Bonjour à tous,
Je ne vais pas faire un compte-rendu bien propre. Ici, par ce post, pendant que mon souvenir est encore tiède, je vais balancer mes impressions, comme ça, à brûle-pourpoint. Je répondrai aux questions si vous en avez.
Mon idée de base était de partir trois mois dans un lieu isolé. D'où la naissance de ce post.
Au final : 30 jours et 30 nuits (seulement !) dans un lieu inconnu, sans moyen de contact, sans que personne ne sache où je suis. Au final, je me suis bien sûr trouvé confronté à la contrainte économique. Sur la France complète, dans mes choix, par rapport à mon budget et mes dates, je n'ai trouvé que 3 choix. Et sur ces trois choix, j'ai trouvé de la campagne en plein coeur (mais vraiment en plein coeur) d'une préfecture française. Je ne donne pas la ville mais vous montre la photo. Le hasard a fait que j'ai trouvé le lieu idéal pour la création, un espace d'écriture top.
https://photos.app.goo.gl/ZVX4Sf5UJnEV3mvV6
Y'a pire, je pense

2 premiers jours compliqués (qu'est-ce que je fous là ? Pourquoi m'isoler ? Pourquoi écrire ?)
Et puis, bah, pas le choix, j'étais bloqué pendant trente jours. Alors j'ai écris (je n'avais rien d'autre à faire d'ailleurs, pas de pass sanitaire même si il y avait deux bars sous mes fenêtres. Snif)
Chez moi, j'aime écrire la nuit (jusqu'au petit matin), j'avais contacté les proprios pour avoir un appart' sans personne en dessous. Et, ma première surprise c'est que je me levais tôt et j'écrivais sous les rayons du soleil (même l'exposition était idéale).
Les après-midi, je partais en rando avec un dictaphone pour gérer mes idées. C'est un système que je n'avais testé à ce point. Mais ça me permettait de résoudre les noeuds narratifs.
Le soir, je vivais la vie normale, essayant de lire, de regarder des films, de me faire à manger. Impossible de lire, impossible de regarder des films, mon cerveau était monopolisé par mon projet d'écriture. Faire à manger et passer l'éponge était le seul moyen de me vider la tête (

Mes 24h journalières étaient destinées (condamnées) à l'écriture. C'était transcendantale (c'est le mot qui se rapproche le plus de cet état neurologique selon moi). Mais aussi autistique (obsédé par ma création). Quand je sortais en ville (j'habitais en ville) cela devenait dangereux, chaque détail nourrissait l'oeuvre en cours, et j'ai failli me faire renverser deux fois tellement j'étais dans ma "lune". Ecrire c'est dangereux. Dont' Try comme dirait l'autre.
Je dois encore apprendre la gestion de temps destiné à l'écriture (savoir couper) et savoir être performant au bon moment, réussir à me motiver à me mettre dans la démarche créative effective (devant le clavier quoi).
Je dois apprendre à faire des plans (je n'ai pas respecté le plan de base), les fils narratifs (ils se sont créés eux-mêmes) et la gestion des personnages (mon inconscient a tout créé).
Est-ce que j'aurais vécu ça sans cet isolement ? Oui ! Mais Pas avec cette intensité c'est évident.
Est-ce que j'aurais appris mes carences sur du projet long ? Oui ! Mais pas aussi vite.
Est-ce nécessaire de couper les ponts avec son entourage ? Oui, car le manque m'a permis de penser à eux à chaque mot et à donc nourri ma plume....mais au bout de trois semaines d'écriture, j'aurai bien aimé avoir leur retour sur mes questionnements, aux moments où je me perdais dans mon récit.
Est-ce que je conseille cette aventure ? Bien évidemment. Après c'est un luxe (il faut du temps, il faut de l'argent -quoique je m'en suis sorti pour un budget normal, il faut ne pas avoir de responsabilités familiales, il faut savoir gérer la solitude...)
J'ai posté mon projet dans les textes longs, j'ai eu le soutien, des commentaires de plusieurs personnes présentes ici (coeur sur vous) et ça fait du bien, on se sent moins seul. Je n'ai pas réussi mon défi de finir mon projet, j'ai encore des problèmes de cohérence. Mais, pas grave, je n'avais aucun but de finir, pas de fantasme d'écrire mon chef oeuvre, donc aucune frustration. Juste kiffer ! 100% réussi.
Est-ce que je le ferai ? Certainement. Peut être pas forcément aussi loin ? Peut-être pas forcément en me coupant de tous. Enfin...à voir...
Ah oui, si vous le faites, je vous conseille de vous procurer un petit dictaphone, de trouver un lieu loin, de bloque rle dictaphone dans le pare-soleil de ne n'emprunter que les routes nationales. Vous n'imaginez pas les sources d'inspiration; 1h30 d'enregistrement sur 10h de route(ex : un de mes narrateurs, c'est une personne vraiment rencontrée à Lapalisse (figure de style : Lapalissade, affirmation évidente). Ça ne s'invente pas.
Je suis aussi passé par Goncourt. Mais là, ça n'a rien donné.
Bref, mon expérience, je la narre de manière décousu (mais bon, 1 mois à essayer de coudre un récit, là, j'ai envie de me lâcher et d'être freestyle.)
Bon, alors, et vous, vous partez quand ? (je vous donnerai mon adresse car écrire devant une fenêtre, avec un saule qui danse, des lumières qui s'allument comme dans "Fenêtre sur cour", des mecs bourrés qui trinquent, c'est le spot idéal pour l'inspiration !!!