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Le Monde de L'Écriture » Coin écriture » Textes courts (Modérateur: Claudius) » L'âme des mouvements

Auteur Sujet: L'âme des mouvements  (Lu 1003 fois)

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  • Tabellion
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L'âme des mouvements
« le: 01 août 2013 à 18:45:48 »
Une des troupes la plus réputée du monde avait réservé un après-midi entier à l'opéra de Paris pour une répétition qui déboucherait sur un spectacle de la plus haute importance. Cette troupe était composée d'environ cinq hommes et une vingtaine de femmes. Tous étaient musclés, grands et incroyablement fins. Toutes étaient frêles, pâles, fragiles et innocentes. Tous, hommes et femmes confondus, dansaient sur les ordres et les remontrances de leur professeur de danse. Tous étaient très gracieux, très précis... mais pour le rôle principal de la représentation à venir, il manquait ce petit détail qui ferait toute la différence.

Parmi tous ces danseurs et danseuses se trouvait une jeune femme qui dansait particulièrement bien. Cette grâce et cette passion étaient lisibles dans le moindre de ses gestes. Avec ses cheveux roux flamboyants, elle ne passait pas inaperçue aux yeux du professeur, avide de perfection qu'il venait visiblement de trouver. Il l'interrompit, lui dicta de descendre de la scène pour qu'elle le rejoignît. Ce dur professeur fit part de son avis à la jeune femme, lui intimant tous les compliments les plus merveilleux qu'elle n'eut jamais entendus auparavant. Cette frêle et parfaite danseuse venait d'obtenir le rôle principal de la pièce dans laquelle elle avait toujours rêvé de danser. La joie et l'impatience pétillaient dans ses yeux verdoyants alors qu’elle remerciait poliment le professeur.

Puis vint la fin de la journée, la fin de cette répétition, la fin de longues heures de dur labeur. Quelques talents prodiges allaient dans une certaine direction, d'autres bifurquaient dans des ruelles, et les derniers se contentaient de se diriger vers un bar juste en face de l’opéra de Paris. Il n'y avait qu'une route, qu'un passage piéton, que quelques et dangereux mètres à traverser pour atteindre ce bar. Il devait déjà être aux alentours de vingt-trois heures. Les rues étaient désertes, alors cette sensation de danger ne naquit pas dans l'esprit de l'ultime danseuse. Quelques amies l'accompagnaient, sans vraiment comprendre cette euphorie qui traversait la belle rouquine. Cette dernière était au téléphone avec l'homme qu'elle aimait d'un amour sans égal. Sa voix vive et douce à la fois annonçait la nouvelle précédemment énoncée: elle allait danser dans une des pièces les plus renommées au monde.
La chaussée n'était plus loin d'un de ses pieds qui était trop imprudent.

Au loin, une voiture vrombissait et roulait à une vitesse hors-norme. La rousse ne l'entendait pas, la rousse n'en avait rien à faire: elle était heureuse ! Ce petit pied imprudent avançait sur cette chaussée dangereuse, son jumeau le suivait et ainsi de suite jusqu'à ce qu'elle se retrouvât dans le milieu de la route dangereuse. La rousse tourna la tête, poussa un cri et écarquilla les yeux. Ça y est, elle venait de voir cette voiture ! Mais il était trop tard. La voiture venait de la percuter de plein fouet. La rousse passait, volait même au-dessus du capot pour atterrir à terre, inconsciente. Et la voiture continuait sa route.

Sur le trottoir, des cris se faisaient entendre. Des cris tristes, stridents qui vociféraient un nom, un seul et même nom. Le nom de la jeune danseuse prodige, au sol, comme morte. Son cœur battait encore, elle respirait difficilement et perdait du sang. Miraculeusement elle était en vie... physiquement. Avec ce genou démoli, ces cuisses explosées et ces tibias démantelés, psychologiquement elle pouvait mourir en paix.

Alors adieu la danse, adieu le bonheur, adieu les rêves de princesses, adieu la sérénité, adieu la passion, adieu la vie.

Jeune fille, plus jamais tu ne danseras.
« Modifié: 01 août 2013 à 20:50:34 par Above »
Lorsque tout s'écroule c'est la capacité qui flanche, pas la volonté.

Hors ligne mad

  • Tabellion
  • Messages: 51
Re : L'âme des mouvements
« Réponse #1 le: 01 août 2013 à 19:27:31 »
bon,

je me lance.
Ça vas être mon premier commentaire de texte sur ce site, soit clémente.

Déjà, le titre est très beau, petite allitération en m, ça donne un espèce d'effet d'eau qui va bien avec la danse, je trouve.

Dans le second paragraphe, à la première phrase je trouve que le "qui dansait particulièrement bien" est de trop. Ou plus exactement, il est trop explicite. Ne livre pas les clés au lecteur, laisse le faire ses propres déductions à partir de ton texte.

 Dans la seconde phrase, cela me donne l'impression qu'il y a un "faux" lien de causalité entre les cheveux roux de la danseuse et le fait qu'elle soit remarquée par son professeur. S'il la remarque ce n'est surement pour ses cheveux, mais pour sa grâce, sa perfection...

"avide de perfection qu'il venait visiblement de trouver" ->
"avide d'une perfection qu'il venait visiblement de trouver".

Tu répète le mot professeur bien trop souvent. Il apparait dans une phrase sur deux, tu devrais trouver un autre moyen de nommer cette personne.

Dans le troisième paragraphe "annonçait la nouvelle précédemment énoncée" , je trouve la fin de phrase superflu et alourdissante, "annonçait la nouvelle" suffit. A ce moment du texte, tout les lecteurs on les clés pour comprendre de quelle nouvelle il s'agit d'autant que tu le reprécise juste après.

"La chaussée n'était plus loin d'un de ses pieds qui était trop imprudent."  ->
"La chaussée n'était plus loin d'un de ses pieds trop imprudent." On esquive le second "était" de la phrase ;)

Voilà donc quelques remarques en espérant qu'elles t'aideront...

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  • Tabellion
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Re : L'âme des mouvements
« Réponse #2 le: 01 août 2013 à 19:36:06 »
Je trouve les remarques justes, surtout que je n'y avais pas vraiment pensé en l'écrivant. C'est en faisant des erreurs qu'on apprend, pas vrai ?  ;) Donc merci de tes conseils, pour le prochain texte, je penserai à ces petits détails.
Lorsque tout s'écroule c'est la capacité qui flanche, pas la volonté.

Hors ligne Babataher

  • Troubadour
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Re : L'âme des mouvements
« Réponse #3 le: 01 août 2013 à 20:39:31 »
salut,
Citer
lui intimant tous les compliments

intimer c'est plutôt pour donner des ordres!
Citer
quelques et dangereux mètres à traverser

Citer
alors cette sensation de danger ne naquit pas dans l'esprit

là tu anticipe et tu découvre au lecteur l'imminence du danger bien avant, ce qui entame le suspens.
Citer
l'ultime danseuse
je n'ai pas compris ultime j'aurais préféré la nouvelle révélation!
Citer
précédemment énoncée
inutile puisqu'elle l'annonce aussitôt
Citer
hors-norme
? non autorisée! excessive! grande!...
Citer
son jumeau le suivait

là j'ai failli la confusion, l'autre petit pied! d'accord!
Citer
Et la voiture continuait sa route.
comme ça en plein Paris! Le chauffard!
Citer
les rêves de princesses
de princesse.
Citer
Jeune fille, plus jamais tu ne danseras.
Le lecteur pouvait le deviner ce qui fait de cette phrase un pléonasme.

Le texte mérite un peu plus d'attention et de travail.
Le drame du personnage peut être amenée d'une façon plus habile et plus surprenante.
Dis toi bien que le lecteur peut lire les lignes et même entre les lignes et donc ne lui donner que l'essentiel.
 J'ai lu ton texte avec plaisir, l'histoire aussi mais il faut plus développer la passion de la danseuse et l'impact de la nouvelle qui provoque l'accident.
Au plaisir.
Une phrase n'est bien construite que si elle est écrite de telle manière que personne ne remarque qu'elle a été construite.

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  • Tabellion
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Re : L'âme des mouvements
« Réponse #4 le: 01 août 2013 à 20:56:04 »
"Ultime" pour définir la danseuse parce que c'est elle qui a été choisie et pas une autre.
Donc je retiens: pas de détails inutiles et ne pas hésiter à cependant préciser quelques émotions importantes.
C'est noté ;)
Lorsque tout s'écroule c'est la capacité qui flanche, pas la volonté.

 


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