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Auteur Sujet: Play Time (Jacques Tati)  (Lu 2647 fois)

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Play Time (Jacques Tati)
« le: 07 juin 2021 à 14:54:08 »
Critique aisée n°216


Play Time
Jacques Tati - 1967

Ce fut un échec sanglant, dramatique pour Jacques Tati, d’autant plus dramatique que, jusqu’à Play Time, il avait à chaque fois rencontré le succès, succès inattendu avec Jour de Fête,  confirmé avec Les Vacances de Monsieur Hulot, plus ambitieux avec Mon Oncle, pour lequel il avait même obtenu l’Oscar du meilleur film étranger...

Play Time, que je viens de revoir sur Netflix (on ne le dit pas assez, sur Netflix, il n’y a pas que The walking dead et la Casa de Papel, sacré bon sang !), est le film le plus ambitieux de Tati. Des millions et des millions de francs, des budgets et des délais dépassés, une faillite financière finale retentissante !

Mais, passés quelques défauts de longueur ou de trop grande complexité de deux ou trois scènes, c’est un chef d’œuvre. Un chef d’œuvre de drôlerie, un comique entièrement visuel fait d’humour, de satire, d’ironie, de tendresse. Un chef d’œuvre de mise en scène, avec ses longues séquences en plan fixe, ses images immenses emplies de multiples personnages vivant leurs vies simples, pleines de manies, d’embûches, de petits malheurs. Un chef d’œuvre d’invention, dans les gags, dans les décors, dans les rapprochements. Enfin, un chef d’œuvre esthétique, avec ces images gris bleu et cette architecture froide, rigoureuse et coupante comme un cutter, qui rappellent ou qui ont inspiré le monde de Jean-Pierre Melville. Mais au lieu d’être peuplé de personnages tout aussi froids que ses lignes droites et ses couleurs, le monde de Tati est empli de personnages ordinaires, inadaptés, timides, mal à l’aise, bousculés par les premiers assauts de la modernité.

Si l’on est suffisamment prévenu, rechercher dans les différents plans d’une image les trois ou quatre personnages qui vivent chacun de leur côté une aventure minuscule et drôle est un plaisir de fin gourmet.

Bien que moins achevée, on dit que la longue scène finale du restaurant en délire a directement inspiré le film de Peter Sellers « The Party », autre chef d’œuvre que je vous recommande très chaudement bien que, pour l’instant, il ne soit pas sur Netflix.

Veuillez agréer, Madame, Monsieur, l’assurance de mes sentiments distingués.

 


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