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Auteur Sujet: Les lendemains naissent des adieux [TW : violences familiales]  (Lu 171 fois)

Hors ligne Vaelia6724

  • Buvard
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Les lendemains naissent des adieux [TW : violences familiales]
« le: 27 septembre 2024 à 20:53:47 »
Bonjour à toutes et à tous !

Voici ma première nouvelle de l'année semi-autobiographique. Le sujet peut être sensible : j'y parle à demi-mots de violences familiales.
Je ne sais pas trop comment améliorer mon texte, n'hésitez pas à me faire part de vos conseils.
Bonne lecture :) !


Isabelle arriva dans sa chambre à bout de souffle. Elle avait couru depuis le cimetière pour distancer les garçons qui la suivaient. Il était impératif qu’elle respecte l’horaire fixé. Max, son cousin de huit ans, ne la quittait pas des yeux et malgré ses douze ans, son petit frère Blaise suivait Max comme une ombre.

La porte de sa chambre soigneusement fermée, la jeune femme ouvrit avec empressement la garde-robe avant de s’agenouiller. Ses doigts fins saisirent une lame de parquet et la soulevèrent, révélant une petite cavité occupée par un livre ancien et une carte bancaire. Sans hésiter, Isabelle saisit la carte et la mit dans la poche de son long manteau noir d’hiver, qu’elle se refusait à enlever. Le livre, en revanche, resta dans sa main tandis qu’elle replaçait la lame de parquet à sa place. Refermant la porte de sa garde-robe, elle prit un sac à dos qu’elle avait laissé sous son lit et quitta la pièce. Depuis le seuil de sa chambre, elle contempla l’escalier, fierté du manoir familial, et le grand hall du rez-de-chaussée. Il n’y avait personne. Employés, famille et amis assistaient tous à la cérémonie. Rassurée, elle descendit prestement les marches de l’escalier monumental et laissa tomber son sac parmi ceux des invités.

La jeune femme regarda sa montre, nerveuse. Il était 14 h 35. Elle avait encore un peu de temps. Isabelle respira profondément. C’était la partie qu’elle avait le moins préparée et qui, maintenant, lui semblait la plus difficile.

Un geignement attira son attention. Dans l'entrebâillement de la porte menant à la bibliothèque, elle vit Max et Blaise assis sur le canapé.
– Que c’était long ! se plaignit le garçonnet en se frottant les mains. Il faisait si froid que je ne sentais plus mes pieds ! Les bûches flamboyantes éclairaient ses joues rougies par le froid. Emmitouflé dans une couverture, Blaise le regardait, une assiette de tartines à la confiture à la main.
Isabelle retint son souffle. Elle voulait se souvenir de cet instant, mémoriser les visages et l’atmosphère de joie enfantine qui régnait entre son cousin et son frère. Une larme coula le long de sa joue.
– Prends celle-ci, disait Blaise tendant à Max une couverture. Isabelle ira s’en chercher une autre.
Entendant son prénom, Isabelle se ressaisit et entra dans la pièce.
– J’ai quelque chose pour vous ! s’exclama-t-elle en agitant l’ouvrage dans sa main. C’est un cadeau que l’on m’a fait, qui je pense, Blaise, t’intéressera.

Max la regarda avec déception.
– Pourquoi le donnes-tu à Blaise ? protesta-t-il, et non à moi ?
La jeune femme le dévisagea avec douceur.
– Parce que ce livre contient une leçon qui peut lui servir, expliqua-t-elle, et je ne peux pas le garder. Veux-tu que je lise l’histoire qu’il y a dedans ? C’est une histoire de fantôme. Elle s’arrêta, le regard malicieux en direction de Max. À moins que tu n’aies peur des fantômes…
– Je n’ai peur de rien ! protesta le garçonnet tandis qu’Isabelle, victorieuse, s’assit entre les deux garçons.
– Veux-tu que je te lise l'histoire ? demanda-t-elle timidement à son frère. C'est un très vieil ouvrage qui parle de l’histoire de la maison.
Blaise haussa les épaules, mutique. Il gardait sa mâchoire serrée de colère depuis la cérémonie.  Résignée, Isabelle ouvrit le livre aux pages jaunies et lut le titre “ journal numéro 10, octobre 1938”.

Derrière son épaule, elle entendit Max pousser un cri d’excitation.
– Ça alors ! s’exclama-t-il avec stupéfaction. C’est le cahier de Grand-père Charles !
Il avait bien sûr raison et Isabelle se figea, redoutant la réaction de son frère.
Blaise lui jeta un regard noir. La journée avait été éprouvante pour tout le monde et Blaise cachait mal son malaise face à l’hypocrisie de l’oraison funèbre, mais ils savaient tous les deux l’importance de préserver Max de la violence quotidienne.

Ignorant leur lutte silencieuse, leur cousin laissa éclater son impatience.
– Quelle est la suite ? demanda-t-il avec curiosité.  Isabelle ! Lis !
Isabelle reprit sa lecture. Il y avait tellement de choses qu’elle aurait souhaité dire à son frère ! Mais elle n’avait ni les mots ni le temps et la présence de Max, si jeune et fragile, compliquait les choses.

“  Jeudi 4 octobre 1938, poursuivit-elle d’une voix ferme.
Maman est triste aujourd’hui, les fantômes sont partout autour d’elle. Je ne les vois pas, bien sûr - je suis comme Papa - il n’y a qu’elle qui puisse les voir. Elle dit que les gens de la famille quand ils meurent ne nous quittent jamais, surtout quand ils sont en colère. Elle dit aussi que ses parents étaient toujours très en colère contre elle. Elle n’a jamais expliqué pourquoi. Papa pense que le vin, c’est comme l’air sur le feu, ça rend les fantômes plus forts. Il m’a dit aussi que les parents de Maman buvaient beaucoup de vin, c’est pour ça qu’ils étaient toujours en colère et quand ils étaient en colère, ils étaient méchants contre Maman.

J’ai trouvé Maman ce matin dans la cuisine en train de leur parler. Je n’ai vu personne d’autre qu’elle dans la pièce, mais Papa dit que ce n’est pas parce qu’on ne voit pas les choses qu’elles n’existent pas. Cela me rend triste, car j’aimerais savoir ce qu’ils lui disent. Maman a beaucoup parlé de son retour dans notre maison qui appartenait à sa mère, quand elle a épousé Papa. Elle était très en colère contre sa mère et contre la maison.
Papa était déjà parti pour l’usine. Il m’a expliqué hier qu’il allait rencontrer des gens importants. Je suis content pour lui, j’espère qu’ils vont devenir ses clients ! Il m’a promis une nouvelle maquette de train s’il conclut le contrat. Maman était déjà avec les fantômes hier soir  alors il n’a pas dormi à la maison. C’est dommage, j’aimerais qu’il reste plus longtemps.
Aujourd’hui je suis allé à l’école et la maîtresse nous a demandé si nos mères pouvaient  nous accompagner à la sortie scolaire de la semaine prochaine. Cela m’a rendu triste. Maman passe toutes ses journées avec les fantômes.  Elle ne voudra sûrement pas et j’ai peur de lui demander.
J’ai attendu que Papa rentre du travail pour lui parler de la sortie au Jardin des Plantes. Il m’a répondu qu’il en parlerait à Maman, il était très heureux : il a conclu le contrat ! Il m’a promis la maquette de train pour la semaine prochaine. J’ai hâte !”


– Je ne comprends pas, dit Max en posant son menton sur l’épaule d’Isabelle. Qui sont ces fantômes ? Pourquoi la mère de grand-père est-elle triste ?
– Patience, Max répondit la jeune femme, la réponse est dans la suite du texte.

À sa gauche, Blaise poussa un profond soupir.
– A quoi cela peut-il servir, marmonna-t-il que tu nous lises cela ici et maintenant ? Je ne veux pas penser à lui, ni aujourd’hui ni jamais. Il est mort et c’est tant mieux.
Max regarda son cousin avec étonnement mais, inquiet, se cacha derrière sa cousine qui se racla la gorge.
– Je continue, annonça-t-elle en regardant sa montre digitale. Il lui restait encore une demi-heure, c’était suffisant pour finir le texte. Prenant une profonde inspiration, elle lut :

“ Samedi 6 octobre 1938
J’ai mal au cœur, je n’arrête pas de pleurer. Maman ne va pas bien aujourd’hui, les fantômes ne lui laissent aucun répit. Elle dit qu’ils la tourmentent même pendant la nuit et qu’elle n’a pas dormi la nuit dernière. Quand je me suis réveillé ce matin,  Papa et elle se disputaient encore dans la cuisine. Papa pense que les fantômes sont très forts parce que Maman les laisse faire et qu’elle leur répond. Maman trouve que Papa est méchant et égoïste. Elle s’est enfermée dans la cuisine depuis et Papa est reparti à l’usine. Je l’entends depuis ma chambre parler aux fantômes. La cousine de Maman doit venir la semaine prochaine et j’ai hâte : peut-être qu’elle pourra calmer Maman et aider Papa. Je l’ai vu qui saignait au cou et au visage. Maman et lui se sont encore battus mais il ne sait pas que je le sais. Il m’a dit qu’il était tombé dans les ronces et j’ai fait comme si je le croyais.”

Isabelle s’arrêta. La lecture lui était difficile et les larmes lui montaient aux yeux. À côté d’elle, Blaise se leva abruptement du canapé. Elle jeta un bref coup d'œil dans sa direction. Il était livide. Je fais cela pour lui, se sermonna-t-elle, pour qu’il comprenne ce qui se passe et que cela s’arrête.

Elle reprit sa lecture d'une voix tremblante :
Maman est restée dans la cuisine toute la journée. Elle ne m’a pas ouvert, même pour manger mon déjeuner. J’avais très faim, alors je suis allé voir la voisine, Madame Jost. Elle m’a donné de la purée à manger avec beaucoup de crème fraîche et c’était délicieux. J’ai même eu le droit de manger des bonbons en sucre d’orge ! Cela m’a rendu heureux mais Madame Jost m’a dit de ne pas en parler à Papa ni à Maman. Elle dit qu’ils ont beaucoup de choses à penser en ce moment. Je ne sais pas ce qu’a fait Maman dans la cuisine. J’avais peur qu’elle ne se sente seule alors je suis allée m'asseoir dans le couloir et je lui ai parlé à travers la porte. Je lui ai décrit le Jardin des Plantes et les papillons que l’on peut attraper à l’intérieur. Je lui ai dit que, plus tard, je deviendrai chasseur de papillon et je lui ramènerai les plus beaux papillons du monde. Elle m’a répondu que c’était un beau projet et qu’il fallait que je parte très loin chercher les papillons sans chercher à revenir à la maison. “Ne reviens jamais, mon fils, où les fantômes viendront te hanter”, j’ai eu envie de pleurer quand je l’ai entendue à travers la porte. Elle n’a pas ouvert de la journée.
J’en ai parlé à Papa quand il est revenu du travail. Il n’était pas content et a enfoncé la porte pour parler à Maman. J’ai voulu les aider à parler mais cela n’a pas fonctionné. Maman m’a fait peur. Elle a jeté des bouteilles de vin vides sur Papa et une bouteille est tombée sur ma tête. Papa m’a dit d’aller voir la voisine pendant qu’il s’occupait de Maman.
Je n’ai pas pu prendre mon livret avec moi hier soir alors je le complète aujourd'hui :
Dimanche 7 octobre 1938.
J’ai dormi chez Madame Jost dans la chambre d’ami. Sa bonne m’a nettoyé le front et a mis un bandage autour de ma tête. Je l’aime beaucoup. Elle est très gentille. Elle a dit que j’étais “un petit gars courageux” et cela m’a fait chaud au coeur. Madame Jost m’a servi une soupe pour le dîner que la cuisinière avait préparé et il y avait une bouillotte pour réchauffer mon lit avant que je ne me couche ! Nous avons prié avant d’aller au lit et j’ai demandé à Dieu de faire que Maman devienne comme Madame Jost. Je ne sais pas s’il a entendu ma prière mais Madame Jost a dit qu’avec la bonne, elles avaient toutes les deux prié pour moi.”

La gorge sèche, Isabelle s’arrêta. Elle avait besoin d’air frais pour se calmer. Accablée, elle ne vit pas la main de son frère surgir  derrière elle et s’emparer du livre. Le visage blême, il contourna le canapé et jeta le livre dans les flammes rougeoyantes de la cheminée. Surprise, Isabelle se leva d’un bond et poussa Blaise sur le sol. Elle tenta en vain d’attraper le livre mais il était trop tard : les flammes le dévoraient déjà.

– Tu es fou! hurla-t-elle indignée.
– C’est toi qui est folle ! répliqua Blaise en se débattant. Tu deviens comme Mère à ressasser le passé ! Il est mort, Isabelle!  aboya-t-il en la regardant férocement. Il n’avait aucune excuse. Rien ne justifie la violence qu’il nous a fait subir ! Je ne veux plus entendre parler de lui !

– Tu ne comprends vraiment rien ! gronda sa sœur.  Elle le maintenait contre le parquet.  Ce livre était pour te faire comprendre quelque chose. Je l’ai trouvé dans le grenier quelque temps avant que Charles ne meure. Je sais ce qu’il a fait, Blaise, insista-t-elle. J’étais là et j’ai tout vu. Je sais que c’était un monstre, violent comme sa mère.  Pire, j’ai pu constater bien avant toi que notre mère, sa fille, avait épousé un homme aussi violent que lui. Comme le père de Charles, Maman est restée auprès de Papa. Comme Grand-père, Maman est restée vivre à côté de ses parents. Ils sont ensemble au cimetière à vanter les mérites de  Charles qui est en train d’être enterré à côté de sa mère. Quelle ironie !

Blaise cessa un instant de lutter, son regard noir luisait de questions.
– Si Charles était parti, poursuivit-elle, rien ne serait arrivé.  Si Maman était partie, si elle avait quitté ses parents et son mari, notre vie aurait été complètement différente.

D’un geste brusque, Blaise se dégagea de l’étreinte de sa sœur.
– Mais ce n’est pas le cas, répondit Blaise avec humeur. Pourquoi t’acharnes-tu à nous faire repenser au passé ?
–  Ignorer le problème n’est pas la solution répondit doctement l'aînée de la fratrie. C’est ce que ce livre nous enseigne. Le père de Grand-père a ignoré le problème, puis Maman,  et le cycle s’est répété.

Balayant sa remarque d’un revers de la main, Blaise se précipita derrière elle. Max essayait de s’approcher des flammes pour récupérer les cendres du livre.  Blaise le prit dans ses bras mais Max se débattit violemment tout en  sanglotant.

– Lâche-moi Blaise ! Protesta-t-il en criant. Tu es méchant! À cause de toi,  Isabelle ne pourra jamais finir l’histoire! Je voulais savoir la suite !
Craignant que ses cris n’attirent l’attention, Isabelle s’approchant de son cousin.
– Ne t’inquiète pas Max, murmura-t-elle en lui faisant un câlin. Je connais la fin de l’histoire.

Le garçon cessa immédiatement de pleurer.
– Comment est-ce possible ? s’exclama-t-il. Grand-père te l’a racontée ?
La jeune femme secoua la tête
– Je veux savoir, demanda-t-il avec l’impatience de l’innocence, si les fantômes ont laissé la mère de Grand-père tranquille ? Sont-ils partis de la maison ou sont-ils toujours là ? Grand-Père est-il devenu chasseur de papillons ?

Isabelle lui caressa tendrement les cheveux.
–  Grand-père préférait chasser sa femme et sa fille, grogna Blaise en redressant, puis se reprenant, il murmurra … et nous.

Max le regarda sans comprendre. Isabelle s’interposa entre les deux garçons.
– Il n’est pas devenu chasseur de papillons, reprit-elle. Quant aux fantômes, et bien …, elle inspira profondément, ils n’ont jamais quitté la mère de Grand-Père Charles. À chaque fois qu’elle buvait une bouteille d’alcool, elle oubliait un peu plus le monde autour d’elle et ne pensait plus qu’aux fantômes. À la fin, elle ne voulait plus vivre avec Grand-père et son père mais seulement avec les fantômes de ses parents.

Max la regarda affolé.
– Ce n’est pas ce qui va nous arriver, ajouta-t-elle précipitamment pour le rassurer.
Se tournant vers son frère, elle insista avec aplomb :
– Cela ne nous arrivera pas, parce que, contrairement à Grand-Père Charles, nous ne laisserons pas le temps aux fantômes qui s’accrochent à notre mère de nous atteindre.

Pivotant vers son cousin, elle expliqua :
– Les fantômes se nourrissent de tristesse. La tristesse est en chacun de nous mais dans certaines familles, elle est plus forte, dès la naissance et, avec l’aide de l’alcool, elle prend le contrôle de nos vies et efface le monde réel de notre mémoire. Grand-père Charles, poursuivit-elle, est resté dans cette maison toute sa vie. Il n’a jamais quitté sa mère et a regardé les fantômes la détruire. Ce qu’il ne savait pas, c’est qu'à chaque fois que les fantômes devenaient plus forts dans l’esprit de sa mère, la peur s’étendait aussi dans le sien. Quand la peur est trop forte, Max, c’est là que la situation devient très grave. Les fantômes de la mère de Grand-père se sont agrippés à lui. Quand sa mère est morte, elle est venue rejoindre les autres fantômes qui hantaient Charles. C’est un mal invisible et très contagieux. Notre mère, ajouta-t-elle après une courte pause, a vécu la même chose. Les fantômes de Grand-père et son fantôme à lui, la hante encore, même, aujourd’hui. C’est la même chose pour notre père avec les fantômes de ses propres parents. 

Elle sourit tristement avant de conclure :
– Si je reste ici, cousin, je deviendrai comme elle et Grand-père, impuissante face aux fantômes.

Elle regarda sa montre puis son frère avec appréhension.
– L’enterrement doit-être terminé, dit-elle doucement. Les parents et les amis de Grand-père ne vont pas tarder à rentrer avec le reste des invités et le prêtre. Personne ne va penser à moi dans les prochaines heures, et, à cet instant précis, personne n’est là pour vérifier les passagers du bus partant pour Rennes…
– Mon oncle nous a dit de ne pas sortir de la bibliothèque avant qu’ils ne reviennent tous, l’interrompit Max, pris d’une intuition qu’il ne pouvait pas comprendre. J’ai envie d’une autre histoire !

Blaise la regarda intensément. Il cherchait à comprendre.
– J’ai tout organisé, poursuivit-elle à voix basse. Tu n’as qu’à dire que tu surveillais Max et que tu n'as rien vu. Je suis désolée, petit frère, dit-elle, en l’embrassant sur la joue. Les sanglots coulèrent brusquement le long de son visage. 
Le prenant une dernière fois dans ses bras, elle murmura :
– Tu n'es pas condamné à rester dans l'ombre de ces murs. Je te ferai sortir de là, mais il faut pour cela que je sois libre. Prends soin de toi et de Max en attendant. Je t’aime.

Blaise la regarda, interdit, mais l’alarme émanant de sa montre détourna l’attention d’Isabelle.
– C’est l’heure, songea la jeune femme, qui sortit de la bibliothèque pour récupérer son sac. Le cœur lourd, mais résolu,  elle quitta l’imposante demeure bretonne, occupée par ses ancêtres depuis des siècles, en direction de l’arrêt de bus. Celui-ci arriva, comme prévu, à 15 h 45 et Isabelle, qui venait d'avoir dix-huit, s’engouffra dans l’engin avec soulagement et joie. Elle était libre.

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Re : Les lendemains naissent des adieux [TW : violences familiales]
« Réponse #1 le: 28 septembre 2024 à 07:15:18 »
Bonjour,

j'ai déplacé ton texte dans la bonne rubrique. Les textes courts sont inférieurs à 2500 mots.
Pour la modération

B
Tout a déjà été raconté, alors recommençons.

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