Je l'ai lu il y a une bonne dizaine d'années. Le souvenir s'efface un peu, mais c'est indubitablement un chef d'oeuvre. L'immeuble métaphore de la société française d'alors. Les domestiques en haut, l'écrivain au deuxième, à peine évoqué, vivant en retrait. Les risques de l'escalier... Le statut des femmes mariées ou à marier. Les intrigues. La scène de l'accouchement...
Zola est féroce. La description des moeurs est impressionnante, la façon de penser des bourgeois, uniquement préoccupés par des question d'argent... Aucune concession. Le mariage est souvent vécu comme un enfer.
Les grands écrivains ont un sens de l'observation qui se rapproche des documentaristes, en plus fouillé quand même. Il existe une version cinématographique de Duvivier (1957) l'un des meilleurs films de Gérard Philippe.
Une chose importante que permettent les grands écrivains à travers la description de leur époque, c'est de comprendre à quel point l'homme ne change jamais. Les invariants. à titre de comparaison, on peut définir ce qui a changé pour nous aujourd'hui, l'invasion de la technologie qui permet de manipuler l'homme, de le contrôler tout le temps en dictant son mode de vie - le portable.
Et pourtant, ce que l'on garde de cet fin de dix-neuvième siècle est particulièrement trompeur, une image idéalisée de la France, celle des impressionnistes, un âge d'or du roman, de ce Paris que les touristes du monde entier croient retrouver en visitant notre capitale au pas de course.