[Donald Ghautier]

J'ai récemment écrit un poème en prose sur un thème et cela m'a donné l'envie d'en composer une version alternative en forme néo-classique.

Le dieu safran abreuve une peuplade esclave,
Une ombre suppliant tel un appel aux vœux
Tous unis par un chant au verbe souffreteux
Murmuré par leur bouche en plein désert Mojave.

Le soleil tourne pourpre en sang et puis en feu.
L'air avale le temps, les nuages, les cieux.

Le dieu rouge dévore aussitôt ses enfants,
Des cadavres raidis sis à perte de vue
Dans la sierra torride où la nature nue
Vit la fin du repas de ses yeux de serpent.

Le soleil crache alors ses derniers oripeaux.
Le ciel pourfend la terre où brulent l'air et l'eau.

Le dieu sombre célèbre enfin le nouveau monde.
Les crotales cornus achèvent la curée
Sous l'horizon fondant au plaisir retrouvé
Où les quatre éléments font l'amour à la ronde.

Le soleil lâche enfin les étoiles, la lune
Et tous ses compagnons de la matinée brune.

[Fried]

Ah ben, voilà un poème qui sort de l'ordinaire.
Un peu dans le genre des grands mythes de la création du monde. Je pense au serpent à plume le quezalcoat. Je ressent un univers très coloré et primitif.

[Aizenmajnag]

Yep validé il est bien le poème j'ai aimé et la fin <3


"Sous l'horizon fondant au plaisir retrouvé
Où les quatre éléments font l'amour à la ronde.

Le soleil embrasse les étoiles, la lune
Et tous ses compagnons de la matinée brune."

Super

[RatataDeSasha]

J'adore ta poésie, les images utilisées sont superbes... j'adore 

[Donald Ghautier]

Merci à vous quatre pour ces commentaires laudatifs.
La composition de ce poème à partir de l'idée exposée dans un poème en prose m'a permis de varier les effets par le passage en néoclassique mais également d'orienter le thème. J'ai probablement - comme le souligne Fried - été inspiré par la légende de Quetzacoatl et d'ailleurs je prévois - quand l'inspiration sera au rendez-vous - d'écrire un poème sur ce thème.
Je suis content que ce passage en néoclassique vous plaise. La poésie en prose offre plus de perspective que le classique alors j'avais peur de perdre une partie de la puissance du thème dans cette forme.
A bientôt
Donald

[BartK]

Dans un premier temps, j'ai pensé que quelqu'un avait tiré la bonde et que tout foutait le camp dans un trou noir...et puis je me suis souvenu du titre.
C'est vraiment l'éclipse, au sens propre comme au figuré.
C'est habile parce que cette troupe primitive avec ses conceptions de  "monde d'avant" et "monde d'après" et sa ribambelle de dieux, nous mène à nous demander si nous avons tant évolué que ça.

[Donald Ghautier]

Merci Bart,

J'aime bien ta première impression, celle avant de lire le titre, je trouve qu'elle va bien avec l'idée de départ. Le titre est un peu comme celui d'une chanson de rock - d'ailleurs, je crois qu'une chanson de Pink Floyd dans Dark Side of the Moon" le porte, en version anglaise évidemment. C'est pas mal le cas de mes poèmes, le titre n'explique pas le poème. Il en donne juste la tonalité.

Au plaisir de te lire car je viens de voir qu'un de tes poèmes est sur ma liste de lecture.

Donald

[Donald Ghautier]

Suite aux remarques de Claudius sur mon autre poème de la semaine, j'ai revu celui-ci pour caler les alexandrins de manière à boiter un minimum.

 

[Claudius]

 

Je ne vois pas grand chose à dire sur celui-ci, j'aime bien encore ce fond en demi-teinte nuit-jour, jour-nuit.

Euh... juste un petit détail, il y a un petit vers qui traîne qui m'a un peu sortie de la fluidité du reste

"Les crotales mangent les restes calcinés" ça donne : les crotaleuuuu mangeuuuu les restes calcinés...

  (Claudius pinailleuse de première !)


 

[Donald Ghautier]

Hello Claudius,

Tu as raison de pinailler, cela me sert bien pour peaufiner ce poème.
J'ai modifié ce vers.

Merci encore,

Donald