle s’empara ensuite de la boîte de granulés et regarda par le trou. Il en restait un peu moins d’un quart. Elle inclina la boîte au-dessus d’une cuillère à soupe et la secoua. Rien ne sortit. Agacée comme elle était, elle secoua l’emballage de plus belle. Une avalanche de granulés s’abattit sur la cuillère. Des grains bleus se répandirent sur le plan de travail et partout sur le sol.
     Jurant à voix haute, elle se courba et commença à les ramasser un par un avec son doigt mouillé. Elle en conserva treize dans la cuillère et remit le reste dans la boîte. Elle vérifia deux fois qu’aucun grain ne se fut glissé entre les dalles du carrelage ou sous le four avant de verser le contenu de la cuillère dans le bouillon.
     Après plusieurs minutes à mélanger le nez au-dessus de la mixture, elle jugea que les grains avaient dû se dissoudre. Touche finale, elle sala abondamment pour que Charlotte ne sentît pas le poison. Elle portait une cuillère à sa bouche pour goûter à la préparation quand elle se rendit compte de la stupidité de son réflexe. Elle agrémenta le bouillon d’une épaisse tranche de pain sur laquelle elle tartina du fromage Philadelphia.
Elle finissait de placer le repas sur un plateau quand le son de la cloche retentit à nouveau.

— C’est une blague ? souffla-t-elle entre ses dents serrées, elle me nargue cette vieille peau ?

     C’en était trop, il était temps que Charlotte crève ! Elle s’empara du plateau et remonta les escaliers quatre à quatre, son visage chiffonné de rage, mais arrivée sur le palier, elle s’arrêta net. Des gloussements s’échappaient de la porte entrebâillée de la chambre et rebondissaient sur la moquette feutrée. La vieille semblait discuter avec quelqu’un que Viviane ne pouvait entendre. Elle perdait décidément la boule. D’un coup d’épaule rageur, Viviane repoussa le battant de la porte. Son sang se glaça.
     Assis dans un fauteuil entre la table de nuit et la fenêtre, la cloche dans les mains, se tenait un homme. Comme deux enfants interrompus pendant un conciliabule complice, Charlotte et l’intrus regardaient Viviane en souriant, de la malice plein les yeux.

— Entre Viviane, nous t’attendions, dit l’intrus d’une voix fluette qui résonnait dans la pièce d’un écho irréel. Charlotte me disait justement que tu lui faisais à manger, quelle gentillesse ! Tu es pleine d’attention. Mais entre donc, ne sois pas timide, nous sommes bons amis.

     L’intrus l’invita à entrer d’un geste de la main, faisant tinter la cloche qui reposait sur ses jambes croisées. Il était complétement nu. Viviane obéit à cet ordre intimé avec douceur sans qu’elle ne s’en rendît compte. Elle pénétra plus avant dans la pièce, raide comme un pantin.
     À son approche, l’intrus reposa délicatement la cloche sur la table de nuit et se leva, révélant théâtralement son aspect cauchemardesque. Il était si grand qu’il devait courber la nuque pour ne pas heurter le plafond. Sa peau diaphane et imberbe couvrait un corps maigre aux membres absurdement allongés. Debout, Viviane se rendit compte avec horreur que l’intrus n’était pas un homme. Là où aurait dû se trouver un sexe, ses jambes se joignaient en une étendue de peau blanche parfaitement plate. Alors qu’il approchait, elle distingua ses traits, ou plutôt leur absence. Comme un masque de cire, le visage androgyne de l’intrus semblait ne pas avoir de caractéristique particulière, ses traits fluides se tortillaient et échappaient à l’épingle d’une description. Comme point de focalisation dans ce masque, le mime d’un sourire affable sur la bouche sans lèvres.
     En un unique pas démesuré à la fluidité brumeuse, l’intrus rejoignit Viviane tétanisée au pied du lit.

— Qu’as-tu donc préparé ? Quelque chose de copieux, j’espère. Charlotte me disait justement qu’elle mourait de faim.

     Il se pencha sur le plateau avec intérêt. Il sentait l’humidité et le froid, l’odeur d’un matin d’hiver. Les jambes de Viviane menaçaient de plier sous le poids de la terreur, qui se déversait dans son esprit comme un mercure glacial. Il fit mine d’attraper la tartine, mais le plateau s’écrasa mollement au sol.

— Je suis désolé de te voir si effrayée Viviane, reprit l’intrus d’un ton enjôleur. Vois-tu, je suis ici sur ton invitation.

     Elle voulait hurler, mais son corps, comme moulé dans le plomb, ne lui obéissait plus.

— Regarde, je t’ai même apporté quelque chose.

     L’intrus leva son poing fermé dans lequel se trouvait un petit ruban noir. De sa main libre, il en attrapa l’extrémité qui pendait et le présenta comme une offrande. Il la fixait intensément de ses yeux noirs sans iris. Percée de part en part par ce regard insupportable, Viviane dut rompre son mutisme.

— Qu’est-ce que c’est ? balbutia-t-elle la bouche sèche.

— Comment Viviane ! Ne reconnais-tu donc pas ce que j’ai là ? Tu l’as pourtant tellement désirée. Elle représente pour toi la liberté, me semble-t-il, la vengeance même.

     Viviane considéra le ruban, interdite. Pas plus long qu’un lacet et mesurant un centimètre de large, l’épais ruban au tissu velouté était si mat qu’il semblait s’abreuver de la lumière ambiante. Elle voulut s’en saisir, mais l’intrus le déroba à sa main.

— Suis-je bête ! s’exclama-t-il en feignant de se frapper le front. Tu ne pourrais rien faire sans cela.

     Il étendit l’autre main sur laquelle se trouvait une petite paire de ciseaux de tailleur en argent. Les lames jumelles brillaient sur la peau blanche de l’éclat glacial des étoiles.

— Qu’est-ce que ?

     Viviane ne put finir sa question, l’intrus s’était approché d’elle jusqu’à ce que les ciseaux ne fussent plus qu’à quelques centimètres de son visage.

— Prends.

     Elle obtempéra. Le métal était froid dans sa main moite. Machinalement, elle passa son pouce et son index dans les orifices des lames. L’intrus tendit de ses deux mains le ruban devant lui en une invitation sans équivoque. Il souriait largement, révélant entre ses dents en pointe, une brèche sur le néant.

— Vas-y ! insista-t-il dans un souffle abyssal.

— Je ne comprends pas, qu’attendez-vous de moi ?

— Ne joue pas l’innocente avec moi Viviane, je t’en prie. Tu as berné voisins, collègues et amis, mais tu l’as senti, je ne suis pas comme eux. Je te connais, je vois la couleur de ton cœur. Maintenant coupe, finis ce que tu as commencé. Libère toi !

     Viviane tendit le bras aux ciseaux. Les lames scintillantes dansaient dans le vide au rythme des frissons de son corps. Elle jeta un œil embué de larmes sur sa droite. Charlotte s’était redressée contre la tête de lit et ses yeux voilés de cataracte étaient plantés dans ceux de Viviane. Elle aussi souriait. Finalement, la distance infinie entre lames et trame fut comblée, et les mâchoires de métal se refermèrent sur le velours du ruban. Un clic. Tranché net.

— C’est bien.

     L’intrus lâcha l’un des brins du ruban coupé qui dégringola gracieusement dans l’obscurité. Il enroula sa main autour de celle de Viviane avec douceur. Immédiatement, elle sentit son corps s’engourdir et sa main s’effaça à ses sens. Après une interminable seconde, il la libéra et elle put constater qu’elle était toujours entière. Les ciseaux en revanche avaient disparu.

— Regarde, l’invita la chose.

     Il pinça l’autre moitié du ruban entre son pouce et son index et frotta. Le ruban se scinda dans son épaisseur. Un flash de panique blanche éclata en Viviane.

— On dirait que dans ton empressement, tu en as coupé deux. Celui-ci, c’est le tien.

     Il déposa délicatement le ruban dans la main de Viviane comme une révélation.

— C’est impossible ! articula-t-elle d’une voix étranglée.

— Je pensais que tu aurais revu ta position sur l’impossible après notre rencontre Viviane. Tu vois bien, c’est réel, il te faut l’accepter.

— Tu as triché !

— Tu n’es pas la première à m’accuser de cela, mais non, je ne triche pas. Les deux rubans étaient liés, et ce depuis longtemps, tu n’y as simplement pas fait attention.

     La haine, occultée la peur, revint en Viviane comme une déferlante.

— C’est de ta faute ! cracha-t-elle en direction de Charlotte, mais la vieille dans son lit avait les yeux clos et la tête rejetée en arrière, son visage flétri à l’air serein offert à la pièce comme un contraste à la face aux yeux exorbités de Viviane.

— Elle n’est plus avec nous, déclara l’intrus solennellement. Garde tes forces, toi aussi tu vas entreprendre un long voyage.

— Mourir de quoi ? Je ne peux pas mourir ! C’est impossible, je vais bien !

— Je ne sais pas. Peut-être as-tu respiré les vapeurs de ton bouillon ? Peut-être as-tu manipulé les granulés de tes mains nues ? Peut-être as-tu un cœur trop fragile pour contenir toute ta haine ? Je ne sais pas, mais je sais que tu t’en vas.

     Par ces mots, l’intrus clôtura la conversation. Il se redressa jusqu’à toucher le plafond et adressa à Viviane un dernier regard. Elle n’était plus que ruine. La vision trouble, elle tomba à genoux avant de s’étaler de tout son long, le visage dans le bouillon. Viviane vit l’intrus l’enjamber, sortir et disparaître dans le couloir. Elle, elle s’enfonçait dans le noir.





« Modifié: 22 septembre 2020 à 12:37:06 par Deofresh »
En ce moment, je travaille sur ça : Les cinq masques

Hors ligne Loïc

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Re : L'intrus [Nouvelle fantastique noire]
« Réponse #1 le: 08 mai 2020 à 01:09:59 »
Salut !

N'hésite pas à préciser dans le titre (entre crochets, comme "nouvelle fantastiue noire") que c'est pour un AT, ça peut faire venir les gens.

Et en préambule, je précise que je commente comme une brute, mais il faut pas le prendre mal, c'est pas contre toi, et je suis toujours content de discuter du contenu du commentaire après, et de savoir pourquoi tu es pas d'accord avec ce que je peux dire.
(Ou d'avoir des réponses aux questions que je pose, des rectifications sur ce que je n'ai pas compris, etc.)

Ah et aussi, il est minuit trente. Donc bon.



Citer
jamais un moment pour elle,

J'aurais mis un point ici, niveau rythme.

Peut-etre le j'arrive à mettre en capslock ? Montrer que c'est un cri, qu'elle est excédée, etc.

Citer
comme si elle n’eut pas crié.

n'avait

Citer
Viviane jeta son transplantoir

J'ai appris un mot ! Fantastique ce forum. Ca fait deux en deux jours ! (même si j'ai déjà oublié celui appris hier)

Citer
Jamais on ne lui laisserait planter

on ne la laisserait
Par ailleurs, niveau sonorité ou rythme, je préfèrerais sans doute "jamais elle n'arriverait à planter"

Citer
Par-dessus la palissade, Mélanie la voisine

virgules à Mélanie et à voisine

Citer
Cette garce allait encore jaser, racontant à tout le monde que le foyer de Viviane allait à vau-l’eau.

J'ai du mal à voir les tenants de cette double conclusion

Citer
Viviane salua sa voisine

à voir comment tu lesens en lisant tout d'un coup, mais je pense que tu peux écrire "Viviane la salua", ça t'évite la répétition de voisine

Citer
Viviane traversa la pièce à grands pas, elle fulminait.

J'aurais mis un point à pas

Citer
de sa connasse de mère

virgule à mère
Et à Mark juste en dessous

Citer
Sur le lit médicalisé à l’épais matelas

L'article défini me perturbe. Au matelas épais ? à épais matelas ? (bon, le hiatus est pas fou)

Citer
Une odeur acide d’excrément flottait dans la tiédeur de la pièce

C'est moins explicatif, plus léger sans excrément, surtout qu'au pire on comprend dans la phrase d'après

Citer
se trouvait ce qu’elle cherchait

"elle trouva ce qu'elle cherchait" ? C'est plus actif, plus facile à lire

Citer
Mais la vieille s’avéra être plus résistante que prévu.

s'avérait
Je suis pas sûr que "être" soit nécessaire

Citer
Un observateur extérieur eut pu croire

aurait
Alors normalement sur un truc comme ça il y a quand même les symboles qui disent poison, tout ça

Citer
Elle portait une cuillère à sa bouche pour goûter sa préparation quand elle se rendit compte de la stupidité de son reflexe

J'aime beaucoup.
Réflexe

Citer
Pour éviter que Charlotte ne se douta de quelque chose,

doute suffit, sinon doutât, mais ça va moins avec le registre de ton récit

Citer
    L’intrus fit un geste de la main pour inviter Viviane à entrer, faisant tinter la cloche qui reposait sur ses jambes croisées.

deux fois faire
Tu pourrais tenter un truc du genre : à entrer, et la cloche, qui reposait sur ses jambes croisées, tinta

Citer
Le corps de Viviane obéit à cet ordre intimé avec douceur sans qu’elle ne s’en rendît compte.

Je pense que tu peux juste écrire "Viviane obéit à cet ordre (...) sans s'en rendre compte"

Citer
sur la table de nuit et se leva révélant théâtralement

virgule à leva

Citer
cheveux noir de jais,

cheveux noirs de jais, c'est un peu une resucée. Tu peux t'arrêter à noir.

Citer
grotesque de sa bouche sans lèvres

ça n'a pas l'air de fort marquer Viviane. Pas plus que l'absence de sexe à bien y réfléchir. C'est pas forcément un mal. J'y reviendrai ptet plus tard

Citer
Il sentait l’humidité et le froid, l’odeur d’un matin d’hiver.

Pas mal cette phrase (même si l'humidité me fait plutôt penser à l'automne, mais je chippote)

Citer
mais l’esprit terrorisé de

C'est pas très beau, et sans doute trop complexe pour ce que tu veux dire. "mais Viviane, terrorisée," ?

Citer
La moquette absorba les bruits de vaisselle cassée et le bouillon avidement

j'aurais mis avidement derrière absorba, pour laisser ensuite toute sa place au presque zeugma.
Juste après : tache (tâche c'est pour le travail)

Citer
Vois-tu, je suis ici par ton invitation.

à ton invitation

Citer
continua l’intrus.

    L’intrus leva son poing fermé

répétition malheureuse

Citer
   Viviane considéra le ruban interdite

virgule à ruban

Citer
mais tu l’as sentit, (...) finit ce que tu as commencé.
senti, finis

Citer
Immédiatement, celle-ci s’effaça aux sens de Viviane,

Pour moi "celle-ci" reprend Viviane, du coup je comprends pas

Citer
— Mourir de quoi ? Je ne peux pas mourir ! Je vais bien !  hurla Viviane de plus belle.

Je n'arrive pas à croire aux hurlements dans toute cette scène.

Citer
Je ne sais pas, mais je sais que tu t’en vas.

J'aime bien cette phrase

Citer
Viviane vit l’intrus l’enjamber, sortir et disparaître dans le couloir, elle, elle disparaissait dans le noir.

Point à couloir.
Ou alors : couloir, tandis qu'elle disparaissait dans le noir.
Mais je préfère avec le point.
J'aime bien cette fin en tout cas.

Je trouve pas ta nouvelle super noire. En tout cas je pense que tu pourrais t'y enfoncer un peu plus profondément. Bon, d'ici dimanche ça sera sans doute trop court. Mais là je la trouve presque trop gentillette, trop plate. Que ce soit dans la rencontre avec l'intrus ou dans les émotions de Viviane.
J'ai pas pas aimé, mais il me manque quelque chose je crois, pour être vraiment emballé.

(Un texte passé par ici a été publié dans l'ampoule il y a quelques années, L'arbre aux pendus, je te le conseille.)

Bonne chance pour l'AT !

(PS : du coup j'ai "Ton invitation" de Louise Attaque dans la tête)
"We think you're dumb and we hate you too"
Alestorm

"Les Grandes Histoires sont celles que l'on a déjà entendues et que l'on n'aspire qu'à réentendre.
Celles dans lesquelles on peut entrer à tout moment et s'installer à son aise."
Arundhati Roy

Hors ligne Deofresh

  • Calliopéen
  • Messages: 420
Re : L'intrus [Nouvelle fantastique/ AT Abat-jour]
« Réponse #2 le: 08 mai 2020 à 11:15:15 »
Salut Loïc,

Pour commencer, merci beaucoup pour cette critique super détaillée.

Je me rends compte que j'ai vraiment un problème de rythme. J'ai tendance à ignorer les virgules quand je lis et du coup, j'ai la ponctuation malheureuse.

Alors pour tes remarques :

Citer
Par ailleurs, niveau sonorité ou rythme, je préfèrerais sans doute "jamais elle n'arriverait à planter"

Je suis parti sur "Jamais elle ne pourrait planter ses foutus géraniums". Je trouve que le verbe arriver indique qu'elle n'a pas les compétences pour le faire.

Citer
J'ai du mal à voir les tenants de cette double conclusion

Ici je voyais ce passage comme un aperçu des relations que Viviane entretien avec les gens en dehors de son foyer. Elle est mauvaise, envieuse, hypocrite, etc. Mais peut-être que ce n'est pas utile.

Citer
Alors normalement sur un truc comme ça il y a quand même les symboles qui disent poison, tout ça

C'est vrai. Je n'aime plus cette phrase. À la base, je voulais dire qu'elle l'avait posé nonchalamment là avec tous les autres ingrédients, tranquilou. Je vais reformuler.

Citer
Tu pourrais tenter un truc du genre : à entrer, et la cloche, qui reposait sur ses jambes croisées, tinta

Je suis parti sur : "L’intrus l’invita à entrer d’un geste de la main, faisant tinter la cloche qui reposait sur ses jambes croisées". Moins alambiqué que ma phrase initiale.

Pour ce qui est de ce point :

Citer
Mais là je la trouve presque trop gentillette, trop plate. Que ce soit dans la rencontre avec l'intrus ou dans les émotions de Viviane.

je vois ce que tu veux dire. En fait, c'est parce que j'imagine la peur face à la mort comme sourde et silencieuse. La panique qui paralyse le corps et l'esprit. J'imaginais des paupières écarquillés, des fronts moites et des yeux qui roulent dans leurs orbites. Je pense peut-être ne pas avoir assez insisté sur le côté paralysé de Viviane. C'est pour ça que je tiens à garder cette phrase : "Le corps de Viviane obéit à cet ordre intimé avec douceur sans qu’elle ne s’en rendît compte." Pour insister sur le côté dédoublement et perte de contrôle. Je vais voir si je peux forcer un peu plus le trait sans alourdir le texte.


Merci encore pour ton temps Loïc !

EDIT : J'ai retravaillé les émotions de Viviane pendant la rencontre avec l'intrus et me suis tout simplement débarrassé des hurlements (je n'y croyais plus non plus.)
« Modifié: 08 mai 2020 à 16:31:16 par Deofresh »
En ce moment, je travaille sur ça : Les cinq masques

cat38

  • Invité
Re : L'intrus [Nouvelle fantastique / AT Abat-jour]
« Réponse #3 le: 09 mai 2020 à 09:29:32 »
Bonjour, Je lis ton texte et je te donne un commentaire courant de semaine prochaine. A bientôt Cathy

Hors ligne Elk

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Re : L'intrus [Nouvelle fantastique / AT Abat-jour]
« Réponse #4 le: 10 mai 2020 à 15:44:19 »
Hello Deofresh,

je passe un peu tard, j'espère que ça te sera utile quand même pour l'AT !

Citer
Elle avait bien essayé de lui ôter définitivement cette satanée cloche, mais l’infirmier s’en était rendu compte et avait prévenu Mark, qui en retour avait eu l’audace de l’incendier

Quelques lignes plus haut tu dis qu'elle a oublié de l'enlever après le passage de l'infirmier, il me semble qu'il y a une incohérence.

Citer
Viviane finit de gravir les marches et pénétra dans la demi-obscurité de la chambre d’amie

Chambre d'amis, plutôt

Citer
Charlotte avait mal choisi son moment pour se chier dessus, Viviane était hors d’elle et il n’était pas question qu’elle change sa couche.

J'aurais mis deux points plutôt qu'une virgule

Au passage, je trouve qu'il y a un mélange de deux niveaux de langage dans le texte : d'un côté des éléments de vocabulaire assez soutenus - jaser, suffoquer, aller à vau-l'eau... de l'autre des mots plus vulgaires - crever, chier, etc.
C'est assez peu marqué et ça ne m'a pas forcément gênée, ça peut être un choix, mais je te le fais remarquer quand même au cas où ça ne serait pas volontaire ^^

Citer
— Vous n’avez rien besoin de faire, vous êtes un parasite, cracha Viviane en s’approchant du lit. Face à elle, Charlotte se recroquevilla, ses mains osseuses nouées autour du manche de la cloche en argent comme un hochet.

Il me semble qu'il faudrait un retour à la ligne à partir de "Face à elle (...)", ça ne fait plus partie du dialogue.
Toujours concernant les dialogues, pourquoi sauter une ligne à chaque fois ?

Citer
Son petit corps dont la peau pendait comme les voiles d’un navire sur lequel le vent de la vie aurait cessé de souffler, était secoué de sanglots silencieux.

Il faudrait une virgule avant "dont"

Citer
Si la garce de marquait pas tant,

Ne

Citer
Elle lui casserait ses os secs un à un comme du petit bois

"lui" n'est pas nécessaire

Citer
— Je vais vous faire à manger, mais si vous touchez encore à cette cloche, je vous brise les doigts, c’est compris ? Charlotte ne répondit pas, le visage toujours enfoui dans ses mains. Viviane ramassa la cloche et la reposa bien au centre de la table de nuit. Elle savait qu’elle avait fait une petite impression et que la cloche ne retentirait plus aujourd’hui. D’ailleurs, elle n’allait plus retentir du tout.

Retour à la ligne à "Charlotte (...)"

J'attends de voir ce qu'il en sera dans la suite du texte, mais jusqu'ici je trouve que tu ne nous montres pas beaucoup de motivations concrètes que Viviane aurait de détester sa belle-mère (au contraire, elle semble même gentille et fragile) ; je pense que lui donner + de raisons de la détester (je ne dis pas forcément de bonnes raisons ^^), même évoquées en passant, pourrait donner + de profondeur au personnage de Viviane.

Citer
Mais la vieille s’avérait plus résistante que prévu

Tu as déjà commencé la phrase précédente par un "mais", c'est un peu répétitif

Citer
Mais Viviane allait finalement s’en débarrasser, elle savait y faire avec la mauvaise herbe

Et encore un ^^

Citer
— C’est une blague ? s’entendit elle souffler. Elle me nargue cette vieille peau ?
s'entendit-elle
(et j'aurais mis une virgule avant "cette")

Citer
C’en était trop pour Viviane, il était temps que Charlotte crève !

Un point me paraitrait plus approprié que la virgule

Citer
Viviane enfonça la porte entrebâillée et fit irruption dans la chambre. À l’intérieur, son sang se glaça.

Tu dis qu'elle fait irruption dans la chambre, donc "à l'intérieur" ne me parait pas nécessaire et je me dis que la phrase pourrait être plus percutante sans.

Citer
— Entre Viviane, nous t’attendions,

Il faudrait une virgule après "Entre"

Citer
Mais viens entre,

Et ici avant

Citer
L’intrus l’invita à entrer d’un geste de la main

Répétition avec "entre" juste au-dessus

Citer
Le corps de Viviane obéit à cet ordre intimé avec douceur sans qu’elle ne s’en rendît compte.

pas de "ne"

Citer
Lune blafarde dans les longs cheveux noir,

Je n'ai pas compris l'image ; à quoi renvoie la lune ? si c'est à son visage, je ne pense pas qu'on puisse dire qu'il est dans les cheveux. Plutôt "encadré par", ou quelque chose comme ça. Il faudrait aussi plutôt dire "de longs cheveux", parce que tu n'en as pas parlé avant il me semble
(et noirS)

Citer
ce masque mobile mimait un sourire affable grotesque de sa bouche sans lèvres

Là non plus je n'ai pas bien compris le "de sa bouche sans lèvres". "sur sa bouche sans lèvres" ?

Citer
Charlotte me disait justement qu’elle mourrait de faim.

mourait

Citer
Il la fixait intensément de ses yeux sans iris noirs

Plutôt "de ses yeux noirs sans iris", sinon noirs renvoie à iris

Citer
Elle représente pour toi la liberté me semble-t-il.

Virgule après "liberté"

Citer
     Viviane considéra le ruban, interdite. Pas plus long qu’un lacet et mesurant un centimètre de large, le ruban au tissu velouté était si mat qu’il semblait s’abreuver de la lumière ambiante. Viviane voulut s’en saisir, mais l’intrus le déroba à sa main.
Répétition de "ruban"

Citer
Les lames jumelles brillaient sur la paume blanche de l’éclat glacial des étoiles.

"avec l'éclat glacial (...)" me semblerait plus clair

Citer
Les lames scintillantes dansaient dans le vide au rythme des frissons de son corps.

J'aime bien l'image !

Citer
Dans un flash de flash de panique blanche

un flash de trop ^^
pourquoi Viviane panique-t-elle à ce moment-là ? est-ce que c'est parce qu'elle a compris ce qui allait se passer ?

Citer
On dirait que dans ton empressement, tu en as coupé deux. Celui-ci, c’est le tiens.

tien

Citer
Son visage flétri à l’air serein offrait un contraste puissant à la face tordue aux yeux exorbités de Viviane

Il manque le point à la fin de la phrase.

Citer
— Je ne sais pas. Peut-être as-tu respiré les vapeurs de ton bouillon ? Peut-être as-tu manipulé les granulés de tes mains nues ? Peut-être as-tu un cœur trop fragile pour contenir toute ta haine ? Je ne sais pas, mais je sais que tu t’en vas.

J'aime bien cette absence de réponse.

Citer
le visage dans le bouillon. Viviane vit l’intrus l’enjamber

ça me semble contradictoire : si elle a le visage dans le bouillon c'est qu'il est tourné vers le sol, non ? elle ne pourrait donc pas voir ce qui se passe. Sinon, dire que c'est sa joue qui touche le bouillon, ou quelque chose comme ça, qui montrerait que sa tête est sur le côté ?


J'ai bien aimé ! ça se lit bien, il y a des images sympas. Ma principale remarque concerne la haine apparemment "gratuite" de Viviane au début de la nouvelle : je comprends bien que c'est un personnage méchant, mais ça n'empêche de lui donner quelques motivations supplémentaires, je trouve.
Ensuite j'ai trouvé que tout se déroulait bien, les évènements s'enchainent et les dialogues fonctionnent. Pas de grosse surprise à la fin mais ça conclut bien l'histoire.

Bonne chance pour l'AT !!

Hors ligne Deofresh

  • Calliopéen
  • Messages: 420
Re : L'intrus [Nouvelle fantastique / AT Abat-jour]
« Réponse #5 le: 10 mai 2020 à 23:18:25 »
Salut Elk,

Merci beaucoup pour ta lecture poussée. Malheureusement, j'avais déjà envoyé mon texte, et avec du recul ce n'était pas très judicieux. Aie aie aie, j'en ai laissé des typos. J'espère qu'elles ne joueront pas trop en ma défaveur. Je ne vais pas modifier mon texte sur le forum pour garder la version soumise à l'AT, en revanche j'ai tout corrigé dans mon fichier perso, merci encore.

Tes remarques sur la forme m'ont donné du grain à moudre.

Citer
Il me semble qu'il faudrait un retour à la ligne à partir de "Face à elle (...)", ça ne fait plus partie du dialogue.
Toujours concernant les dialogues, pourquoi sauter une ligne à chaque fois ?

Alors ça, c'est une très bonne question. Je vais te faire une confidence, quand j'écris, j'ai aucune idée de ce que je fais. Par là, j'entends que je n'ai aucune technique. Du coup, je ne sais simplement pas mettre en forme les dialogues. Où s'arrêtent les incises ? Comment utiliser les guillemets ? Quand revenir à la ligne ? Ben, je ne sais pas, et je n'ai pas réussi à trouver de réponse claire. Peut-être une bonne question à poser dans l'atelier ?

Citer
J'attends de voir ce qu'il en sera dans la suite du texte, mais jusqu'ici je trouve que tu ne nous montres pas beaucoup de motivations concrètes que Viviane aurait de détester sa belle-mère (au contraire, elle semble même gentille et fragile) ; je pense que lui donner + de raisons de la détester (je ne dis pas forcément de bonnes raisons ^^), même évoquées en passant, pourrait donner + de profondeur au personnage de Viviane.

Oui, maintenant que tu me le fais remarquer, je suis assez d'accord. Comme dit, ce texte m'est venu après m'être intéressé à l'affaire Lilly Rose Blanchard, une affaire sordide dans laquelle une mère torture psychologiquement sa fille (en la forçant notamment à prétendre être paraplégique) sans raison. Et puis je pensais que pour une nouvelle, ce peu de background passerait. Mais c'était une facilité et c'est vrai que je le regrette. Pour la prochaine fois !

Citer
Au passage, je trouve qu'il y a un mélange de deux niveaux de langage dans le texte : d'un côté des éléments de vocabulaire assez soutenus - jaser, suffoquer, aller à vau-l'eau... de l'autre des mots plus vulgaires - crever, chier, etc.
C'est assez peu marqué et ça ne m'a pas forcément gênée, ça peut être un choix, mais je te le fais remarquer quand même au cas où ça ne serait pas volontaire ^^

Alors ça, c'est voulu, et je suis bien curieux de savoir ce que tu en penses. En fait, j'ai pris l'habitude dans mon autre nouvelle (Les sens du tueur) d'insérer des questions et les pensées du protagoniste dans la narration de manière implicite, et ce, pour accentuer la proximité lecteur-personnage. Par exemple : Machin jetait des regards désespérés alentours. Comment avait-il pu se foutre dans un tel merdier ? Et donc oui, il y a deux registres, celui de la narration et celui du personnage. Je ne sais pas si c'est une technique classique, je ne pense pas avoir inventé l'eau tiède, mais ça fonctionnait plutôt bien dans mon autre récit.

Enfin pour le sens du texte :

Citer
Quelques lignes plus haut tu dis qu'elle a oublié de l'enlever après le passage de l'infirmier, il me semble qu'il y a une incohérence.

Ici je voulais relater un fait antérieur au récit. C'est raté.

Citer
pourquoi Viviane panique-t-elle à ce moment-là ? est-ce que c'est parce qu'elle a compris ce qui allait se passer ?

Exact, elle a compris le manège de l'intrus.

Enfin :

Citer
Bonne chance pour l'AT !!

Merci ! Je ne pense pas casser des briques, mais pour un premier AT, les sensations étaient au rdv. Prendre conscience d'Un AT 1 semaine avant la dead line, dépoussiérer une vieille nouvelle qui colle, sprinter pour la réécrire presque intégralement, m'emmêler dans mes versions. Bref, c'était marrant :D.

Merci encore,
La bise !
En ce moment, je travaille sur ça : Les cinq masques

cat38

  • Invité
Re : L'intrus [Nouvelle fantastique / AT Abat-jour]
« Réponse #6 le: 11 mai 2020 à 13:34:01 »
Bonjour,
J'ai lu ton texte et j'ai bien aimé. Le personnage de Viviane est très bien conçu et on ressent bien toute cette haine. L'intrus qui représente son âme, tu aurais pu peut-être plus en parler étant donné que c'est le personnage qui donne le titre à ta nouvelle. Côté style : certaines phrases sont un peu longues. La première est à revoir, maladroite. Les guillemets c'est pour une personne qui parle ou un dialogue. Pour aller à la ligne, je te dirai qu'il n'y a pas de règle absolue, cela dépend du texte, du contexte.

Hors ligne Deofresh

  • Calliopéen
  • Messages: 420
Re : L'intrus [Nouvelle fantastique / AT Abat-jour]
« Réponse #7 le: 12 mai 2020 à 01:08:34 »
Salut Cat !

Merci beaucoup pour ta lecture ;D.

Citer
L'intrus qui représente son âme, tu aurais pu peut-être plus en parler étant donné que c'est le personnage qui donne le titre à ta nouvelle

Dans quel sens ? Essayer de plus l'introduire ? Je voulais le laisser mystérieux justement.

Citer
La première est à revoir, maladroite.

Tu as raison, je pense reprendre entièrement l'incipit pour peut-être mieux présenter Viviane.

Merci pour tes commentaires !

Au plaisir.
En ce moment, je travaille sur ça : Les cinq masques

cat38

  • Invité
Re : L'intrus [Nouvelle fantastique / AT Abat-jour]
« Réponse #8 le: 12 mai 2020 à 17:47:28 »
L'intrus, tu pourrais expliquer pourquoi cette haine contre sa belle-mère, pourquoi il apparait maintenant. Il est mystérieux, oui mais c'est lui le personnage principal, non ? puisque qu'il donne le titre à ton histoire.

Hors ligne Elk

  • Chaton Messager
  • Palimpseste Astral
  • Messages: 2 660
Re : L'intrus [Nouvelle fantastique / AT Abat-jour]
« Réponse #9 le: 12 mai 2020 à 19:22:03 »
Re !

Citer
Merci beaucoup pour ta lecture poussée. Malheureusement, j'avais déjà envoyé mon texte

J'ai vu après coup ^^' c'est de ma faute aussi pour avoir mal surveillé tes édits, ça devient chronique ces jours-ci.

Citer
Alors ça, c'est une très bonne question. Je vais te faire une confidence, quand j'écris, j'ai aucune idée de ce que je fais.

:D

Je suis sûre d'avoir déjà croisé des explications à peu près claires concernant les dialogues, mais je n'ai pas retrouvé ça en faisant une recherche rapide dans l'Atelier. Ca me semble pas trop mal résumé ici : http://www.florencegindre.fr/2016/01/typographie-des-dialogues/
Pour les retours à la ligne, il me semble qu'ils sont à faire systématiquement une fois que la réplique est terminée (sauf incise que tu pourrais laisser dans la phrase avec une simple virgule). Cela dit, peut-être que comme pour les guillemets, il y a plusieurs écoles ^^.

Citer
Alors ça, c'est voulu, et je suis bien curieux de savoir ce que tu en penses. En fait, j'ai pris l'habitude dans mon autre nouvelle (Les sens du tueur) d'insérer des questions et les pensées du protagoniste dans la narration de manière implicite, et ce, pour accentuer la proximité lecteur-personnage. Par exemple : Machin jetait des regards désespérés alentours. Comment avait-il pu se foutre dans un tel merdier ? Et donc oui, il y a deux registres, celui de la narration et celui du personnage. Je ne sais pas si c'est une technique classique, je ne pense pas avoir inventé l'eau tiède, mais ça fonctionnait plutôt bien dans mon autre récit.

Oui, j'ai déjà vu ce procédé je le trouve intéressant, je pense que c'est pour ça que ça ne m'a pas trop dérangée dans ton texte :)

Cela dit, en relisant rapidement, je tombe par exemple sur "Jamais elle ne pourrait planter ses foutus géraniums qui suffoquaient depuis des semaines dans leur pot devenu trop petit." -> on est clairement dans les pensées de Viviane avec "ses foutus géraniums" mais il y a aussi le terme "suffoquer" qui me semble beaucoup plus soutenu. Je pense que c'est ce genre de cohabitation dans une même phrase qui a pu me faire tiquer à la première lecture.

Citer
Ici je voulais relater un fait antérieur au récit. C'est raté.

Je l'avais compris comme ça mais je crois que c'était un peu confus ^^

Citer
Prendre conscience d'Un AT 1 semaine avant la dead line, dépoussiérer une vieille nouvelle qui colle, sprinter pour la réécrire presque intégralement, m'emmêler dans mes versions. Bref, c'était marrant :D.

:mrgreen: en effet ça a l'air d'avoir été sportif !

Merci d'être passé répondre et en espérant que ça te sera aussi utile pour de prochains textes ! (et pour les prochains AT ;))

Hors ligne Deofresh

  • Calliopéen
  • Messages: 420
Re : L'intrus [Nouvelle fantastique / AT Abat-jour]
« Réponse #10 le: 14 mai 2020 à 00:20:08 »
Re Elk,

Citer
Je suis sûre d'avoir déjà croisé des explications à peu près claires concernant les dialogues, mais je n'ai pas retrouvé ça en faisant une recherche rapide dans l'Atelier. Ca me semble pas trop mal résumé ici : http://www.florencegindre.fr/2016/01/typographie-des-dialogues/
Pour les retours à la ligne, il me semble qu'ils sont à faire systématiquement une fois que la réplique est terminée (sauf incise que tu pourrais laisser dans la phrase avec une simple virgule). Cela dit, peut-être que comme pour les guillemets, il y a plusieurs écoles ^^.

Ouais, j'ai trouvé grosso-modo la même chose. En gros, il faut faire un choix et s'y tenir tout le long du texte et normalement tout se passe bien. Donc tu avais raison, j'avais zappé un retour à la ligne :D. Je vais essayer de faire plus attention à la typo des dialogues dans mes prochaines lectures, je suis curieux.

Citer
Cela dit, en relisant rapidement, je tombe par exemple sur "Jamais elle ne pourrait planter ses foutus géraniums qui suffoquaient depuis des semaines dans leur pot devenu trop petit." -> on est clairement dans les pensées de Viviane avec "ses foutus géraniums" mais il y a aussi le terme "suffoquer" qui me semble beaucoup plus soutenu. Je pense que c'est ce genre de cohabitation dans une même phrase qui a pu me faire tiquer à la première lecture.

Ouais, je suis d'accord. C'est assez fin, mais je vois ce que tu veux dire. Comme je compte garder cette approche de la narration dans mes prochaines nouvelles, je vais essayer de faire plus attention au registre employé dans ces "pensées".

Citer
Merci d'être passé répondre et en espérant que ça te sera aussi utile pour de prochains textes ! (et pour les prochains AT ;))

Ne t'inquiète pas pour ça, tes commentaires ne sont pas tombés dans l'oreille d'un sourd.

À ciao !

En ce moment, je travaille sur ça : Les cinq masques

Hors ligne Deofresh

  • Calliopéen
  • Messages: 420
Re : L'intrus [Nouvelle fantastique / AT Noir d'Absinthe 30.09.2020]
« Réponse #11 le: 22 septembre 2020 à 12:40:07 »
Par les pouvoirs du double post, je te ressuscite !

Pour ceux qui ne verront pas l'EDIT du premier post, voilà la raison :

Citer
Salut !

Je reviens déterrer ce texte parce que je pense le soumettre à l'AT Monstresses des Éditions Noir d'Absinthe. Cette fois-ci, je ne refais pas la même erreur, je me donne une semaine pour faire les corrections. La dead-line est le 30 septembre. D'ailleurs, si quelqu'un a envie d'y participer avec moi, je me ferai un plaisir de le relire.

Donc, depuis la dernière fois, j'ai donné beaucoup plus de contexte à la relation Charlotte-Viviane. J'ai aussi apporté toutes les corrections mentionnées dans les commentaires et j'ai réécrit une grande partie du texte. Globalement le déroulé reste le même, mais j'aimerais savoir s'il fonctionne mieux.

Comme c'est pour un AT, s'il vous plaît, lâchez vous. Soyez sans pitié.

Bonne lecture !

La bise !
En ce moment, je travaille sur ça : Les cinq masques

Hors ligne GameMaster

  • Scribe
  • Messages: 87
BC7
« Réponse #12 le: 18 avril 2021 à 19:53:05 »
J'ai découvert ton texte en croyant que tu allais aborder la maltraitance des personnes âgées. Mais en réalité, non, c'est un texte paranormal.
L'héroïne va être perdue par son "péché"(je ne veux pas spoiler).

Je suis pas super fan de ce genre d'histoire, car le "géant", on ne sait pas qu'il est et pourquoi il réalise tout cela.


Une chose qui est étrange, c'est que personne ne remarque les mauvais traitements, ni le mari et ni les infirmières.
Je trouve que les raisons invoquées un peu simpliste.
"Tout dépend du hasard, et la vie est un jeu."

-Jean de Rotrou-

Hors ligne Deofresh

  • Calliopéen
  • Messages: 420
Re : L'intrus [Nouvelle fantastique / AT Noir d'Absinthe 30.09.2020]
« Réponse #13 le: 22 avril 2021 à 18:45:00 »
Coucou mystérieux.se inconnu.e,

C'est rigolo que tu aies choisi ce texte au moment où fleurissent les nouvelles noires sur le forum. C'est justement pour l'AT de l'Ampoule que je l'avais écrit l'an dernier. Au final, je n'en ai jamais été pleinement satisfait.

Citer
J'ai découvert ton texte en croyant que tu allais aborder la maltraitance des personnes âgées.

C'est un peu ce que je voulais faire, sans en faire le sujet principal de la nouvelle, la maltraitance envers les personnes agées reste assez présent.

Citer
Je suis pas super fan de ce genre d'histoire, car le "géant", on ne sait pas qu'il est et pourquoi il réalise tout cela.

Je voulais que ce soit une personnification de la mort. C'est un peu classique, mais c'est un "trope" que j'aime bien et je voulais m'y essayer.

Citer
Une chose qui est étrange, c'est que personne ne remarque les mauvais traitements, ni le mari et ni les infirmières.
Je trouve que les raisons invoquées un peu simpliste.

Pour le coup, je tiens mon inspiration de ma maman qui, infirmière libérale, a déjà connu des situations de maltraitance bien pires que cela, sans rien pouvoir y faire. Les violences domestiques envers les personnes agées (physiques ou mentales) sont plus courantes qu'on le croit.

Merci beaucoup pour le temps que tu m'as accordé GameMaster. Ton avis m'a permis de relire ce texte et d'y voir des défauts que je n'avais peut-être pas remarqué alors.

À bientôt !  ;)

En ce moment, je travaille sur ça : Les cinq masques

 


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