[Saphina88]

Bonjour à tous,
Ici je souhaite avoir votre avis sur le thème de la culpabilité.
A savoir pourquoi l'être humain ressent de la culpabilité?
Qu'est ce que la culpabilité? Comment la percevez vous? etc.
Soyez libre dans cette discussion pour voir où cela nous mène.

 Je commence ici :

Pour moi la culpabilité comment par un sentiment de lassitude.
On en a marre de devoir plaire toujours à tout le monde.
On se torturer l'esprit, en se disant qu'on aurait pas dû faire ceci ou pas dû dire cela.
Mais au final pour qui lutte-on?
Pourquoi a-t-on ce sentiment? Pourquoi nous ne sommes pas plus égoïste?


Cette culpabilité laisse un goût amer dans la bouche comme des cellules qui se mutltiplient tel un cancer dont on ne peut guérir et qui vous tue à petit feu.

Qu'est-ce qu'on y gagne à faire culpabiliser les gens?
C'est une sorte de longue vengeance cruelle qu'on veut affliger. Au nom de quoi ?
On m'a dit un jour que la seule question à se poser c'est "est ce que j'ai eu l'intention de faire du mal".
La réponse à cette question est le plus souvent "non".  Nous ne devons donc pas nous culpabiliser pour quelque chose qu'on n'a pas fait intentionnellement.
Au final, la personne qui nous fait culpabiliser, c'est à l'opposition elle qui nous veut du mal, en nous faisant ressentir ce sentiment de profonde tristesse.
Le fait-elle de manière intentionnelle également?

Je suis convaincue maintenant du fameux adage qui dit "qu'il n'y a que la vérité qui blesse". Et il faut vraiment se poser la question si elle est bonne à dire ou pas.
Car dire la vérité peut blesser, et donc engendrer de la culpabilité.
Pourtant quand on dit la vérité ce n'est pas dans l'objectif de blesser une personne.
C'est pour se soulager d'un poids.  Donc se soulager d'un poids, serait-ce aussi égoïste?

Nous sommes égoïste en disant la vérité, mais pas assez car nous en ressentons ensuite de la culpabilité.

[Dot Quote]

bonjour Saphina88,

je note que ta vision de la culpabilité revient un peu comme la mienne, lorsqu'on ne correspond pas à la volonté de son environnement, et que cette volonté devient un peu notre sans qu'on le veuille : 'ils veulent que je sois ainsi et je suis autrement, malgré que j'aie essayé le plus bienveillamment possible, sans résultat autre que la limite de mon intégrité'... un peu ?

souvent mon approche étymologique est remise en question car on aime transvaluer les mots ; parfois de manière un peu contre productive, mébon ; en l'occurrence, l'empreinte judéochrétienne est imparable, mais c'est des dérives d'interprétation que j'ai envie de positiver : 'mea culpa', le 'c'est ma faute' latin, est surement plus à valeur d'échange d'excuses sur des douleurs, la reconnaissance de ses propres torts et de celui d'autrui dans la mutualité, plutôt que l'épée de Damoclès que constitue l'image de la culpabilité en nos société, où il est impardonnable de faire une faute, puisque notre qualité est parfois ce pardon, dont nous réhaussons donc la barre toujorus plus haut... il ne faudrait psa qu'on se casse le dos !

tu termines par un revirement de fil conducteur, en apportant la notion de vérité, et je lis clairement comme je suis convaincu moi même, de ce besoin démocratique de révéler le droit à l'expression, mais surtout son opposé bien que nécessaire aussi : le devoir ! d'expression... qui concerne évidemment ce qu'on a à se dire d'honnête entre nous ; et j'avoue qu'on est nombreux je crois, à nous dire que c'est bien sympa d'être sympa, mais au bout d'un moment faut être vrai...

réponds-je à tes idées ? j'espère avoir cerné un peu comment échanger
comment te délestes-tu de la pression de la culpabilité ? car c'est cette espèce de pression qu'on semble être en commun à ressentir de ce sentiment
la lie-tu, cette culpabillité, étrangement comme je n'y pense que trop rarement, à la responsabilité ? les deux notions concernent l'implication de chacun à soi ou l'extérieur, je n'arrive pas à cerner le touti

bien à toi
merci pour cette réflexion

[Saphina88]

Tu as en effet raison quand tu dis que la culpabilité nous pousse à être quelqu'un d'autre et ainsi transgresser notre intégrité.
Donc si nous cherchons à plaire à tout le monde, nous nous perdons nous même.

Le pardon, la vérité sont aussi des thèmes qui sont liés à la culpabilité pour moi.
On banalise souvent le pardon comme tu le dis avec des phrases banales "mea culpa" , qui d'ailleurs dénote une forte condescendance je trouve.

Comment se défaire de ce sentiment de culpabilité?
Si seulement je le savais, je mets plutôt ce sentiment dans une boite, mais la boite à tendance à s'ouvrir de temps en temps.
La culpabilité rime surement avec pression, et donc le poids des responsabilités. La responsabilité d'être assez fort, assez polie, assez intuitif, empathique etc. en soit être parfait.
Mais qui l'est ?
 

[txuku]

Bonsoir

Je n aime guere parler de moi............


Je me souviens d un entretien avec mon grand pere - oeil a oeil - les siens etait un peu durs pour moi ( gris - verts et bleu un melange ).

Il m avait pose soudain une question genante :
" Alain est ce que tu m aime ? "

J ai pris un temps de reflexion et j ai repondu :
" Non - je te respecte ! "

Sur le coup je m en suis un peu voulu car je l aimais et en meme temps n appreciais pas ce  qu il disait de mon pere : " poivrot ! "
ce qui etait exact a l epoque mais j estimais que moi seul avait le droit de le penser.

J ai fini quand par me pardonner !

[Dot Quote]

oui le pardon semble une notion importante, parce que la responsabilité non tenue ou non efficace demande à soi, le pardon d'autrui ; en parallèle je crois la culpabilité, c'est au contraire pour la même chose, le pardon de soi... Noëlla Rouget a affronté la difficulté du dépassement du ressentiment face à l'irresponsabilité incarnée, en ce qui concerne un tout récent exemple du pardon d'autrui,  mais il y a peu de figure du pardon de soi dans l'histoire, encore moins dirais-je que pour la responsabilité : une victime pardonne probablement plus facilement son bourreau qu'elle-même ; aautant il est difficile de pardonner au brigand qui m'aurait séquestré une nuit en forêt pour m'amputer sadiquement d'une jambe, autant il me serait encore plus difficile d'avoir à me répondre dans mes réflexions de type "mais pourquoi j'suis allé marché en forêt à cette heure bordel ?", et c'est là tout le poids de la culpabilité...

moi perso, la notion de pardon est je trouve l'une des plus belles de la chrétienté, mais encore une fois c'est toujours sali par ce que j'estime être des mauvaises interprétations de la bonne foi des saints ; mea culpa, c'est assumer ses fautes comme inviter à ce que chacun le fasse ; c'est pas blame moi avec moi et  je te blame avec toi, non c'est l'inverse, je me blame et tu te blames et au final c'est un moyen de transvaluer notre peine interne, ce qui se formulait de notre pessimisme ponctuel et nous concernant...

en gros...
non ?

[Saphina88]

Dans ce cas pourquoi arrive-t-on plus facilement à pardonner aux autres plutôt qu' à soi même?

[Dot Quote]

dans une société d'esclaves auto-écrasés par eux-mêmes ? ça me parait évidemment complexe et paradoxal, mais à l'heure où 'qui-suis-je-pour-assumer-mes-avis-et-ma-responsabilité', ça m'étonne pas qu'on ait soi-même tous peur de faire des fautes, par pression sociale à la performance morale, ou quoi, donc bin d'un côté on assume pas de se mouiller pour ou avec ou devant les autres, par peur de faire faute et donc d'avoir à se pardonner soi, donc on va pas se pardonner soi-même puisqu'on ne veut même pas faire d'erreur, par contre autrui quoi qu'il fasse, pis c'est pratique y'en a toujours un pour faire quelque chose, bin lui il est toujours coupable d'être prétentieux, impertinent, bref, injuste et donc en faute, ou autre tort socialement convenu, donc bin on lui pardonne gentiment d'être ce qu'il est ce qui nous fait une faute morale en moins : ouioui on est gentils ils sont méchants c'est pas ma faute ! donc bin j'vois même pas l'intérêt de me pardonner moi-même, surtout que j'ai rien fait !

le pire c'est que tout ceci est intérieur et un peu bloqué, j'suis sûr plein de psycho-blessés vont entretenir par leur discours que c'est la faute des autres alors qu'au fond d'eux-mêmes ils ne dépassent pas le ressentiment personnel d'être ce qu'ils sont, et donc ne se dépassent pas de leur condition souffrante ; tel agoraphobe dira qu'il a peur de la foule, et on va lui orienter des réassurances autour de la foule, comme quoi c'est pas grave, c'est cool les gens, c'est le bonheur humain étout... mais non, c'est plus la faute de la foule à ce stade, quoi que dise le passé, il est déjà blessé par la foule le mec, sa douleur maintenant c'est la sienne, c'est à lui de se changer pour ne pas rendre fautif toute foule responsable de sa peur renouvelée en présence

pour répondre à ta question en tous cas, voici ce qui sortit !
je sais pas quoi rajouter à mon avis, mais j'suis intrigué par la tournure de la conversation

[Aléa]

Dans ce cas pourquoi arrive-t-on plus facilement à pardonner aux autres plutôt qu' à soi même?

Parce que les autres agissent indépendamment de notre volonté, on n'y peut rien, alors que c'est beaucoup plus facile de se culpabiliser soi-même quand on n'arrive pas à faire ce qu'on voudrait (et surtout ce qu'on "devrait", les règles de ce qu'on croit devoir faire faire, par conditionnement de notre éducation, fausse croyance, auto-imposées, sont encore pire pour nous en foutre plein la tronche au lieu d'écouter ce dont on a réellement besoin, envie, qui nous correspond au fond de nous. ). On est les seuls responsables de nous même, ça me parait normal qu'on ai des attentes envers nous même et c'est encore plus dur de se décevoir tout seul. Faut se relâcher la pression et on sera beaucoup plus à même de bouger