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03 décembre 2023 à 08:19:54
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Auteur Sujet: Disparition du clan Pelémélo – bibliothèque prestigieuse à l'encan [fantasy]  (Lu 254 fois)

Hors ligne Alan Tréard

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    • Alan Tréard, c'est moi !
Bonjour à vous,


Voici un nouveau chapitre extrait du roman d'heroic fantasy sur lequel je travaille en ce moment.

J'ai plusieurs chapitres en cours de rédaction, mais celui-ci me paraît être l'un des plus avancés. Je le poste en espérant quelques retours simples, des premières impressions, un avis en passant, afin de faire évoluer la communauté des Trobaulèzes en fonction d'une opinion simple.

Un Trobaulèze, c'est quoi ? Une panthère, bien sûr... Si vous souhaitez en savoir plus, vous pouvez essayer de consulter mon Carnet de bord qui donne quelques grandes directions sur l'univers autour des récits.


Bonne lecture à celles & ceux qui passeraient par là !


Disparition du clan Pelémélo – bibliothèque prestigieuse à l'encan


     Durant la vingt-quatrième décénnie Pelémélo disparut Aristidus. Sa sœur, Clotildéïb à l'iris en forme d'onyx étoilée, mit la bibliothèque du clan Pelémélo aux enchères.
      « Deux cents ocellœux pour la collection des faits, chasses et trophées de Midichahout, » proposa-t-on au public.
     C'est ainsi que Solonius découvrit pour la première fois Aristidus et feu son clan : son père l'avait emmené voir cette vente publique pour y acquérir quelques pièces rares.
      « Deux cents dix.
     — Deux cents vingt.
     — Trois cents, finissons-en ! lança le père de Solonius à la volée.
     — Une fois, deux fois, adjugé pour trente ocellœux. »
     Faisant partie du clan Mirandelle, le père de Solonius prévoyait d'ajouter cette collection majestueuse dans la grande bibliothèque clanique.
      « Je vais archiver ces livres, déclara-t-il, et ensuite, j'aimerais t'enseigner le devoir religieux grâce à ces lectures de la déesse Midichahout afin que tu comprennes à quel point il est important de mériter la vie que tu as.
     — D'accord, papa, je vais le faire, » répondit la jeune panthère à l'attention de son père.
     Solonius n'avait alors que dix ans, et sa capacité de lecture étant limitée à seulement quelques mots du dictionnaire trobaulèze, il était impatient de découvrir les trésors que recelait cette sélection divine issue de la bibliothèque de feu Aristidus.
     Sur le chemin du retour, ils croisèrent la doyenne du clan Mirandelle.
      « D'où venez-vous ? leur demanda-t-elle.
     — De la criée, répondit Solonius intimidé.
     — D'accord, et quel genre de livre pourrais-je vous trouver pour échanger contre votre jolie acquisition ? ajouta-t-elle.
     — Je voudrais apprendre à lire les Contes au seize noms de l'astre du jour, remarqua Solonius.
     — Excellent choix, » conclut-elle avant de récupérer les livres pour les archiver en haut d'un arbre.
     La bibliothèque avait était bâtie en haut d'un magnifique érable dont le bois résistait aux tempêtes et autres maux. Pour y accéder, il fallait monter une série de petites échelles de cordes et emprunter quelques passerelles entre un figuier et un oranger. Le lieu était magnifique et confortable, de quoi élever une petite panthère sans jamais s'inquiéter des dangers de la Jungle cuivrée.
     Lorsque la doyenne Mirandelle redescendit, elle avait entre les pattes une brochure reliée et illustrée qui représentait des traits lumineux ou clair-obscur.
      « Prends bien soin de ce livre, et prend le temps également, ne le lit pas trop vite, » lui conseilla-t-elle.
     Solonius fit un sourire malicieux, puis parti avec le livre qu'il découvrit pour le plus grand plaisir des yeux et de l'imagination.



     L'histoire des Contes aux seize noms de l'astre du jour du très populaire Aristidus était célébrée partout dans la Jungle depuis sa mort. L'écrivain avait apporté aux félins un socle commun, quelque chose qui leur permette de se reconnaître dans ce qui pourrait s'apparenter à une identité universelle.
     À sa mort, les copistes avaient œuvré durant des heures pour répondre aux demandes venues de l'autre bout du monde. Très vite, on manqua de papier, et l'on fit venir du lin depuis Editerre.
     Aristidus était l'avant-dernier héritier d'une vieille magie venue de Dodjorus lui-même : il pouvait cracher du venin sur ses ennemis, un venin quasi-mortel à qui ne se soignait pas de ses blessures. C'était donc annoncer la disparition de la magie rhizocuivrée.
     Sa sœur était la dernière de la famille : la cadette et la dernière à disparaître. C'est elle qui conservait le manuscrit original des Contes du maître.
     Très âgée, elle aussi, la sœur d'Artistidus, Clotildéïb avait ce pouvoir de souiller qui elle souhaitait de sa magie naturelle. Pourtant, elle était bien trop vieille pour mener de tels combats, et ne se servait plus de ce don depuis fort longtemps.
     Un jour, Clotildeïb tomba gravement malade et dû s'enfermer dans une cabane en bas d'un palmier. Le Conseil théocratique fut prévenu par ses informateurs que la dernière héritière de la grande lignée du clan Pelémélo devait bientôt mourir sans progéniture ni famille.
      « Par la force de Jaguarœure, Clotildeïb doit à tout prix nous donner sa bénédiction pour ériger un monolithe en mémoire de son frère, déclara le sage Aurelius.
     — Dans quel état se trouve-t-elle ? demanda le magistrat Clémencius au Tribunal.
     — Son médecin estime sa mort d'ici quelques jours, répondit Fillustus, le jeune messager. »
     Les conseillers s'entendirent alors pour envoyer Fillustus veiller sur la vieille Clotildéïb afin de subvenir à ses besoins les plus naturels.
     Ainsi, lorsque l'agent Fillustus arriva au chevet du lit de la mourante, il la trouva mal alimentée, alitée, souffrante, et seule.
      « Mon garçon, tu es bien jeune pour une vieille féline comme moi, tu ne devrais pas avoir à perdre ton temps avec de vieux ancêtres, soupira la dernière Pelémélo face à l'agent trobaulèze qui l'écoutait avec attention. Jeune panthère, comment t'appelles-tu ? lui demanda-t-elle alors.
     —Mon nom est Fillustus, mais appelez-moi Fils, réponda-t-il sans attendre.
     —Très bien, Fils, tu es un bon garçon. Dis-moi, quel âge penses-tu que j'aie ?
     — Écoutez ! la coupa-t-il dans son élan. J'ai besoin que vous me donniez une autorisation pour ériger un monument en l'honneur de votre frère. J'ai peur de manquer à ma mission en vous faisant la discussion ainsi.
     — Bien sûr, c'est d'accord. Prend donc ce livre que j'ai entre les pattes : j'y ai glissé un testament dans lequel tout est écrit. Écoute, mon garçon...
     — Fils !
     — Fils... J'ai cinquante-deux ans, ce qui est très âgé pour un félin. Toi, tu as la vie devant toi. Je suis heureuse, je n'ai besoin de rien avant ma mort. Je souhaite juste te partager une dernière confidence : c'est une histoire qui se racontait dans la Jungle quand j'étais petite, et que tu pourras partager avec tes enfants si tu en as.
     — Je vous écoute, vieillarde.
      « Il était une fois une vieille maman qui avait vu naître onze petits prodiges, que des garçons, dont chacun avait une compétence en particulier. Chacun de ses enfants quitta la maison familiale pour accomplir son destin :
     « - le premier était habile, il devint ingénieur ;
     « - le deuxième était malin, il devint médecin ;
     « - le troisième était discipliné, il devint militaire ;
     « - le quatrième était créatif, il devint législateur :
     « - le cinquième était prudent, il devint écrivain ;
     « - le sixième était pieux, il devint prêtre ;
     « - le septième était impartial, il devint magistrat ;
     « - le huitième était endurant, il devint éleveur ;
     « - le neuvième était sincère, il devint marchand ;
     « - le dixième était discret, il devint acrobate ;
     « - le onzième était extralucide, il devint observateur.
      « Une fois que ses fils avaient quitté la maison, la Trobaulèze s'agenouilla devant une icône de Midichahout et elle fit une dernière prière avant de s'en aller et disparaître aux yeux de tous.
      « Bientôt, elle arriva dans le Florilègearium pour demander conseil auprès des Elfes. Ceux-ci refusèrent de lui venir en aide et la jetèrent dans un cachot. Elle ne sut jamais ce que ses enfants étaient devenus, et elle s'effondra de tristesse. »
     Sur ces mots, la vieille Clotildeïb expira un dernier soupir avant de s'éteindre : elle était morte, sa lignée disparue.
     La bénédiction manuscrite en main, Fillustus, s'en alla creuser un trou pour enterrer Clotildeïb, dans la plus grande solitude. Puis il amena le manuscrit et la lettre d'autorisation au Conseil théocratique d'Urnahout.
     Quelques semaines plus tard parut le numéro mensuel du journal du Lynx, il faisait état de la fin du clan Pelémélo.
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« Disparition de la dernière Pelémélo, Clotildéïb, sœur de l'illustre Aristidus, qui résidait sur les rives de l'Afflus, et dont nous avons le regret d'annoncer la mort récente. Un lieu de recueillement sera bientôt bâti en la mémoire du clan Pelémélo, il se trouvera à mi-chemin entre la Forêt côtière et le Conseil. La magie rhizocuivrée n'est plus, les panthiss feront part prochainement de leurs recommandations pour les futures générations de Trobaulèzes. »
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     Une cérémonie fut alors préparée en attendant l'érection d'une statue de marbre rose dans la Jungle en l'honneur du clan Pelémélo.


     L'œuvre fut confiée au clan Mirandelle qui recelait quelques excellents tailleurs de pierres en son sein. On fit venir les meilleurs d'entre eux avec pour ordre de représenter le visage d'Aristidus dans du marbre.
     On planta des orchidées au pied de la stèle, que l'on avait installée à l'ombre des kapokiers.
     Solonius tout jeune était venu observer l'entreprise avec des yeux envieux. Il découvrit en dessous de la statue un conte très court qui racontait la naissance de l'Astre du jour.
      « Alors qu'il neigeait sur la plaine déserte, une petite fille planta une graine de soja dans le froid glacial. Cette graine grossit et prit une forme de boule enflammée. La neige avait fondu. L'Astre du jour s'éleva dans le ciel. »
     Solonius aux yeux d'opale avait pris avec lui un petit carnet sur lequel il essayait de noter des choses. Il tenta patiemment de recopier les lettres de ce conte trobaulèze en apprenant ainsi à lire et à écrire.
      « Cet enfant deviendra un artiste, indiqua le sage Antoinus à son père.
     — J'espère qu'il ne déviera jamais de la bonne voie et de la foi que je tente de placer en lui, avoua-t-il.
     — La foi est quelque chose qui se gagne au prix d'une sueur immense, indiqua le sage. Ce n'est pas si simple de l'inculquer à un enfant, je te conseille donc de ne pas trop insister et de lui laisser suivre sa propre voie.
     — Aristidus, lui, avait cette foi, c'est ce qui faisait sa force.
     — Un jour, Aristidus rencontra un dragon, révéla Antoinus le sage. Celui-ci lui demanda d'où venait sa foi, et Aristidus lui répondit qu'elle venait de la voie des autres qu'il avait lui-même décidé de suivre.
     —Je comprends, c'est une leçon de morale, suivre la voie d'un autre est un choix assumé et non une obligation.
     — Tout à fait. »
     Pendant qu'il écoutait les adultes discuter, Solonius faisait un dessin de la statue et laissait son imagination le porter. Il y ajouta à son illustration dans son carnet une représentation populaire de la déesse Midichahout, un kapokier, un dragon, et bien d'autres choses encore.
« Modifié: 21 septembre 2023 à 11:34:21 par Alan Tréard »
Mon carnet de bord avec un projet de fantasy.

Hors ligne Melomane

  • Scribe
  • Messages: 62
un nouvel Harry Potter?
Refusée par une multitude d'éditeurs,  Jk Rowling désespérait.  Quand elle fut acceptée enfin, elle obtint une immense renommée. Ce qui parait étrange dérange jusqu'à ce que... patience.

Hors ligne Cendres

  • Palimpseste Astral
  • Messages: 3 873
Je ne suis pas fan de la fantasy, donc mon avis prend le avec distance.

Tu nous racontes la vie des "panthères humaines", je les imagine anthropomorphes. Tu nous racontes leur vie et un peu leur société.

La suite est l'avis d'une personne qui ne connaît rien a ce genre de littérature, mes conseils sont peut-être totalement mauvais.
Pourquoi ne pas avoir choisi des humains plutôt que des panthères anthropomorphes ? J'aurais été plus dans l'histoire.
Surtout que sur Terre, tu as plein de culture humaine différente sans être obligé de faire cela.
Si c'est pour faire des conflits ou des incompréhensions, en Europe jusqu'à au milieu du XXeme siècle, on se faisait la guerre régulièrement entre voisins avant de s'entendre, alors que nous sommes super proches.

Sinon, donnait un avis juste et précis sur un récit à partir d'un extrait est impossible. Il y a une chose qui m'a semblé étrange :

"Pour y accéder, il fallait monter une série de petites échelles de cordes et emprunter une ou deux passerelles entre un figuier et un oranger"

Lorsque je lisais, j'imaginais cet arbre. Ne pas savoir le nombre de passerelles est bizarre. Tu devrais dire le nombre exact ou dire "emprunter quelques passerelles."


Je suis loin d'avoir ton niveau en français ou en écriture, et je le sais. Mais voilà mon avis
« Modifié: 20 septembre 2023 à 15:15:21 par Cendres »

Hors ligne Alan Tréard

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Bonjour à vous deux,

Merci pour vos commentaires et encouragements qui me donnent bien de l'énergie en cette fin de matinée.



@Cendres,


Pour te répondre : l'anthropomorphisme me permet de métaphoriser ce que la réalité ne dit pas. L'objectif est de permettre à l'imagination de s'épanouir au gré de la lecture.

Chacune & chacun peut y trouver ce qu'il souhaite et apporter les explications les plus farfelues ; il n'y a pas le poids de la réalité pour dicter ce qu'il faudrait en penser. Comme j'aborde la question des cultures étrangères, la question est d'autant plus primordiale que c'est souvent un sujet de tensions dans la vie quotidienne. Cette liberté d'imaginer, c'est ce que je recherche.

Sinon, j'ai modifié le passage aux passerelles, or c'est justement un passage que j'aimerais retravailler encore et encore : la description visuelle de la Jungle cuivrée en est encore à ses débuts... ^^


Merci à toi pour ton commentaire et à très bientôt par ici. :)
Mon carnet de bord avec un projet de fantasy.

 


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