[mercurielle]

Réécrire un bout de littérature hyper connue de la manière dont vous voulez, ca vous dit ?

L’Éducation sentimentale (Flaubert) - Le fameux passage de "Ce fut comme une apparition" jusqu'à "Et leurs yeux se rencontrèrent".   

Désolé, vous n'êtes pas autorisé à afficher le contenu du spoiler.

Nous sommes en 2018. Frédéric Moreau, tout secoué de sa rencontre avec Mme Arnoux, va s’en jeter un au café du coin et soliloque devant le serveur.   

« La Vierge Marie, mon vieux ! J’y voyais plus rien ! Aveugle, j’étais ! J’crois qu’elle m’a vu quand j’suis passé devant. J’en ai eu chaud aux épaules. Je m’suis mis dans un coin. Il faisait beau. Elle portait un truc léger. Elle cousait, tu imagines ! Oui, une brune aux cheveux longs, tout à fait mon type. Je voulais pas qu’elle me voit, j’ai feinté, finalement j’ai réussi à me mettre à côté. Mais je la regardais pas, hein ! Teint bronzé, taille fine et belles mains, sans parler du reste. J’avais envie d’elle, tu t’en doutes mais pas que. Le coup de foudre, quoi. Vite, son nom, son adresse, tout.  Mais tu parles, elle est mariée. Oui, une gamine pénible qui chougnait. Et une baby-sitter antillaise. J’ai eu de la veine, son pull allait tomber à l’eau, je l’ai rattrapé. Et c’est alors... et c’est alors que... On s’est regardé dans les yeux. Je te dis pas l’explosion ! » 

[-Iva-]

 
Alors là ! En voilà un concept qu'il est intéressant ! Merci pour l'idée !

Ton texte fait 2018 sans faire 2018, c'est particulache j'trouve ! Mais j'aime bien, j'trouve que t'as réussi 
Après, sans malice aucune, j'aimerais bien, s'tu veux bien, que tu m'expliques ta vision du texte, qu'est-ce que tu y as apporté ? Quel est l'intérêt, selon toi, de ta modification ? Une certaine forme de folie ? Ça m'interesse vraiment de savoir, car l'exercice me parle vraiment !

J'ai bien envie d'm'y coller aussi, sur le même extrait qu'toi, pour voir :

Il s'est r'trouvé aveuglé, tout d'un coup - au-d'ssus du d'la rivière qu'il était, sans avoir compris c'qui lui était arrivé, et par quel réflexe il avait chopé un foulard à la con - par une silhouette toute de blanc assise sur un banc cinq minutes avec toi, mais y'avait pas d'oiseaux à regarder ; juste une nana, qui semblait sortir tout droit d'un manga historique, avec son chapeau tout ieuv' à rubans, et son ombrelle - j't'en foutrais dans l'ombrelle, tiens ! Il savait pas si c'était vrai ou si c'était un trip, mais du bon genre, t'as vu.
Et la nana qui arrivait avec une morveuse, ils étaient réels aussi ? Bah tout autant que la kawaii girl, vu qu'la dame-y'a-pas-il-y-donnera-pas-une-dénomination-çistra s'est mise à l'ouvrir. N'empêche que ça pouvait être juste un trip super convaincant.
Mais, le corps toujours au-dessus de la menace hydraulique, il ne pensait plus qu'à la meuf en blanc. C'est qu'elle était belle, c't'ait un mot qu'on dirait inventé pour elle, t'as vu. Il voulait mettre son corps à jour tel un oiseau qui étend ses ailes pour ok il était sûremen tripé, en vrai. Elle avait pas d'machine à coudre, mais elle cousait, t'as vu, alors ça pouvait être qu'un v'là bon trip.
L'envie d'avoir envie d'la découvrir jusqu'à c'que les draps s'en souviennent, elle était pas inventée, elle.
Il se s'rait cru dans Dracula, à vouloir être c'qu'elle était, voir c'qu'elle voyait et aimer c'qu'elle aimait... !
— Je vous remercie, monsieur.
C'est qu'elle causait, en plus ! Définitiv'ment pas un trip, alors ?



  Ou alors c'est moi qui suis pécher' ? 

[Anna Logon]

Bonjour,

Je m'étais amusée un soir à réécrire "Demain, dès l'aube à l'heure où..." vous connaissez la suite de Monsieur HUGO bien sûr...

Désolé, vous n'êtes pas autorisé à afficher le contenu du spoiler.

Et c'était devenu, j'avoue plus léger et croustillant avec  mon « Deux mains, quelle daube... »

Cela donnait :

« Deux mains, quelle daube... »

Demain, c’est l’aube, à l’heure où blanchit ma compagne,
Je jouirai. Vois-tu, tu sais que c’est bandant.
J’irai dans ta forêt, flânerai sur tes montagnes.
Je ne puis demeurer hors de toi si longtemps.

Je banderai les yeux fixés aux seins dressés,
Saints perchoirs de Pandore, sans pourfendre aucun fruit,
Seuls, nos corps nus, libido refourbées sur ton chemin doré,
Égoïste, sans débours pour moi, tu seras belle-de-nuit.

Je ne payerai ni or ni pourboire qui t’incombent,
Avant de mettre les voiles, reprenant l’ascenseur.
Et quand je rentrerai, rêverai sur mes lombes,
Fanfaronnet tout vert, à ta bruyère en fleur.


NB. : Pour excuser ce léger écart de langage sur un texte aussi douloureux que celui la mort de Léopoldine, notons que notre auteur était grand non seulement par son œuvre mais également, selon les allusions dans les correspondances de Juliette Drouet, fort vert, insatiable et encore amant vigoureux à l’aube de ses 80 ans.