Bonjour, voici deux nouvelles que j'ai imaginé pour l'Appel à Texte de la LICRA. Il y a sans doute quelques fautes à corriger et des choses à améliorer dans le contenu. Je vous remercie d’avance pour votre aide.
https://www.licra.org/nouvelles2025écrire contre la haine
[i][/i]thème : Toutes les haines, toutes les violences, toutes les discriminations, tous les préjugés
délai : 31/03/2025
Nombre de signes : maximum 25 000 signes espaces compris.
À l’heure actuelle j’en suis à 21 000. Karla et le jeune lord
PrologueAlors qu’elle regarde la vitrine d’une boutique de lingerie d’une marque réputé, une jeune fille est interpellée par la patronne du magasin.
« Je m’excuse de vous aborder ainsi mademoiselle, je vous ai observé depuis l’intérieur, vous êtes très jolie et je me demandais si une carrière de mannequin en lingerie pour notre marque vous intéresserait ? »
Après quelques secondes de réflexion la jeune femme accepte la proposition. Sans le savoir cet échange allait bouleverser sa vie.
Chapitre IQuatre ans se sont écoulés depuis que Karla s’est arrêtée devant la boutique de lingerie. Elle est désormais connue et plutôt aisée financièrement grâce au succès de ses campagnes publicitaires, et aux contrats qu’elle a su habilement négocier au fil des ans. Cette reconnaissance qui c’est exprimée à travers les messages qu’elle reçoit sur les réseaux sociaux pour vanter sa beauté et sa poitrine très généreuse qui lui avait valu sa carrière, lui ont permis de se lancer dans une seconde carrière de photos de charme, qu’elle réalise et vend sur son site internet. Tout ceci lui a permis d’acquérir à seulement vingt ans, un bel appartement dans le cœur de Londres. Karla vient d’un milieu modeste, et si elle n’a jamais rêvé de faire fortune, elle profite de sa chance pour prendre une revanche sur la vie. Ses origines modestes et une certaine intelligence, lui permette de préparer d’ores et déjà son avenir, de réfléchir à son futur, car elle sait que sa carrière sera courte et que dans une dizaine d’année elle devra y renoncer. Elle étudie les différentes possibilités qui s’offrent à elle, avant d’arrêter son choix, et de commencer à s’organiser en fonction, lorsqu’elle reçoit un message privé sur son profil Twitter.
Elle ouvre le message de cet énième adorateur. Elle le parcourt rapidement, mais le style de son auteur l’oblige à reprendre sa lecture depuis le début. Le message n’est pas farfelu, il est au contraire très bien écrit, peut-être même légèrement ampoulé. Qu’importe, elle le lit et s’interroge sur son auteur, qui comme tant d’autres déclare la trouver magnifique et souhaite la rencontrer. Piquée par la curiosité suscitée par ce message à l’écriture particulière elle cherche le profil de son auteur. Alors qu’elle s’attend à un fan qui ne poste que des photos d’elle, elle trouve des photos de cheveux, de châteaux, de paysages anglais, …. Rien de ce qu’elle imaginait. La présentation du propriétaire du compte est succincte, il indique seulement aimer les livres en dehors de sa passion pour les animaux, le patrimoine et la nature. La jeune femme hésite à lui répondre. Rien n’indique dans le message ou sur le compte qu’il s’agisse d’un vieux vicieux qui se fait plaisir avec des photos d’elle. Malgré tout, elle de lui répondre en acceptant son invitation, en lui proposant un rendez-vous dans un pub. Ainsi, dans ce pub qu’elle connait, il ne pourra rien lui arriver si son admirateur lui veut du mal, pense-t-elle.
Elle se présente au pub à l’heure dite. Comme convenu dans la réponse de l’homme mystère, elle cherche une personne avec une cravate verte et un œillet à la poche de sa veste. À peine est-elle entrée, qu’elle voit un jeune homme athlétique à l’air angélique, portant la cravate et la fleur, se lever et se diriger vers elle. Arrivé près d’elle, il se penche tout en prenant sa main pour lui faire un baise main. Karla n’en revient pas et rougi légèrement. Il l’invite à s’asseoir à sa table avec l’élégante manière d’un gentilhomme.
« Je suis ravi que vous ayez répondu à mon message. Mais avant toute chose que souhaitez-vous boire ?
— Je vais prendre un thé glacé, lui répond-elle.
— Très bien. Un thé glacé et un thé citron s’il vous plaît, demande-t-il au serveur qui s’est approché d’eux.
— Je vous ai découvert par hasard et je suis immédiatement tombé sous votre charme. Pas seulement pour ce qui a fait votre succès. Votre visage est magnifique, semblable à celui d’une statue grecque. Vos yeux sont sublimes, de véritables aimants. Après avoir vu les messages que vous avez posté sur les réseaux sociaux, je me suis dit que vous n’étiez pas qu’une jeune femme belle, mais que vous saviez aussi réfléchir et prendre position, ce qui me plaît. J’ai appris des choses sur vous, mais je souhaite en apprendre davantage en discutant avec vous. Notamment de l’intérêt que vous manifestez à l’égard des animaux et des plantes, qui me tient également à cœur.
— Votre entrée en matière est assez surprenante, mais elle me plaît. Néanmoins je souhaiterais savoir ce que vous attendez au-delà d’en savoir davantage sur moi.
— Je vais être franc, j’ai des sentiments pour vous. J’imagine que je ne suis pas le premier à vous le dire. Aussi, je comprendrais très bien que vous mettiez un terme à notre rendez-vous. Mais avant cette éventualité, laissez-moi vous dire, que si je vous ai demandé de venir c’est comme je vous l’ai dit pour vous connaître davantage, vérifier mes sentiments, et peut-être vous faire ressentir les mêmes à mon égard.
— Décidément, vous êtes vraiment différents des autres hommes, et ça mérite que je reste. Mais avant dites-moi votre prénom ?
— James. »
Karla et James vont échanger durant plusieurs heures, sur ce qu’ils aiment, ce qu’ils n’aiment pas, pourquoi, ce qu’ils pensent de telle et telle choses. Durant toute cette discussion le jeune homme reste égal à lui-même, courtois, calme, parlant avec élégance et cultivé, bien qu’il s’anime un peu plus sur les sujets qui lui tiennent à cœur. Karla commence à se demander si elle rêve et se demande s’il est réellement possible qu’un homme réunissent toutes les qualités qu’il présente, car elle sent qu’elle est en train de craquer. De son côté James est surpris de trouver en face de lui une femme aussi belle, qu’intelligente et réfléchie. Mais aussi qui partage avec lui le goût des animaux et de la nature, et la soif d’apprendre. Lorsqu’ils quittent le pub, James propose de la raccompagner chez elle, ce qu’elle accepte. Toujours aussi galant le jeune homme lui ouvre la porte de sa Jaguar, et la dépose quelques minutes plus tard au pied de son immeuble.
Karla propose à James un nouveau rendez-vous. Cette fois, c’est elle qui pose les questions. Le jeune homme y répond sans hésiter, sauf une. Il refuse à Karla de lui dire son nom de famille. Il souhaite garder l’anonymat, afin d’être certain de la solidité des sentiments de la jeune femme. Il craint que son nom attire des personnes intéressées. La jeune femme apprécie la prudence de James.
Encore une fois, James raccompagne Karla au pied de son immeuble. Karla hésite à le laisser partir. Mais elle le laisse rentrer chez lui, tout en lui proposant néanmoins un autre rendez-vous. À la fin de celui-ci cette fois, elle est entièrement sous son charme et elle n’hésite pas à le faire monter chez elle. Dans son appartement, elle n’attend pas avant d’embrasser James.
Chapitre IICela fait désormais quatre mois que Karla et James sont en couple. James n’a toujours pas dit son nom à la jeune femme et lui demande de ne pas mettre de photos de lui sur les réseaux sociaux. Six mois, il souhaite attendre le sixième mois de leur relation pour lui dévoiler son nom et la présenter à ses parents. Ceux-ci sont plutôt vieille Angleterre, comme il lui dit, et il souhaite être parfaitement sûr de lui avant de leur présenter sa compagne. Bien qu’elle trouve cela curieux Karla accepte. Il est vrai qu’en dehors de cette étrangeté, James est l’homme parfait. Et Karla sait combien elle est chanceuse de l’avoir rencontré. Il n’a pas changé depuis leur première rencontre. Il est toujours aussi calme et courtois, l’aimant pour ce qu’elle est, non pour ce qu’elle représente. Car le jeune homme a pu se rendre compte avant son dernier troisième rendez-vous avec la jeune femme, que tous les commentaires sur ses photos n’étaient pas élogieux.
En dehors des commentaires vulgaires, un certain nombre de personnes lui envoyaient des insanités. Lorsqu’ils sortent ensembles, peu importent qu’ils soient à Londres ou ailleurs, qu’elle soit en tenue légère ou vêtue d’un col roulé, Karla est tout à la fois admirée par les hommes, qui ne peuvent détacher leurs regards de sa poitrine, que conspué par les femmes jalouses, et certains hommes pudibonds. En retour James lance des regards sévères, tant aux admirateurs qu’aux détracteurs de sa compagne. A celle-ci il confie regretter qu’ils ne s’arrêtent qu’a l’enveloppe charnel de la jeune femme. Karla qui y est habituée, laisse faire. Elle s’est lassée de répéter sans cesse la même chose, à savoir qu’elle n’est pas qu’un corps, qu’elle n’est absolument pour rien dans le volume de sa poitrine et que si elle avait le choix, elle souhaiterait en avoir moins.
Non seulement elle doit subir le regard envieux des hommes, la jalousie des femmes et les commentaires des aigris, mais cela représente une contrainte physique. Karla est gênée par sa poitrine pour accomplir certains gestes du quotidien, en particulier dès qu’elle doit se baisser. Ses seins pèsent un certain poids et elle a besoin de soutien-gorge particulièrement bien renforcés, pour ne pas qu’ils tirent trop sur son dos et ne lui provoquent des douleurs dorsales. D’autant plus qu’il est assez difficile de trouver d’aussi grandes tailles. Aujourd’hui elle préfère laisser les gens la regarder comme ils veulent, plutôt que de leur expliquer tout ceci à chaque fois.
C’est d’ailleurs quelque chose que James a rapidement compris. Respectueux de sa compagne il ne lui propose de pas de faire de réduction mammaire pour s’éviter ces désagréments. Car il sait bien qu’elle répugne aux opérations chirurgicales et qu’elle ne veut pas donner raison aux autres.
Chapitre IIICela fait désormais six mois que Karla et James sont ensembles, toujours aussi passionnément amoureux l’un de l’autre. Le jour anniversaire, James arrive avec un bouquet de fleurs, dans lequel il a glissé un mot, avec son nom.
« James de Midsomer-Norton. Tu es noble James, fais la jeune femme incrédule ?
— Oui. Mon nom t’évoque t-il quelque chose ?
— Pas le moins du monde.
— Mon père est le 11e baron de Midsomer-Norton et ma famille est fortunée. Tu comprends pourquoi je voulais être sûr de bien te connaître, être sûr que tu m’aimais pour ce que je suis, pas pour qui je suis.
— Je comprends. Même si je trouve que six mois c’est un peu long répond t-elle contrariée.
— Tu as raison. J’ai pêché par excès de prudence. Dit-il d’un air penaud.
— Cela pourrait même être blessant pour moi étant donné que j’ai des revenus confortables, ajoute fièrement Karla.
— Je comprends et je te prie de m’en excuser.
Pour lui signifier qu’il est excusé, elle l’embrasse tendrement.
— Concernant mes parents, je te propose de les rencontrer lors de la prochaine course dans laquelle un de nos chevaux sera engagé.
— Quand a-t-elle lieu ?
— Dans deux semaines. D’ici là je vais t’apprendre tout ce que tu dois savoir pour ne pas être perdue ce jour-là. »
Durant deux semaines, James va apprendre à sa compagne, les gestes et les postures à adopter, les us et coutumes lié au monde hippique, lui donner les informations utiles sur ses parents et les gens qu’ils sont suceptibles de rencontrer, afin qu’elle ne fasse pas d’impairs. Enfin il se rendent dans une boutique que lui a conseillé un ami, afin d’acheter une robe et un chapeau à Karla. Après de nombreux essais, Karla opte pour un ensemble classique, propre à rassurer les parents de James. Surtout, elle choisi une tenue qui rend sa poitrine moins volumineuse. Elle choisit donc un tailleur beige avec de fins ourlets noirs et un chapeau de petite taille afin de mettre en valeur son visage, et en particulier ses magnifiques yeux bleus.
Chapitre IVAprès deux semaines d’efforts c’est enfin le grand jour pour Karla. Bien que James l’ait parfaitement préparé, elle tremble comme une feuille dans la Jaguar de son compagnon. Ce dernier ne le montre pas, mais il est lui aussi inquiet. Il n’a pas peur que Karla fasse d’impairs, non il redoute tout simplement ses parents et des connaissances qui seraient présentes. James sait combien le monde dont il vient est dur, impitoyable, apte à défaire une réputation en quelques phrases bien placées.
Après deux heures de route depuis Londres ils arrivent dans une petite ville de la campagne anglaise. Une fois la voiture garée sur le parking herbeux de l’hippodrome, James, main dans la main avec Karla, part à la recherche de ses parents. Comme il s’y attendait, ceux-ci sont au milieu de gens de leur connaissance. Ils sont habillés comme à Ascot, bien que la course du jour ne soit pas aussi prestigieuse. Dès qu’ils aperçoivent le jeune homme, leurs regards se portent sur sa compagne. Bien qu’ils restent discrets, le jeune aristocrate sait pertinemment qu’ils scrutent, qu’ils la scannent comme un bagage à l’aéroport. Karla qui les découvre est surprise qu’un homme aussi petit et vilain que le baron ait pu engendrer un fils aussi beau. Il semble que James tienne davantage de sa mère, grande et mince, malgré un visage lui aussi peu avenant.
« Bonjour mes chers parents, je vous présente ma compagne Karla Button.
— Enchanté de faire votre connaissance mademoiselle, fait le père de James, je me présente, George de Midsormer-Norton, 11e baron de Midsomer-Norton et voici mon épouse Georgia, fait-il en se rengorgeant.
— Comment vous êtes-vous rencontré, interroge Georgia ? Car voyez-vous James ne nous absolument rien dit sur vous.
— Nous nous sommes rencontrés par hasard, lorsque je sortais du club, lui répond son fils. Je l’ai bousculé sans le vouloir. Pour me faire pardonner, je lui ais offert un thé dans le pub voisin.
— Et que faites-vous dans la vie mademoiselle Button, demande le baron ?
— Je suis gérante d’un magasin.
— C’est une situation correcte, fait celui-ci dans un demi sourire.
Ni James, ni Karla n’étaient à l’aise avec les mensonges qu’ils racontaient, mais s’ils voulaient avoir une chance de voir leur amour accepté, ils n’avaient pas d’autres choix.
— D’après ce que James nous a dit, vous êtes profondément amoureux, et vous souhaiteriez vous marier, ce que nous comprenons tout à fait. Seriez-vous prêtes mademoiselle Button à apprendre les us et coutumes de notre milieu et de notre famille ?
— Oui, sans hésiter, répond Karla.
— C’est une très bonne chose de vouloir apprendre, mais pensez-vous que cela fera de vous une vraie femme de baron ? La réponse est non. La noblesse est innée mademoiselle. On naît noble, on ne le devient pas, lance perfide la baronne.
— D’autant plus James, reprend son père, qu’une gérante de magasin ne peut apporter à notre famille l’argent dont celle-ci à besoin pour continuer à élever des chevaux. C’est pourquoi après la course je vais conclure un accord avec le vicomte de Wincanton pour que vous épousiez sa fille Charlotte.
— Charlotte ne m’a jamais plût, de surcroît elle est d’une sottise confondante. J’aime Karla et je souhaite l’épouser.
— Si vous souhaitez réellement épouser cette demoiselle, dont vous tenter de cacher maladroitement la réelle existence et les circonstances de votre rencontre, nous ne pouvons légalement nous y opposer, déclare Georgia.
— J’ajoute que sans l’argent apporté par Charlotte nous devrons vendre nos chevaux et congédier le personnel qui s’en occupe, ajoute George de Midsomer-Norton.
— Comment se fait-il que notre situation soit si mauvaise que cela ?
— Nos chevaux ne gagnent plus aucunes courses depuis quelques années et sont tout justes bon à faire des promenades aux touristes. Vous devez donc choisir entre cette demoiselle à la vie douteuse et nos chevaux que vous adorez, fait en souriant le père de James.
— On ne vous demande pas d’aimer Charlotte. Juste de l’épouser. Et si vous tenez tant que cela à cette demoiselle, vous n’aurez qu’a la garder comme maitresse, lance perfidement Georgia. »
Le jeune homme s’il n’est pas surpris par la manière de parler de ses parents à Karla, il est choqué par les annonces de son père et de la manière dont son petit manège à été découvert. Il ne veut pas renoncer à Karla, il ne veut pas trahir la parole qu’il lui a donné mais les chevaux sont toutes sa vie. Face à l’hésitation de son compagnon Karla comprend que la partie est perdue. Elle sait combien les chevaux et le domaine familial compte pour lui, et que James a toujours fait passer ses intérêts après ceux de sa famille. Elle se retourne et part presque en courant tandis que des larmes commencent à couler le long de ses joues. Arrivée sur le parking, elle cherche une voiture pour la ramener à Londres, lorsque le baron de Midsomer-Norton survient. Celui-ci l’amène à sa voiture et demande à son chauffeur de la ramener chez elle. Se tournant vers la jeune femme, il lui tend une liasse de billets en échange de sa promesse de ne plus jamais revoir son fils ou de le recontacter, ajoutant au passage quelques mots blessants sur son statut social et son physique. Pour le baron il n’existe pas de différence entre un mannequin de charme et une prostituée. Et que lorsqu’on vient de la fange de la société avec un physique comme le sien, il n’y a de toute manière pas d’autres métiers possibles.
Dans la voiture qui la ramène chez elle, Karla continue de pleurer. Les mots de son futur ex beau-père l’ont profondément atteint. Car si elle sait que c’est l’opinion générale à son sujet. Sauf que c’est la première fois que quelqu’un lui dit, qui plus est de manière agressive et violente. Rapidement elle saisi son téléphone et efface le numéro de James, supprime les photos où il apparaît. Enfin elle décide de s’éloigner, de prendre des vacances, loin de Londres, peut-être même loin de l’Angleterre.
Chapitre V Karla part pour les Antilles, plus précisément l’archipel des Îles Vierges. Assez vite la jeune femme est conquise par la douceur de vivre caribéenne, la gentillesse des gens, qui se fiche de son physique, et elle décide de s’y installer. Elle vend donc son appartement londonien et achète une petite maison sur Virgin Gorda, l’une des îles de l’archipel, où elle décide de faire chambres d’hôtes pour les touristes et dessiner de la lingerie pour une marque américaine spécialisée dans les grandes tailles.
Le temps passe doucement sous les tropiques. Mais si elle pensait oublier définitivement James sur cette île perdue, c’est peine perdue. Un peu plus de deux mois après son arrivée sur l’île Karla découvre qu’elle est enceinte. Elle hésite à avorter, pour oublier définitivement son ancien amant, mais lorsqu’elle y réfléchi, elle ne souhaite pas refaire sa vie avec un autre homme, James est le seul qu’elle n’ait jamais aimé. Elle décide donc de garder l’enfant, un garçon qu’elle choisit de nommer Henry. Avec son fils elle s’invente une nouvelle vie, plus calme et plus simple qu’a Londres.
Chapitre VICela fait dix ans maintenant que Karla a quitté l’Angleterre. Dix ans qu’elle vit heureuse avec son fils, lorsque le patron d’une société qui a réservé une chambre chez elle arrive. Ce chef d’entreprise n’est autre que James. Sans le savoir sa secrétaire à réservé une chambre chez son ancienne compagne. Si Karla n’a guère changé, sa taille s’étant légèrement arrondi, sa poitrine étant un peu plus volumineuse, James a vieilli. Elle peine même à le reconnaître. Il a désormais des cheveux blancs et son visage c’est ridé. La surprise est évidemment de taille pour les anciens amants et l’accueille que Karla lui réserve est glacial, celle-ci est même prête à supprimer sa réservation lorsqu’il se met à genoux.
« Je suis vraiment désolé pour tout Karla. Mon hésitation il y a dix ans à été indigne. Il n’y a pas un jour, où je ne le regrette ces quelques secondes. Je comprendrais que tu ne veuilles pas me pardonner, mais écoute ce que j’ai à te dire. Oui j’ai épousé Charlotte, mais nous n’avons jamais couché ensemble, nous avons même divorcé il y a quelques mois lorsque mon père est mort, car tu es la seule qui compte pour moi, la seule femme que je ne pourrais jamais aimer. Et il n’y a pas un jour où tu me manques, lui dit-il d’une voix brisée par l’émotion. »
La jeune femme reste de marbre face au nouveau baron de Midsomer-Norton. Pourtant elle éprouve un certain trouble intérieur en le voyant à genou devant elle, les yeux embués de larmes. Elle connaît James, elle sait qu’il n’y a pas meilleur homme que lui et que ses parents l’on pris par surprise, pour le piéger il y a dix ans. Elle sait que son ancien compagnon est sincère dans son repentir et le croit volontiers lorsqu’il lui dit n’avoir jamais couché avec Charlotte et divorcé d’elle sitôt qu’il a pu. Dix ans de pénitence semblent être une punition suffisante, d’autant plus qu’il semble avoir souffert de leur séparation. Ses traits ce sont creusés, il semble amaigri et même faible. Karla finit par éprouver de la peine en le voyant ainsi. Elle l’aide à se relever, en lui souriant.
« Moi aussi, il n’y a pas un jour où je ne pense pas à toi. Je reconnais que j’ai réagi un peu vite et de manière radicale. Mais ici j’ai pu mener une autre vie, une vie où personne ne me juge …
Soudain la voix d’une jeune enfant se fait entendre.
- Maman !
- Qu’y a-t-il Henry ?
- Tu peux m’aider à faire mes devoirs ?
- Oui. Mais avant il faut que je te présente quelqu’un. Henry voici ton père.
- Je suis papa ! S’exclame James abasourdi par la nouvelle.
- Eh oui tu es papa, dit-elle en souriant, en voyant James déborder de joie. C’est une des raisons pour lesquelles je vais te donner une deuxième chance. »
EpilogueDepuis ce jour, James et Karla ce sont mariés et partagent leur vie entre l’Angleterre et Virgin Gorda, et James a retrouvé son allure d’athlète.
Les gros ça me gonfle
Il y a quelques années j’ai travaillé pour une société, dont je tairais le nom. Je faisais partie des moyens généraux, et bien souvent le midi nous mangions ensemble dans le bureau des assistantes qui avaient une table, des chaises, un micro-ondes et un frigo. L’ambiance était plutôt bon enfant. J’étais même surpris que le chef des moyens généraux mange avec nous. Aujourd’hui je le regrette, je ne suis pas psychologue mais je dirais qu’il a un côté vicieux. Je ne m’en suis pas rendu compte tout de suite, mais il adorait lancer des piques ou semer la discorde dans ses équipes. Et l’une de ses cibles favorites était l’une de mes collègues. Trentenaire divorcée avec deux enfants, elle avait intégrée l’entreprise un an avant moi. Elle était en surpoids et ce fameux chef régulièrement lui lançait des piques sur ce qu’elle mangeait, sur son poids, l’accusant d’avoir considérablement grossi depuis son arrivée. Moi même, bien que moins gros qu’elle, il m’attaquait. Sauf que ça ne me touchait absolument pas. Mais à force de l’entendre s’en prendre à ma collègue, qui visiblement n’allait pas bien, j’ai fini par lui dire quelques choses. Je ne me souviens plus de mes paroles exactes. Je pense que ma réaction a surpris tout le monde, elle a eu le mérite de le calmer. Pas longtemps certes, car notre collègue a été mise en arrêt durant plusieurs mois. Et je ne l’ai pas revu avant mon départ. Aujourd’hui avec le recul je soupçonne une dépression. Son divorce et les remarques incessantes de notre chef ont dû malheureusement l’y conduire. Je ne sais pas ce qu’elle est devenue, je sais seulement que je me souviens parfaitement d’elle et que si je n’avais pas été en couple à ce moment là, j’aurais tenté de la séduire. Car elle était sans doute belle étant mince, mais pour moi elle ne pouvait l’être que plus avec ses kilos en plus. Car je préfère les femmes rondes, et je le comprends maintenant, le dédain que j’affiche pour les minces que je compare à des sacs d’os est aussi discriminant que les « grosses vaches » ou « gros porc » dont on traite les gros.