juste un court début du coup...
Conversation sur balançoire
— Alors, Lino, tu as trouvé quoi apporter à l’école, demain ? demande Prune.
— Non, répond-il. C’est compliqué, cette histoire. Je me demande bien où la maîtresse est allé chercher un truc pareil !
— Oui, je trouve ça drôlement difficile de choisir. J’ai au moins cinquante idées.
Jambes ballantes et bras perplexes, Lino se fige de surprise. Sa balançoire n’a soudain plus de moteur et ralentit, mais elle continue ses va-et-vient grâce à son élan.
— Moi j’en ai zéro, confie Lino.
Prune n’en croit pas ses oreilles. Elle laisse sa balançoire perdre de la vitesse pour rejoindre Lino qui est maintenant presque arrêté. Autour d’eux, d’autres enfants s’amusent avec les jeux du parc, les arbres semblent chanter comme des oiseaux car leur épais feuillage cache parfaitement leurs locataires, et des parents bavardent bruyamment.
— On se balance ensemble, décide Prune en rassemblant sa corde de gauche avec celle de droite de la balançoire de Lino. C’est mieux pour discuter et être tranquille, grâce au vent dans les oreilles.
Lino comprend ce qu’elle veut dire. Quand il oscille sur la balançoire, il se sent dans un monde à part, une bulle pas très grande, mais agréable. C’est vrai qu’on ne peut pas aller très loin en avant, pas beaucoup en arrière et pas du tout sur les côtés ! Et puis avec le vent, on ne remarque plus les bruits alentours.
— J’hésite surtout entre trois choses, explique Prune, un crayon de couleur, un élastique à cheveux et une fourchette.
— Mais, la maîtresse a demandé d’apporter un objet surprenant !
— Tu ne connais pas leurs histoires, réplique Prune.