Le Monde de L'Écriture – Forum d'entraide littéraire

08 février 2025 à 23:17:30
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Le Monde de L'Écriture » Coin écriture » Textes courts (Modérateur: Claudius) » Le deuxième café

Auteur Sujet: Le deuxième café  (Lu 4282 fois)

Hors ligne gage

  • Calame Supersonique
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Re : Le deuxième café
« Réponse #15 le: 10 janvier 2017 à 18:54:29 »
En fait il faut bien comprendre que je n'ai rien voulu de théâtral.
Dans la vraie vie c'est comme ça que ça se passe : on se penche juste assez pour savoir où on en est, et on constate tout de suite que ce n'est pas pour aujourd'hui, en se demandant ce qui ferait la différence, le jour où l'on irait plus loin. À quoi cela tiendrait, et si l'on pense en être capable un jour, ou pas du tout. En s'éloignant avec circonspection de la balustrade, on s'éloigne aussi de cette question que l'on ne veut pas forcément approfondir.
En fait dans les récits, on saute ou on ne saute pas ; dans la vraie vie, se poser la question est déjà une épreuve irrationnelle.
Ça revient à se demander si l'on se connaît vraiment, si l'on peut encore se ménager des surprises.
"Tous ceux qui survenaient et n'étaient pas moi-même
Amenaient un à un les morceaux de moi-même". Apollinaire

Hors ligne Emeraude

  • Plumelette
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Re : Le deuxième café
« Réponse #16 le: 10 janvier 2017 à 19:35:33 »
Un texte à ne pas lire tout seul dans le noir dans une maison vide comme je viens de le faire... Surtout en écoutant la fin de Don Giovanni  >< Le début m'a vraiment fait peur, j'ai cru que ce pauvre homme allait se faire agresser. Heureusement il n'a pas sauter du pont et il est rentré en un seul morceau chez lui. Du moins physiquement.

Donc tout va presque bien et je ne voit pas grand chose à ajouter par rapport à mes prédécesseurs. 
Merci pour la frayeur  ::)
"Il y a deux réponses à cette question, comme à toute les questions : celle du poète et celle du savant. Laquelle veux-tu en premier ?"

Ellana, Pierre Bottero.

Hors ligne gage

  • Calame Supersonique
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Re : Le deuxième café
« Réponse #17 le: 11 janvier 2017 à 20:38:21 »
Bonsoir Émeraude !
non, rien d'autre à craindre dans cette histoire, que les effets du deuxième café...
Merci d'être passée par ici, en tout cas !
"Tous ceux qui survenaient et n'étaient pas moi-même
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Hors ligne extrarox

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Re : Le deuxième café
« Réponse #18 le: 11 janvier 2017 à 21:59:02 »
Bonsoir,

Ce n'est pas le genre de texte que je lirai dans un livre.
Mais ce forum me permet justement de lire de tout. Je le trouve très bien écrit, en tout cas de ce que je peux déceler.

J'aime voir que le texte suit finalement les effets de la caféine, ça monte jusqu'à un point haut et ça redescend d'un coup pour finir par dormir :)

Au plaisir de te lire.

Hors ligne Rémi

  • ex RémiDeLille
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Re : Le deuxième café
« Réponse #19 le: 11 janvier 2017 à 22:23:35 »
Salut gage,

Citer
Si, bien sûr, le café.
Quel con je suis une fois de plus. Rien ne me sert jamais de leçon.
pourquoi ce passage par le "je" ?
"Quel con, rien ne sert jamais de leçon" serait plus neutre, sans rester au "tu"

Citer
Sous le pont s'emmêlent sans fin les cheveux de laine grise des flots presque silencieux.
j'aurais mis "gris", ça coule mieux

Citer
Peur de ne plus avoir peur, surtout, et de finir par désirer cet engloutissement ;
le vertige : la peur d'avoir envie de tomber, j'aime beaucoup

Citer
Alors tu dirige tes pas
diriges

Citer
« Mickaël, pourquoi tu ne me réponds pas ? »
c'est le même vertige, la peur de tomber (ou qu'on le laisse tomber)

La résonnance entre le vertige sur le pont et le vertige sur la fin est ce qui donne sa force au texte, c'est ce qui m'a plu. Toujours très agréable de te lire.

A+
Rémi
Le paysage de mes jours semble se composer, comme les régions de montagne, de matériaux divers entassés pêle-mêle. J'y rencontre ma nature, déjà composite, formée en parties égales d'instinct et de culture. Çà et là, affleurent les granits de l'inévitable ; partout les éboulements du hasard. M.Your.

Hors ligne gage

  • Calame Supersonique
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Re : Le deuxième café
« Réponse #20 le: 12 janvier 2017 à 23:42:31 »
@ Extrarox : Tu as raison, le forum nous amène à lire des tas de choses qu'on n'auraient jamais eu l'idée de lire... Je complèterai en disant qu'on nous fait aussi écrire ici des tas de choses diverses...
Merci de ton passage en tout cas, et j'espère te plaire encore dans d'autres productions.
@ Rémi :
Citer
pourquoi ce passage par le "je" ?
j'avais mis ça entre guillemets à l'origine... mon perso se parle un peu à lui-même, comme pour "putain de café" et en même temps je trouvais plus léger de ne pas mettre d'artifice... discutable sans doute... Tu es le premier que ça gêne.  :)
Je te remercie pour ta bienveillance envers mon pauvre perso un peu perdu entre ses vertiges, ses peurs, ses solitudes et ses détresses... putain de café !
Merci, à + !
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Hors ligne Miromensil

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Re : Le deuxième café
« Réponse #21 le: 13 janvier 2017 à 21:52:56 »
Citer
Je complèterai en disant qu'on nous fait aussi écrire ici des tas de choses diverses
N'est-ce pas :D

Plus sérieusement :

Citer
Te délectant du breuvage, et du plaisir de détailler cette nuque rase,
les sonorités sont <3

Citer
et ce n'est pas ton pas pourtant rapide qui en est la cause.
j’ai bugué sur ce bout de phrase ;  « pas ton pas pourtant » est moins fluide. après on est pas obligé de ménager le lecteur tout au long de sa lecture, c’est pas plus mal de relire - c’est ce que je me dis souvent quand je fais des commentaires -, mais ça m’a sorti de l’ambiance disons.

Citer
Structure futuriste  lancée entre les rives.
espace en trop devant lancée

Citer
Et ausculter peut-être, sonder par analogie tes courants intérieurs.
<3

Tout à l’heure un invité lisait Je préfère arriver par le jardin, je l'ai relu, et ça m’a rappelé que tu avais posté récemment un texte court, et j’ai eu envie de lire (bien bien ma vie). Normalement je suis réfractaire aux textes en « tu », j’ai souvent l’impression qu’on s’adresse à moi et ça me dérange. Ici ce n’est pas le cas, le tu ne s’adresse pas du tout à moi. C’est beau et lent et je crois que c’est surtout l’attente, le temps lent que j’ai perçu en lisant et qui m’a parlé. Même si parfois troublé par un regard vers le fond de l’eau. Il n’y a vraiment que toi pour terminer un texte sur un renvoi qui sonne poétique ^^

Merci pour la lecture, un triste mais beau moment
« Modifié: 13 janvier 2017 à 21:56:20 par Miromensil »

Hors ligne gage

  • Calame Supersonique
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Re : Le deuxième café
« Réponse #22 le: 13 janvier 2017 à 22:50:01 »
Bonsoir Miro, quel plaisir !
Heureusement qu'il y avait un invité  pour te guider ici par association d'idées...   :D

J'ai modifié la phrase qui te gênait, il faut dire que je m'étais rendu compte de la mocheté de ce passage, sans compter une grosse répétition de "pas" et "rapide" à une ligne d'intervalle. C'est tout réparé !

Je te remercie pour cette gentille visite et ces commentaires qui, une fois de plus, me montrent combien, dans un texte pourtant court, chacun se retrouvera dans une phrase différente, chacun sentira vibrer en lui un accord avec tel passage, ou bien tel autre...
Je suis vraiment parfaitement ravi que tu aies goûté, pour ta part, le rythme et le ton de ce texte.  :)
À bientôt !
"Tous ceux qui survenaient et n'étaient pas moi-même
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cessdu

  • Invité
Re : Le deuxième café
« Réponse #23 le: 14 mars 2017 à 17:48:00 »
Citer
Tu dévisages les collines de Caluire
tu connais Lyon ?  :mafio:

splendide
comme toujours
ta plume est experte, et le sujet m'a touchée
moi je le trouve parfait tel qu'il est ce texte
écris plus !

Hors ligne gage

  • Calame Supersonique
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  • Homme incertain.
Re : Le deuxième café
« Réponse #24 le: 15 mars 2017 à 13:32:01 »
Merci beaucoup pour ton commentaire qui me touche aussi.

J'aime bien Lyon, même si je ne la connais pas comme ma poche. Je viens d'y aller en congrès  :D
"Tous ceux qui survenaient et n'étaient pas moi-même
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anlor

  • Invité
Re : Le deuxième café
« Réponse #25 le: 31 mars 2017 à 13:07:21 »
Salut c'est encore moi !

Te délectant du breuvage, et du plaisir de détailler cette nuque rase, ce gentil derrière, cette taille fine et ces bras un peu musclés et lisses. Un fin tatouage qui sinue et disparaît dans une manche.
fine/fin, allez, tu peux trouver mieux !

Pourquoi commencent à se déplier lentement cette angoisse, cette détresse...
j'ai un doute sur l'accord du verbe. Pour moi, "cette détresse", c'est une espèce de réajustement de mot ; j'aurais mis le verbe au singulier

Si, bien sûr, le café.
Quel con je suis une fois de plus. Rien ne me sert jamais de leçon.
D'où y a un "je" ici ? pourquoi on repasse à une première personne ? (enfin, dans la vie j'ai bien les mélanges de personne mais là je ne lui trouve pas trop d'explication)

Sur ces gens que tu imagines heureux, apaisés, confiants, vivants.
est-ce qu'on n'abuserait pas un peu des adjectifs, ici ?

Puis tu récupères ton téléphone qui a glissé sur le lit.
Tu tapes ce message que tu t'es refusé, que tu t'es retenu d'écrire toute la journée :
« Mickaël, pourquoi tu ne me réponds pas ? »

Tu fermes les yeux, toujours adossé au mur.

Vaincu.

Enfin, une bulle se fraie un chemin intime et éclate dans ta bouche. Un renvoi.
Un renvoi au goût de café.
:coeur:

J'aime beaucoup ! Bon, quelque part un texte qui parle d'un angoissé chronique, ça me parle forcément mais bref. J'aime beaucoup l'utilisation que tu as de la deuxième personne, certains images aussi, le Rhône qui ravale sa valise, des trucs bien pensés, jolis, mais qui restent dans une banalité quotidienne. Le passage sur la passerelle est sans doute mon préféré. Cette réflexion tout en pas complètement dit sur le suicide, c'est beau. Seul petit truc qui m'a un peu dérangé c'est sur la construction. En fait, je crois que je regrette qu'il n'y ait pas plus d'évolution. Je ne sais pas trop comment dire, disons que si on devait dessiner une ligne de ton texte, elle resterait relativement droite. Il me semble que ton personnage et de plus en plus pris par son angoisse, mais, pour moi, on ne le ressent pas assez, ça reste plutôt plat, et c'est dommage.
Voilà voilà, au plaisir de te lire une prochaine fois !

Hors ligne gage

  • Calame Supersonique
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Re : Le deuxième café
« Réponse #26 le: 01 avril 2017 à 16:28:03 »
Bonjour anlor ! gentil d'être passée par ici !

j'ai tenu compte de tes premières remarques.

Rémi avait été gêné aussi par ce passage à la première... Je m'en suis expliqué. Je l'avais d'abord mis entre guillemets, mais j'ai trouvé que ça alourdissait la forme... Que c'était plus discret comme ça... va savoir si j'ai pas tort.  :)

Citer
Citer
Sur ces gens que tu imagines heureux, apaisés, confiants, vivants.

est-ce qu'on n'abuserait pas un peu des adjectifs, ici ?
Allez, il n'y en a que quatre ! Comment veux-tu préciser une pensée, un sentiment, si tu te refuses le merveilleux outil  de la langue française...
Vous les jeunes juges du forum ( :D), et je t'en reparlerai sans doute dans ma réponse à ton commentaire de "Georges", vous tendez curieusement à une économie de moyens. Loïc par exemple prône un style quasi-télégraphique. Vous tendez à l'épuré, voire à l'épuration. Quatre pauvres adjectifs, un abus ?... Tu dois t'enfuir au bout de deux pages d'Umberto Eco, ou Nathalie Sarraute, non ?  :D
À vous entendre, il faut des phrases courtes, sans adverbes ni conjonctions de coordinations et un minimum d'adjectifs...
Que reste-t-il après si on enlève tout ça ? Sur quoi repose le style ? Uniquement sur le choix du vocabulaire ?

Floodons un peu, je suis prêt à en subir les foudres de la modération... Mais lis-moi ça :
La vue de la petite madeleine ne m’avait rien rappelé avant que je n’y eusse goûté ; peut-être parce que, en ayant souvent aperçu depuis, sans en manger, sur les tablettes des pâtissiers, leur image avait quitté ces jours de Combray pour se lier à d’autres plus récents ;   peut-être parce que, de ces souvenirs abandonnés depuis si longtemps hors de la mémoire, rien ne survivait, tout s’était désagrégé ; les formes - et celle aussi du petit coquillage de pâtisserie, si grassement sensuel sous son plissage sévère et dévot - s’étaient abolies, ou, ensommeillées, avaient perdu la force d’expansion qui leur eût permis de rejoindre la conscience. Mais, quand d’un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des  êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l’odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l’édifice immense du souvenir.

Deux phrases interminables, pleines de tout ce que vous n'aimez pas ici, foisonnantes de vocabulaire... Cet écrivaillon n'aurait aucune chance au Mout, non ?

Sans vouloir même imaginer me comparer à ce trésor immarcescible, je me demandais si il ne serait pas intéressant de débattre un jour de votre accoutumance progressive à des phrases que je qualifierais de "trop simples" à mon goût.

En tout cas, merci de ton commentaire, merci d'avoir apprécié ce bref cheminement intérieur. Je crois comprendre que tu le trouves un peu fade. Peut-être, mais mon personnage l'est sans doute, c'est quelqu'un qui traverse comme il peut la "vraie vie", et effectivement il n'y a rien dans sa promenade d'un souffle héroïque à la Verdi.
Je comprends ce que tu aurais attendu, mais pour le coup je pense que mon texte est bien trop court pour installer une progression avec point d'orgue. Je fais dans l'économie de moyens, je le confesse. Les textes longs me font peur... pour le moment.
Merci encore !
"Tous ceux qui survenaient et n'étaient pas moi-même
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