Le Monde de L'Écriture – Forum d'entraide littéraire

08 octobre 2024 à 17:27:46
Bienvenue, Invité. Merci de vous connecter ou de vous inscrire.


Le Monde de L'Écriture » Encore plus loin dans l'écriture ! » L'Aire de jeux » Blind Texte » 20e édition - Mythologies » le fils du dragon [BT Mythologie - été2024]

Auteur Sujet: le fils du dragon [BT Mythologie - été2024]  (Lu 293 fois)

Hors ligne Samarcande

  • Chaton Messager
  • Grand Encrier Cosmique
  • Messages: 1 449
  • Bla Bla Bla
le fils du dragon [BT Mythologie - été2024]
« le: 28 août 2024 à 16:10:37 »
Le fils du dragon

Je me souviens très bien de ma naissance. Ce n’est pas si loin, quelques années à peine.
Je me rappelle le goût puissant de la terre et du sang, mes ongles à peine formés qui déjà se brisaient sur les roches souterraines de la Colchide, et l’urgence de me libérer des racines qui m’entravaient. Atteindre la surface. Respirer.
Je me rappelle la douleur irradiant les poumons, l’éclat insoutenable du char d’Hélios à midi, et le poids de mon bouclier, réconfort et promesse de batailles entre les doigts.
Tout autour de moi, la terre craquait et s’ouvrait dans le fracas des guerriers qui jaillissaient des sillons encore humides du sang avec lequel ils avaient été irrigués.
Leurs silhouettes granitiques s’alignaient en rangs compacts sur le champ. Ils ne bougeaient pas plus que moi, attendant des ordres. Leurs muscles tendus, les jointures des doigts blanchies autour de leurs lances, tout en eux trahissait la soif de combat.
Nous étions les Spartes, nés des dents du dragon Cadmos, fils d’Arès. Cela, je l’ai su tout de suite, instinctivement, de même que le maniement de mes armes.

Un homme sortit du couvert d’une somptueuse tente de soie, montée non loin du champ et s’avança, suivi de près par un serviteur avec un éventail en forme de feuille, sans doute pour chasser les mouches attirées par le sang frais. J’étais trop loin pour distinguer son expression, mais son allure décidée et la couronne de lauriers qu’il portait sur la tête ne laissaient aucune place au doute : il avait l’habitude de commander et nous lui appartenions.
Il nous passa en revue sans mot dire, pinçant avec satisfaction la peau cuirassée d’un de mes frères ou laissant glisser son doigt sur le fil d’un glaive pour en tester le tranchant. Il se porta bientôt à ma hauteur et me donna une tape sur la tête avec dédain.
— Celui-ci est un peu raté. Trop petit et chétif. Et ses armes sont déjà rouillées. Sans doute une dent cariée. Il ne survivra pas au premier assaut.
Et sans plus s’inquiéter de moi, il se détourna. Le serviteur acquiesça mécaniquement tout en éventant de plus belle.
Je n’aurais rien dû ressentir : la honte, la tristesse, et toutes les émotions humaines n’appartenaient pas à notre espèce. J’aurais dû naitre lisse et pur comme une flèche lancée vers son destin. Les flèches ne se préoccupent pas de leur sort ou de ceux qu’elles transpercent.
Les mots de mon roi me firent mal.

Mes yeux avaient mûri durant les quelques minutes qui me séparaient de ma naissance. La lumière, loin de m’aveugler, définissait ce monde nouveau. Les murs d’une citadelle blanche, entourée de riantes collines, se dressaient au bout du champ où nous avions germés. Non loin de là, les vagues caressaient les flancs d’un grand vaisseau amarré sur le rivage. J’enregistrai la direction et la vitesse du vent, calculai sans effort le nombre de silhouettes présentes autour du champ, notai qu’elles n’étaient pas armées, à l’exception d’un petit groupe qui se tenait autour de la tente de soie et qui portait les mêmes couleurs que le navire sur la plage. Des étrangers surement, des ennemis peut-être.
Et puis je la vis elle, assise dans l’ombre de la tente, les yeux fixés sur un des jeunes étrangers. Ayant perçu mon attention, elle se retourna vers moi. Bien qu’elle se trouvât à une distance considérable, je la vis esquisser un mouvement de surprise. Je sentis son regard plonger en moi et voir au-delà des apparences, comme si elle effeuillait un passé dont je n’avais pas mémoire, et un futur qui m’échappait. Ses yeux noirs brillaient, plus vivants que tout ce qui m’entourait. Un sourire timide naquit sur ses lèvres et elle me salua de sa petite main potelée. Elle devait avoir douze ou treize ans à peine, et semblait osciller à chaque instant entre l’enfance et l’âge adulte.

L’homme à la couronne avait fini d’inspecter notre bataillon. Il se trouvait à présent si proche de moi que je pouvais voir la sueur rouler sur son front et en sentir l’odeur aigre. Le roi leva le bras en direction d’un des étrangers, celui-là même que la jeune fille dévorait du regard.
— Jason, fils d’Eson de Thessalie, approche.
La démarche du jeune homme était souple, mais je devinais un corps fort et rapide sous son chiton poussiéreux. Il ne portait aucune arme, mais gardait les bras légèrement pliés – la force de l’habitude des porteurs de lances et boucliers.
— Tu voulais une épreuve…la voilà, reprit le roi. Demain à l’aube tu te battras contre mes guerriers. Seul. Si tu survis, je te donnerai la Toison d’Or et je remplirai tes cales de provisions et d’eau douce.
Un sourire fourbe illumina un instant son visage et il ajouta à voix basse, comme un conspirateur.
— Tu peux encore renoncer à cette folie, Jason. Ecoute un vieil homme qui pourrait être ton père. La marée se lèvera bientôt. Embarque avec tes amis et reprends ta route, je ne te poursuivrai pas, c’est promis.
Jason pâlit légèrement, mais sa voix ne tremblait pas lorsqu’il répondit crânement :
— Je n’ai pas peur de tes monstres, Æetès. J’en ai déjà affronté de plus effrayants durant la traversée et je n’ai pas l’intention de m’enfuir comme un lâche pendant la nuit. Je serai là à la première lueur du jour.
Et il s’éloigna à grand pas en direction de ses compagnons qui montaient leur campement sur la plage. Æetès sourit, secoua la tête et rejoignit la jeune fille. Il lui tendit le bras et ils regagnèrent ensemble la citadelle, suivis de leurs serviteurs.

Nous restâmes plantés sur le champ, nous, les guerriers de sang et d’os. Les heures passèrent. Personne ne se souciait de nous. La nuit tombait lorsque je me décidai à explorer les alentours, à la recherche d’un endroit plus confortable où passer la nuit.
— Reste en place ! Nous n’avons pas reçu l’ordre de bouger, grogna le guerrier à ma droite.
— Personne ne nous a ordonné de rester immobiles non plus, rétorquai-je en poursuivant mon chemin. Je gagnai les collines, marchai jusqu’à la lisière d’un petit bois et m’assoupis sous un arbre dont les feuilles au parfum sucré bruissaient doucement.

Un craquement me réveilla en sursaut. Une silhouette furtive se glissait entre deux buissons. Ma lance en main, je bondis sur l’intrus. Un cri étouffé, une forme blanche par terre et, derrière une masse de cheveux sombres, un petit visage en fer de lance qui palpitait comme un cœur de lapin : l’adolescente de la tente du roi.
Trop confus et embarrassé par ma méprise, je ne réussis qu’à grommeler :
— Qu’est-ce que vous fichez là, en pleine nuit ? J’aurais pu vous tuer.
La jeune fille se redressa. Elle semblait soulagée de me voir.
— Ah, c’est toi ! Je te connais ; tu es la petite dent. Tu m’as fait peur, j’ai cru qu’il s’agissait des serviteurs de mon père.
Je ne répondis rien, stupéfait qu’elle craigne davantage un porteur d’éventail qu’un guerrier d’Arès.
— Tu ne diras rien à personne, n’est-ce pas ?
Je repensai au roi Æetès et à ses yeux mauvais.
— Non, répondis-je.
Une chouette hulula au loin.
— C’est le signal. Il arrive. Va-t’en vite. Je ne veux pas qu’il te voie.
J’étais programmé pour obéir aux ordres directs. J’hésitais cependant. La lune s’était cachée derrière les nuages et il faisait tout à fait sombre à présent. Mille petits bruits s’élevaient entre les arbres. Des animaux inoffensifs sans doute pour la plupart, mais également des bêtes sauvages, des monstres peut-être. Je ne pouvais pas l’abandonner. La lance levée, je me plaçai entre elle et la forêt.
Une petite main se posa sur mon bras.
—N’aie pas peur pour moi. Je suis Médée, fille de la nymphe Idya. Je connais le langage de la nature et de ses créatures. Elles ne me feront aucun mal, souffla-t-elle comme si elle avait lu dans mes pensées.
— Et la chouette ? grognais-je.
— C’est un…un ami.
Une légère incertitude perçait dans sa voix, mêlée d’impatience. Semblable à l’angoisse excitante qui précède le combat.
— Tu n’es pas comme les autres guerriers du dragon, reprit-elle en me dévisageant avec curiosité. Je l’ai vu tout de suite.
Ses mots me firent l’effet d’un coup de poing.
— Je suis plus fort que je n’en ai l’air, rétorquai-je en me redressant autant que possible. Bien assez pour vous protéger.
— Non. Tu ne comprends pas. Elle secouait la tête. Les autres sont des machines de guerre, vides. Mais toi, tu es…tu es vivant. Tu sens, tu penses et tu regardes. Je ne veux pas que tu meures demain, conclut-elle, pensive.
— Je combattrai demain contre Jason et l’un de nous deux mourra. C’est écrit.
Médée tressaillit lorsque je lançai le nom du héros.
— Non, non… Ne dis pas ça.
Elle se jeta sur moi et me frappa de ses poings serrés. « N’y vas pas…Je veux dire…à l’épreuve. Il y a une hutte au bout de ce chemin. J’y fais sécher des herbes sauvages. Cache-toi là jusqu’à demain soir et je viendrais te chercher quand tout sera fini. Promets-le moi Odous mou.* »
Et elle m’étreignit avec fougue.
Je restai là, immobile, ses petits bras chauds noués autour de moi, tandis qu’une tempête intérieure déferlait. Ma fidélité au roi Æetès s’évapora. J’aurais promis toute ce qu’elle voulait : vivre, mourir, souffrir toutes les peines des Enfers. Je n’aurais su dire si elle craignait pour ma vie ou celle de Jason mais cela n’avait plus d’importance. Rien ne comptait plus que cette petite fille blottie contre moi. C’est à ce moment que nos destins se nouèrent je crois.

La chouette hulula à nouveau. Médée me repoussa.
— Pars maintenant. S’il te voit, vous vous battrez.
Je n’avais aucune envie de me séparer d’elle, mais j’obéis et gagnai le couvert de la forêt où je me dissimulai derrière un buisson, prêt à intervenir si nécessaire. Le vent me porta bientôt des bribes de conversation.
— Je ne sais pas… chuchota Médée. Tu as promis de combattre comme un héros. Ce serait de la triche…
— Parce que tu trouves correcte une épreuve de ce genre ? Ton père m’a piégé. Je n’ai aucune chance contre tous ces guerriers, et il le sait très bien ! Ils sont trop nombreux ! Allons, donne-le-moi, puisque tu l’as apporté.
Je risquai un œil à travers les buissons. Face à Médée, sa petite main crispée sur une boite de nacre, se tenait Jason. Il avait revêtu un chiton immaculé et peigné ses cheveux dans laquelle la lune se reflétait.
Il lui lança un regard enjôleur.
— Tout cela est de ta faute, tu sais. Mourir au combat serait si facile si je ne t’avais pas rencontrée. Mais te quitter sans avoir pu te dire…Il se détourna d’un geste dramatique. « Je ne devrais pas parler ainsi, tu n’es qu’une enfant encore… »
— Je ne suis plus une petite fille !
Il sourit.
— S’il te plait, aide-moi Médée. Sa voix s’était faite caressante et, avec la lenteur du chasseur qui arme son arc sans effrayer la proie, il lui prit la main et y déposa un baiser.
Elle tressaillit, lâcha la boite et retira sa main, les joues en feu. D’un geste précis, Jason fit disparaitre l’objet dans les plis de son chiton.
—  Je…je…ne devrais pas trahir mon père ainsi.
— Tu viens de sauver la vie d’un héros, ma belle. Cet onguent miraculeux me protégera des coups des guerriers d’Arès. Maintenant rentre chez toi avant que la lumière du jour ne nous trahisse.
Je les vis s’éloigner, elle en direction des murs de la cité et lui de la plage et m’en allai rejoindre la hutte que ma princesse m’avait indiquée.

Bien caché au cœur de la forêt, je n’assistai pas au combat le jour suivant. Je doute qu’on se soit aperçu de mon absence. Aux yeux du rois Æetès, nous n’étions rien de plus que des armes, interchangeables et sacrifiables. J’appris par la suite que la bataille avait été féroce. Jason, invincible, avait mutilé et massacré mes frères sans aucune pitié. Non content de surmonter l’épreuve, il avait poursuivi les survivants bien après le coucher du soleil, lorsque sa victoire avait été déjà proclamée. Le pire, c’est qu’en se comportant ainsi il s’était hissé au rang des héros de légendes.

Médée apparut à l’entrée de la hutte la nuit suivante. Elle avait couru et des larmes coulaient sur ses joues rosies.
— Odous ! Odous ! appela-t-elle avec angoisse. « Oh, tu es là », ajouta-t-elle en me voyant sortir de l’ombre où je me tenais. « Tu es resté. »
— J’avais promis.
— Tout le monde promet. Ce ne sont que des mots. Mon père aussi a promis de donner la Toison d’Or à Jason, mais je suis inquiète, Odous. Je crois qu’il me soupçonne de l’avoir aidé. Je dois le prévenir, qu’il s’enfuie avant qu’il ne soit trop tard.
Je ne répondis rien. Jason ne me plaisait pas et j’avais hâte qu’il reprenne son vaisseau et disparaisse au large. Mais je savais aussi qu’il ne partirait pas sans la Toison et ne reculerait devant rien pour l’obtenir. Médée se trouverait tôt ou tard sur son chemin : d’alliée elle pouvait se transformer en obstacle.
— Je viens avec vous.
Elle ne protesta pas.

Nous pénétrâmes sans difficulté dans le camp des thessaliens. Deux gardes ronflaient sur le chemin, leur cuirasse à demi délacée. Des outres de vins, brisées, répandaient leur contenu sur le sable, des morceaux de viandes achevaient de carboniser dans les braises de foyers presque éteints. Sans les rires et les soupirs étouffés qui filtraient à travers la toile des tentes, on aurait pu croire que le camp avait été saccagé par une bête féroce.
Nous trouvâmes Jason au lit et passablement ivre. Médée ne remarqua pas le regard hébété de fatigue et d’alcool du jeune homme. Elle n’avait d’yeux que pour son torse musclé sur lequel des cicatrices anciennes dessinaient de pales tatouages. Ma vue sembla dégriser le héros qui bondit et saisit un poignard. Je l’attendais, mon glaive à la main. Médée s’interposa.
— Jason, arrête ! Il est avec moi et ne te fera pas de mal.
Le héros renifla d’un air dédaigneux et baissa son arme sans me quitter des yeux.
— Il peut toujours essayer, ricana-t-il.
En quelques mots, Médée lui fit part de ses doutes.
— Mon père ne laissera pas la Toison d’Or quitter notre ile. J’ai vu ses hommes enfiler leurs armures et affuter leurs lames. Mon onguent n’a aucun effet sur les humains et leurs armes. Il faut fuir.
— S’il ne me la donne pas la Toison de bon gré, je la prendrai moi-même, fanfaronna le héros.
— C’est de la folie ! Cadmos monte la garde jour et nuit devant l’arbre où elle est accrochée. C’est le dragon le plus puissant qui existe sur terre. Même celui du jardin des Hespérides ne lui arrive pas à la cheville. Tu as entrevu un millième de sa force aujourd’hui en affrontant les Spartes nés de ses dents.
Une pointe d’orgueil vibra dans la voix lorsqu’elle décrivit l’animal, malgré son angoisse évidente pour Jason.
— Nous les Argonautes, nous avons vaincu Charybde et Scylla. Nous saurons bien venir à bout d’un simple dragon, s’échauffa Jason. Je lui couperai la tête, comme à ses fils ! Tu as vu de quoi je suis capable sur un champ de bataille.
Les yeux allumés de folie, il tournoyait dans la tente en fendant le vide de coups de poignard, comme s’il combattait un ennemi invisible. Il s’abattit enfin sur le lit, éventra son matelas de sa lame et jeta par-dessus son épaule des poignées de laine en riant.

Médée pâlit tandis que cette neige moutonneuse lui retombait sur la tête et les épaules.
— Personne ne mourra ce soir, soupira-t-elle. J’irai décrocher la Toison d’Or moi-même de l’arbre sacré. Cadmos me connait depuis qu’il est sorti de l’œuf, nous avons grandi ensemble et, avant de devenir le terrible gardien que vous connaissez, il était mon animal de compagnie. Je suis la seule à pouvoir l’approcher sans danger.
Jason partit d’un grand éclat de rire.
— Petite Médée, que ferais-je sans toi ? Alors c’est réglé. Je t’attendrai ici même.
— Comment peux-tu accepter qu’elle se mette en danger pour toi ? m’insurgeai-je. Et tu te proclames héros !
— Le monstre sait donc parler ! Dommage qu’il s’apprête à perdre sa langue.
 Une lueur mauvaise brillait dans les yeux de Jason. Aveuglé par la haine, je ne désirais qu’une chose : taillader ce sourire railleur de mes griffes.
— Arrêtez, hurla Médée. J’irai, c’est décidé. Je ne vois pas d’autre manière d’empêcher ceux que j’aime de s’entretuer.
Jason et moi suspendîmes notre geste. Médée me lança un regard douloureux. Je me sentis d’autant plus honteux en comprenant qu’outre son père et Jason, elle souhaitait également me protéger, moi la simple dent cariée, ainsi que Cadmos.
  — Médée, murmurai-je, si vous volez la Toison d’Or pour lui, votre père ne vous pardonnera jamais.
Elle se recroquevilla et répondit d’un ton las :
— Je sais. Mon père me le fera payer, mais il ne m’exécutera pas.
— Il y aurait bien une autre solution, intervint Jason d’une voix pâteuse. Il se leva, trébucha et tomba aux genoux de la jeune fille. « Tu peux t’enfuir Médée, je t’emmènerai en Thessalie avec moi si tu veux. »
« Enlever les princesses en détresse, c’est suffisamment digne d’un héros pour toi ? » ricana-t-il en m’adressant un clin d’œil.
Le visage de Médée s’illumina et elle tendit la main au héros à ses pieds.

Les légendes la dépeignent comme une sorcière folle. On raconte que les monstres lui obéissent, qu’elle a séduit Jason à l’aide de ses poisons, trahi son père, dépecé son frère et massacré ses enfants. Tous ceux qui colportent ces histoires ne l’ont jamais rencontrée. Ils imaginent une femme belle à s’en damner, dangereuse. Jamais ils ne reconnaitraient le monstre de leurs récits en cette petite fille, qui, les cheveux plein de bouts de laine, confiait son avenir au héros de son cœur. Mais les vainqueurs écrivent l’Histoire, c’est bien connu. Leurs mots redessinent le contour des évènements à leur image et je ne connais personne de plus cruel et impitoyable qu’un jeune héros à qui tout sourit.

«Trees are full of songs and we are not shy to seeing them.» (Elif Shafak - The island of missing trees)

En ligne Robert-Henri D

  • Calame Supersonique
  • Messages: 2 290
  • Pelleteur de Nuages
Re : le fils du dragon [BT Mythologie - été2024]
« Réponse #1 le: 28 août 2024 à 16:48:30 »
Waouh, ça c'est de la belle écriture !

J'ai noté au passage un nom de vêtement d'époque que je ne connaissais pas : chiton
Dans chaque vieux, il y a un jeune qui se demande ce qui s'est passé.

(Terry Pratchett)

Hors ligne Alan Tréard

  • Vortex Intertextuel
  • Messages: 7 398
  • Optimiste, je vais chaud devant.
    • Alan Tréard, c'est moi !
Re : le fils du dragon [BT Mythologie - été2024]
« Réponse #2 le: 28 août 2024 à 16:55:14 »
Bonjour GameMaster,


Un texte émouvant avec des enjeux forts et des confidences certaines. J'ai apprécié le portrait de Médée qui contraste avec ce qu'on attendrait d'elle. Jason également m'a surpris par son arrogance indomptable.

Une belle réécriture du mythe qui m'a poussé à réfléchir et à imaginer l'impossible. C'est une intéressante initiative dont je ne garde que du positif.

Vive l'aventure et la Grèce antique !


Merci à toi pour cette lecture, et à bientôt pour la séance des révélations.
Mon carnet de bord avec un projet de fantasy.

Hors ligne Beglous

  • Calliopéen
  • Messages: 450
Re : le fils du dragon [BT Mythologie - été2024]
« Réponse #3 le: 28 août 2024 à 19:20:09 »
Bonsoir GameMaster,

J'ai beaucoup aimé ma lecture :)
Très intéressant ce point de vue décalé, pied-de-nez à la représentation usuelle du héros.
L'écriture est souple, bien équilibrée dans l'ensemble.
Ce personnage que l'on suit, qui n'est pas tout à fait humain et en même temps machine défectueuse, est vraiment réussi. Cette profondeur que l'on devine dans les personnages, et par un si court texte, donne envie d'aller plus loin. Chapeau !

Hors ligne Basic

  • Modo
  • Palimpseste Astral
  • Messages: 3 290
Re : le fils du dragon [BT Mythologie - été2024]
« Réponse #4 le: 29 août 2024 à 16:59:27 »
Belle écriture que ce texte.

Réécrire les mythes, est-ce leur donner un nouveau sens ?

Un héros est-il encore un humain ?
Médée peut-elle être une petite fille ?

Ce qui m'a toujours intéressé dans les mythes c'est qu'ils traversent les siècles, toujours aussi neufs de sens.

B
Tout a déjà été raconté, alors recommençons.

Page perso ( sommaire des textes sur le forum) : https://monde-ecriture.com/forum/index.php?topic=42205.0

blog d'écriture : https://terredegorve.blogspot.com/

Hors ligne ZagZag

  • Ex Zagreos
  • Chaton Messager
  • Palimpseste Astral
  • Messages: 3 512
  • Octogorneau à gros cheveux
    • Ma page perso
Re : le fils du dragon [BT Mythologie - été2024]
« Réponse #5 le: 30 août 2024 à 16:47:49 »
Yo maître du gaming

Citer
Nous étions les Spartes, nés des dents du dragon Cadmos, fils d’Arès.
Alors du coup j'ai cherché, et j'imagine que c'est intentionnel, mais c'est marrant d'avoir mélangé plusieurs trucs, puisque du coup si j'ai bien compris Jason dans le mythe """canonique""" doit semer des dents de dragon et les combattre, mais ces dents ne sont pas celles du dragon (fils d'Arès) que tue Cadmos (le dragon ne s'appelle pas Cadmos, c'est celui qui le tue qui s'appelle comme ça). Mais ça donne de la substance de donner un nom au dragon, et de le lier à Médée, donc ça marche.

Citer
— Celui-ci est un peu raté. Trop petit et chétif. Et ses armes sont déjà rouillées. Sans doute une dent cariée. Il ne survivra pas au premier assaut.
j'aime bien la dent cariée

sinon, c'est bien écrit, le mythe est bien revisité et ré-interprété, c'est vraiment chouette de ce point de vue ! aussi, je me dis que ça n'aurait rien coûté de donner quelques années de plus à Médée, le trope de la candeur n'a pas forcément besoin d'une si grande jeunesse, mais c'est toi qui vois
aucun : les artichauts n'ont aucun rapport avec le Père Noël. Ce ne sont pas des cadeaux et on ne peut pas faire de Père Noël en artichaut.

Hors ligne Aponiwa

  • Modo
  • Calame Supersonique
  • Messages: 2 045
Re : le fils du dragon [BT Mythologie - été2024]
« Réponse #6 le: 30 août 2024 à 18:01:31 »
Hello Gamemaster,

Citer
Un homme sortit du couvert d’une somptueuse tente de soie, montée non loin du champ et s’avança
J'aurais mis une virgule après champ.

Citer
Des étrangers surement, des ennemis peut-être.
Manque l'accent circonflexe à sûrement si tu écris en ancienne ortho.

Citer
Ecoute un vieil homme qui pourrait être ton père.
Écoute

Citer
Médée tressaillit lorsque je lançai le nom du héros.
Comment on sait son nom maintenant. Pourquoi n'est elle plus la fillette? Le narrateur l'apprend de quelle façon?

Citer
Promets-le moi Odous mou.*
Je pensais que l'astérisque renvoyait à une note...

Citer
J’aurais promis toute ce qu’elle voulait
tout

Citer
— Il y aurait bien une autre solution, intervint Jason d’une voix pâteuse. Il se leva, trébucha et tomba aux genoux de la jeune fille. « Tu peux t’enfuir Médée, je t’emmènerai en Thessalie avec moi si tu veux. »
« Enlever les princesses en détresse, c’est suffisamment digne d’un héros pour toi ? »
Y a comme un bug. Plus de tirets quadratins pour les dialogues?

Citer
« Tu peux t’enfuir Médée, je t’emmènerai en Thessalie avec moi si tu veux. »
Je ne sais pas qui parle ici : Jason ou Odous?

Citer
« Enlever les princesses en détresse, c’est suffisamment digne d’un héros pour toi ? » ricana-t-il en m’adressant un clin d’œil.
Là, je pense que c'est Odous, mais pas sûre.

Le dernier paragraphe... je sais pas quoi en penser. Il n'est plus le fait du narrateur, j'ai l'impression, on change de ton. Je me demande s'il est utile.

Au final : un chouette texte, très bien écrit. Belle revisite du mythe de Médée (qui est comme plein de mythes, un poil misogyne faut le dire...). Un bon moment de lecture. Juste un truc : je pense que Médée aurait pu être un poil plus vieille, là c'est limite Lolita, quoi.

Merci pour ton texte! :)
« Noone will know my name until it's on a stone » Eels, Lucky day in hell

Hors ligne Cendres

  • Comète Versifiante
  • Messages: 4 265
Re : le fils du dragon [BT Mythologie - été2024]
« Réponse #7 le: 01 septembre 2024 à 10:13:22 »
Merci GM pour ton texte

Dans ton texte, tu as mis un astérisque :
"(...)Cache-toi là jusqu’à demain soir et je viendrais te chercher quand tout sera fini. Promets-le moi Odous mou.* »"
Mais il n'y a pas d'explication pour ce terme.

Je ne connais pas la mythologie grecque pour avoir les références, mais ton héros est pédophile.
Surtout ta fin où tu expliques :
"Jamais ils ne reconnaîtraient le monstre de leurs récits en cette petite fille, qui, les cheveux plein de bouts de laine, confiait son avenir au héros de son cœur."
Médée, que tu nous dis que Jason la voit comme une petite fille. Ça montre bien que c'est un pédophile et je suppose un futur pédocriminel.

J'ai bien aimé découvrir ton récit, je ne connaissais pas cette légende. C'est original de faire les aventures d'un pervers.

Hors ligne Earth son

  • Calame Supersonique
  • Messages: 1 789
    • Ma page perso
Re : le fils du dragon [BT Mythologie - été2024]
« Réponse #8 le: 01 septembre 2024 à 11:11:44 »
Hello GM,

Chouette revisite des héros mythiques grecs.
J’ai eu un peu de mal avec le « Odous mou », ne comprenant pas à quoi cela faisait référence, pour comprendre après qu’Odous était un prénom ? Un qualificatif ? Odous pour dent ?
Mais c’est un détail.
Vraiment un chouette texte même si la fin me semble un peu précipitée.

À+
Ce que tu penses, tu le de­viens. Ce que tu res­sens, tu l’at­tires. Ce que tu ima­gines, tu le crées

Hors ligne Rémi

  • ex RémiDeLille
  • Modo
  • Trou Noir d'Encre
  • Messages: 10 408
Re : le fils du dragon [BT Mythologie - été2024]
« Réponse #9 le: 01 septembre 2024 à 22:21:01 »
salut Gamer !

Détails :
Citer
encore humides du sang avec lequel ils avaient été irrigués.
"qui les avaient irrigués" serait pas plus fluide ?

Citer
Cela, je l’ai su tout de suite, instinctivement, de même que le maniement de mes armes.
savoir qui on est et savoir manier les armes, c'est deux notions très différentes (deux types de savoir très différents) avec construction grammaticale différente aussi, bref ça coince un peu selon moi

Citer
Un homme sortit du couvert d’une somptueuse tente de soie, montée non loin du champ et s’avança,
utile le "montée non loin du champ" ?

Citer
suivi de près par un serviteur avec un éventail
pas fan de "avec", mettre un participe présent ?

Citer
— Tu voulais une épreuve…la voilà,
manque l'espace après les points de suspension

Citer
peigné ses cheveux dans laquelle la lune se reflétait.
laquelle ? (chevelure, du coup) ; et je vois pas trop la lune se refléter sur une chevelure, quand même

Citer
Sa voix s’était faite caressante et, avec la lenteur du chasseur qui arme son arc sans effrayer la proie, il lui prit la main et y déposa un baiser.
je mettrais cette phrase à la ligne

Citer
— Arrêtez, hurla Médée. J’irai, c’est décidé. Je ne vois pas d’autre manière d’empêcher ceux que j’aime de s’entretuer.
un peu terre-à-terre, non ?

Je suis pas super fan du dernier paragraphe explicatif.

Au global :
L'écriture est maitrisée, mais un peu trop "directe" à mon goût. C'est le tout début que je préfère, j'y ressens plus de laché prise au niveau de l'écriture.
Médée pourrait être un peu plus âgée, ça m'a gêné qu'une enfant soit éprise d'un adulte (surtout qu'il a l'air bien bourrin, ce Jason !)

merci pour la lecture,
A+
Rémi

« Modifié: 01 septembre 2024 à 22:24:15 par Rémi »
Le paysage de mes jours semble se composer, comme les régions de montagne, de matériaux divers entassés pêle-mêle. J'y rencontre ma nature, déjà composite, formée en parties égales d'instinct et de culture. Çà et là, affleurent les granits de l'inévitable ; partout les éboulements du hasard. M.Your.

Hors ligne Luna Psylle

  • Modo
  • Palimpseste Astral
  • Messages: 3 095
  • Luna, fille de Psylle
    • Page perso du Monde de l'Ecriture
Re : le fils du dragon [BT Mythologie - été2024]
« Réponse #10 le: 04 septembre 2024 à 14:12:26 »
Salut !

Sur la forme :

Citer
J’aurais promis toute ce qu’elle voulait : vivre, mourir, souffrir toutes les peines des Enfers.
tout

Citer
Aux yeux du rois Æetès, nous n’étions rien de plus que des armes, interchangeables et sacrifiables.
roi

Citer
Des outres de vins, brisées, répandaient leur contenu sur le sable,
Autant, j'imagine des tonneaux brisés, autant des outres beaucoup moins.

Citer
— S’il ne me la donne pas la Toison de bon gré, je la prendrai moi-même, fanfaronna le héros.
Doublon

Citer
Une pointe d’orgueil vibra dans la voix lorsqu’elle décrivit l’animal, malgré son angoisse évidente pour Jason.
dans sa voix ?

Mon cerveau a peut-être noté d'autres détails, mais c'est de manière générale fluide et bien mené (et j'ai des bruits de Lego dans les oreilles, j'ai du mal à bien restée concentrée).

Sur le fond :

Je l'avoue : j'ai quelques lacunes sur les péripéties de Médée, ou celles de Jason. Et en même temps, j'ai bien aimé cette version. Je trouve les personnages vrais dans leurs facettes exposées, même si peut-être un peu caricaturaux. Une enfant naïve (et pour moi, on aurait pu y mettre un tout jeune garçon autant qu'une fille), qui cherche à protéger ceux qu'elle aime. Peut-être donne-t-elle sa confiance trop facilement (autant à ceux qui la lui rendent qu'à ceux qui en profitent), et peut-être le héros orgueilleux se sert de cette innocence pour parvenir à ses fins. Mais je me dis que l'histoire telle que racontée n'aurait pas sonné aussi vraie s'il n'y avait pas eu ce mélange.

Une bonne journée !
« Modifié: 04 septembre 2024 à 14:19:21 par Luna Psylle »
If the day comes that we are reborn once again,
It'd be nice to play with you, so I'll wait for you 'til then

Hors ligne Samarcande

  • Chaton Messager
  • Grand Encrier Cosmique
  • Messages: 1 449
  • Bla Bla Bla
Re : le fils du dragon [BT Mythologie - été2024]
« Réponse #11 le: 29 septembre 2024 à 17:54:41 »
Je reviens super tard, désolée, mais c'est une priode un peu chargée en ce moment.
Merci pour vos commentaires, ils m'int bien fait réfléchir.

Si j'ai mis en pause ce texte, c'est parce que je voudrais participer à l'appel à texte un monstre sous le lit, mais écrire cette petite histoire m'a bien  plu (et la phase d'écriture a été un peu plus fluide et moins soufferte que d'hab : c'est un bon signal )

en general: le personnage d'Odous (la dent en grec) me plait bien et il mérite une histoire qui ne soit pas la simple observation de celle de Médée.
Je vais y réfléchir: j'hésite un peu à le placer dans la grèce mythologique classique (ce que me serait plus simple) ou dans un contexte plus moderne, voire futuriste.
Pour l'instant je suis encore dans la grèce classique, mais je me réserve la possibilitéde changer d'avis.

Idem niveau narration  : j'ai opté pour un point de vue interne (et ça je pense que je vas le garder), et aussi d'un perso qui raconte sa vie. Et là je sais pas si je vais garder ça ou superpser le temps de narration au temps de l'action, ppour un peu plus de fraicheur.
Le temps du récit restera au passé : je sais que le présent ajoute un peu de fraicheur, mais j'ai souvent du mal à lire des récit au présent parce que je trouve le rythme trop haletant et que ça me donne souvent l'impressi0n de lire une succession d'actions.
Sans doute une question d'habitude...

L'age du perso : je vois que ça en a choqué plus d'un. Je ne suis pas spécialiste de la Grace antique, mais j'imagine que les mariages avenaient plutot tot pour les jeunes filles et j'avais envie de montrere des très jeunes personnages, un peu inexperts. (D'ailleurs dans ma tête Jason avait 16-17 ans, mais je vois que le personnage que j'ai proposé ne donne pas cette impressiond u tout)
Je vais réfléchir à cet aspect et probablement ajouter un an ou deux à Médée.

@Luna
Citer
Je l'avoue : j'ai quelques lacunes sur les péripéties de Médée, ou celles de Jason. Et en même temps, j'ai bien aimé cette version. Je trouve les personnages vrais dans leurs facettes exposées, même si peut-être un peu caricaturaux. Une enfant naïve (et pour moi, on aurait pu y mettre un tout jeune garçon autant qu'une fille), qui cherche à protéger ceux qu'elle aime. Peut-être donne-t-elle sa confiance trop facilement (autant à ceux qui la lui rendent qu'à ceux qui en profitent), et peut-être le héros orgueilleux se sert de cette innocence pour parvenir à ses fins. Mais je me dis que l'histoire telle que racontée n'aurait pas sonné aussi vraie s'il n'y avait pas eu ce mélange.
Oui, ça m'a un peu genée que Médée ait un role si protecteur, un trait un peu féminin, mais je voulais vraiment casser l'image de sorcière de Médée, ou de femme forte de l'histoire. J'ai l'impression qu'on tombe toujours un peu dans ces deux ecueils quand on parle de cette figure. Je la voulais très humaine, plutot ordinaire, quoique entrainée dans des histoires qui la dépassent.
Bref pas mal de boulot encore.

Je corrige vite les erreurs d'ortho.

Citer
Autant, j'imagine des tonneaux brisés, autant des outres beaucoup moins.
Bon je mettre amphores, parce que je pensais à de la terre cuite, mais outre n'est pas correct.

@Rémi.

Citer
qui les avaient irrigués" serait pas plus fluide ?
Oui, mais je ne suis pas encore satisfaite de la phrase.

Citer
utile le "montée non loin du champ" ?
je ne suis pas sure d'avoir bien décrite que j'ai en tête. On est hors de la ville (le roi est venu à la rencontre des étrangers, et ne les a pas encore fait rentrer dans la ville) et il s'est installé une petite tente parce que le soleil tape. Et ce n'est pas du tout la meme tente que celle des argonautes qui campes sur la plage.
Je vais essayer de faire mieux.

Citer
Cela, je l’ai su tout de suite, instinctivement, de même que le maniement de mes armes.
savoir qui on est et savoir manier les armes, c'est deux notions très différentes (deux types de savoir très différents) avec construction grammaticale différente aussi, bref ça coince un peu selon moi
Tu as raison, j'ai pas mal hésité sur cette phrase. Trop de concepts en une seule phrase.

Citer
laquelle ? (chevelure, du coup) ; et je vois pas trop la lune se refléter sur une chevelure, quand même
Brillants sous la lumière de la lune ou un truc comme ça...  A' revoir.

Citer
un peu terre-à-terre, non ?
Oui, tout va un peu trop vite dans ce passage. Pas suffisemment de temps consacré au dilemme de Médée.

Citer
Je suis pas super fan du dernier paragraphe explicatif.
Oui je l'avais écrit au début et puis il collait plus avec l'action et je l'ai remis à la fin, mais ouais... un peu collé là.

Citer
L'écriture est maitrisée, mais un peu trop "directe" à mon goût. C'est le tout début que je préfère, j'y ressens plus de laché prise au niveau de l'écriture.
On ne peu rien te cacher  _/-o_ Grand maitre.
Il y a eu effectivement deux temps d'écriture et à première vue je n'était dans dans le même mood. Du coup, ça donne une partie un peu plus mélancolique (mon style plus habituel) et puis une partie plus d'action et de dialogue, parce qu'au départ c'est un peu ce que je voulais faire. Et je n'ai pas eu le temps de les revoir à tête reposée et d'harmoniser.
C'est un truc à travailler, ma difficulté à garder une voix unique sur un texte tout en ayant des parties plus comtemplatives et d'autres plus actives.

Earth son :
Citer
Hello GM,

Chouette revisite des héros mythiques grecs.
J’ai eu un peu de mal avec le « Odous mou », ne comprenant pas à quoi cela faisait référence, pour comprendre après qu’Odous était un prénom ? Un qualificatif ? Odous pour dent ?
Mais c’est un détail.
Vraiment un chouette texte même si la fin me semble un peu précipitée.

Y'a une note que j'avais dans mon texte qui expliquait qu'Odous en grec veut dire dent et qu'Odous mou est une appellation affectueuse.
Je ne peux meme pas m'en prendre au gamemaster qui mal copié collé puisque c'est moi ! :mrgreen:
Et oui, ça va un peu vite: cest un texte qui a besoin d'une respiration plus longue, pour créer un peu d'intimité entre les personnages.
C'était mal choisi pour un AT si court (et au départ j'avais meme la prétention de réécrire tout le mythe en 3000 mots !!! Comme d'hab, la folie des grandeurs : du coup je me suis arrêtée à un moment qui pouvait s'y preter ).

@Cendres
Citer
Merci GM pour ton texte

Dans ton texte, tu as mis un astérisque :
"(...)Cache-toi là jusqu’à demain soir et je viendrais te chercher quand tout sera fini. Promets-le moi Odous mou.* »"
Mais il n'y a pas d'explication pour ce terme.
Oui, j'ai oubli de la reporter à la fin. Bien vu Cendres.

Citer
Je ne connais pas la mythologie grecque pour avoir les références, mais ton héros est pédophile.
Surtout ta fin où tu expliques :
"Jamais ils ne reconnaîtraient le monstre de leurs récits en cette petite fille, qui, les cheveux plein de bouts de laine, confiait son avenir au héros de son cœur."
Médée, que tu nous dis que Jason la voit comme une petite fille. Ça montre bien que c'est un pédophile et je suppose un futur pédocriminel.

J'ai bien aimé découvrir ton récit, je ne connaissais pas cette légende. C'est original de faire les aventures d'un pervers.
Dans mon idée, c'est pas un pédophile puisqu'il à 16/17 ans, mais un type arrogant, ambitieux qui n'a aucun respect pour les femmes/filles oui.
Un anti-héros surement.
J'avais aussi envie de le nuancer : etre abandonné par ses parents et elevé à la dure tout seul dans la foret par un centaure qui t'apprend surtout l'art de la guerre et te compare toujours à ses autres meilleurs élèves  (Achille, Ulysse, Héraclès), ça fait pas des mecs bien équilibrés, mais j'avais pas le temps dans un récit aussi court.

@ Aponiwa :
Citer
Manque l'accent circonflexe à sûrement si tu écris en ancienne ortho.
Encore a décider dans quel ortho j'écris : ancienne ortho par formation et habitude, nouvelle par conviction que la langue devrait etre accessible à tous, et qu'elledevrait ultérieurement être simplifiée.
Citer
— Il y aurait bien une autre solution, intervint Jason d’une voix pâteuse. Il se leva, trébucha et tomba aux genoux de la jeune fille. « Tu peux t’enfuir Médée, je t’emmènerai en Thessalie avec moi si tu veux. »
« Enlever les princesses en détresse, c’est suffisamment digne d’un héros pour toi ? »
Y a comme un bug. Plus de tirets quadratins pour les dialogues?
J'ai pas encore compris comment mettre en page les cas où l'incise est longue et descriptive et où le meme perso recommence à parler, sans devoir ajouter une incise "reprit-il" et sans qu'on pense que c'est l'autre personnage qui répond.

Si tu as des conseils, je prends.

Citer
Citer
« Tu peux t’enfuir Médée, je t’emmènerai en Thessalie avec moi si tu veux. »
Je ne sais pas qui parle ici : Jason ou Odous?
Jason, mais tu as raison : ça prete à confusion.

Citer
Le dernier paragraphe... je sais pas quoi en penser. Il n'est plus le fait du narrateur, j'ai l'impression, on change de ton. Je me demande s'il est utile.
Comme Rémi tu as noté ce point. Comme quoi, c'est toujours une erreur de tenir à des phrases et d'essayer de les replacer coute que coute.

@Zag :

Citer
Citer
Nous étions les Spartes, nés des dents du dragon Cadmos, fils d’Arès.
Alors du coup j'ai cherché, et j'imagine que c'est intentionnel, mais c'est marrant d'avoir mélangé plusieurs trucs, puisque du coup si j'ai bien compris Jason dans le mythe """canonique""" doit semer des dents de dragon et les combattre, mais ces dents ne sont pas celles du dragon (fils d'Arès) que tue Cadmos (le dragon ne s'appelle pas Cadmos, c'est celui qui le tue qui s'appelle comme ça). Mais ça donne de la substance de donner un nom au dragon, et de le lier à Médée, donc ça marche.

J'ai un vieux livre de mythe que j'ai beaucoup lu enfant et les guerriers qui surgissent du sol apparaissent dans deux mythes: celui de la fondation de Thèbe et celui de la Toison d'Or: j'ai voulu mélanger les deux, mais je pourrais effectivement trouver un autre nom au dragon.


@Basic
Citer
Réécrire les mythes, est-ce leur donner un nouveau sens ?

Un héros est-il encore un humain ?
Médée peut-elle être une petite fille ?

Ce qui m'a toujours intéressé dans les mythes c'est qu'ils traversent les siècles, toujours aussi neufs de sens.

Oui, j'en suis convaincue. Et se déplacer selon le point de vue des personnages,avec les yeux d'époques historiques différentes, c'est écrire une histoire à chaque fois nouvelle.
C'est aussi pour ça qu'on n'épuisera pas leur capacité à se renouveler.

@Béglous
Citer
Ce personnage que l'on suit, qui n'est pas tout à fait humain et en même temps machine défectueuse, est vraiment réussi. Cette profondeur que l'on devine dans les personnages, et par un si court texte, donne envie d'aller plus loin.
Oh merci, je me suis moi aussi attachée à ce personnage d'Odous. C'est peut-être la premier fois qu'un de mes personnages prend corps si facilement. Je me dis que ça vaut sans doute le coup de laisser murir cette histoire.
Je pars souvent d'un monde ou d'une histoire que j' ai envie de raconter et les personnages se meuvent ensuite comme des marionettes dans un décor de papier maché. Pour une fois je suis partie du personnage et il me sembe que ce sera plus simple d'écrire ce qui lui arrive (bon et puis il y a  l'univers qui est déjà construit et le mythe qui est déjà là aussi).

@Alan
Citer
Un texte émouvant avec des enjeux forts et des confidences certaines. J'ai apprécié le portrait de Médée qui contraste avec ce qu'on attendrait d'elle. Jason également m'a surpris par son arrogance indomptable.
merci c'est ce que j'espérais. :-[

@Robert-Henri :
Citer
J'ai noté au passage un nom de vêtement d'époque que je ne connaissais pas : chiton
Ouh là là, j'en suis tout étonnée !
D'ordinaire c'est moi qui dois chercher dans le dico certains mots que tu utilises !
Merci pour la lecture


Merci à tous pour vos reflexions et vos lectures. Meme si ce n'est pas encore visibile dans le texte, cela me fait avancer. J'espère reprendre après l'AT du monstre sous le lit ce texte.
Qui sait où il me mènera ?


«Trees are full of songs and we are not shy to seeing them.» (Elif Shafak - The island of missing trees)

Hors ligne Aponiwa

  • Modo
  • Calame Supersonique
  • Messages: 2 045
Re : Re : le fils du dragon [BT Mythologie - été2024]
« Réponse #12 le: 29 septembre 2024 à 18:35:46 »
@ Aponiwa :
Citer
— Il y aurait bien une autre solution, intervint Jason d’une voix pâteuse. Il se leva, trébucha et tomba aux genoux de la jeune fille. « Tu peux t’enfuir Médée, je t’emmènerai en Thessalie avec moi si tu veux. »
« Enlever les princesses en détresse, c’est suffisamment digne d’un héros pour toi ? »
Y a comme un bug. Plus de tirets quadratins pour les dialogues?
J'ai pas encore compris comment mettre en page les cas où l'incise est longue et descriptive et où le meme perso recommence à parler, sans devoir ajouter une incise "reprit-il" et sans qu'on pense que c'est l'autre personnage qui répond.

Si tu as des conseils, je prends.

J'aurais mis :

"— Il y aurait bien une autre solution, intervint Jason d’une voix pâteuse.
Il se leva, trébucha et tomba aux genoux de la jeune fille.
— Tu peux t’enfuir Médée, je t’emmènerai en Thessalie avec moi si tu veux.
— Enlever les princesses en détresse, c’est suffisamment digne d’un héros pour toi ?"

Sinon, le texte était chouette. Médée est un personnage assez énigmatique dans la mythologie. Elle a fait des choses horrible mais derrière, il y a une femme qui souffre et on ne le met peut-être pas assez en avant dans son histoire. Intéressant de creuser dans son passé!

« Noone will know my name until it's on a stone » Eels, Lucky day in hell

 


Écrivez-nous :
Ou retrouvez-nous sur les réseaux sociaux :
Les textes postés sur le forum sont publiés sous licence Creative Commons BY-NC-ND. Merci de la respecter :)

SMF 2.0.19 | SMF © 2017, Simple Machines | Terms and Policies
Manuscript © Blocweb

Page générée en 0.021 secondes avec 20 requêtes.