Le Monde de L'Écriture – Forum d'entraide littéraire

28 avril 2024 à 13:37:45
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Le Monde de L'Écriture » Coin écriture » Textes courts (Modérateur: Claudius) » recevoir la cour

Auteur Sujet: recevoir la cour  (Lu 717 fois)

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recevoir la cour
« le: 20 décembre 2023 à 22:45:56 »
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recevoir la cour
#h2o #scène fictive #et si ? #miroir



Elle m'a coincé entre elle et le comptoir.
- Salut bel étalon, on t'a déjà dit que t'avais des yeux de cheval ? Il me plaît ton regard triste et ténébreux, et je me demandais si t'avais d'autres attributs de ce noble animal...
Mon cœur s'est arrêté. Alors j'ai bredouillé ma surprise, avec surtout, ce mouvement de recul qui m'avait saisi.
- Un peu rentre-dedans, ta façon de m'aborder, tu m'excuses si j'ai autre chose à faire ?
Elle a mimé un air offusqué, et pour garder contenance, a bombé la poitrine. Sur le coup j'ai pris ça pour un trop-plein d'assurance, mais je crois que c'était le contraire, quelque chose pour l'aider à nous persuader tous les deux que cela valait le coup, s’enhardir elle-même. Elle a aussi renvoyé ses cheveux en arrière d'un mouvement de nuque, comme pour se donner de la valeur ; là aussi je l'ai pris comme m'étant adressé de manière hautaine, avant de supputer qu'il en était également pour se convaincre elle avant tout, se donner confiance. Elle était plutôt séduisante, et le fait qu'elle m'aborde était surprenant autant pour moi que, le discernai-je du coin de l’œil, pour les deux piliers d'à côté qui ont pouffé d'un rire qui se voulait discret. Moi et ma gueule de nerd, j'étais là dans une situation suscitant la méfiance. Eux comme moi nous demandions si elle était sérieuse ou bien si c'était une mauvaise blague. Elle s'est immédiatement défendue :
- Autre chose à faire ? Quoi donc ? C'est à toi que je dois supplier des excuses à mes manières brutes, j'débute seulement dans le love game et j'ai quelques millénaires de patriarcat à rattraper, sans compter les centaines de millénaires que nos ancêtres les mammifères nous ont tracés par l'initiative sexuelle autorisée seulement aux mâles ; c'est ni dans mes gènes ni dans mon intuition que je saurais me démerder, alors c'est par la faible culture féministe de ces derniers siècles que je tente mon approche... Ça te va ? Pas trop déstabilisé ? Ma copine Mélodie que tu vois là-bas assise avec nos camarades me dit que t'étudies les sciences humaines et ça m’a intrigué ; c'est vrai ?
Je suis assommé, et tout alerte à cette situation gênante mais pleine de ce que je n'aurais jamais osé espérer, je me sens à la fois envahi et insulté, autant que flatté mais bel et bien acculé. Elle a travaillé son texte, je crois sans être sûr, et moi je ne sais comment réagir à ce que je dois improviser, ainsi pris au dépourvu. Elle a raison me dis-je, et je pars un peu loin à considérer qu'effectivement les rôles de la drague, ici inversés, ne sont habituels ni pour moi ni pour elle, ni pour probablement que trop d'humains historiques... Je bénis le fait qu'elle m'ait ouvert la porte du dialogue en terminant avec des mots me ciblant directement, et je me sens comme une princesse. Je réponds, brièvement.
- Oui c'est vrai... Mais comment le sait-elle ? Je ne la connais pas moi, ta copine Mélodie.
- C'est une voyeuse, elle t'a stalké comme elle le fait pour tous les mecs qu'elle ose pas aborder. Et comme j'étais moi-même étudiante en sciences humaines y'a quelques années dans une autre ville, c'est elle qui m'a suggéré que ça pourrait coller entre nous...
Ma réaction intérieure est étrange. Une répulsion. Je fais qu'à moitié consciemment le lien avec ma timidité, et la situation qui dans ce sens de elle à moi, est identique à ce que j'ai souvent entendu des filles témoigner de ce sentiment intrusif que le sens de la drague conventionnelle réserve aux dames. J'ai peur. Elle m'intrigue mais je ne réagis que différemment de si j'avais fantasmé la situation. Là, en réel, c'est autre chose que de me sentir ainsi chassé. Chassé pour... quoi ? Elle a glissé un implicite un peu lourd qui questionne un rapport anatomique, mais ensuite ? Veut-elle tenter une expérience charnelle seulement, ou est-ce sa manière de na pas paraître trop platonique ? Est-elle seulement certaine de ce qu'elle semble me dire vouloir ? Est-ce moi qui interprète mille questions alors que tout ceci n'est qu'un jeu pour elle, une blague auprès de mon air d'éternel célibataire ? Jamais je n'ai dragué de fille, je suis bien trop timide ; alors en quoi susciterais-je un quelconque intérêt pour elle ? Je me glace à tous ces doutes, je me glace à sa maladresse de laquelle a suinté une vulgarité qui me bloque... Je ne sais que répondre, alors j'improvise à nouveau une bafouille.
- Et donc tu t'es dit que je comprendrais que tu inverses les rôles parce que j'ai eu des cours sur le féminisme, c'est ça ?
Elle se renfrogne, je devine que moi aussi je suis désagréable, bien qu'involontairement. Impossible de sourire, je suis pétrifié. Mais elle tient le coup, et elle assume.
- Ouais bon n'en fais pas toute une montagne, mais c'est vrai que les autres étalons un peu moins universitaires se sentent encore plus insultés que tu ne l'es, quand je tente de les draguer...
Elle marque un silence, puis, évaluant l'impact de ses mots sur moi, elle continue. Elle a repris de l'assurance, et moi de la confiance.
- Tu sais ce que c'est, hein ? Entre eux ils sont fiers d'être les chasseurs, et voient d'un mauvais œil d'être les proies... De biens étranges conceptions du pouvoir je trouve, assez divergentes si j'ose.
Je profite d'une intuition sur sa sensibilité tant intellectuelle que féminine, pour la piquer d'une taquinerie en réponse à la sienne. Tout indécis, mes mots sortent malgré moi, de cet étrange jeu inévitable entre le traqueur et le traqué. Je dois un minimum me défendre, me dis-je, sans quoi elle ne sera pas assez stimulée pour jouer sereinement ce jeu de rôles.
- Dis donc, tu m'as l'air bien émancipée pour une femme !
Visiblement, elle a bien eu conscience de l'ambivalence qu'elle a commencée et que je lui renvoie : à travers un compliment sur l'autre, nous taclons les coutumes que nous jugeons déséquilibrées à propos de nos altérités sexuelles respectives. On se sourit alors, un peu amèrement : moi la proie au milieu des hommes chasseurs, elle la femme libre au milieu des princesses esclaves... Elle voudrait que j'enchaîne avec une porte ouverte sur elle, plutôt que rebondir sur cette arrivée en terrain fermé. Hélas je n'ai rien à rajouter, et ma timidité, autant que mon sentiment acculé, font que durant quelques secondes je n'ai rien pour poursuivre. Elle reprend alors courageusement les rênes.
- Bien sûr que je le suis, on est au troisième millénaire gars, va falloir t'y faire.
Je souris, et lorsqu'elle le remarque, immédiatement sa réaction est prompte : elle sourit à son tour et m'adresse un clin d’œil. Je m'enhardis, tout-à-fait envoûté par le personnage que jamais je n'ai été auparavant. Elle commence à me plaire, même si de mon côté je ne sais toujours pas en quoi moi je lui plais ; si seulement c'est le cas, douté-je par ailleurs. Je m'embrouille dans une tentative de trouver instantanément une suite, et afin de discerner son attirance physique de son attirance psychique, je mets les pieds dans le plat.
- Et donc toi, tu aimes les chevaux un peu scolarisés... Je peux en savoir plus ?
Mes yeux sont tirés, j'ai l'impression qu’ils vont exploser, et dans mon hallucination socio-actée ici, j'espère bien interpréter ce qui pétille dans les siens.
- Bien sûr garçon, mais doucement. Je te paye un verre ?
Enfin je respire. Un relâchement de tension. L'opportunité de prendre le temps de sentir les choses. Je n'ai jamais été aussi compatissant envers ce besoin bien trop souvent féminin de devoir poser des limites à l’empressement des mâles. Et là, dans notre confusion à inverser les rôles, l'équilibre est en construction, il reste approximatif, et elle a repris un aspect qu'elle maîtrise mieux dans la scène de nos rapprochements concentriques. Je n'aurais pas su, ni même eu l'idée, de freiner ainsi la chose, alors que le besoin est criant ; tout emballé de cette révolution entre nous, je prends conscience que subsistent tout-de-même des comportements encore solides dans ce qu'il y a de statistique entre hommes et femmes. Ainsi je lui suis reconnaissant d'assumer ce double jeu adéquat à une transition d’ambiance. Et pour équilibrer le miroir, je cherche une attitude un peu masculine, assez virile sans être machiste, et ce afin de ne pas que le changement de bain soit trop violent ; nous sommes tous deux encore bien trop empreints des injonctions humaines.
- Écoute, je suis peut-être encore à l'université, mais je n'ai pas de soucis d'argent. Ça me ferait plaisir que ce soit moi qui offre le premier verre. Tu veux quoi ?
La complicité nous étreint d'un fond tacite qui nous déstabilise autant l'un que l'autre. Elle insiste par un contournement que je trouve astucieux.
- J'accepte pour un deuxième verre, et là je choisirai un truc plutôt fort. En attendant je maintiens mon offre, en espérant que cette fois tu ne déclines pas : je vais prendre une bière et je t'en paye une si tu veux bien. La suite nous dira quoi partager.
J’acquiesce. Mon sourire doit probablement ressembler à un rictus de torture, et pourtant il se voudrait sincère. Au-delà de mon corps j'espère qu'elle me voit juste assez dérangé par son charme, mais pas aussi mal à l'aise que ce qui pourrait freiner à un jeu de séduction efficace. Je crois qu'elle l'interprète ainsi.
A côté, les deux piliers de comptoir je les avais oubliés. Il me semble qu'ils se sont un peu resserrés l'un contre l'autre, en baissant d'un ton. Je ne suis pas sûr, mais je crois qu'ils sont bougons. Sont-ce ce genre de mecs qui, comme presque tous, ne sont jamais abordés par des femmes ? Qui, comme moi, n'ont aucune expérience de drague à succès quel que soit le sens des rôles ? Qui, comme beaucoup, n'envisagent pas que ces rôles puissent parfois tenter de se rééquilibrer ? Je suppose que je ne suis pas le premier auprès de qui une femme tente son pouvoir de séduction, mais je veux encore un peu glisser sur l’enivrement dû au fait ; sans lui fournir d'excuse pour retourner à des us plus coutumiers que les princesses finissent peut-être par ne plus vouloir changer. J'ai envie de lui dire à elle, que j'admire son initiative autant que celle-ci me déstabilise, et je m'en voudrais de mal jouer ma réaction et de lui faire renoncer et continuer à considérer que c'est bien aux hommes de mener la cour ; aussi mauvais que suis-je à répondre dans ce miroir des actes, je veux faire tout mon possible ce soir pour qu'en elle et en moi, se développe cet espoir à ainsi permettre un double sens constructible entre chasseurs et chassés, quel que soit leur sexe. Alors, pendant qu'elle s'adresse au serveur, je tente à la fois de me calmer et de rassembler le peu de lucidité qu'il me reste, afin de ne pas tout gâcher... Au final, me dis-je, quelle que soit l'issue de cet échange, ç'aura été une aventure qui m'a fait vibrer. Loin de moi le désir sexuel, je ne dirais pas que c'est de l'amour pour autant, mais la dimension psychique m'est autrement plus palpable que si j'avais été dragueur né et que je l'avais abordée depuis un aperçu de loin, par une attirance dont l'origine lui serait revenue depuis la distance de notre inconnaissance. Non, là elle s'est imposée à moi, elle m’a choisi et c’est à mon tour de dire oui ou non ; et ce qui me plaît en elle s'en voit d'une radicale différence d'avec toute relation née de rôles conventionnels ici renversés. Et alors, déjà un peu habitué à ces questions lors de mes fantasmes, je me demande jusqu'où elle aussi subit cette inversion des rôles. Je sais que tout n'est pas nettement en miroir, et qu'à la différence de certains mâles trop habitués à la chasse et qui, d'un coup d’œil estiment leur désir sur une cible, je ne peux compter sur le seul charme hypothétique de mon physique pour l'avoir attirée. Elle s'est sentie comme elle me l'a confiée, motivée par mon esprit universitaire. Mais j'ose espérer qu'il n'y a pas que ça qui l'a lancée, j'ose espérer pouvoir avoir confiance en l'évocation initiale qui a commencé, cette flatterie sur le plan physique qui sur le coup m'avait heurté par un sentiment de brutalité vulgaire et littéralement animale, mais qui à présent m'éclaire d'un scintillement qui ôte une part de l’ambiguïté sur ses intentions.
Je ne suis qu'un mec inexpérimenté en amour. Je ne suis pas sûr qu'une histoire éternelle pourrait naître entre nous, tout autant que je fantasme à l'idée que cela ne soit pas qu'une histoire d'un soir. Et tout indécis, tout incertain, tout irréfléchi, je laisse les choses se faire, le feeling se construire, quel qu'il soit. Elle me plaît bien, et toujours sans trop de désir charnel, je constate que mon cœur palpite. Qu'en fera-t-elle ? J'ouvre toutes mes portes, afin de lui laisser libre cours à sa propre recherche. Je rassemble mes meilleurs profils pour tenter de la conforter dans les perspectives nées de m'avoir choisi.
Lorsque les deux bières arrivent, quelques secondes après, j'ai l'impression que mille et un états émotionnels m'ont traversé l'esprit. Je m'emballe, et surtout je me rends compte que ces instants coupés entre nous, demandent déjà un effort pour raccrocher les wagons. Un deuxième chapitre s'amorce, et je crois que nous sommes tous les deux un peu perdus par la situation. Un sourire à échanger ? Une discussion à reprendre ? La glace à briser ? Notre sort à décider, construire, à communiquer ? Partager quoi, choisir comment ? Comme un jeu auquel je n'ai jamais joué, et qui de surcroît est assez ancré dans le troisième millénaire pour que nous ne puissions ni elle ni moi, nous référer à nos fondements humains, les plus naturels soient-ils, les plus culturels également : bref, nous nageons dans cette ère qui approche et qui promet plus d'équité par de radicaux changements de paradigmes et dont nous semblons acter la révolution.
Comment allons-nous commencer à nous rencontrer ? Voudra-t-elle que je la connaisse dans ce qu'elle aurait à me séduire par un discours méritant, ou bien retomberons-nous dans l'aisance de l'inverse, entre un prince vantard et une pure et prude princesse ? Serai-je bon réceptacle à des compliments normalement destinés à persuader les princesses du bon aloi des princes, ou nous faudra-t-il retourner à plus de normalité ? Vais-je supporter son rentre-dedans, et elle le poursuivre, ou reprendrons-nous des usages plus habituels ?
Je me prends d'une inquiétude, dont la menace sourde reste atténuée par mon effervescence. Mais je suis heureux là, de participer à ce jeu amoureux…
Nous trinquons et lorsque je trempe mes lèvres dans la mousse en même temps qu’elle, j’ai l’impression de déjà l’embrasser.


dq
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Re : recevoir la cour
« Réponse #1 le: 21 décembre 2023 à 11:33:00 »
Bonjour Dot,
Un bel écrit sur un début d’histoire atypique, il laisse les champs ouverts, l’horizon incertain mais sans doute passionnant.
J’aimerais que « mon » princesse pense ainsi et possède un tel cœur….
Ma langue reste pendue, voire suspendue…
En espérant la suite,
Bien bonne journée,
So
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Re : recevoir la cour
« Réponse #2 le: 21 décembre 2023 à 19:43:23 »
Merci pour ton texte.

Ton héros, n'a donc jamais eu de copine et il est étonné qu'une fille le drague.
En fait elle ne le drague, elle veut simplement coucher avec lui.
Il s'imagine de nombreuses choses, mais si l'approche de la fille est honnête, elle ne cherche pas une relation sérieuse, juste une relation sexuelle. Il est dans l'erreur.

Je n'avais jamais entendu l'expression "Yeux de cheval". Je me doutais de la suite du discours de ton personnage ceci dit, surtout qu'elle l'appel "Étalon".
Ton héros, aurait pu répondre cette blague : "Du cheval, je n'ai que l'haleine"^^.
Mais je ne pense pas qu'une fille va draguer un garçon comme ça, même si c'est juste pour coucher. Elle met en avance ses performances intimes.

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Re : recevoir la cour
« Réponse #3 le: 21 décembre 2023 à 20:13:22 »
cooool que tu y ais vu une façon de 'positiver', SablOrOr, j'ai effectivement tenté un sujet polémique sous l'angle de ce qui serait non pas une critique étalement de problèmes, mais plutôt d'un comment construire des solutions...

car sur la question de l'inversion des rôles, j'ai l'impression l'idée n'est envisagée que pour 'faire prendre conscience' des inégalités, que pour 'comparer' et montrer ce qu'il y aurait de malsain alors à gommer... sur ce sujet, j'ai eu un peu peur de la bande-annonce du film 'je ne suis pas un homme facile', de Eleonore Pourriat, parce que j'avais l'impression c'était cet angle de réflexion surtout axé 'défauts', et non 'positivisme' (mais je pense très probable que je me trompe... ceci n'atténue pas ma phobie culturelle et donc mon refus de me confronter à ce produit-ci comme pour tout autre et sur tous sujets), j'ai pas non plus vu le film Barbie et en ai eu des vents un peu de tout et son contraire ; et tout ceci dans ma réflexion, je me situe à ne pas y voir non seulement comme un élément pour mieux comprendre les abus (d'un côté admis, autant que de l'autre souvent plus passé à la trappe...), mais bien comme une solution à acter si l'on veut un peu 'sauver le monde' ; se défaire du patriarcat est une affaire d'hommes, même les plus réticents l'ont bien compris, mais aussi une affaire de femme, ce qui est pour bcp, moins intuitif ; comme je l'ai formulé un jour, 'si tu veux que les rôles changent, ne reste pas à ta place' (un truc du genre), qui s'adresse à un camp comme à l'autre, sous réserve bien sûr, qu'on me suive à se dire que ce n'est pas une histoire de gommer les défauts les abus les injustices, mais bien de rééquilibrer des balances qui profitent à certains sur des points, à certaines sur d'autres points... ici j'ai tenté ma vision d'une femme forte et émancipée, comme nombreux sont les hommes et les femmes à proposer leur vision, et ce pour moi, y compris sur les comportements féminins patriarcaux, là plus précisemment sur le sujet de l'initiative amoureuse, à lier directement à la notion de 'sens des rôles sexuels conventionnels' qu'on rencontre dans les sciences humaines et biologiques ; un terme qui n'apparait pas dans le texte mais qui résume le tout, est 'entreprenant', qui est une exigence patriarcale typiquement féminine et qui profite pas tant à la globalité sociale, enfermant les plus hardis autant que les plus timidEs, dans un cercle vicieux qui dévie à construire des connards trop insistants et des princesses trop passives... sans vouloir minimiser les souffrances de chacun sur les inégalités que cela forge, j'avoue avoir envie de militer non pas sur l'aplanissement du comportement des connards intrusifs, mais bien sur un rééquililbrage des responsabilités ; extrêmement rétrogrades sont les comportements je trouve, qui accentuent cette victimisation à sens unique désservant l'un camp autant que l'autre...

ainsi oui, plutôt que faire un récit plaintif de la réalité, fut-il sous l'angle fictif d'un hypothétique retournement de situation, j'ai tenté de voir comment pourrait se positiver une telle inversion des rôles, notamment par la liberté de cette femme, qu'elle va chercher plutôt qu'attendre depuis son donjon, et de cet homme qui n'est pas le terrasseur du dragon au contraire...

je souhaite en réponse à ton message, que tous les princesses et toutes les princes puissent acter une transition vers un système de genres plus harmonieux, même si non sans erreurs de parcours comme j'ai essayé de nuancer cette scène de drague avec des impairs malgré lesquelles ces deux amoureux ou amants ou ne sais-je, parviennent tout de même à faire triompher l'amour

bye



yo Cendres... tu as rédigé en même temps que moi ! rapidement :
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Mais je ne pense pas qu'une fille va draguer un garçon comme ça, même si c'est juste pour coucher.
j'avoue que c'est un peu ce que je pourrais avancer en tant qu'inégalité sociale normatisée, banalisée... peu donc, de femmes, comprennent le privilège de cette forme de passivité, tandis que les hommes portent majoritairement cette charge mentale qui n'est pas minime... et chacun est fier du comportement aloué à son côté de la sexuation, les hommes chasseurs aiment traquer, les femmes pièges aiment qu'on vienne à elle... je n'aime pas trop cette réalité
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En fait elle ne le drague, elle veut simplement coucher avec lui.
Il s'imagine de nombreuses choses, mais si l'approche de la fille est honnête, elle ne cherche pas une relation sérieuse, juste une relation sexuelle. Il est dans l'erreur.
ta manière d'interpréter est souvent affirmée en tant que vérité, je te suggère de formuler des trucs moins péromptoires et aussi de pouvoir prévoir là où certains ne penseraient que différement de toi ; tes mots là te sont très personnels, je suppose que des schémas plus variés existent aussi, je ne suis pas sûr que tout le monde soit ainsi, jamais je n'ai prétendu que des femmes entreprenantes n'existaient pas, et je crois que tu crois ceci alors que je sais que non, qu'il s'agisse de sexe ou d'amour... après, qu'il soit dans l'erreur ou non, effectivement il s'imagine bcp de choses, c'est ptetr dû au fait que les femmes en majorité, sur la question du sexe, restent bien trop souvent inexplicites, laissant le petit manège charbonner dans le cerveau des mecs, leur laissant un travail d'interprétation bien plus confus que l'inverse des hommes trop explicites et brutes ; c'est un peu toute cette question qui là est envisagée : si les hommes n'étaient pas tant dans la chasse, comment feraient les femmes pour se trouver qqun... encore une fois cette forme minoritaire existe, mais justement je voulais un peu l'éclairer par rapport aux clichés patriarcaux, comme quoi notamment les rares femmes entreprenantes devraient tout-de-suite être cernées dans leurs intentions... oui les hommes sont lourdeaux et on les voit venir à des kilomètres, justement parce qu'ils sont formés à faire du rentre dedans... mais les rares qui sont trop timides, c'est pas pour autant que la pureté du discours chaste des femmes leur apparait facile à décrypter... bon j'dis ça, mais j'avoue que la question est complexe ; moi je reste sur mon idée que ces rares femmes qui saisissent leur liberté d'initiative ont des siècles et des siècles de 'finesse' masculine à la drague à rattraper, tout comme les hommes ont des siècles et des siècles à rattraper pour recevoir la cour avec autant de résistance à l'intrustion que les femmes patriarcales ont dévelopée...



j'imagine vos interventions ne sont que partie immergée de l'iceberg des conceptions sur le sujet, moi-même n'ai ici synthétisé qu'une partie du vaste problème... merci donc pour vos retours
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(s)AINT - marilyn manson

Hors ligne Cendres

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Re : Re : recevoir la cour
« Réponse #4 le: 22 décembre 2023 à 18:59:33 »
(...)
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En fait elle ne le drague, elle veut simplement coucher avec lui.
Il s'imagine de nombreuses choses, mais si l'approche de la fille est honnête, elle ne cherche pas une relation sérieuse, juste une relation sexuelle. Il est dans l'erreur.
ta manière d'interpréter est souvent affirmée en tant que vérité, je te suggère de formuler des trucs moins péromptoires et aussi de pouvoir prévoir là où certains ne penseraient que différement de toi ; tes mots là te sont très personnels, je suppose que des schémas plus variés existent aussi, je ne suis pas sûr que tout le monde soit ainsi, jamais je n'ai prétendu que des femmes entreprenantes n'existaient pas, et je crois que tu crois ceci alors que je sais que non, qu'il s'agisse de sexe ou d'amour... après, qu'il soit dans l'erreur ou non, effectivement il s'imagine bcp de choses, c'est ptetr dû au fait que les femmes en majorité, sur la question du sexe, restent bien trop souvent inexplicites, laissant le petit manège charbonner dans le cerveau des mecs, leur laissant un travail d'interprétation bien plus confus que l'inverse des hommes trop explicites et brutes ; c'est un peu toute cette question qui là est envisagée : si les hommes n'étaient pas tant dans la chasse, comment feraient les femmes pour se trouver qqun... encore une fois cette forme minoritaire existe, mais justement je voulais un peu l'éclairer par rapport aux clichés patriarcaux, comme quoi notamment les rares femmes entreprenantes devraient tout-de-suite être cernées dans leurs intentions... oui les hommes sont lourdeaux et on les voit venir à des kilomètres, justement parce qu'ils sont formés à faire du rentre dedans... mais les rares qui sont trop timides, c'est pas pour autant que la pureté du discours chaste des femmes leur apparait facile à décrypter... bon j'dis ça, mais j'avoue que la question est complexe ; moi je reste sur mon idée que ces rares femmes qui saisissent leur liberté d'initiative ont des siècles et des siècles de 'finesse' masculine à la drague à rattraper, tout comme les hommes ont des siècles et des siècles à rattraper pour recevoir la cour avec autant de résistance à l'intrustion que les femmes patriarcales ont dévelopée...
(...)
Lorsque je commente un texte, je réponds ce que je comprends. Je n'affirme pas des choses en pensant que je détiens des vérités, mais ce que racontes l'histoire et ce que j'en comprends.

J'avais compris que la femme voulait simplement coucher avec l'homme, qui contrairement à elle, était plutôt romantique et dans la relation à long terme.
Il allait vivre une déception.

Mais ce que tu me dis est intéressant. Ça veut dire que je m'exprime mal, qu'on doit penser que je pense détenir la vérité, alors que je veux exprimer ce que je comprends du texte et de sa logique.
Je dois veiller à être plus clair. Merci pour ta remarque. Je dois y faire attention car je dois être vexante sans le vouloir.
« Modifié: 22 décembre 2023 à 19:08:08 par Cendres »

Hors ligne Ji.Héllēn

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Re : recevoir la cour
« Réponse #5 le: 27 décembre 2023 à 19:25:06 »
salut dot quote.

j'ai lu ton texte à 3h30 du matin, en pleine insomnie — possible donc que le contexte ait joué un rôle dans l'impression que j'ai eu d'avoir une épiphanie, quoique celle-ci a survécu au petit matin. bon signe.

j'aimerais surtout évoquer l'intention derrière ton texte, que je trouve lumineuse :
ça fait des mois que je m'interroge sur la façon dont on pourrait, en temps qu'hommes, mettre notre écriture au service du féminisme sans 1. verser dans le cliché en perroquant des poncifs  — personnages féminins surpuissants voire infaillibles type wonder-woman, hommes vicelards incarnant la cause perdue et les archaïsmes à proscrire, autres hommes encore machos mais prêts à ouvrir leurs yeux à la lumière et gagner leur rédemption —, 2. ni excéder mes compétences par nature limitées à mon pov de mâle cis et à l'imagination biaisée qui en découle.
or je crois bien que ton texte apporte la solution que je cherchais désespérément. sans exagérer : ton texte montre la voie. il incarne la modernité, le futur. c'est ça que nous (hommes) pouvons faire.

dans les explications que tu as données à soo et cendres, tu donnes le principe en mille :

Citer
ainsi oui, plutôt que faire un récit plaintif de la réalité, fut-il sous l'angle fictif d'un hypothétique retournement de situation, j'ai tenté de voir comment pourrait se positiver une telle inversion des rôles, notamment par la liberté de cette femme, qu'elle va chercher plutôt qu'attendre depuis son donjon, et de cet homme qui n'est pas le terrasseur du dragon au contraire...

je souhaite en réponse à ton message, que tous les princesses et toutes les princes puissent acter une transition vers un système de genres plus harmonieux, même si non sans erreurs de parcours comme j'ai essayé de nuancer cette scène de drague avec des impairs malgré lesquelles ces deux amoureux ou amants ou ne sais-je, parviennent tout de même à faire triompher l'amour

pour ces raisons je trouve tes protagonistes formidables. autant l'un que l'autre. ils essaient. ils sont hésitants, mal à l'aise, englués dans ces constructions respectives auxquelles personne n'échappe et n'échappera avant des lustres. mais ils essaient, bon dieu. conscients. et les voir s'essayer gentiment-maladroitement à cette inversion des rôles nous la fait dédramatiser.

sur la forme, j'ai trouvé l'accroche très bonne et ton écriture aussi agile qu'à ton habitude. l'intrigue était sympa, comme la chute, la lecture agréable. j'ai quand même eu le sentiment parfois que tu aurais pu en dire un peu moins, que le sous-texte aurait pu gagner à ce que tu te passes de certaines explications, et ce au profit de l'effet à produire par le texte. mais à bien y réfléchir, des explications plus extensives me semblent aussi participer à la réussite de l'objectif “didactique” derrière le texte. donc pourquoi pas.

ciao !
« Modifié: 27 décembre 2023 à 19:27:08 par Ji.Héllēn »

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Re : recevoir la cour
« Réponse #6 le: 29 décembre 2023 à 18:04:25 »
pardon pour le temps mis à ma réponse, je fus préoccupé... merci à vous deux Cendres et Ji.Héllēn



Citer
En fait elle ne le drague, elle veut simplement coucher avec lui.
Il s'imagine de nombreuses choses, mais si l'approche de la fille est honnête, elle ne cherche pas une relation sérieuse, juste une relation sexuelle. Il est dans l'erreur.
je me suis mal exprimé aussi, ce n'est qu'après coup que j'ai su identifier là où je flairais un désaccord dans nos interactions : tu opposais 'drague' et 'vouloir simplement coucher avec', je me suis dit que cette phrase n'avait aucun sens car pour moi 'drague' est synonyme de 'séduction', et donc qu'il y ait sexe uniquement ou intention psycho-affective, pour moi ne change pas au qualificatif de la situation, elle drague et cela n'indique en rien si elle veut juste coucher ou si elle se cherche un compagnon durable pour un engagement amoureux, du coup je me sentais trahi par ta déduction qui m'apparaissait invalide ; mais chacun sa manière de lire, merci à toi pour ta transparence, je te renvoie la mienne... pour suivre, mon sentiment d'un décalage entre ton interprétation et mon intention, est que moi-même n'ai pas décidé intérieurement lors de l'écriture, si elle cherchait du sexe seulement ou des sentiments avec, j'ai donc tenté de laisser ce paramètre ouvert et flou, et ai donc eu l'impression que ton interprétation choisissait entre l'un et l'autre, pour t'octroyer ce qui pour moi, n'était pas décidé ; de fait je n'ai pas su lire en tes mots autre chose qu'une décision sur mon texte dont tu prenais les droits en outrepassant mes formules, biais assez grave d'incompréhension ; à nous deux de tjrs éclaircir les inévitables zones d'ombre, j'crois on est bien sérieux là-dessus toi et moi, merci encore



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ça fait des mois que je m'interroge sur la façon dont on pourrait, en temps qu'hommes, mettre notre écriture au service du féminisme sans 1. verser dans le cliché en perroquant des poncifs  — personnages féminins surpuissants voire infaillibles type wonder-woman, hommes vicelards incarnant la cause perdue et les archaïsmes à proscrire, autres hommes encore machos mais prêts à ouvrir leurs yeux à la lumière et gagner leur rédemption —, 2. ni excéder mes compétences par nature limitées à mon pov de mâle cis et à l'imagination biaisée qui en découle.
tu me vois idemement coincé entre divers mouvements contradictoires à dépasser, c'est vraiment pas évident surtout en pleine conscience de la relativité des conceptions de chaque féministe (homme ou femme), de marcher sur les œufs sans faire d'omelette (ceci malgré la faim huhu), l'on va insulter l'un en écoutant l'autre, outrer l'une en respectant l'autre, et au final jamais ou trop rarement, ne pas envenimer les choses auprès de ce que la gravité du sujet peut vite nous rendre susceptibles ; à ceci je crois que j'ai essayé d'inspirer à tous un peu plus de tolérance active, et puis du côté du cliché des hommes les rendre moins forçats de l'amour et surtout de la drague, du côté des femmes les rendre moins réceptrices de ce qui est exigé en termes de comportements, surtout sur cette même question de la drague, car selon moi les romances où la perfection amoureuse nait d'une femme juge à soudoyer par galanterie et d'un hommes aux efforts demandés naturels, ne sont pas une solution au déséquilibre, mais bien au contraire cet écartèlement qui ne fait que s'envenimer... je ne veux pas déresponsabiliser les hommes ni blâmer les femmes là où justement elles ne font rien, rien de mal, mais tout de même rendre aux plus girlies des princesses le fait qu'elles ont le droit de faire des erreurs, mais que pour ça il faut justement d'abord faire, et même si j'ai bien conscience qu'elles font déjà bcp d'efforts, de sacrifices, qu'elles ont une charge mentale auprès des hommes, qui peut être insupportable, souvent j'ai l'impression ces 'actions' de leur part dans leurs rapports généraux sur la sexuation, sont décentrées de la sexualité basique où là, elle ne font que 'réaction' à ce que les hommes sont en rôle de devoir agir, et à force de se valoriser à elles-mêmes cette pruderie, cette pureté, ne prennent pas forcément conscience de ce qu'impulser cette simple base n'est pas si aisé que ce qu'elles exigent des hommes, et que c'est sûrement le gros point à faire évoluer si on veut que tout le reste suive le progrès d'harmonisation des genres/sexes... oui ta distinction de l'étriquement de la position des hommes cis, j'ai voulu montrer ce qui n'est que finalement mon avis : une responsabilité à mieux partager, celle de la simple question de la drague, de la timidité qui nous frape tous sur la question, bain glacé contre lequel on habitue bcp plus les hommes à se prévenir du froid mordant

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ils essaient. ils sont hésitants, mal à l'aise, englués dans ces constructions respectives auxquelles personne n'échappe et n'échappera avant des lustres. mais ils essaient, bon dieu. conscients. et les voir s'essayer gentiment-maladroitement à cette inversion des rôles nous la fait dédramatise
oui, je suis content que cette corde de l'empathie ait fonctionné, les erreurs de parcours sont tout aussi précieusement utilisables que le balisage des bonnes routes, je ne voulais pas sombrer dans l'idéalisation d'une perfection, celle-ci n'existe pas et la tolérance que j'aime construire, consiste à ainsi ne pas trop se montrer susceptible, chercher un bilan positif quels que soient les 'moins' du calcul, ceci aussi s'illustre pour mieux y penser, et fait donc ce que j'ai consciemment posé ici comme composante de mon produit 'culturel' que j'ai partagé

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j'ai quand même eu le sentiment parfois que tu aurais pu en dire un peu moins, que le sous-texte aurait pu gagner à ce que tu te passes de certaines explications, et ce au profit de l'effet à produire par le texte. mais à bien y réfléchir, des explications plus extensives me semblent aussi participer à la réussite de l'objectif “didactique” derrière le texte. donc pourquoi pas.
hmmmm, je prends cette remarque très au sérieux, effectivement je peux vite glisser sur l'envie de préciser au mieux, et cela peut étouffer le texte à la lecture ; je veillerai à l'avenir, à ne pas dépasser la limite



on a pas fini de trouver du vrai sourire mutuel, continuons à chercher ?!

=)

edit :

1 - contre les généralités et les clichés et leurs impasses, ne pas prendre la parole d'un tout auquel on appartient (ou pas, d'ailleurs), surtout quand c'est aussi fondamental que hommes ou femmes... dans ce sens pour la drague, j'ai l'impression de vouloir lutter contre ce qui n'est pas évident pour nous hommes cis face à des femmes entreprenantes : lorsqu'une femme qui prend son courage à deux mains mais reste dans l'implicite, en se disant un truc genre 'évidemment que j'veux une relation d'amour, j'suis une femme voyons ! allez, t'as compris, à toi de qmm briser la glace ! bien sûr que y'aura du sexe si ça marche entre nous, c'est pas la question !', alors que de notre côté on sait qu'il existe aussi des femmes qui parfois veulent juste un coup sans lendemain, ptetr autant que des qui ne refuseraient pas une relation platonique, et que tant que c'est pas signifié, ça nous laisse dans le doute et on peut en avoir marre de faire ce boulot d'explicitation...

2 - le sens est important, et la répartition équilibrée des rôles aussi : se faire draguer ça excite le psychisme, je suis sûr peu d'hommes le conçoivent, alors que draguer se fait plutôt depuis ciblage pré-rencontre, là où donc plutôt le physique est déterminant dans le désir... je vais parler de ma propre passivité, mais les rares fois où l'on m'a abordé, j'avais un sentiment très fort qui se riait totalement de la beauté physique, et mon désir en était tout différent de quand je me pose la question à laquelle je n'ose jamais donner suite, à propos d'une fille à aborder parce qu'elle me plait de loin...

3 - j'insiste un peu sur le titre, pour moi signifiant d'un des déséquilibres les plus incidents entre les conventions comportementales entre h et f
« Modifié: 29 décembre 2023 à 18:40:50 par Dot Quote »
"i don't care if your world is ending today
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Re : recevoir la cour
« Réponse #7 le: 02 janvier 2024 à 12:45:52 »
Bonjour Dot Quot,

Avant toute chose j'ai noté une coquille dans ton texte " est-ce sa manière de na pas paraître trop platonique ?".

En dehors de cela j'ai trouvé que ton texte était bien écrit. Il reflète bien la manière de parler des jeunes et j'ai bien aimé sa façon d'aborder ton héros. Même si je trouve tes phrases un peu longues et ton texte un peu trop réflectif. Sur la forme je me permettrait une remarque, son apparence est lourde, il manque d'aération.   

Sur le fond j'ai trouvé l'idée intéressante, cette inversion des rôles, le langage direct et cru de la jeune femme, de même que ses arguments.

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Re : recevoir la cour
« Réponse #8 le: 03 janvier 2024 à 19:36:47 »
merci pour ton retour, Joachès
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recevoir la cour - deuxième rendez-vous
« Réponse #9 le: 21 mars 2024 à 21:11:20 »
recevoir la cour - deuxième rendez-vous
#h2o #scène fictive #et si ? #miroir




- Il faut que je te pose une question, mais elle est pas simple... Enfin moi de mon côté, je ne saurais pas forcément quoi répondre si on me la posait comme ça sans prévenir. Et pourtant j'ai besoin de savoir.
Je flaire l'envie de combattre les contradictions aveugles qui ont forgées toute une histoire de l'humanité sexuée. Un peu effrayé à l'idée de rationaliser les comportements, je sais qu'il nous faut une vraie précaution minutieuse dans la conversation, pour ne pas tuer l'amour, son naturel, son côté libre. Mais entre nous, ne peut fonctionner qu'une relation avec sa part non-nulle d'efforts réfléchis, de travail de conscience, et cela ne doit pas entrer en conflit avec la teneur sentimentale qui se poursuit entre nous.
- Eh bien, oui, vas-y. Je verrai ce que je peux faire.
Elle hésite un peu, plutôt pour l'apparence. Je sens qu'elle a préparé ses mots, mais que si elle ne prenait pas ces secondes de silence, cela n'aurait pas le même effet. Je respire, elle aussi.
- Pour toi, c'est quoi une preuve d'amour ?
Sa formule est synthétique. Je sens que si j'avais eu à m'enquérir d'une telle chose, je me serais embrouillé en introductions balbutiées, en justifications gênées, en détails frileusement craintifs, en précautions timides et en abusant de formules pour ne pas paraître trop direct. Ce qui peut énerver, mais dont je ne sais gérer l'inverse... J'ai trop subi d'injonctions contre la brutalité masculine, que je suis coincé dans des comportements bien pires : l'écrasement de moi-même, qui peut vite passer pour un comportement 'faux-cul', fuyant. De son côté je sens qu'elle est plus en confiance que moi pour se montrer directe, et j'avoue qu'en tant que cela me va bien depuis elle, j'aimerais pouvoir changer en moi cet excès de précautions qui me relègue au rang d'indécis, de personnalité sans autorité, de couard ; je digère la question, à laquelle mon esprit se perd à tenter de trouver les bons mots. Alors je rebondis sans pouvoir me débarrasser de cette incapacité à être péremptoire. Tout ce que je pourrais synthétiser en autant de peu de mots, ne serait pas un reflet de ma pensée ; alors je bafouille :
- Ah, heu, c'est complexe. Déjà j'ai envie de nuancer une précision : une preuve d'amour, pour la fille ou pour le mec, c'est pas pareil, non pas dans la morale universelle, mais dans les constructions comportementales qui correspondent à notre société et sur lesquelles notre rencontre doit forcément se baser avant de nous connaître personnellement un peu plus précisément. Je sais que je suis très pauvre en expérience sociale, en modèles comportementaux, surtout sur le propos de l’amour et de la sexualité. Mais j'ai l'impression que, au moins pour ce qui est de la séduction, une femme compte sur ce qu'elle plaît à l'homme, et c'est principalement à lui que revient le rôle d'apporter la confiance par un système de preuves. Si je copiais les coutumes patriarcales, je devrais pour te prouver mon amour, te dire en quoi tu me plais, te questionner et m'intéresser à toi, aller chercher ton intimité tout en te mettant en confiance pour que tu te sentes de la partager. Et puis de ton côté tu n'aurais pas grand chose à faire : si c'était moi qui t'avais abordé, tu n'aurais rien à prouver, mais tout à attendre et à recevoir... L’injonction féminine « venez me parlez on verra ce qui suit » est moins flagrante sur les app de rencontre et je remercie le destin de ne pas user de ces cache-rôles… Je grossis les traits, mais il me semble que cela fonctionne comme ça de manière générale, et si j'ose le dire ainsi pour répondre à ta question, c'est parce que je me demande avec le contexte de notre rencontre, jusqu'où cela pourrait être autrement... Heu... Voilà. Je crois être à côté de la plaque mais j’ai pas mieux. Et toi ?
Elle a eu l'air un peu blessée au fur et à mesure du déroulement de ma réponse. Je crois qu'elle a conscience de ce schéma, et que celui-ci ne lui convient pas. Mais plus que ce schéma, je sens que c'est aussi ma réponse qui ne suffit pas, alors je continue, tout en m'enfonçant je le sais. C'est inévitable.
- En revanche, une fois que la drague est passée et que la relation devient sérieuse, je t'avoue que je suis dans le flou. Je crois que pour les femmes, la profondeur d'une relation est importante, et que la plupart d'entre elles peuvent s'impliquer énormément, se mettre une charge comportementale très lourde... Et c'est là où moi je ne comprends pas forcément, avec ma faible expérience d’éternel célibataire. Je suis resté dans la peur que si je me mariais, le système m'obligerait à travailler beaucoup plus, surtout à partir de la parentalité, et qu'une demande de divorce me serait fort préjudiciable d'un point de vue pratique… J’suis resté dans l’idée qu’une femme n’a pas à prouver son amour, et que ce qu’elle peut agir au nom de ses sentiments peut vite être réduit à néant.
Cela ne l'enchante pas beaucoup plus. Je sais qu'en tant que victimes du patriarcat, elle et moi ne sommes pas du tout sur le même terrain des injustices, mais je me raccroche à l'idée que si je ne peux m'exprimer à elle sur mon propre ressenti, je ne pourrai jamais le faire auprès d'une autre femme, et je tiens donc à rester authentique que je n’ai pas l’impression d’être privilégié dans mon vécu d’homme, mais qu’il est attendu de moi un silence compatissant envers ce qui se dit d’injuste sur la question. Et pourtant je sens mes mots tellement vides de sens. Tellement hors de sa réalité.
Elle ravale des réactions outrées, je le vois. Et pourtant je suis honnête. J'ai dévié de la question, nous nous perdons sur le chemin. Peut-être parce que cette question de peu de mots ne trouve sa réponse qu'en une quantité bien différente d'idées pour lesquelles il faut trouver les bons mots. Et manifestement là, je ne les ai pas. Une preuve d'amour ? Jamais on ne m’a prouvé quoi que ce soit de cet ordre. Je suppose que même sans amour, elle a du recevoir ce genre d’actes dans de toutes autres proportions...
J'ai tant entendu d'injonctions rêveuses comme quoi l'amour devrait être inconditionnel, et pourtant cela revient sur le tapis, toujours. Ici un peu différemment. Elle n'exige pas un date à l'eau de rose, elle n'exige pas que je lui tourne autour assez bien pour qu'elle n'ait qu'à dire oui au bon moment si celui-ci survient. Qu’attendé-je personnellement d’une relation ? Quelle serait la recette pour me prouver de l’amour ? J’ai l’impression de ne tellement pas avoir de réponse, que c’est bien le vice social que nous combattons avec l’argument des sciences humaines qui nous a joint. Des compliments, une fleur, un dîner, un voyage, voilà comment je lui prouverais mon amour s’il se construisait et que je me fiais aux coutumes classiques de notre société. Mais qu’est-ce qui me toucherait efficacement de sa part ? Rien que la question semble déplacée, inappropriée… C'est à l'homme de prouver son amour, non ? Sinon, les efforts du quotidien misogynes comme l’entretien du foyer, l’implication sérieuse et supérieure dans nos rôles partagés à une parentalité ? Une tolérance féminine à l’écoute d’un conjoint moins subtil dans le partage de ses émotions ? J’ai l’impression d’être coincé, que quoi que je puisse me figurer d’une relation, ce serait dans le cadre d’une indentarisation dépassée. Et pour autant inverser les rôles là ne serait pas non plus une solution : qu’elle m’offre des fleurs, un restaurant, un voyage, au mieux je serais reconnaissant de l’intention derrière, mais en soi je ne fantasme pas sur ce type de dons en tant que preuves d’amour ; ni chaud ni froid.
Notre conversation présente est un chapitre qui me met la pression ; elle a tenu pour notre deuxième rencontre, à ce que tout ceci soit le moins possible conditionné par le système. Ainsi pas de restaurant chic pour faire la guerre sur qui paye la note. Pas d'effort énorme sur le dresscode, on s'est accordés sur le fait de venir habillés 'au naturel', ‘sans artifices’. J'ai pas sorti le costard, elle a pas sorti les boucles d'oreille ; on a quand même instinctivement rehaussé l’hygiène, mais on s’est promis de ne pas en faire toute une exigence princière. Pas de cinéma, non pas parce que ça ferait beauf, mais parce qu'encore une fois ce serait le terrain de la perversion sociale : un film macho pour qu'elle se sente mal, un film de gonzesse pour prouver que je suis pas qu'un macho... Non, ceci serait trop pollué d'une ambiance que nous savons dépassée. On a hésité pour aller au musée, mais encore une fois ce choix aurait été source d'un déséquilibre inévitable : un qui m'aurait parlé moi, et le mansplaining aurait fait son effet, un qui lui aurait parlé elle et elle se serait heurtée à ce que les hommes n'ont que moins l'habitude de se dévouer d'écoute envers autrui. Je l'avais prévenue : ce qui m'intéresse je sais aller le chercher seul et je n'ai pas le besoin d'y partager en couple, est-ce un effet du célibat forcé ? De l'indépendance à la masculine ? Et ce qui ne m'intéresse pas il est difficile de m'y rendre sensible malgré mon potentiel à l’ouverture, à la curiosité, à la tolérance ; c’est valable dans le cadre du couple. Nos conceptions divergentes avaient là eu grand besoin de renforts d'effort à la tolérance. On a aussi hésité à se promener au parc, c'était une idée assez neutre. Un bain de nature paisible, aucun impératif trop contraignant, une ambiance saine. De quoi marcher ou s’asseoir, des anonymes autour tout aussi paisibles.
Finalement, on avait choisi de se revoir dans l'endroit qui nous paraîtrait le plus improbable. Alors on s'est donné rendez-vous dans la salle d'attente du commissariat de police. L'idée nous a fait rire, un rire dont on savait l’ironie et le sarcasme partagés. Que les femmes craignent de se faire buter on avait tous les deux lu Annah Harrendt pour savoir que c’est pas la même crainte qui fait que les hommes eux, craignent surtout le ridicule ; que les hommes au divorce se retrouvent dépossédés d’argent, de matériel, de droits sur les enfants, on connaissait la loi écrite pour rééquilibrer les injustices qui sans elle défavorisaient les femmes dans des proportions bien pires, et pas encore résolues en pratique. Alors on a validé tous les deux ce lieu tout-à-fait étrange pour un rencard, avant de nous quitter à la fermeture du bar. On ne s'est pas embrassés, on n'a pas échangé nos numéros. Mais trois jours plus tard, et nous étions là, ensemble, comme convenu, et elle de me poser la question sur ma vision des preuves d'amour.
J'ai senti qu'elle ne cherchait pas que du vent entre nous, et elle a senti que j'avais senti. Alors elle a repris les rênes des paroles :
- Bon, heu, à la limite ce que je te propose, c'est que la question, on la laisse ouverte, et on l'approfondit dès que l'un de nous deux a une idée.
J'ai dit que j'étais d'accord, un peu frustré qu'elle fasse dévier la conversation alors que j'étais le seul à m'être mouillé sur une réponse. J'aurais peut-être dû manifester ma petite révolute, vu le sujet qu'elle a choisi d'aborder pour la suite.
- Heu... Je mets les pieds dans le plat, ça va sûrement être gênant mais je préfère que y'ait pas de secret sur ce point. Parce que si ça te pose problème, c'est pas un petit problème je pense.
Tout inquiet, j'ai vocalisé :
- Haaa ?
- Oui. Quelles que soient les manières, c'est assez pudique pour être délicat, mais faudrait pas que ça reste un tabou. Alors voilà, il faut que je brise la glace.
- Bin écoute, oui, alors. C'est encore une question à laquelle il faut que je me dévoile ? Ou c'est un truc qu'il faut que je sache te concernant ?
- Un peu des deux. La question je vais peut-être pas la poser, j'ai pas envie de te mettre au pied du mur, je vais donc juste te dire ce que je crois pour ta réponse, et tu peux te sentir libre de me rectifier ou de garder le secret. Et puis après je te dirai ce qui me concerne pour cette question.
Mon cœur palpite, je crains vraiment la suite. Mais c'est le jeu de l'amour ; je ne suis pas habitué à partager des intimités, mais j'espère que c'est en pratiquant qu'on obtient des résultats. Elle se lance donc.
- Je pense que tu n'as pas eu beaucoup d'expériences amoureuses. T'es un garçon, j'ai l'impression que t'as toujours été retenu par ta timidité, et puisque les problématiques de harcèlement ne te concernent pas du fait de notre société, je suppose que tu as rarement eu affaire à des situations telles que je t'impose la notre, contre beaucoup de schémas majoritaires. Ça se voit un peu dans ton comportement, de mon côté femme, je peux te dire que tu es très différent de tous ceux qui m'ont approchés. Ces gars là qui draguent parce qu’ils pensent que c’est à eux que le boulot revient, quand ils parlent de toi ou des autres comme toi, c'est pour dire que t'as pas de couilles, je suis même pas sure que tu aies conscience de ça. Voilà, ce que je prends comme hypothèse et qui met un peu le malaise. Car tu vois moi c'est un contexte social qui m'est très lointain. Rester toute seule dans mon coin, je sais pas ce que c'est, les rares fois où j'ai envie d'essayer, y'a finalement toujours quelqu'un pour venir m'envahir, très très vite, y’a pas le temps de se reposer, les hommes comme toi on les laisse dans leur coin, c'est pas pareil chez la plupart des filles ; chez nous le célibat forcé, faut vraiment beaucoup de paramètres pour y avoir accès, à l’inverse de tout mec qui est trop timide… Vous ne savez pas ce qu’est être une poupée qui dit non-non-non, si tu vois un peu les choses sous cet angle... Je suppose que tu t'es toujours tenu éloigné des questions corporelles et je le respecte. Mais moi, dès que mes seins ont poussés, j'ai été confrontée à ces hommes qui te sont lointains, et qui osaient venir demander à les toucher. On a à peu près le même âge toi et moi, et si j'ai plus ou moins raison à me dire que tu as peu d'expérience sur le sujet, ça nous fait une sacrée période en différence de vécus. Quand quinze fois par jour les mecs phasent sur tes seins, tu peux pas dire non pendant quinze ans, à moins d’être sérieusement ancrée dans une idéologie de rejet de la masculinité, ce de quoi je veux me tenir éloignée, j’espère que tu comprends l’effort de bonne volonté. Surtout qu'il y en a une bonne partie qui ne demandent pas la permission, ou qui l'outrepassent. Pendant longtemps je me suis bornée à cette seule impression, car c'est extrêmement lourd à porter, et que nous les femmes commençons historiquement à peine à nous élever contre ces injustices. Il m'a fallu donc des années avant de cerner un peu les enjeux de la jalousie, et même si chez les femmes ce n'est pas la même chose, je commence à comprendre ce qu'elle peut être chez les hommes. Ce sont des généralités un peu hâtives j’en conviens, mais tu me contredis si tu veux. Voilà, tout ça pour te dire vulgairement, que des hommes, j'en ai touché. La plupart sans vraiment y prendre du plaisir. La plupart juste parce que c'était trop lourd à éviter. La plupart en me disant que ça ne valait rien. La plupart en y ressentant un pouvoir qui n'est pas toujours très bien considéré en société et que je croyais propre à moi avant de me rendre compte que c’était commun à beaucoup de femmes. Je ne dirais pas pour autant que je suis une salope ou une pute, je crois que c'est même assez vrai car je ne suis pas de celles qui en profitent le plus, même si c’est aussi vrai que je ne suis pas restée prude, chaste et pure comme certaines de mes consœurs qui ont leurs raisons que je comprends. Mais voilà, en comparaison d'avec quelques mecs dont je pose l'hypothèse que tu fais partie, si une jalousie devait naître entre nous deux, je crois que ce serait chez toi. Je suis fidèle et ne multiplie plus les relations simultanées. Mais même ainsi de façon segmentée comme je l’ai décidée, j'ai qmm multiplié beaucoup plus que toi je pense, le nombre de partenaires. Est-ce que... Ça te pose problème ?
Je ressens une nausée. Il est vrai que pour moi la monogamie a perdu de son sens à notre époque où elle n'est plus 'à vie'. Il est vrai que même si je me suis tenu éloigné des expériences amoureuses, je supposais fortement que d'autres gens moins timides que moi avaient une adolescence moins vide que la mienne. Mais la vérité me fait mal tout-de-même, et je me sens sale à ainsi être amer pour des questions que je juges animales et peu sophistiquées. Les sentiments que je tiens en haute estime à la notion de couple, sont évidemment soumis à un lien au corps. Elle a parlé de jalousie, et effectivement je crois que ce mot ne résonne vraiment pas pareil chez les hommes et chez les femmes, pour plein de raisons plus ou moins valables. La question ne peut se passer de ce lien purement pornographique, alors je commence une réponse, tout aussi maladroit que je suis par ce manque personnel à savoir me montrer ‘entreprenant’ et qui m’a tenu éloigné de ces actes relationnels et des précautions que la pratique forge sur le long terme.
- Bin... c'est vrai que c'est pas moi qui vais me montrer trop demandeur, si on parle de l'acte en soi. Un effet de ce que tu m’as deviné jaloux et sans espoir, sans fantasme. C’est ce qui fait que depuis l’âge de tes seins ce n’est pas moi qui ai agi le vécu que tu m’as décrit de toi par rapports aux mecs. C’est ce qui fait qu’allié à ces injonctions sociales où les femmes n’ont qu’à recevoir la cour, je me suis habitué à ce qu’on me laisse dans mon coin. C’est donc ce qui fait que, ainsi bloqué par une impasse de contradictions, je n’ai pas profité dans ma jeunesse de ce qui semble être un plaisir tout relatif pour ceux et celles qui vivent ces expériences qui me sont inconnues. Car en pratique pour mon esprit social, il m'a fallu amputer ces process psychosomatiques en ma condition d'éternel célibataire, le désir m’est vite devenu quelque chose de désagréable et je l’ai réfréné jusqu’à ce qu’il ne soit qu’un petit détail ; un détail impossible à enlever certes, mais qui ne prend pas les proportions que j’ai l’impression de voir chez mes confrères… Je vais pas chercher l'autre et ça s'est amplifié à mesure que personne n'est venu me chercher avant toi... Tout ceci me fait très peu fantasmer, et je serais peu sincère si je me mettais à me comporter de manière 'entreprenante', je suis volontiers à disposition, mais il ne faut pas compter sur moi pour refléter le sens ordinaire de l'offre et de la demande. Si je peux me permettre en tout risque que tu le prennes mal, c'est moi la princesse qui s'en fout un peu et qui donc attend que l'autre craque.
- Je vois…
- Ça peut poser problème ?
Elle a eu un peu honte de la réponse qu’elle a gardé sous silence. Elle n’a pas dit non, pour ne pas mentir, mais j’ai senti le piège dans lequel la société nous avait plongés tous les deux.
Au final j’ai surtout senti que bien des illusions s’étaient détruites en nous. Je me suis remémoré ce qui nous avait fait rire dans le choix du lieu de notre deuxième rencontre. Cette ironie, cet humour un peu trop impuissant pour réduire les inégalités de notre éducation pervertie, de notre naturel mal géré par le tapis roulant de la société. Alors j’ai essayé de formuler ce qui avait nourri ma solitude durant toutes ces années :
- Ça m’a refroidi toute cette discussion aujourd’hui. Ça m’a refroidi, toute cette situation de ma vie. Mais je crois c’est pas forcément une mauvaise nouvelle. Si il y a bien un truc qui revient souvent dans les discours sur les déviances sexuelles de notre société, c’est bien cette nécessité à refroidir les hommes. Qu’ils tentent à l’infini de toujours plus rendre leur désir sous des formes diplomates n’est qu’une fausse solution qui les enferme dans leurs masques relationnels et qui finit toujours par exploser, de manière toujours plus préjudiciable. Qu’ils tentent de réfréner ce désir, de le tailler comme si c’était une branche de haie, c’est un objectif bien trop rarement atteint, et qui au contraire semble lui aussi s’intensifier contre les souhaits formulés par divers camps qui militent pour une égalisation des rapports. Alors le fait qu’on y parvienne ici entre nous, c’est peut-être ainsi qu’on pourrait se dire que le changement pourrait se faire, même si l’imprévu est que toi aussi ça te refroidit. Ça me fait mal à moi, ça n’a pas l’air de t’enchanter non plus, mais si on reste rationnels, je crois qu’on atteint beaucoup plus les besoins de la société sur ces questions, et qu’on aurait tout à gagner à essayer de garder le cap plutôt que d’abandonner. Je me suis construit toute mon enfance à considérer que ma jalousie auprès de ceux qui prenaient satisfaction et plaisir à te toucher les seins sous leur initiative et sans forcément chercher ton consentement, que cette jalousie née de mon propre désir que je refusais de rendre criminel et qui a servi une forme de sacrifice, saurait résonner auprès d’une justice adulte. Je ne pensais pas qu’ainsi forcé de rester seul, je deviendrais à terme, amoindri d’un besoin de partager des choses sous la cloche du couple, tout comme il m’a fallu du temps pour comprendre que pour toi le couple était cet étrange paradoxe d’un truc que tu pouvais trouver à chaque coin de rue, tous les jours de manière envahissante, et que du coup tu avais déjà bien assez à faire avec ceux qui t’envahissaient. Mais si les gars comme moi qui refusaient de jouer le jeu, on se mettait à bouder lorsqu’enfin les rôles s’inversent, ce serait tout aussi injuste de notre part ; même si ça fait énormément grincer du cœur, et que je me suis assez résigné au fait que tous ces bœufs avaient gagné, même si j’ai vraiment envie de cracher un non amer et dépité, peut-être qu’un comportement qui vaudrait le coup de ma part, serait de passer outre mes considérations jalouses, et d’accepter qu’il va falloir que je rattrape auprès de toi un retard dont je ne suis pas responsable mais qui risque à toi aussi de te poser problème ; on dit des célibataires mâles qu’ils sont endurcis, c’est une formulation innocente mais pas sans sens ; je ne sais pas la jouer lover comme ceux qui se sont entraînés depuis qu’ils assument de te toucher les seins ; tu le sais sûrement d’ailleurs, tout comme tu sais que ça va être difficile pour nous deux d’acter d’autres modèles, et pas forcément plaisant. Pour être honnête tu me plais, je suis tout enthousiaste car je n’ai jamais vécu ce genre de choses avec personne… Mais je sais qu’après toutes ces années désespérées et résilientes, je vais vite me retrouver incapable de répondre en proportions de ce que tu as l’habitude de vivre dans un contexte de partage de couple comme je ne suis pas du tout habitué, et à défaut duquel il m’a fallu me complaire autrement. Mes jours à moi se suivent quand je suis seul, je n’ai vraiment pas de plaisir à me dire que l’on va se voir fréquemment et j’imagine que c’est un peu là-dessus que tu vas devoir apprendre à faire avec. Mais n’est-ce pas là aussi que tu pourrais acquérir ce que poursuivent les discours plus ou moins renseignés à propos d’inégalités sociales et notamment d’émancipation féminine ? L’indépendance, la liberté ? Ma tolérance envers les carences affectives je ne peux la transformer comme ça d’un claquement de doigts en ce qui me serait alors une boulimie relationnelle. Tout comme à l’inverse il est possible que si nous nous mettions en couple, ce soit plutôt au fil du temps que tu saurais te passer de moi sans te retrouver démunie. Ce serait ça pour moi la grosse difficulté si l’on se fixe un troisième rendez-vous. On ne s’est revus ‘que’ trois jours après notre rencontre, pour moi c’est très précipité, alors que je devine que si ça traîne plus pour toi, il te faudra passer à quelqu’un d’autre… J’ai la chance de ne pas vouloir précipiter l’acte en soi, j’espère que ça te rassure, et que faire traîner un peu la chose te convient dans un cadre de quelques semaines environ, car c’est une manière de savoir que les sentiments entrent en compte entre nous. Mais il faut que tu saches qu’ainsi destitué de mes impératifs charnels, ma psyché elle, pourrait se situer dans des temporalités d’un ordre beaucoup plus étendu que ton besoin d’avoir quelqu’un rapidement. Des jours, des semaines, des mois… Pour moi c’est pareil, et il m’a fallu beaucoup de rationalité consciente et réfléchie pour te dire ça en oubliant l’émoi que tu me fais ressentir. Lorsque l’impératif charnel masculin est dépassé, l’impératif psychique change énormément le jeu. Voilà. Mais personnellement je suis prêt à tenter l’expérience. L’idée me plaît de te revoir dans une fréquence temporelle que je trouverais affectivement sursaturée surtout au début, mais afin qu’on puisse tenter de chacun nous adapter depuis nos besoins opposés, et trouver une complicité qui nous unisse tout en gardant ce qui m’apparaît primordial, notre liberté et notre indépendance.
On était tous les deux refroidis, c’était pas le genre de rencard qui se termine brûlant. Mais comme je venais de tenter de lui expliquer, c’était peut-être ça le point fort, l’avantage, de ce qui pouvait paraître un résultat négatif. Non, ici nous étions dans une toute autre dimension que la consommation immédiate. Nous étions dans un jeu qui, certes, avec ces masques tombés, n’était pas enluminé de paillettes, mais il remettait selon moi une dose de bonne mesure aux comportements incluant la sexualité.
Et puis, reprenant un peu les rênes à ma propre stupéfaction, j’ai ajouté, posant mes propres limites :
- Pour ce qui est de ma jalousie et de mon manque d’expérience, je suppose que des solutions pourraient converger. Mais je ne me sens plus assez lucide pour parler de ceci sans risque de mauvaises pistes. Alors je te propose qu’on en reparle la prochaine fois, si tu es d’accord pour qu’on se revoit ?
Elle a rassemblé sa politesse en toute considération de ce que nombre pouvaient attendre en général, et elle a répondu.
- D’accord. Merci de ne pas précipiter les choses charnelles ; deux rendez-vous et je crois que c’est pas aujourd’hui qu’on va s’embrasser. J’ai jamais autant pu faire traîner les choses, et c’est vrai que je trouve ça… déstabilisant. Pour l’initiative et les moyens de poursuivre, je me tente à une poire coupée en deux : c’est moi qui propose mon numéro de téléphone, si tu veux me rappeler j’en serais flattée, si c’est trop dans tes codes associés au harcèlement tu n’as qu’à me donner le tien…
J’étais à nouveau tout timide. Tout moi-même. Mon esprit allait exploser. Mon corps avait envie de mourir. Alors j’ai souri sans y penser, et elle a souri sans se forcer. Deux âmes liées par un amour courtois, je ne savais pas si nous étions trop oldschool ou au contraire trop postmodernes. Je ne savais pas à quoi me référer pour me repérer. Comme si notre libération sociale sexuelle prenait le goût de la frigidité, une forme presque assexuelle, non pas en tant que marque d’une pureté d’âme ou d’une blessure traumatique, mais plutôt comme un apaisement des nécessités effrénées que notre époque tendait à rendre impératives au quotidien. Un calme un peu triste, un peu désabusé, un peu sali aussi. Mais qui se terminait par un sourire, nous rassurant sur l’idée que tout ceci n’était pas obligé par l’immédiat. Un jour, une semaine, un mois… Il n’y avait pas d’importance.

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Re : recevoir la cour
« Réponse #10 le: 21 mars 2024 à 22:32:24 »
Bonsoir sir Dot,
Texte d'une fine élégance, au-delà de mes capacités et connaissances en contrepèteries et en analyses psy, mais que j'ai vécu, à sa lecture, en profonde émotion.
J'ai particulièrement apprécié la recherche d'authenticité et le dépassement des courbes et axes societaux vieillissants.
Merci  :oxo:
SOo
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Re : recevoir la cour
« Réponse #11 le: 22 mars 2024 à 19:34:45 »
heyoyo SablOrOr !

mincemincemince c'est impoli je crois de décliner la flatterie, impoli ptetr pas, mais inusuel... c'est absolument pas histoire de froisser par fausse modestie chevillée, disons que depuis assez jeune et déjà parano, je me défendais du sentiment agressant des compliments de la seule manière que j'ai trouvée : relativiser comme on peut relativiser une insulte, c'est-à-dire à contre-sens... tout parano et poli, un merci pour ces qualificatifs, 'fine élégance' y'a de quoi me toucher sur un point de mes ambitions, mais pour relativiser, je crois ce niveau de langage n'est pas du tout le reflet réaliste d'une conversation dont prétend ce texte faire le récit fictif qui soit réaliste au mieux ! bad side sur ce paramètre, et puis un autre plus ou moins parallèle : j'suis pas tant sûr que l'élégance et la finesse soient vraiment le modèle majoritaire de l'expression humaine, cette dernière étant importante à mes yeux avec tout le lot de hauts et de bas que ça implique, et du coup c'est encore un délire où je manque à mes ambitions d'une représentativité transparente et sans biais... mébon ! tes mots il faut que j'y interprète de la sympathie de ta part il me semble ce serait te rendre grâce, sympathie à laquelle je ne voudrais surtout pas faire défaut, et au contraire valoriser ce que j'ai envie de te renvoyer en miroir sur ce point, alors j'y crois !

=)

autre parano psychotique... y'avait aucune contrepèterie dans ma tête à l'écriture, ni quand j'ai relu... est-ce... de la provocation ? ou la bienveillance d'avoir remarqué chez moi que sur d'autres produits je peux user de la technique ? yayaya je suis indécis, vous humains mes ennemis, que mijotez-vous dans vos têtes ?!

l'analyse psycho-sociale j'crois que oui il faut bien y prendre telle, sans ce paramètre on peut être un peu perdu... un merci tout timide tout peureux, attention à nous, ce ne sont pas des conceptions forcément partagées dans le monde que la science de l'esprit, quoique sur Celui de l'Ecriture, on est un peu je crois en surreprésentation par rapport à d'autres endroits...

une profonde émotion, hmmuumumu il me semble que les humains utilisent ce terme pour désigner l'effet produit par quelque chose qui les chamboule intérieurement, de manière plutôt positive je crois... je prends ! merci, de mon côté y'a un marteau et des taupes dans une fête foraine, elles crient : "tous les efforts intellectuels que tu as fourni, ceux sur le coup et ceux que tu as accumulés pour ce travail ! ne les écoute plus lorsqu'ils te parlent de la binarité 'émotion/raison', cache toi les yeux sur ton impression de savoir ce que tu fais sans pouvoir leur dire, sous la surface pas besoin de voir, juste il faut gratter ! ta fourrure est aussi douce que la notre, ne t'inquiète pas !" si c'est un remue-méninge plutôt positif, alors artistiquement c'est que ma philosophie est bien passée, merci à toi de m'en faire un retour agréablement partagé

aaaaah la recherche d'authenticité, combo descriptif qui vraiment me mettrait en confiance malgré ma parano de la flatterie, c'est fort ! oui, une recherche ! nuance tellement vraie ! je suis en plein bourbier sur ce sujet complexe comme sur plein, c'est bien lucide que tu lis et témoignes de ce caractère 'hypothétisé', incertain, surement plus ou moins faux, plus ou moins vrai, plus ou moins subjectif, plus ou moins objectif, plus ou moins tout un tas de trucs, mais oui en recherche ! et en authenticité ! y'a que ça de vrai ! c'est le cas de l'écrire...

dépassement uiiii ; le mot vieillissant me fait tourner le petit vélo dans la tête : ma petite idée fixe du moment, tirée de mes suspissions éternelles sur le sujet, c'est autour d'un petit détail dans le texte, j'pense il faut pas traîner trop sur l'idée, seulement la prendre comme un élément ponctuel de ma réflexion, à relativiser sous toutes les coutures : le schéma actuel, s'il est vieillissant, je le vois ainsi : gros changement de modalités du pouvoir sexué depuis que la monogamie n'est plus à vie ! ça change, bcp, bcp, bcp de trucs je crois, du petit popotin libéré provoquant jusqu'à la ligne qui ne sait plus comment pointer vers le haut correctement... quoi qui soit vieillissant dans ce modèle des relations, il est pourtant un peu jeune, autant que ptetr un peu phénix aussi au delà des siècles et des continents... là où mon idée fixe est moins ponctuelle que ceci, c'est de me dire que malgré toute cette cacophonie sociosociale, faut ptetr juste un peu catalyser la décantation avec la participation bienveillante de tous, et que ce que j'ai l'impression que les hommes ont perdus en pouvoirs inter et intra sexuels par cette nouvelle monongamie, c'est ptetr ce qui à terme pourrait rendre des rapports plus vrais... faut juste qu'on se dirige non pas seulement sur la teneur un peu transparente de ce que j'ai essayé de traduire, mais aussi et on en revient à l'émotion je crois, à un effort pour faire perdurer l'espoir, les efforts de bonne volonté, la mise à plat des contradictions de sens et d'intérêts, et prendre en bonne mesure tous les enjeux du vaste sujet et de ce qu'il joue pas mal sur l'humeur de chacun... ceci dit, historiquement géographiquement culturellement, je crois il ne faut pas suivre trop la piste d'une nouvelle jeunesse sexuelle de l'humanité, il me semble que son passé, même et surtout un peu vieux, a déjà vécu des solutions que nous n'aurions qu'à réinstaurer ; contre la malinformation mais contre pas mal d'intuitions que je croise, j'ai notamment une piste sur les rites d'initiation ! impensables chez nous, je les trouve qmm vâchement plus instructifs, plaisants et paisibles dans le peu de ce que je ne creuse pas par parano du monde culturel, mais dont j'ai eu dans mon passé moins phobique, des accès qui me laissaient croire qu'on peut avoir une autre éducation que des flyers sur les ist, des conférences frigides sur l'anatomie, des débats guerroyants à propos d'accès au plaisir, de récits de premières fois en freestyle qui n'atteignent jamais le confort qu'on peut imaginer dans des coutumes où au-delà de la théorie démocratisable, y'avait de la vraie pratique de sensibilisation sur les jeunes...

hu ; toute cette annexe, grâce à toi SablOrOr... merci, je ferme mon robinet pour cette fois, j'ai assez les mains propres jusqu'à ce qu'elles s'encrassent à nouveau, comme éternellement...

=)
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Re : recevoir la cour
« Réponse #12 le: 22 mars 2024 à 20:13:00 »
Dot,
Promis, je vais faire un effort sur les qualificatifs, ne plus te provoquer sur les jeux de mots afin que tu ne te relises pas cinq ni onze fois davantage, et te laisser geindre un peu sur tes moulti sensibilités d’artiste incompris…
Quand même dire merci au monsieur pour les 20 milles….fourmis d’idées et de motivations apportées par ses 2 rendez-vous galants, éloquents, (donc élégants à mes sens).
Sans vouloir encombrer, je tenterai aussi de répondre plus long si je parviens à attraper le rêve …
En te souhaitant  de longues suites à cette histoire,
%}
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« Modifié: 22 mars 2024 à 20:15:42 par SablOrOr »
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Re : recevoir la cour
« Réponse #13 le: 22 mars 2024 à 20:45:37 »
Dot,
Promis, je vais faire un effort sur les qualificatifs, ne plus te provoquer sur les jeux de mots afin que tu ne te relises pas cinq ni onze fois davantage, et te laisser geindre un peu sur tes moulti sensibilités d’artiste incompris…
le sourire que j'ai eu à lire ça x') horrible comme ce que j'en ai perçu d'une complicité bienveillante, d'une taquinerie sympathique, venait attaquer ma parano ! merde, j'ai vraiment un problème ! je vais maintenant passer du rire à la dépression en me disant que si réellement tu es bien dans une démarche sympathique, je suis coupable de ne pas savoir lâcher-prise par une confiance que je ne sais ressentir... silence à propos de mes cauchemars éveillés te soupçonnant des pires intentions ! yayaya huhu ça me fait penser à cette scène du film 'ultimate game' où les acteurs du premier jeu de ken castle rient aux éclats tout ensanglantés après une chute, sous l'impulsion des joueurs connectés qui payent pour les contrôler : grosse scission psychosomatique, l'image m'avait parlée pour alimenter mon délirium paranoïde, ma dissociation, et le paradoxe entre souffrance et plaisir, entre controle du corps et distanciation de l'esprit... heu bref, pardon je m'égare huhu

Quand même dire merci au monsieur pour les 20 milles….fourmis d’idées et de motivations apportées par ses 2 rendez-vous galants, éloquents, (donc élégants à mes sens).
Sans vouloir encombrer, je tenterai aussi de répondre plus long si je parviens à attraper le rêve …
En te souhaitant  de longues suites à cette histoire,
%}
SOo
tes passages sont for plaisants je trouve... c'est ce qui peut faire le plus mal en paranoland, mais bon, quitte à ce que ma réaction d'humeur soit autant du plaisir que de la douleur, autant que ce soit intense ! merci à toi

=)

j'ai peur de ne savoir inventer une suite, mais l'idée me traîne en tête... ptetr un de ces prochainements, me sautera-ce sur le clavier sans me demander mon avis, as usual
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Re : recevoir la cour
« Réponse #14 le: 25 mars 2024 à 20:12:40 »
Coucou Dot,

     Je ne vais finalement pas faire si long que je pouvais imaginer ….(peut-être après la 3e rencontre ;).

     Juste ajouter avant demain que j’ai apprécié les échanges originaux entre une certaine rudesse ‘no futur’ « je n’ai vraiment pas de plaisir à me dire que l’on va se voir fréquemment » et des courts passages plus amusants « J'ai senti qu'elle ne cherchait pas que du vent entre nous, et elle a senti que j'avais senti. »
Et puis, entre les 2 protagonistes, c’est la modernité de ce début d’histoire qui me séduit vraiment..., le fait qu’elle parle d’amour, de preuves, les remises en question, la prudence, les aveux des faiblesses du mec, l’audace de la fille et à la fois son côté coincé à se vexer silencieusement des distances du monsieur….que j’aime.
Tu dois savoir (en tant qu’écrivain affuté) que les mystères de tes personnages sont aussi très plaisants : «  Mais il faut que tu saches qu’ainsi destitué de mes impératifs charnels, ma psyché elle, pourrait se situer dans des temporalités d’un ordre beaucoup plus étendu que ton besoin d’avoir quelqu’un rapidement. »….mais….que volutes de fumées dire ce cher…ce cher comment déjà ? Quelle est donc cette psyché intemporelle que nous ne saurions voir ?

    Aussi, thanks de donner des infos sur ce problème de parano dont tu parles si souvent. C’est bien de prévenir, même si ça ne guérit pas. D’ailleurs, comment qu’on peut aider à ne pas blesser davantage ? Tu saurais nous dire un peu ?   

     Je ne connaissais pas Ultimate Game [ou Gamer au Québec, film américain de science-fiction écrit et réalisé par Mark Neveldine et Brian Taylor. Gerard Butler y incarne un participant contre sa volonté dans un jeu en ligne dans lequel les participants peuvent contrôler des êtres humains comme des joueurs. Ken Castle est à la tête de la téléréalité Slayers, dans laquelle des prisonniers condamnés à mort s’entretuent pour gagner leur liberté.] … ça renvoie plus vers Highlander ? Avec une happy morale ? Ou à des atrocités de luttes à la Squid Game ? Ou still les frontières type The Truman Show

À mon tour de culpabiliser, j’espère ne pas avoir de trop réveillé ces douleurs…mais à tes dires, il semble que si : « le sourire que j'ai eu à lire ça x') horrible comme ce que j'en ai perçu d'une complicité bienveillante, d'une taquinerie sympathique, venait attaquer ma parano ! merde, j'ai vraiment un problème ! »
Je m’excuse pas d’être bienveillante mais de ne savoir saisir ni remédier exactement ceci : « tes passages sont for plaisants je trouve... c'est ce qui peut faire le plus mal en paranoland » qqs explications seraient welcome !

Quant à ceci : « silence à propos de mes cauchemars éveillés … » Ok, no comment !

Éclairages souhaités mais pas obligés évidemment…

Suite à « Recevoir la Cour » extrêmement attendue quand même (je radote)!

Bonne nuit !  :pompom:
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