Bonjour, je poste pour la première fois un texte sur ce forum. J'ai choisi un texte court pour commencer, et une réflexion sur l'acte d'écriture. Je serai heureuse de savoir si vous éprouvez parfois ce même sentiment de plénitude et d'abandon. C'est un paroxysme merveilleux mais que j'ai parfois du mal à retrouver...
Ecrire est une prière. Une profonde méditation qui impose dans l’esprit un espace de création. C’est une conversation avec soi-même dans laquelle le mensonge ne prend pas part. On ferme les yeux et en un instant tout s’assombrit. Il ne reste que l’appréhension du vide, un élan de fuite, un étiolement de la confiance. Il faut oser l’immobilisme. Il faut oser le silence. Je renonce à la réussite. J’abandonne le désir de plaire, et s’il revient je le laisse flotter.
L’illusion du néant est finalement balayée. Des couleurs apparaissent à travers mes paupières et les oiseaux chantent par delà les fenêtres closes. Il y a là matière à sourire. La vie qui m’entoure est pleine d’histoires et de surprises. Elles constituent seules leurs intrigues. Comme je suis libre et que je ne les tiens pas serrées dans un cahier, je choisis l’angle depuis lequel les observer. Je les vois d’abord de près et m’éloigne ensuite pour les contempler. Elles s’étirent, changent de couleur.
La perspective me donne à voir un détail inattendu. Alors je m’en rapproche et l’enveloppe dans des mots imparfaits. Il n’y a pas d’idée que l’on puisse exprimer avec justesse. Seul le témoignage du cœur fait foi, bien que le vertige le rende souvent inaudible.
