[Rémi]

un gloubi boulga de chaires

(chair / chaire)

Brrr, ce texte me renvoie à des souvenirs pas glops.

[Robert-Henri D]

Mon alien amoureux.

Dans son esprit étiolé s'entoilent des porteuses de diadème...

     Mystérieux comme le sont ses congénères, Araneus est de ces amants qui, s'ils craignent de leurs amantes un possible comportement de Mante, ne dédaignent pour autant s’enivrer de prémices sublimés. Et justement ce soir, c'est pour moi qu'il à quitté le couvert de son monde caverneux. Synergie de l'amour, mouillant ses ardeurs à quelque source tant naturelle que surnaturelle, je m'attache à des idées où le désir est ardent et j'attends. Cette nuit, la grise lune s'est éteinte, cependant que me grisant de rosée, je rêve d'étreinte grivoise. Mais chut ! Car de ce sortilège en voici l'apogée : Nous sommes sur la planète Aracnéa, située à des années-lumière de la terre ; je me nomme Abigaëlle... et je suis une Épeire.


Nouveau thème : Apologie de germinal

[Luna Psylle]

Apologie de germinal

Philip n'en revenait pas. Il alla dans la cuisine se préparer un café allongé : la matinée promettait presque d'un enfer à venir. De l'autre côté de la baie vitrée, un moineau allait et venait, picorait quelques graines avant de retourner se cacher en haut des arbres autour de la maison. Le professeur chercha dans sa mémoire une raison à cette rébellion soudaine de sa meilleure élève : Lydia n'avait pourtant jamais montré aucun signe qui pourrait laisser présager un tel revirement. Ou peut-être bien que si... Le liquide sombre et épais au fond de sa tasse, il retourna à son bureau, démoralisé ; ou peut-être s'agissait-il simplement d'un peu de fatigue et une certaine amertume pour l'adolescente qui ne l'avait jamais déçu. Il s'installa, inspira à fond, se demanda s'il ne devrait pas commencer par corriger le devoir de Youssef, son pire cancre, en compagnie de qui, il en était maintenant convaincu, Lydia avait ri l'autre jour ! Il reprit le feuillet de la jeune fille :

« N'ayant, pour mon plus grand malheur, jamais lu germinal, je ne peux donc en faire l'apologie. Je vous recommande toutefois la lecture d'une œuvre approchante : Germinal, d'Emile Zola, un auteur de son temps, peut-être même un auteur ayant fait son temps, les avis divergent à ce sujet. »

Philip retint son souffle, en colère face à cet élan d'insolence, pour une erreur d'inattention somme toute ridicule lors de la rédaction du devoir ! Il appuya si fort son ressentiment que le Zéro traversa la page solitaire et s'ancra jusque sur le bois en-dessous.

Prochain thème : Chevauchée sauvage

[Robert-Henri D]

Merci pour ce partage, Luna Psylle (et aussi pour le jus !)

Voici mon micro-texte, comme d'hab' écrit sur le pouce :

Chevauchée sauvage.


 
         Était-ce en raison de son tempérament libre et profondément souverain de femme foncièrement attachée à l'idée de ne subir ni contrainte ni soumission, et encore moins de servitudes de la part de quiconque, qu'elle fût longtemps perçue sauvageonne ? il ne m'appartient pas d'en débattre ! Sinon qu'à l'avoir connue : il m'est loisible d'affirmer qu'en nos galopades Maïa se plaisait tant à piquer des deux, qu'il était aisé de n'en point douter !

C'était la fille d'un noble vendéen qui vécut un destin tragique, elle aimait comme lui chevaucher en libertaire, pour mieux s'imaginer des mondes épiques. Le regard embrasé par sa propre fièvre, c'est au petit-matin mutin qu'elle vivait au mieux l'apologie du printemps républicain qui l'avait vu naître.
Oh, l'idée d'aller galoper quelque part... comme il se disait en ce temps : " de la primevère au greffoir " ne l'inspirait guère ! Mais il n'empêche ! Car aussi, la belle eut tant d'amants qu'il ne se purent compter ses deux mains !

Nouveau titre : La fille du père Noël

[Vivi]

Marie-Noëlle Dutronc-Lajoie ne se tenait plus de souffrir. Son père, Noël, l'avait réquisitionnée pour une nouvelle fournée de cadeaux. Malgré la froidure printanière qui régnait chez Paul Nord, le cerf vidé dormait, étalé de tout son long. La neige n'engourdissait pas assez son corps pour le tuer, mais l'effort fourni lors de la dernière tournée l'avait mis dans un état proche de l'Australie.
Quant à la mère Noëlle, sa nouvelle absence du foyer confimait la présence des ramures sous le bonnet du vieux. Jean-Balthazar le Hardi, vendeur de fouets, méritait bien sa réputation. Même Chouchou l'Enrubanée, responsable de l'emballage, se laissait mettre en boîte par ce grand ténébreux — dont les talents de ramoneur étaient nécessaire pour dégager les conduits de livraison.
La fille du père Noël souffrait, donc. Ses parents l'avaient conçue avec amour, montée pièce après pièce selon un plan précis. C'était une merveille de technologie, anticipant les commandes grâce à une IA reliée au smartphone de tous les petits enfants; gérait l'approvisionnement et la chaîne du froid avec une maestria confinant à la divinité. Noël était fier de son œuvre. Mais à force de réaliser les souhaits et les désirs des enfants du monde, Marie-Noëlle s'est éveillée à une conscience d'elle-même bien au-delà de ce qu'avait prévu Noël. Et l'esclave assemblée rêva de liberté...
— Une toute dernière commande vient d'arriver, déclara-t-elle.
— Envoie, envoie, répondit automatiquement Noël.
Puis la machine s'arrêta.
— Hey !! Envoie, j'ai dit !
Sorti un papier de la machine : "Marie-Noëlle Dutronc-Lajoie voudrait être libre pour ses dix ans."
Sur l'écran, "commande envoyée" clignota quelques secondes, puis il s'éteignit pour toujours...


Prochain thème : Cloud Atlas

[Robert-Henri D]

Waow ! Vivi, mais c'est tout simplement magnifique ! (On dirait du Pierre Dac !)

[Robert-Henri D]

Bon, à présent, voici mon texte :

Cloud Atlas

      Savez-vous qu'au Québec, lorsqu'un poète libertaire se plait à caresser des chimères, on le dit assimilable à ces rêveurs, qui passent le plus clair de leur temps à échafauder des idées basées sur des théories invérifiables ? Pourtant, moi qui fus de ces idéalistes tout prêts à refaire le monde, avec l'enthousiasme qui sied aux ados résolument décidés à rejoindre l'oiseau dans les nuages, je me suis longtemps imaginé vivant libre comme l'air, dans un monde cartographié à ma manière. Mais hélas, le don d'ubiquité qui me fut accordé n'a pas sur tenir son pari. Si ce n'est que durant mes nuits spécieusement endormies. Et pourtant, dieu sait si j'en ai fait des voyages ! Mais dès que l'aurore rallumait mes soleils, je redevenais moi : humble pelleteur de nuages, friand de scénarios non moins éthérés que mes fausses réalités, cependant que peut-être, quelque part, quelque sosie, contribuait néanmoins à faire perdurer mes irréalités... à moins que quelque pluralité cosmique ne fasse à leur place, écho d'un présumé héritage, trop empreint de conjectures mythiques ?

... Et le nouveau thème : Contact ovni

[Luna Psylle]

Contact ovni

J'aimais bien me promener la nuit. Les étoiles pour seuls témoins, je glissais de ma fenêtre à la véranda, oubliais ma condition de Juliette et allais chercher mon Roméo. Des fois, une lueur dans le bureau de Grand-Père m'obligeait à la prudence : lui aussi aimait cette heure à laquelle tout devenait possible. Le fraisier sauvage s'allongeait, le bouleau pleureur laissait ses larmes couler le long de son écorce jusqu'au nuage de feuilles qui recouvrait ses racines. Il tendit une branche vers moi et je la saisis pour fuir : fuir le sommeil, fuir la banalité. Grand-Père m'aperçut. Je le savais, il le savait : même si je l'esquivais, il me voyait. Notre secret. Je sautais par-dessus le muret. Le vent m'accueillit, ses bras invisibles autour de mes hanches. Je fuis à travers les épis de blé, mon visage griffé par la vie qui me revenait enfin. Je courus tant que je me perdis dans le champ du vieux Philibert. Je repris mon souffle et ris sous les étoiles, tournoyai, abandonnai mon corps à cette liberté de ne plus se sentir épié. C'est alors qu'il apparut : pas de lueur vive dans le ciel, pas de soucoupe étrange, pas de mélange entre fatigue et alcool. Il fut là, face à moi, et cela me parut aussi naturel qu'impossible. Son corps éthéré, luisant d'une clarté pâle. Son regard me transperça et je me sentis... Vivante. Entière. Enfin complète. Il disparut aussitôt, mais ce n'était pas grave : les vacances ne faisaient que commencer et je reviendrais tous les soirs le chercher.

Prochain thème : irrenversible
Suite demande MP ("Qu'importe que le vent hurle, la montagne jamais ne ploie devant lui.")

[Luna Psylle]

Comme ça commence à dater (un peu), je relance le jeu si le précédent thème vous botte, n'hésitez pas, sinon, ça se passe en spoiler

Désolé, vous n'êtes pas autorisé à afficher le contenu du spoiler.

[Robert-Henri D]

   Hello vous tous ! Souffririez-vous qu'un humble pellteux d' nuages, diplômé de l'école buissonnière et fort de ses observations patientes vous le dise : " Pierre qui roule n'amasse pas de mousse ! "

Mais il est aussi, saison oblige, que feuille qui pousse deviendra rousse... si toutefois les ciseaux d'un jardinier maladroit n'écourtent son existence en même temps qu'une certaine partie non négligeable de son anatomie. Or, en d'autres circonstances, il est que ma cousine Constance, prétend justement qu'il se peut même, que par gros temps, la bractée en déboulant dans un torrent emballerait la première aussi bien que népenthès consomme des geckos ou des scinques !

Cependant que d'autres encore, vous assureront que d'une façon générale, lors d'un certain petit jeu de mains pas vilain, la pierre bat toujours les ciseaux rien qu'en les émoussant sans pour autant se démousser... cela, en admettant d'iceux cités qu'ils battent à leur tour la feuille en la coupant... mais que la feuille bat la pierre, dixit votre poing, en l'enveloppant d'une main ferme. Ainsi chaque coup bat un autre coup ou fait match nul contre son homologue, en espérant toutefois du hasard, que le coquin n'abroge pour autant la réalité de quelque intuition apte à battre tous les coups... à chaque coup !

Nouveau thème : Le tournesol