A la claire fontaine
A la claire fontaine où je me suis baignée, son eau était si claire et sa fraîcheur si douce.
L’envie d’y retourner m’assaille désormais, son souvenir me hante en ce chaud moi d’été.
Il y a longtemps que je t’aime un jour j’y retournerais.
A la claire fontaine où je m’étais baignée, j’ai trouvé des poissons morts, des restes d’algues brûlées.
Une odeur de pourriture, de relents acidulés, flottait comme une brume en ce chaud mois d’été.
Il y a longtemps que je t’aime, jamais je n’y retournerais.
Près de là un magnifique chêne, rongé par les pluies acides et de nouvelles maladies,
Portait sur sa branche la plus haute, un rossignol chétif.
Son chant était plaintif, empli de désespoir, car sa compagne hier mourut, en voulant aller y boire.
A la claire fontaine, où je m’étais baignée, j’ai trouvé des grenouilles mortes, des
bouts de plastiques colorés.
Une impression de honte et de vie sacrifiée, flottait comme une brume, en ce chaud mois d‘été.
Il y a longtemps que je t’aimais, jamais je n’y retournerais.
Lorsque je repense à ce qu’elle était, à son eau si claire, pleine de vie
les larmes me viennent, coulent sur mes joues
Claire et belle fontaine, où je me suis baigné, maintenant mortelle, où il ne faut plus aller.
A la claire fontaine où je m’étais baignée, j’ai trouvé partout la mort, les restes de vies consumées.
Un énorme gâchis, un sentiment de honte, flottait comme une brume, en ce lourd mois d‘été.
Il y a longtemps que je t’aimais, et dire que je n’ai rien fait
Pour te préserver.
Michèle 2007