Oh quel cool fil !
C'est marrant de constater que y a beaucoup de poèmes appris à l'école dans ce fil. (J'ai longtemps eu du mal à dealer avec ce que nous a proposé l'école en termes de littérature en général, et c'est cool de voir que la plupart d'entre vous n'éprouvez pas ce genre de rejet)
J'ai pas trop d'idée mais je vais commencer par citer la petite explicitation de Ben.G concernant un fragment poétique de Michaux
à la fin de ce post, parce que j'aime bien ce fragment et surtout je trouve que l'explicitation de Ben.G va vraiment dans le sens de ce fil-ci
Merci dlm pour le poème de Bouvier. Je savais pas que
Le dehors et le dedans c'était un recueil de poèmes o_o apparemment concomitant au voyage de
L'Usage du monde ? c'est très appétissant ça...
Et merci pour le lien vers "Le Télégramme de Dakar" Ben. C'est marrant j'arrive pas à relier le titre et le contenu : c'est pas la première fois que je clique en mode "c'est quoi ce poème dont il parle ?" et dès les premiers mots je me dis "aaah mais c'est pas la première fois que je le lis, en fait..." Je pense qu'à chaque fois j'ai le même comportement haha
super poème waw.
Et puis Ginsberg waw bien sûr aussi. C'est dingue comme lire une page beatnik ça [me ?] donne toujours envie de tout plaquer. Ce feu qui monte là, waw, trop bon de le sentir.
Merci aussi Mahad, j'ai bien apprécié "Remords posthume", alors que les sonnets de Baudelaire d'habitude j'ai du mal.
J'ai pas sous la main
Amers, de Saint-John Perse. J'aurais peut-être choisi un extrait un peu différent sinon. Mais en voilà un, quand même :
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C'est vraiment avec Saint-John Perse (et
Amers) que j'ai eu mon premier coup de foudre poétique. Je ressens quelque chose de très synesthésique dans sa façon d'écrire, comme si les mots étaient choisis autant pour leur sens que pour une... mystérieuse valeur nutritionnelle, connue de Saint-John Perse seul, et qui influerait sur nos sens à un tout autre niveau. C'est-à-dire que tous ces mots dressent des paysages en moi, des sensations, alors que parfois je ne pige même pas leur sens (encore aujourd'hui : "prébendier" par exemple). Ça crée une serre tropicale du langage, et tout dans cette serre m'émerveille, et vraiment waw je trouve ça ouf quoi, et ça crée une garrigue et une pinède en moi, un fantasme méditerranéen, et j'en ressens les modulations (du vent, de la lumière) alors que les mots n'en parlent pas tant que ça. Vraiment son écriture me fascine.
Tous les poèmes de Nerval me fascinent aussi un peu, et "Artémis" tient dans ma tête une place un peu particulière. Je le trouve très riche en termes de ton. La plupart des sonnets des
Chimères me semblent très fonceurs, ils foncent vers le mythe, vers l'ésotérisme, c'est du dark-Mucha avant l'heure, et lisant "Artémis" je ressens beaucoup d'autres choses aussi, une veine un peu plus lyrique en fait, mais de la distance aussi, le romantisme vu de loin... Je trouve qu'il aborde les choses sous un angle différent, un romantisme de fin des temps qui s'est défait de tout bling-bling ésotérique, et ses figures légendaires petit à petit semblent s'y décanter, redevenir ce qu'elles sont (n'importe qui, l'auteur, le lecteur). Je ne sais pas. Il y a quelque chose qui me touche beaucoup.
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(Et quand l'environnement est assez désert, je chante les premières strophes, sur l'air de "Il n'y a pas d'amour heureux" et je trouve que ça marche plutôt bien, ça renforce la tonalité "post-apo intimiste" u_o)
Et y aussi un texte que je voudrais vraiment citer, c'est une strophe d'un poème de Hafez, qui s'appelle "
Yusef e gogmashteh" en persan ("Joseph égaré"). Je l'ai découvert grâce à Nicolas Bouvier qui le cite dans
L'Usage du monde, et le poème entier est copié par Thierry Vernet dans
Peindre, écrire, chemin faisant.
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Ce morceau de poème je l'ai lu la première fois quand j'étais déjà sur la route depuis assez longtemps, et ça a vraiment trouvé une résonance très forte avec ce que je vivais, ça donnait aussi une perspective un peu mélancolique à ce que je faisais, je crois. Bref, c'est vraiment le morceau de poésie dont je me sens le plus proche, pfiou. Genre, dans l'optique d'un nouveau fil "si vous deviez vous faire tatouer de la poésie...".