Ce malin de renard se croyait tout permis ; parce qu'il était futé ; et que régulièrement, il trompait son monde pour obtenir un avantage, une faveur ; il passait entre les gouttes à chaque fois et se trouvait invulnérable.
Quand il arriva sous l'arbre du corbeau, et malgré sa satiété apaisée, par jeu simplement, il décida de prouver une fois de plus au monde qu'il était le meilleur. Par quelques "trucs" empruntés aux commerciaux sans scrupules qu'il fréquentait, il parvint à récupérer le fromage - un trophée de jeu de plus...
Le corbeau avait la rage, et celle-ci fût décuplée quand il constata les moqueries de son collègue quadrupède. Il siffla ses potes : l'orfraie, le faucon, le vautour et quelques autres rapaces du coin, les grosses pies plus fourbes que des hyènes, et enfin son grand frère Géronimo.
Géronimo disposait, outre une qualité de meneur d'homme reconnue, d'un atout de taille pour ce genre d'affaire : il brûlait d'une méchanceté qui le consumait de l'intérieur et le rendait un guerrier redoutable.
Le renard se pavanait encore avec son fromage, quand l'armée d'oiseaux l'encercla. Le fréro, autoproclamé chef de meute, déclara :
"-Messieurs, pensez-vous que la flatterie et la vanité soient des qualités respectables en ce monde ?
- Non ! hurlèrent-ils tous.
- Et que méritent les gens non respectables ?"
Ils tendirent leur patte, et orientèrent le pouce vers le bas. Le renard devint blême, et se fendit en excuses. Rien n'y fit.
Moralité : la flatterie peut être une arme utile en ce monde, mais la vanité mal placée finit toujours pas se payer.